Dossier d’aire d’étude IA74001663 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Présentation de la commune de Saint-Eustache
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Pays de Faverges et du Laudon
  • Adresse
    • Commune : Saint-Eustache

Contrairement aux rives du lac d´Annecy qu´elle surplombe, la commune de Saint-Eustache ne fournit des traces de son existence qu´à partir de l´époque médiévale. La présence des ruines d´une tour estimée du XIIème siècle marque le début de l´occupation de ce territoire. Aucune découverte n´a été faite d´une présence plus ancienne. L´histoire de ce territoire est liée à deux corollaires complémentaires de la société médiévale, le religieux et le laïc. Au XIIIème siècle la paroisse de Saint-Eustache était rattachée au prieuré de Saint-Jorioz, lui-même sous l´obédience du monastère de Talloire. A cette autorité religieuse se rajoute celle des seigneurs laïcs. Saint-Eustache fait partie du mandement de Duingt. C´est dans ce contexte que s´élève la tour dont il ne reste que des ruines. Edifiée par les seigneurs de Duingt elle avait une vocation de contrôle sur la route du col de Leschaux et un droit de péage y était prélevé. Au XVème siècle on mentionne toujours la présence de cette tour puisque Robert de Châteauvieux, sire de Duingt y signe son testament en 1414. Cependant ce rôle de péage s´amoindrit et dans les années 1530 la tour est déjà abandonnée et mentionnée comme étant une ruine, ses matériaux sont réutilisés et il ne reste aujourd´hui que la base cylindrique d´une tour. La commune de Saint-Eustache a eu une configuration différente de celle qu´on lui connait aujourd´hui. Elle était composée de la section du chef-lieu avec en plus les hameaux de La Bauche, Le Cruet et La Pierre, mais surtout elle comprenait la section de La Chapelle Blanche (aujourd´hui commune de La Chapelle-Saint-Maurice), ce qui n´est plus le cas actuellement. Les bouleversements de son histoire sont de nature tant religieuse que civile. La première transformation se manifeste au XVIIIème siècle lorsque Saint-Eustache est érigée en baronnie en faveur de la famille de Paquellet de Moyron. Puis bien plus tardivement, au XIXème siècle, la commune connait une nouvelle mutation lorsqu´en 1803, la section dite des Magnes comprenant les hameaux de La Magne, Chez Puget, Chez Drand et Patérier, est détachée de la trop grande paroisse de Saint-Jorioz pour être unie à celle de Saint-Eustache le 4 août 1803. Ce qui ne s´est pas fait sans la manifestation du mécontentement de certaines populations des hameaux concernés. Celui de Patérier c´est beaucoup plein de ce changement dans les habitudes alléguant la distance entre leur hameau et l´église du Chef-lieu, dont ils entendaient les cloches moins que celle de Saint-Jorioz. Un autre changement dans la morphologie de Saint-Eustache intervient au XIXème siècle. La section de la Chapelle-Blanche était rattachée à Saint-Eustache d´un point de vue uniquement civil puisqu´elle était une paroisse indépendante. Cette séparation du spirituel imbriqué avec ce lien du temporel crée des tensions entre les deux sections et les habitants de La Chapelle-Blanche n´ont de cesse de réclamer leur indépendance aux autorités. L´érection de la paroisse de La Chapelle-Blanche en commune indépendante a lieu le 6 janvier 1866 alors que la Savoie et la Haute-Savoie viennent de passer à la France. Elle a désormais le nom de La Chapelle-Saint-Maurice. A la suite de ce changement, la section des Magnes qui n´était réunie à Saint-Eustache que sur le plan spirituel est rattachée à la commune le 16 mai 1866. C´est donc en 1866 que Saint-Eustache acquiert sa configuration définitive. La vie de Saint-Eustache est exclusivement rurale, et l´organisation de la commune rudimentaire. Faute de moyens suffisants la commune tarde à installer des dispositifs pour la protection contre les incendies. Ce qui engendre dans l´histoire de la commune plusieurs épisodes incendiaires, dont le chef-lieu est la victime dans la nuit du 9 au 10 novembre 1889, ne laissant intacte que la partie nord-ouest du village. La commune est à nouveau victime d´une tragédie en 1943 lorsque l´armée nazie opère la rafle des hommes de Saint-Eustache.

La commune de Saint-Eustache appartient au canton de Seynod et elle fait partie de la Communauté de Communes de la Rive Gauche du Lac d'Annecy. Elle compte 392 habitants (selon le recensement de 1999). Le Chef-lieu de la commune se situe à une altitude de 728m, mais le niveau le plus bas de la commune est à une altitude de 600m et le niveau le plus haut se situe sur la montagne du Semnoz à 1680m. Sa surface est de 1054 hectares dont 586 ha de forêts. La commune est limitrophe de Saint-Jorioz, Entrevernes, La Chapelle-Saint-Maurice, Leschaux, Viuz-la-Chiesaz et Duingt. La commune est traversée par un des nombreux affluents du lac d´Annecy, le torrent du Laudon, qui a donné son nom à cette vallée. L'étude élaborée en 1992-93, en vue de la création du Parc Naturel Régional du Massif des Bauges, par le Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et d'Environnement de Haute-Savoie, rapporte et définie les différentes unités de paysages qui caractérisent la commune de Saint-Eustache. Cette dernière est décrite comme ayant deux styles paysagers : une zone de piémont, qui correspond aux flancs du Semnoz et du Roc des Boeufs; et une zone de « montagne » qui comprend la forêt et les alpages. La particularité de cette commune c´est qu´elle traverse la vallée avec une partie sur le flanc du Semnoz qui fait face, de l´autre côté de la vallée, à la partie qui s´étend sur le flanc du Roc des Bœufs. De plus la commune, se situant au sud d´Annecy, offre en surplomb un panorama sur la partie nord du lac, celle que l´on appelle le Grand Lac. Saint-Eustache compte plusieurs petits hameaux répartis sur le territoire de la commune. Le hameau de La Bauche est le seul qui se trouve sur les flancs du Semnoz et occupe un espace très proche de la commune limitrophe, Leschaux. Au fond de la vallée il n´y a que très peu de groupement d´habitations, on peut tout de même signaler la présence de l´ancien moulin, qui se trouve aux confins nord de la commune, du fait de l´importance de cet établissement dans la vie de la commune. Puis la majorité des hameaux se trouvent étagés sur le flanc du Roc des Boeufs, le chef-lieu, Combarut, Drand, Le Cruet, Puget, Patérier, La Magne et séparé par la forêt on trouve au sud, limitrophe à la commune de La Chapelle-Saint-Maurice, le hameau de La Pierre. La commune a gardé un caractère rural malgré la proximité des rives touristiques du Lac d'Annecy. On peut également signaler que Saint-Eustache possède encore une fruitière qui tient toujours active une boutique où se vend la tome des Bauges (AOC) ainsi que d´autres fromages de Savoie. Le reste de la fruitière n´est plus en activité mais propose des visites accompagnées d´une découverte de la ferme. L´activité de la commune est encore majoritairement agricole notamment dans l´élevage de vache laitière.

Bibliographie

  • PEGATOQUET, Guy. FOLLIET, Michel. TILLIET, Joseph. La Tragédie de Saint-Eustache, Mèmoire du dernier jour Saint-Eustache : Association des familles des déportés de Saint-Eustache, 2003. 95 p. ISBN 2-915516-00-6

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
  • Annexe n°3
Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges