• inventaire topographique
Abbaye de trappistes Notre-Dame d'Aiguebelle
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Montjoyer
  • Lieu-dit le Couvent
  • Cadastre 1835 H 393 à 395, 404 à 415 ; 1986 H 454, 453, 442, 436
  • Précisions oeuvre située en partie sur la commune Réauville
  • Dénominations
    abbaye
  • Genre
    de trappistes
  • Vocables
    Notre-Dame
  • Appellations
    Notre-Dame d'Aiguebelle
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    bâtiment conventuel, cloître, hôtellerie, moulin, jardin

L'abbaye d'Aiguebelle, « aqua bella », dédiée à Notre-Dame, a été fondée par un groupe de douze moines cisterciens venant de l'abbaye de Morimond en Champagne. La charte lapidaire de l'abbaye datant de 1447 révèle que c'est sur les terres données par Gontard de Loup, seigneur de Rochefort, qu'ils se sont installés le 26 Juin 1137. Un fac-similé de la pierre de fondation est exposé dans l'abbatiale. La configuration de l'abbaye à cette époque n'est pas connue et il reste très peu de vestiges de l'église abbatiale d'origine. Très vite les cisterciens aménagent le territoire en implantant des granges monastiques aux alentours, à l'instar de celle qui est à l'origine du village de Montjoyer. Aiguebelle prospère durant les XIIe et XIIIe siècles. Les fléaux de la guerre de Cent ans et les épidémies de peste engendrant un taux de mortalité élevé, suscitent une crise des vocations au XIVe siècle. Plus tard, les efforts des abbés pour repeupler l'abbaye et les terres environnantes sont stoppés par les guerres de Religion ; en 1574, les ateliers de l'abbaye sont livrés aux flammes, les toitures des dortoirs enlevées, la voûte de l'église détruite, les tombeaux et les bas-côtés du cloître brisés. En 1585, les moines reviennent à l'abbaye. Les galeries du cloître sont relevées, la toiture remise en état et l'église restaurée. Au cours des siècles, l'abbaye a subi des pillages ou des destructions, suivies de restaurations. Aussi est-il parfois difficile de distinguer la restauration des bâtiments de leur reconstruction. D'après Guy Barruol, la galerie nord du cloître et la ruelle des convers seraient les seuls vestiges de l'époque romane (fin du 12e siècle - début du 13e). En 1791, la Révolution chasse les moines de l'abbaye et leurs terres sont vendues. L'absence de moines à Aiguebelle dure 25 ans. Ce sont des trappistes venant de Suisse qui rétablissent l'abbaye en 1815. A leur arrivée ils découvrent que le réfectoire et le chapitre ont été transformés en écurie, le chauffoir en cave à vin, le cloître en place à fumier, l'église en étable et bergerie ; les bras du transept n'ont plus ni voûtes ni toiture. Seules la cuisine et la salle à manger des moines sont à peu près intactes. Ils rachètent des fermes alentour, comme la ferme Charrier, rebaptisée Saint-Pierre. A cette période, il y a environ deux cent moines à Aiguebelle. En 1847, le cloître est recrépi, l'église blanchie et équipée d'un clocher-mur, sa façade est refaite, un jubé et une vaste tribune dominant les nefs sont ajoutés, ainsi qu'un clocher monumental de 35 mètres de haut (démoli plus tard). Une première hôtellerie est édifiée en continuation du bras nord du transept et les jardins sont agrandis. Puis les lieux réguliers sont restaurés à leur tour. Une autre restauration de l'église est entreprise en 1856, date gravée sur l'arc de la 1ère travée de la nef. En 1868 une nouvelle hôtellerie est bâtie sur le plateau qui domine le monastère ; l'ancienne, transformée en infirmerie, sera utilisée comme hôpital durant la Première Guerre mondiale. Cette même année voit la construction d'un vaste bâtiment industriel destiné à la chocolaterie. En 1884, l'hôtellerie des dames est édifiée. Dans les années 1890, la pharmacie, le moulin Saint-Benoît et deux ponts sont construits. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, une officine clandestine fabrique de fausses cartes d'identité à l'abbaye pour les réfractaires au STO. L'ancienne librairie, probablement construite au début du XXe siècle, abrite depuis novembre 2009 le mémorial de Tibhirine, conçu pour les sept moines trappistes assassinés au monastère de Tibhirine moines et leurs amis musulmans morts en Algérie dans les années 1990. Actuellement vingt-quatre moines vivent à Aiguebelle. L'hostellerie des hommes accueille toutes les personnes qui souhaitent effectuer une retraite au sein de l'abbaye.

