La Société fruitière (1895-2003)
Dans son procès-verbal du 4 août 1895, le conseil d’administration de la coopérative laitière de Saint-Ours affirme son projet de construire une fruitière à Saint-Ours (A. Fruitière). Le fromage est fabriqué par des fruitiers employés par la coopérative, dont les archives livrent quelques noms : Félix Joseph Cathiard, fromager domicilié à Saint-Ours, qui demande à être dispensé des obligations militaires pour tenir sa fruitière et épicerie (AC, registres de délibérations, 14 juillet 1901) ; Gerber, fruitier au Noyer (dans le massif des Bauges), avec qui un contrat est passé le 25 août 1906 (A. Fruitière) ; on connait par la suite Martin (1921-1933), Chappet (1933-1951), Francis Gruaz (1951-1970) et Robert Chapel (A. Payet-David).
En plus du fromage fabriqué sur place, une partie du lait est vendu à des négociants, par exemple Claude Simond, à Aix-les-Bains, en 1901. Le bâtiment de vente était situé en face du bâtiment de fabrication et d’habitation du fruitier (parcelle 2015 B4 628).
Au début du 20e siècle la fruitière a 60 coopérateurs (les 30 producteurs de Bassa étaient plutôt tournés vers la fruitière de Saint-Offenge). Devant la diminution du nombre de producteurs, la coopérative fusionne en 1981 avec celle d’Epersy-Mognard, pour atteindre 58 coopérateurs. En 2007, malgré la fusion avec la fruitière de Trévignin, il ne restait que 32 coopérateurs. Enfin, la fruitière compte en 2015 22 coopérateurs produisant un peu plus de 5 millions de litres de lait.
La fabrication à la fruitière cesse le 30 novembre 2003. Le bâtiment sert toujours de salle de réunion pour la coopérative. Le lait est désormais revendu à un transformateur-affineur (la société Schmidhauser), qui possède les bâtiments de transformation et de vente et emploie le personnel. Le site de Saint-Ours produit de la tomme de Savoie (avant 2000, il fabriquait de l’emmental), celui de Trévignin de la tome des Bauges. Un nouveau bâtiment de fabrication et vente a été construit dans les années 2010, à Bassa, à proximité de voies de communications importantes (le long de la le long de la RD 211 Chambéry-Albens, à proximité de son carrefour avec la route des Bauges RD 911).
Les bâtiments
Le bâtiment de la fruitière, édifié vers 1895, a été modifié plusieurs fois. Vers 1932, un système de chauffage du lait est aménagé pour la salle de fabrication et une cave est creusée sous le bâtiment, selon les devis de l’entrepreneur Nicollin, d’Annemasse (Haute-Savoie) (A. Fruitière). La porcherie est dessinée sur le plan du 1er cadastre français, en 1906, avec une emprise de plan carré et des agrandissement postérieurs à 1906 (mise à jour du plan).
A l'origine le local de vente était séparé et situé de l'autre côté de la route (il faisait également épicerie). En 1956, un projet de modernisation de ce bâtiment est dessiné par Raymond Stempert, métreur-vérificateur à Aix-les-Bains (il n’est que partiellement ou pas réalisé). Le permis de construire accordé en janvier 1957 à François Nantais (ou Nantet), président de la Société fruitière, pour « achèvement, aménagement et remise en état d’un bâtiment d’habitation », précise le contenu du projet : aménagement du logement du fruitier avec cuisine, douche et salle au rez-de-chaussée, transfert en vue d’extension des services de fabrication, création de nouvelles baies et agrandissement des anciennes au 1er étage ; l’ensemble doit être recouvert d’une enduit tyrolien en chaux lourde (1 805 605,46 F). Ce bâtiment a été ensuite séparé de la fruitière ; il est dénaturé.
Dans le même temps, le 3 mai 1957, l’alimentation en eau de la fruitière est assuré grâce à une convention reçue par H. Julliand, notaire à Cusy, signée par Eugène Mathieu, maire de Saint-Ours, François Nantet, président de la société fruitière de Saint-Ours, Claudius Viviand, secrétaire de la société fruitière de Saint-Ours, et cinq propriétaires-cultivateurs de la commune, qui permet l’alimentation en eau de la fruitière et l’augmentation du débit de l’alimentation en eau de l’école, par création d’une canalisation souterraine (avec division en deux branches pour la fruitière et l’école) depuis le bassin de captation de la source de Griamin. Les propriétaires sont indemnisés et cèdent un droit de passage (plan joint ; AC).
Quelques années plus tard, la société fruitière pose un permis pour agrandir sa porcherie, sur un projet dressé par Raymond Stempert le 16 janvier 1960 (la porcherie a deux niveaux et un comble, le projet prévoit un dallage en brique de grès cérame dite « Spygler », des crèches en grès demi cylindriques, un enduit tyrolien en chaux lourde, une charpente en sapin du pays couverte de plaques de fibrociment ondulé ; 46 258,37 NF). La porcherie a été reconstruite en 1982 (oral). Après l'arrêt de la fabrication sur place, le bâtiment est loué à un éleveur de porcs jusqu'au début des années 2000. En 2013, il est transformé en hangar pour matériel agricole.
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )