Lors de la visite pastorale de François de Sales, le 29 juin 1606, le revenu de la cure consiste en une maison et jardin achetés par les paroissiens au curé, et une grange. D’après la tabelle-minute de 1730 (AD Savoie, C 4237), la cure de la paroisse se trouve sur la parcelle 57 : or sur la mappe cette parcelle ne porte pas de bâti ; la paroisse possède également une maison sur la parcelle n°54, et une grange sur la n°58. En 1868, le curé de la paroisse effectue des recherches sur les propriétés de la paroisse, en particulier la parcelle n°75 où on se propose d'implanter une mairie-école : il trouve dans les papiers de la cure un Mémoire du 6 avril 1704, du curé Decray, qui mentionne la "vieille masure de la maison presbytérale et une grange" (13 mars 1868, lettre du curé de la paroisse à l’archevêque, AD Savoie, 2O : 2652) et indique que "de mémoire orale", le curé de Reydet (curé 1761-1793) habitait une vieille cure et un petit jardin sur une parcelle qui n’a pas été vendue à la Révolution. Le presbytère cité en 1704 se trouvait-il sur la parcelle n°57, ou n°75 ? mais trop en ruine en 1729 pour être dessiné sur la mappe ?
Les n°54 et 55 (jardin) correspondent à l’emplacement de l’actuel presbytère avec son jardin. L'édifice représenté sur la mappe sarde est plus petit que l'actuel ; il a sans doute été reconstruit, au moins en partie, et agrandi, peut-être en 1757 (date portée : gravée sur le linteau de la porte d'entrée) : en effet, le bâtiment figure avec son emprise actuelle sur le plan par masse de culture dressé entre 1802 et 1807 (AD Savoie, 1Fi 408). Un plan de localisation de la mairie-école projetée, en 1868 (AD Savoie, 2O : 2652) montre l'édifice avec la même emprise que sur la mappe sarde, sans doute recopiée pour servir de fond sans être mise à jour. L'édifice présente plusieurs ouvertures à encadrements moulurés du 16e ou 17e siècle : porte d'entrée et fenêtre nord-est au 1er étage, à linteau en accolade ; trois jours de cave côté est et deux fenêtres au 1er étage côté ouest, à encadrement à chanfrein ou cavet).
L'édifice a été vendu à la Révolution, puis achetée après le Concordat par les conseillers Pierre Chanvillard dit Blairat et Pierre Godiat, l'adjoint Claude Grand Gaimoz et le maire Pierre Pallatin, pour le curé Brunier. Il est racheté par la commune vers 1819.
Il a ensuite été remanié dans la première moitié du 19e siècle : cheminée de la cuisine, grandes fenêtres rectangulaires, balcon ouest. La toiture en chaume est refaite en ardoise en 1865 (devis de l'architecte Grisard, adjudication des travaux à Joseph Gellot ; AC), puis réparée en 1883 et 1906. En 1899, la commune achète le bâtiment mitoyen du presbytère au nord, une "maison, grange et écurie", avec four à pain, encore couvert en chaume, afin de les démolir. Bien qu'en mauvais état, le presbytère continue à être loué au curé (via une sous-location) au moins jusqu'après la Première Guerre. Le balcon oriental a sans doute été ajouté dans la 2e moitié du 20e siècle.
Grisard, architecte à Aix-les-Bains. Auteur des plans pour le projet d'agrandissement de l'école des filles de Saint-Offenge-Dessous (73), en 1867. Auteur des plans de caveaux pour la mairie-école de Pugny-Chatenod (73) en 1867.