  • Période(s)
    • Principale : 12e siècle , (détruit)
    • Principale : 4e quart 16e siècle
    • Principale : 2e moitié 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 12e siècle
  • Dates
    • 1847, porte la date, daté par travaux historiques
    • 1856
    • 1868
    • 1884

L'abbaye se compose de plusieurs bâtiments dans un parc arboré. L'église abbatiale et les bâtiments conventuels sont ceux d'un monastère d'origine cistercienne. S'y ajoutent les ailes de l'accueil et de l'administration, le « magasin » (ancienne chocolaterie), le mémorial de Tibhirine, le « bâtiment St-Joseph » (ancienne hôtellerie), l'hôtellerie des hommes et celle des femmes, installées sur le promontoire au nord de l'abbaye, un moulin édifié en prolongement d'un corps de ferme au nord-ouest. Les lieux de vie des moines, construits en moyen appareil de calcaire, se répartissent autour du cloître au centre, carré de 60 m de côté. La salle capitulaire, l'auditorium, la salle et le dortoir des moines se situent à l'est du cloître, leur réfectoire, le chauffoir et la cuisine au sud, tandis que le cellier et les bâtiments des convers (salle, réfectoire et dortoir) occupent le côté ouest, séparé de l'aire centrale par la « ruelle des convers ». Les toits, en tuile creuse ou tuile plate mécanique, sont à longs pans ou en appentis (galeries du cloître). Il n'est pas possible de décrire plus précisément le monastère car seuls les moines ont le droit d'y accéder. Au nord du cloître, l'église abbatiale est légèrement décalée vers l'est. Sa façade est percée d'une porte axiale et de baies en plein cintre. De plan en croix latine, elle comprend une nef de trois travées, des bas-côtés, un transept, un choeur terminé par une abside pentagonale voûtée en cul-de-four et deux chapelles de chaque côté du choeur, à absidiole en cul-de-four. Des baies en plein cintre et oculi éclairent l'église, couverte de voûtes d'ogives juxtaposées. Des piliers couronnés d'une imposte soutiennent les arcs doubleaux et formerets, à cintre légèrement brisé. Les bas-côtés ouvrent sur la nef par deux arcs en plein cintre à pilier central. A la croisée du transept et dans le choeur, les arcs retombent sur des colonnes engagées à chapiteaux nus. Les bâtiments externes (St-Joseph et hôtelleries) sont bâtis en moellon de calcaire ; leurs façades à travées de baies cintrées mêlent brique et pierre dans les encadrements. Le mémorial de Tibhirine, construit sur le rocher, jouxte le ruisseau de Flamenche. Il est revêtu de moellons de tuf, sauf les baies et chaînes d'angle en pierre de taille ; le pignon carré de son petit côté cache son toit d'un seul versant. A l'intérieur est installé un chemin de croix en terre cuite, composé de statuettes du Christ et des sept moines assassinés, ainsi qu'un oratoire. Dans le jardin et dans le parc sont élevés de petits oratoires, une réplique de la grotte de Lourdes, une croix et une grande statue du Christ.

  • Murs
    • calcaire
    • tuf
    • enduit partiel
    • rocaille
    • pierre de taille
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse, tuile creuse mécanique, tuile plate mécanique
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés, comble à surcroît
  • Couvrements
    • voûte en berceau
    • voûte d'arêtes
    • cul-de-four
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à un pan
    • appentis
    • pignon couvert
    • pignon découvert
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Visite du monastère interdite.

Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2010
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Articulation des dossiers