I. HISTORIQUE
A. Dates et acteurs
Le lotissement les Deux Têtes est un lotissement communal réalisé à l´initiative de la Commune de Bourg Saint-Maurice, qui prévoit 23 lots vendus en accession à la propriété, afin de permettre à des personnes travaillant à la station de loger sur place. Le plan de composition du lotissement est étudié par l´Atelier d´Architecture en Montagne, et pour chacun des lots, on prévoit la construction de chalets individuels mitoyens dont le gabarit est déterminé dans le plan d´origine. Chaque propriétaire réalise son propre chalet suivant les plans établis par l´équipe de l´Atelier d´Architecture en Montagne, (Alain Bardet et Gaston Regairaz, architectes). Les réalisations s´étalent sur trois années, de 1977 à 1979.
B. Origines du projet
Le lotissement des Deux Têtes est aménagé au quartier du Biollet, sur des terrains placés hors de la concession avec la SMA, et situé au sommet du territoire de la commune de Bourg Saint-Maurice avant sa fusion avec la commune d´Hauteville Gondon en 1967. Placé 100 mètres plus haut que le coeur de la station de Pierre Blanche Arc 1600, le terrain est à proximité de l´arrivée de l´ancien télésiège de Courbaton (double remontée mécanique qui reliait Bourg Saint-Maurice à Pierre Blanche par le hameau des Granges, jusqu´à la création de la station en 1968). Le projet devait permettre aux personnes travaillant à la station, de pouvoir résider à proximité. Le lotissement des Pointus démarré en 1971 avait déjà permis de répondre à cet objectif en proposant de petits chalets dispersés dans la pente (dont plusieurs furent acquis dès l´origine par des personnes travaillant à la station). Le projet des Deux Têtes est différent, pensé comme une opération résidentielle groupée, organisant des chalets individuels en mitoyenneté, regroupés en cinq unités autour d´un espace central, assurant la desserte automobile en toute saison. Les chalets sont aussi reliés directement au domaine skiable, les départs de Pierre Blanche étant accessibles directement par gravité (télésièges de Pierre Blanche et de la Cachette). Et autour d´autres équipements ont été aménagés (chalet de vacances de l´ONF, centre UCPA, l´hôtel Beghin aménagé par surélévation et agrandissement d´un chalet de montagne), l´ensemble formant un quartier à part, dominant la station d´Arc 1600.
C. Programme
Le programme comporte 23 lots répartis en 5 îlots regroupés autour d´un espace central servant de parking collectif, et desservis par une voirie propre au lotissement. Chaque îlot comprend entre 3 et 6 chalets mitoyens. Les logements sont de deux types : chalet sur deux niveaux d´habitation et chalet sur trois niveaux d´habitation. L´ensemble comprend environ 150 lits. Ils sont répartis de la manière suivante :
îlot 1 : 6 lots de 6 chalets (parcelles 54 à 59) comprenant deux niveaux d´habitation ;
îlot 2 : 4 lots de 4 chalets (parcelles 50 à 53) comprenant deux niveaux d´habitation ;
îlot 3 : 3 lots de 3 chalets (parcelles 37 à 39) comprenant deux niveaux d´habitation
îlot 4 : 6 lots de 6 chalets (parcelles 40 à 45) comprenant trois niveaux d´habitation ;
îlot 5 : 4 lots de 4 chalets (parcelles 46 à 49) comprenant deux niveaux d´habitation.
Le lotissement comporte également 24 garages automobiles fermés, disposés dans la partie amont du lotissement, tous mitoyens et décalés en hauteur l´un par rapport à l´autre.
D. Principes du projet
La composition du lotissement découle des choix d´architecture retenus par l´équipe de l´AAM, avec Alain Bardet et Gaston Regairaz, qui s´appuient sur les expériences conduites jusque-là à la fois aux Arcs et à Courchevel 1850.
Le principe du « décalage » est repris systématiquement pour disposer chaque chalet. La disposition intérieure reprend les principes développés en collaboration avec Charlotte Perriand pour concevoir les studios loisirs et proposer des aménagements mobiliers. Les logements destinés à de la résidence permanente se développent en hauteur, sur deux ou trois niveaux (et un niveau de sous-sol), organisés systématiquement dans deux trames mitoyennes de 2,97 m entre murs de refend et une profondeur variable entre 8, 10 et 12 m suivant les îlots. Des terrasses surélevées par rapport au logement prolongent chacun des niveaux. Chaque « chalet » est décalé du chalet mitoyen, en plan et en hauteur, de manière à suivre la déclivité du terrain et procurer une meilleure intimité à chaque habitation. Les façades sud ouest sont totalement vitrées, et la toiture est de type porte neige composée de deux versants inclinés à contre pente, vers le centre de la construction. Chaque niveau est de plain pied. Les pièces de vie sont à l´étage (la pente de la toiture formant plafond) et les chambres sont situés au rez de chaussée, s´inspirant des expériences conduites avec les chalets de Courchevel 1850.
E. Référence typologique
Les chalets sont de deux types :
- chalet à deux niveaux d´habitation (îlots 1, 2, 3 et 5)
- chalet à trois niveaux d´habitation (îlot 4)
II. DESCRIPTION
Chalet Aurand
- Adresse : La Tourche
- Parcelle cadastrale : 1993 AH 54
- Typologie : chalet comprenant 1 logement sur 3 niveaux
- Date : 1979
Chalet Dorin
- Adresse : La Tourche
- Parcelle cadastrale : 1993 AH 41
- Typologie : chalet comprenant 2 logements sur 4 niveaux
- Date : 1979
Chalet Quey
- Adresse : La Tourche
- Parcelle cadastrale : 1993 AH 46
- Typologie : chalet comprenant 2 logements sur 3 niveaux
- Date : 1979
J.-F. LYON-CAEN/C. SALOMON-PELEN
Enseignant à l'école nationale supérieure d'architecture de Grenoble