La construction de cet immeuble débute en 1822. Les transcriptions hypothécaires (4 Q 5 / 4801) nous apprennent que Michel et Jean Marie Pitrat vendent à Jean François et André Perrin, père et fils, chaufourniers, une partie de terrain propre à bâtir le 10 avril 1822 pour 3000F. Ce terrain est confiné au sud par la rue d'Austerlitz sur sur 11m, à l'ouest par la rue du Pavillon, au nord par une partie de terrain appartenant à M. Perrin père et par la cour appartenant au sieur Bouillon et à l'est par le terrain vendu à M. Peillon à la même date pour 2000F.
« Comme dans le contrat de vente sur daté et énoncé, Messieurs Pitrat sont convenus avec Messieurs Perrin, qu’ils construiraient chacun sur leur terrain une maison sous différentes conditions et servitudes. Attendu que ces maisons ne sont pas encore commencées (…) M. Peillon s’oblige de faire construire sur le terrain qu’il acquiert actuellement sa maison distribuée de la manière qui sera indiquée et sous les conditions ci-après, auxquelles étaient tenus Messieurs Pitrat (…)
En conséquence M. Peillon établira à frais communs avec Messieurs Perrin père et fils, un escalier en pierre dont le sol sera fourni par moitié par ces derniers et mon dit sieur Peillon ; cet escalier formera deux rampes et un noyau au milieu avec des paillets de repos et paillets d’arrivée. L’emmarchement de cet escalier sera d’un mètre quinze centimètres de largeur ; la grandeur de la cage sera de six mètres vingt centimètres dans œuvre sur une largeur de deux mètres cinquante sept centimètres. En avant de chaque paillet et à chacun des étages, il sera établi un cabinet d’aisance qui sera commun, placé diagonalement en soupirail dans le mur en occident de l’escalier, qui sera construit et appartiendra à Messieurs Perrin seuls ; ce cabinet d’aisance sera aussi fait à frais communs ainsi que la fosse d’aisance qui sera pratiquée dans la cour dont il sera parlé ci-après. »
Michel et Jean Marie Pitrat avaient acheté le terrain le 20 janvier 1820 aux héritiers Terret (4 Q 5 / 3668)
Il faisait alors partie d' « Un tenement formant un trapèze et presque un triangle situé en la commune de la Croix-Rousse faux bourg de Lyon, près les fossés de la ville. Ce tenement se compose d’un grand jardin, complanté de quelques arbres à feuilles, d’un pavillon couvert en tuiles plates vernier et situé à l’angle midi et soir du jardin et faisant l’angle de la rue du Pavillon , d’un
petit bâtiment servant de grangeage, situé à l’angle nord et matin du jardin, d’un autre corps de batiment servant de maison d’habitation donnant sur la rue du chapeau rouge et composé de rez de chaussée, premier et deuxième étages et enfin d’une salle d’ombrage, à côté ce dernier corps de bâtiment. Le tout est de la contenue d’environ trente neuf ares et se confine d’orient, par la rue du chapeau rouge, de midi par les fossés de la ville […] d’occident par la rue du Pavillon et du nord par une maison ayant appartenu au sieur Vincent Farge qui l’a fait construire et étant actuellement aux sieurs Bouillon, Guillot et Fochard […] »
Selon les permissions de voiries conservées aux Archives Municipales de Lyon (3 WP 192) M. Perrin fait agrandir six croisées au 1er et 2e étages sur la façade rue du Pavillon en 1850 puis M.Badin fait exhausser deux croisées au deuxième étage en 1867 (315 WP 003 11)