L’immeuble-atelier est construit sur un terrain faisant partie du clos Pailleron. Celui-ci tire son nom de son propriétaire, Guillaume Pailleron, demeurant au n° 62 de la Grande-rue de la Croix-Rousse. Ce clos se situe au nord du clos du Chariot d’Or et consiste, au début du XIXe siècle, en un simple tènement propre à bâtir. Monsieur Guillaume Pailleron, boulanger, vend de manière progressive ses terrains, à partir de 1837, pour la construction d’immeubles-ateliers. L’immeuble est mentionné une première fois dans le recensement de la population de la commune de la Croix-Rousse de 1838. Il appartient à deux propriétaires, Monsieur Claude Durand et Monsieur Jean Claude Morand, qui font surélever l’immeuble d’un étage autour de 1841. Les recensements de la population au XIXe siècle confirment la présence d’ouvriers en soie et de fabricants. L’immeuble accueille aujourd’hui un appartement ainsi qu’un magasin de meuble au rez-de-chaussée et les étages sont occupés par des logements. Cette construction s’inscrit dans une période de lotissement qui s’effectue le long de la rue du Mail entre 1838 et 1840 afin d’installer les métiers liés au travail de la soie.
La maison sur cour regroupe deux anciens petits ateliers construits en deux temps et aujourd’hui réaménagés en une habitation particulière. D’après la matrice cadastrale, la partie nord de la maison est construite entre 1840 et 1841 par Monsieur Jacques Semorille, qui est également propriétaire d’une partie de la cour de l’immeuble. Il s’agissait à l’origine d’un petit atelier sur un étage pouvant accueillir deux ouvriers en soie. Les recensements de la population indiquent que Jacques Semorille est propriétaire et ouvrier en soie et qu’il demeure au rez-de-chaussée de la maison. L’étage est habité par un second propriétaire et ouvrier en soie, Monsieur Triviot. Entre 1930 et 1931, un deuxième petit atelier de tissage est construit au sud du premier, à la demande de Madame Melet.