La Duchère : repères chronologiques.
Duchère : nord-ouest de Lyon. 120 hectares.
Plan Marshall en 1948, manne financière pour l’Europe. Mais plus lentement en France il faut attendre 1950 pour que cela bouge réellement. Renouveau de l’art sacré qui s’opère à ce moment. Début des Grands ensembles. Dernière vague d’exode rural + décolonisation (accords d’Evian 18 mars 1962) -> crise du logement. Agglomération lyonnaise + 700 000 habitants entre 1954 et 1999. Construction de grands ensembles en périphérie.
Anciennement : château de la Duchère, édifié par Guillaume de Varey à la fin du XIIIe siècle + fort de la Duchère, Général Rohault de Fleury entre 1844 et 1851. Besoin de grand ensemble. Equipe d’urbanistes accompagné de sociologues pour la rédaction d’un premier projet est 1952, avec les architectes Franck Grimal et François-Régis Cottin. -> il établit le premier plan de masse. 5500 nouveaux logements pour 20 000 habitants.
Création pour l’occasion de la SERL Société d’Equipement de la Région Lyonnaise le 18 février 1957 pour l’acquisition des terrain, viabilisation des espaces et équipement du quartier. (Auparavant : SCET, Société Centrale pour l’Equipement du Territoire, filiale de la caisse des dépôts.) Elle se substitue à la mairie au moins pendant le démarrage des travaux, car au vu du nombre de logements créés et des travaux colossaux nécessaire à l’érection de ce tout nouveau quartier, il fallait une structure capable d’assurer la création de l’infrastructure urbaine nécessaire, mais également pour l’acquisition des terrains, la viabilisation des espaces, et naturellement la réalisation des équipements généraux, mais également sociaux et économiques nécessaires à ce secteur naissant.
Organisation autour de quatre sous quartiers dont la délimitation est dû à la morphologie du quartier : Balmont, le Château, le Plateau et la Sauvegarde.
Au départ trois véritable sous quartier le château au sud en contrebas, Balmont au nord –ouest, coupé du reste par le fort. Puis la sauvegarde. Trois ensembles reliés par cet isthme étroit au centre, le Plateau. Les architectes Régis Cottin, Grimal . (cité dans Schwartz, p.36). La division en sous quartier en plus d’être plus ou moins imposée par la configuration du terrain, est également un parti pris urbanistique avec la volonté de réaliser des unités de quartier ayant chacune son identité propre, au travers des différents équipements et de l’architecture.
Idée de singularité.
-> le plateau comme point central d’où la tour panoramique, les équipement administratifs, sportifs et l’épine dorsal de la Barre.
Plateau véritable centre avec notamment du point de vue architectural l’épine dorsal du quartier : la barre des mille : trois immeubles de 330 logements chacun. Idée de relier les espaces entre eux.
La Sauvegarde : bâtiment plus bas pour faire lien avec les communes de l’Ouest lyonnais, tandis que Château et Balmont sont plus résidentiels et plus voué aux logements en copropriété.
Travaux lancés le 2 juin 1960.
Premiers habitants, (dont des rapatriés d’Algérie) ; 1962 : 2000 logements déjà occupés ; décembre 1964 : 4000 ménages en tout : 5479 logements construits : 1412 parc privés, 4067 logement HLM.
1972-73 ; achèvement de la tour panoramique de F. R. Cottin. 37 étages, 101 m de haut pour 28 m de diamètre ; logements (centaine) boutiques, surfaces de bureaux.
Entre 63 et 64, des priorités aux rapatriés : 30% des attributions de l’Office départemental et 40% de l’office Municipal.
Balmont : centre commercial conçu par Grimal et Cottin, mais devait être plus grand, pas réaliser comme prévu. Seul quartier avec locations et copropriétés. + de fonctionnaires, employés, cadres. 303 logements construits par la CILOF et 330 fiancés par la SACVL (société généraliste de l’immobilier à Lyon)
Plateau : centre et pôle pour les autres quartiers.
Originellement Cottin avait prévu un bâtiment à la place de la tour, qui aurait accueilli le Mairie. Et surtout un centre commercial plus étoffé, plus de densité dans le centre, des boutiques et des espaces de circulations (galeries) pour pouvoir se promener à couvert.
Le Château : réalisé par la caisse des Dépôts et Consignation : une barre de 293 logements et 8 tours ( 272 logements) dans un parc arborisé.
La Sauvegarde : que des immeubles inférieurs à 6 étages, construits par les HLM municipaux. Achèvement en même temps que la guerre d’Algérie -> occupés à 56.3 % en 1968 par des rapatriés d’Afrique du Nord.
Plan de masse vigoureux, même si fait dans l’urgence.
Faire une quartier autonome -> offrir au site ce qui était nécessaire pour cette indépendance.
Création de galeries techniques sous les grandes barres pour les canalisations ce qui a surpris à l’époque.
Garage en souterrain pour le forum : nouveauté.
Mode de financement avec pour visée une mixité sociale, mais mixité par immeubles, secteurs et non au sein d’un immeuble.
1952 premier projet de la Duchère qui prend véritablement corps en 1958. La construction démarre vers 1960 les premiers habitants emménagent en 1962
En 1967 est venu s'ajouter la barre Dubuisson (copropriété): l’immeuble des Erables est l’une des plus importantes barres de logements de La Duchère. Son principe constructif sur pilotis dégage au rez-de-chaussée une longue rue intérieure, et les logements traversants offrent des points de vue spectaculaire sur la vallée de la Saône.
Idée aussi de rapprocher les ouvriers de leur lieu de travail, le quartier de Vaise, le 9e en général même possédant à l’époque une forte activité industrielle. Un des objectifs en plus de répondre à la forte demande de logements est de pouvoir héberger les ouvriers au plus près de leur lieu de travail et d’éviter une trop grande perte de temps dans les transports. Edouard Herriot s’intéresse moins au projet que Louis Pradel.
Le nouvel ensemble se veut cohérent et uni, mais il fut également conçu comme un quartier indépendant pouvant s’auto-suffire, respectant en cela les principes de la Chartes d’Athènes et les théories en matière d’urbanisme de Le Corbusier.
Le dénivelé important qui sépare le quartier géographiquement des autres secteurs du 9e arrondissement et des communes limitrophe, associé à la ceinture de verdure volontairement conservée, renforcent l’isolation de la Duchère. Les architectes ont eu dès le départ la volonté justement de conserver un maximum d’arbres et d’en planter le plus possible (Schwartz Annie, p.35 )
Le lycée la Martinière : l’éducation nationale avait le terrain avant guerre pour pouvoir y implanter le nouveau lycée. La ceinture verte conservée et le dénivelé important qui sépare et entoure le quartier renforce l’isolation de la Duchère.
En 1970, le quartier compte jusqu’à 20 000 habitants
Chercheur au service régional de l'Inventaire Rhône-Alpes jusqu'en 2006.