• inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Cimetière : cimetière de la Madeleine
Œuvre étudiée
Auteur (reproduction)
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Guillotière-Cimetière
  • Commune Lyon 7e
  • Lieu-dit la Guillotière
  • Cadastre 1999
  • Dénominations
    cimetière
  • Précision dénomination
    défunts de l'Hôtel-Dieu
  • Appellations
    cimetière de la Madeleine

Choix de l'emplacement

Suite aux dangers que représentent les cadavres des malades de l'Hôtel Dieu, inhumés depuis 1672 dans un terrain situé rue Borgchanin, les recteurs de l'hôpital décident d'acquérir un terrain extra-muros en 1696. Il est situé sur la commune de la Guillotière, entre le château de la Motte et l'ancienne maladrerie de la Madeleine. Ce cimetière est contigu à la chapelle de la Madeleine. Ce terrain avait pour limite au nord la rue du Souvenir, à l'est la rue du Repos, au sud le chemin de la Mouche, à l'ouest la rue de la Madeleine et la route de Vienne.

Description du terrain et de la porte

Ce terrain est de forme rectangulaire et clos de murs. On trouve à l'entrée une porte monumentale en pierre néo-grec, formée de deux pilastres doriques supportant un entablement avec une inscription et par dessus un fronton avec des acrotères. Celui-ci est orné au centre d'une croix incluse dans une couronne de feuillages retenus par des bandelettes. Cette porte fut érigée en 1823.

Elle porte les inscriptions suivantes :

Inscriptions sur l´entablement extérieur (cimetière)

HIC PAUPER GRATUS DEO

IN OPES AETERNAS

MISERIAM CONVERTIT

Sur l´entablement intérieur (cimetière)

ANIMAS PAUPERUM TUORUM

NE OBLIVISCARIS IN FINEM

A l´intérieur du cimetière, sur un haut piédestal de pierre on trouve une immense croix de pierre blanche aux arêtes serties de perles et olives en bronze, aux bras terminés par des têtes d´anges à 4 ailes du même métal. De cette croix partaient 4 allées divisant le cimetière en 4 rectangles dans lesquels étaient inhumés :

- les soeurs et frères des hospices

- les majors, aumôniers et bienfaiteurs

- les personnes voulant se faire inhumer près des pauvres

Le cimetière étant devenu communal durant quelques années, on inhuma aussi des personnes du quartier.

Historique du cimetière de la Madeleine

Quand ce champ devient cimetière, il entre alors dans le domaine des religieuses de Hautecombe et forme une dépendance de la maladrerie de Saint Lazare.

En 1695, des lettres patentes le réunissent à l´Hôtel Dieu et dès lors les pauvres qui meurent dans cet hospice sont inhumés dans le champ de la Madeleine.

La maladrerie de Saint Lazare se situe à la bifurcation des voies hautes venant d´Italie, du midi et du Dauphiné. Du côté est de la rue de la Madeleine se tenait le tènement dit de la Madeleine et du côté ouest la léproserie de Saint Lazare, le tout ne formant qu´un seul hôpital « Léproserie, maladrerie de la Guillotière, Madeleine, Saint Lazare ». Cet hôpital appartenait aux religieux cisterciens de Hautecombe (Savoie). Les bâtiments, chapelle, maladrerie furent détruits et des maisons de rapport furent construites. Il ne reste aujourd´hui que les noms de rue de la Madeleine et de Saint Lazare.

Le 30 novembre 1698, suite au manque de place disponible pour inhumer les défunts, Claude Souchy, un marchand Lyonnais, fait don d´une très grande surface. Des acquisitions ensuite en 1722 et 1728. On note en 1828 un élargissement de 128 mètres du cimetière.

Il s´agit alors d´un espace étroit où s´amoncèlent les morts des quatre dépôts mortuaires suivants : l´Hôtel Dieu, la Charité, Saint Paul, l'Hôpital militaire.

Jusqu´au 13 floréal an III, le cimetière de la Madeleine est réservé à la sépulture des malheureux morts à l´Hôtel Dieu. Faute de place dans les cimetières communaux de la ville de Lyon et suite aux délibérations du conseil municipal, on ouvre un espace pour inhumer les personnes décédées de la commune, le temps de trouver l´emplacement d´un nouveau cimetière.

En effet, l´ancien cimetière de la Guillotière, adossé à l´église paroissiale de Notre Dame de Grâces (fondée fin XIVe et rebâtie en 1619 par le Chevalier d´Ossaris sur l´emplacement occupé actuellement par la place de la Croix établie en 1834) était devenu trop petit. La municipalité fait alors creuser une fosse en 1794 à ses frais dans le cimetière de la Madeleine pour y enterrer son surplus de morts.

Le cimetière de la Madeleine devient donc saturé de morts. Les habitants de la Guillotière en demandent alors la suppression car il est situé trop proche des habitations. Plusieurs plaintes sont déposées en 1841, 1842 et 1845 (actes de délibérations).

Jusqu´en 1845, le conseil des hospices refuse la translation mais en 1850, il en reconnaît la nécessité et l´urgence.

En 1864, la ville de Lyon (puisque la Guillotière a été rattachée à Lyon en 1852) donne aux hospices un terrain d´une superficie de 24.040 m² suite à l´acquisition du domaine de Combe Blanche.

Le 1er janvier 1866 a lieu la première inhumation sur ce nouveau terrain et on ferme l´ancien cimetière de la Madeleine ce même jour.

En 1907, le cimetière existe toujours : il est désaffecté. On y accède par l´arrêt de tramway « La Madeleine ». Le majestueux portail n´existe plus ni la croix qui furent transportés dans le nouveau cimetière de la Guillotière, sur le domaine de Combe-Blanche. Il reste en 1907 quelques tombes dont les personnes suivantes:

Joannes CHARPIN (1817), CHATARD, Claude GUILLET (1818), Claudine GUILLET (1852), J.B.A PEIFFER (1833), Nicolas JARICOT (1830), Denis MORTIER (1824), GODINOT (1818), Jacques-Joseph GENEVRIER (1813), Jeanne-Marie OLARD (1815), Jean VIAL (1819), Henriette BOYEUX (1862), Barthelemy GONNET (1835), Madgelaine VALLETON PERICAUD DE GRAVILLON (1837), Claire RONDIN (1832).

Le cimetière de la Madeleine, créé en 1696 sur la rive gauche du Rhône, est situé sur la commune de la Guillotière. Il appartient à l'Hôtel Dieu qui y inhume seulement ses morts. Il connaît plusieurs agrandissements au cours des XVIIIe et XIXe siècles. En 1794, le cimetière reçoit pour la première fois des morts de la ville de Lyon, suite à un manque de place. Ce cimetière est fermé en 1866 et il est transféré dans un carré au nouveau cimetière de la Guillotière.

  • État de conservation
    détruit
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents d'archives

  • AC Lyon. 500.159. [inhumations de civils]. 1794.

  • AC Lyon. 473 WP 14.Transfert et suppression du cimetière, agrandissement. 1814-1878.

Bibliographie

  • BIROT Joseph (Docteur)..Ancien cimetière des Hospices de Lyon dit Cimetière de la Madeleine (1695-1866) . Lyon, 1907. 8 p. : ill. 15 cm

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004
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