Historique complémentaire :
Les soeurs de Saint-Joseph s'installent dans la commune dans les années 1820. Elles logent d'abord à Fontberland (locaux loués à M. Dupuy) et vivent de dons des habitants (Lézigneux et ses écoles...). Le 25 août 1827, Marie Gérossier, veuve de Benoît Fréry, propriétaire à Lézigneux, donne à la commune un immeuble situé au bourg à condition que celle-ci emploie ce legs pour construire un établissement convenable pour le logement des religieuses de Saint-Joseph établies dans la commune pour l'instruction des enfants. La donation comprend la moitié d'un cuvage et d'une grange située au dessus, un pré de 9,5 ares (dit pré de la maison) situé près de ce cuvage, avec des vestiges de bâtiments faisant partie de la donation, et une cour contiguë. En utilisant cette donation, l'abbé Ignace Ducouder, qui devient peu après curé de la commune, propose de faire construire "une maison vaste et commode pour y loger les dames de l'Enfant Jésus établies à Montbrison" ; il investirait jusqu'à 2000 F dans cette construction. La commune mettrait dans l'affaire la somme de 700 F, provenant d'un legs du précédent curé, l'abbé Bouchet (décédé en novembre 1826), destiné à établir une école pour les pauvres ; elle s'engage également à fournir du bois et à ce que les habitants effectuent les charrois de matériaux (évalués par la suite à 1250 F par la commune). A la fin des travaux, il était entendu par convention verbale que la commune serait propriétaire du bien, à condition de l'affecter toujours au logement des soeurs enseignantes qui y seraient établies. Pour compléter le fonds, un immeuble contigü (à priori la deuxième partie du cuvage) est acheté par le curé à Jacques Clavelloux. L'entrepreneur Pardonnaux doit exécuter les travaux. Mais il commet des vices de forme et l'ouvrage doit être démoli et recommencé. Le maire désigne alors l'entrepreneur Cantal (Lézigneux et ses écoles...). En 1829, la maison est achevée et les soeurs y sont installées ; une délibération du 12 mai 1829 précise que le curé s'est engagé à faire rapidement donation de la totalité des acquisitions qu'il a faites et qui composent l'établissement (en y comprenant les réparations et constructions), et que cette donation irait soit à la commune, soit à la supérieure de l´ordre, soit aux soeurs de Lézigneux. Le conseil municipal explique que la présence des soeurs est nécessaire car elles donnent un enseignement gratuit en plus de la charité et de l'aide aux malades ; il demande une ordonnance royale pour l'établissement définitif des soeurs et que leur supérieure ait le titre de supérieure locale, afin d'éviter que la maison construite ne revienne à la maison mère des religieuses si la communauté venait à être dissoute. La commune s'implique d'autant plus dans le devenir des soeurs installées à Lézigneux que ce sont elles qui tiennent la seule école du bourg (délibération du 26 décembre 1835 : le conseil demande que les fonds votés pour l'instruction primaire soient alloués "aux soeurs de Saint-Joseph qui donnent l'instruction soit aux jeunes garçons, soit aux jeunes filles, et remplissent les devoirs de l'instituteur primaire"). Mais en 1830, le curé Ducouder refuse de donner la maison à la commune, arguant qu'il y a investit plus que prévu ; il cesse à cette époque d'être curé à Lézigneux. La commune conteste les montants des sommes supplémentaires avancées par Ducouder et refuse de les payer. Après plusieurs tractations (en 1836, la donation à la commune paraît avoir été un moment effective), un procès s'ensuit. Le 25 juin 1840, un jugement du tribunal de Montbrison accorde à Ducouder une partie de la maison des soeurs, a priori la moitié achetée par lui à Clavelloux, à charge pour lui de payer 900 F à la commune (700 F du legs Bouchet et 200 F pour prix des charges faites par les habitants lors de la construction) (la commune est de plus condamnée aux dépens). La donation initiale de la veuve Gérossier a été révoquée et revient à son héritière, sa petite-fille Jeanne Marie Merle, religieuse de la congrégation de Saint-Joseph ; en effet la commune avait négligé de demander l'autorisation préfectorale d'acceptation du legs Gérossier. Le 27 septembre 1840 (délibération), la commune décide de ne pas faire appel de la décision du tribunal de Montbrison ; les 900 F versés par Ducouder serviront à financer une partie de l'achat d'une maison d'école communale. En 1843, la commune fait cependant de nouveaux projets pour acheter la maison des soeurs : la soeur Saint-Jérôme (Jeanne Marie Merle ?), propriétaire d'une partie de cette maison, serait prête à la donner à la commune, qui rachèterait l'autre partie, toujours propriété de l'abbé Ducouder, estimée à 1000 F, ce à quoi les soeurs aideraient la commune (à hauteur de 500 F) (délibérations des 19 mars 1843 et 4 février 1844). Ce projet ne semble pas avoir abouti.
En 1853, le curé Fond prend la résolution de remplacer la communauté de Saint-Joseph "qui vient de tomber" par un établissement dont le but sera l'instruction des jeunes filles et de former un atelier des métiers de soierie (délibération du 23 janvier 1853) ; la commune lui accorde une subvention de 900 F (la somme versée par Ducouder, qui comprend les 700 F du legs Bouchet). En 1861, l'abbé Thévenon, curé de Charbonnières, né à Lézigneux, donne 2400 F à placer afin d'établir une rente pour l'instruction (lecture et catéchisme) de 12 jeunes filles pauvres désignées par le curé de Lézigneux ; malgré des difficultés (en 1863 l'abbé Thevenon, n'ayant finalement pas touché un héritage qu'il escomptait, demande le remboursement de la somme sauf 1050 F, le financement de l'institution étant complété par des dons jusqu´au nouveau versement de 1050 F par l'abbé en 1880 ; FAURE, p. ). On peut supposer que cette institution utilisait les locaux laissés par la communauté de soeurs de Saint-Joseph. Une délibération du 17 mai 1870 signale que "l'établissement de religieuses fondé par le curé de Lézigneux vient d'être vendu" ; le curé rembourse alors les 900 F d'aide allouées par la commune à ce projet en 1853.
A partir de 1870, c'est une autre communauté, les soeurs de la Croix, établie à Lézigneux en 1854, qui prend en charge le rôle d'institutrice de l'école communale de filles (voir IA42001346).
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )