• inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Cité HBM dite "groupe Quivogne", actuellement HLM
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon patrimoine industriel
  • Commune Lyon 2e
  • Lieu-dit Confluent
  • Adresse 32, 34, 36 rue Quivogne , 24, 26 rue Ravat , 41, 43, 45, 47, 49, 51 rue Smith
  • Cadastre 1999 BD 46
  • Dénominations
    cité
  • Précision dénomination
    cité d'habitations à bon marché
  • Appellations
    groupe Quivogne
  • Destinations
    actuellement HLM
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, garage, boutique, garderie d'enfants

I. HISTORIQUE

Dès 1908, sous l'impulsion de son maire Edouard Herriot, la Ville de Lyon envisagea de bâtir des logements sociaux sur cette parcelle qui lui appartenait (PIERRON, t. 1, p. 11-12). Selon les termes de la loi Strauss (1906), la municipalité n'était pas habilitée à construire et à gérer des HBM. Elle fut donc à l'origine de la création de la Société anonyme démocratique des habitations hygiéniques à bon marché, en 1911 (PIERRON, t. 1, p. 12-13). Cette société lança aussitôt un concours pour la construction d'immeubles HBM. L'avis en parut dans la Construction Lyonnaise du 16 novembre 1911. C'est dans cette même revue que fut publié, le 1er mars 1912, le verdict rendu par le jury, dont Tony Garnier était membre en tant qu'architecte de la Ville. L'architecte Adolphe Schaeffer en fut le lauréat avec un projet intitulé "Où l'air et la lumière pénètrent, la maladie ne rentre jamais".

La construction se déroula en deux tranches : la première, qui comprenait le module donnant sur la rue Ravat (24-26, 32 rue Smith) et le premier corps de liaison (43 rue Smith), s'étala sur 1913 et le début de 1914 (AC Lyon, plan : 2 S 1119 ; article du Progrès, 01/02/1914), mais il fallut attendre 1930 pour que la deuxième tranche (34-36 rue Quivogne, 45-51 rue Smith) soit réalisée (PIERRON, t. 2, p. 176 sq).

Des équipements devaient être installés au rez-de-chaussée, notamment des lavoirs et des salles de bain (article du Progrès daté de 1912 reproduit par PIERRON, t. 1, p. 88). Il semble que l'idée en ait été abandonnée et que des commerces et des logements les aient remplacés (RIVET, p. 113).

II. DESCRIPTION

Le quartier du Confluent ayant une activité principalement industrielle et marchande, le besoin de logements destinés aux ouvriers et aux employés a logiquement appelé à l'implantation d'une cité HBM. Placé entre le cours Charlemagne et le quai Perrache, le groupe Quivogne est entouré d'immeubles ayant la même vocation de logement social, un peu à l'écart des usines et du Marché de gros. Enfin, une école se dresse face à lui, de l'autre côté de la rue Smith.

L'ensemble est formé de trois modules en H disposés dans la largeur de la parcelle et reliés par des corps plus petits. Les modules sont composés eux-mêmes de trois corps de bâtiment : deux sont rectangulaires et alignés sur les rues Smith (41, 45, 49) et Quivogne (32, 34, 36) ; le troisième, perpendiculaire, les relie. Les corps de liaison, alignés sur la rue Smith (43, 47, 51), ferment de ce côté les trois cours ménagées par ce dispositif (la plus au sud est fermée par l'immeuble du 17, cours Bayard, plus ancien). Une longue façade est ainsi réalisée sur la rue Smith, tandis que sur la rue Quivogne les bâtiments créent un alignement discontinu.

Les fondations de l'édifice sont en béton de gravier et les élévations en béton de mâchefer. Les toits, couverts en tuile mécanique, sont à longs pans avec croupe.

Les corps le long des rues ont cinq étages carrés, alors que les corps de liaison sur cour, placés entre eux, en ont six. La différence de hauteur entre leur rez-de-chaussée crée un décalage entre leurs étages. Cela permet la desserte des appartements par demi-étage grâce à des escaliers dans-oeuvre placés à la jonction de ces corps. Des ascenseurs installés au centre des cages d'escalier desservent les étages des bâtiments sur rue. Les corps de liaison sur la rue Smith (43, 47, 51) ont quatre étages carrés desservis par des escaliers demi-hors oeuvre : leur cage forme avant-corps sur la cour.

Les façades sont enduites et portent un décor géométrique ; réalisé en crépi sur les corps de bâtiment de la première tranche (32 rue Quivogne, 41-43 rue Smith), il y est encore bien visible. Il est en revanche presque totalement effacé sur ceux de la deuxième tranche où il a été simplement peint. Les encadrements des portes d'entrée des allées font appel a un décor plus développé : large moulure, arc en plein cintre avec agrafe ou encore corniche à consoles et modillons. Les angles saillants de tous les corps sont chanfreinés, généralement entre le premier et le dernier étage. Une grande baie en plein cintre placée au-dessus de l'entrée des corps alignés sur rue (32-36 rue Quivogne, 41, 45, 49 rue Smith) souligne le renfoncement dans lequel se trouvent les portes-fenêtres des paliers de ces corps.

Si la conception d'ensemble est restée identique entre les deux tranches, des différences sont visibles dans le détail. Ainsi, la façade du 43 rue Smith est au même nu que celles des 41 et 45, tandis que celles des 47 et 51 sont en saillie par rapport à leurs voisins ; l'avant-corps de ces 2 derniers bâtiments est à pans coupés alors que celui du 43 a seulement des angles chanfreinés aux étages ; les renfoncements à la jonction des corps formant les modules en H sont plus importants pour la première tranche que pour la deuxième ; les toitures ont été simplifiées ; l'immeuble sur cour des 32 rue Quivogne-41 rue Smith a trois loggias au dernier étage, tandis que les immeubles sur cour de la 2e tranche ont un balcon ; la façade sud du 32 rue Quivogne est à deux travées alors que les façades nord et sud des 34-36 sont aveugles, etc.

La cité Quivogne compte actuellement 162 logements de deux à quatre pièce, distribuées par un couloir latéral pour les 2 et 3 pièces, et par un couloir médian pour les 4 pièces (fig. 1).

III. CONCLUSION

Ce groupe HBM est le premier à avoir été construit à Lyon. Sa conception relève d'une sorte de compromis entre les préoccupations hygiénistes de l'époque (cour ouverte, pas de coursières, peu de portes par palier, un point d'eau par appartement...), la nécessité de construire à faible coût et la permanence des références à l'architecture académique perceptible dans le décor. Relèvent de ce souci esthétique principalement la différenciation nette du rez-de-chaussée par rapport aux autres niveaux, les avant-toits débordants et les portes d'entrée à décor rapporté en ciment moulé. En revanche, les jeux de décrochement entre les toitures, les angles chanfreinés ou les grandes baies en milieu de façade des grands corps alignés sur rue marquent la volonté d'introduire un vocabulaire plus moderne fondé essentiellement sur l'utilisation de volumes nettement découpés et d'un décor géométrique épuré.

De nombreux groupes HBM construits juste après celui-ci dans les années 20 et 30 ont repris les mêmes conceptions mais les ont poussées un peu plus avant dans la voie du modernisme architectural (par exemple le groupe Ravat, situé juste à côté du groupe Quivogne).

Dès 1908, sous l'impulsion de son maire Edouard Herriot, la Ville de Lyon envisagea de bâtir des logements sociaux sur cette parcelle qui lui appartenait. Selon les termes de la loi Strauss (1906), la municipalité n'était pas habilitée à construire et à gérer des HBM ; elle fut donc à l'origine de la création de la Société anonyme démocratique des habitations hygiéniques à bon marché, en 1911. Cette société lança aussitôt un concours pour la construction d'immeubles HBM, la Ville lui ayant cédé le terrain à moitié prix. L'architecte Adolphe Schaeffer en fut le lauréat avec un projet intitulé "Où l'air et la lumière pénètrent, la maladie ne rentre jamais". Sa construction se déroula en deux tranches : la première, qui comprenait le module donnant sur la rue Ravat et le premier corps de liaison, s'étala sur 1913 et le début de 1914, mais il fallut attendre 1930 pour que la deuxième tranche soit réalisée. Les paliers donnant sur les balcons rue Smith ont été fermés par des portes vitrées dans les années 1970. L'ensemble, qui est gérée par la Société régionale d'HLM, a été réhabilité entre 1996 et 1999.

Description succincte des travaux prévus à partir de 2018 : le groupe Quivogne (appelé également cité Mignot par les habitants) comprenant 150 logements est située rue Quivogne dans le quartier Perrache-Sainte-Blandine à LYON 2e dont l'aménageur est la SPL LYON CONFLUENCE. L'opération consiste à effectuer l'éco-rénovation de l'ensemble immobilier afin de respecter le dispositif H2020 et le label BBC Rénovation. L'ensemble des travaux se situeront, de manière générale, dans les parties communes. Les travaux principaux seront : Isolations extérieures de la façade et des combles ; Changement des menuiseries extérieures ; Mise en place et raccordement au chauffage urbain ; Automatisation des portes d'entrée ; Rafraichissement des cages d'escaliers ; Mise en place de sondes (consommation chauffage, eau chaude sanitaire...) ; Mise en place d'un point de chauffage collectif dans la pièce principale ; Mise en place d'une VMC dans les pièces humides ; Révision de la toiture. Le programme de travaux peut être amené à évoluer.

Trois cours sont délimitées par trois modules en H et l'immeuble du 17, cours Bayard ; ouvertes sur la rue Quivogne, elles sont fermées sur la rue Smith par autant de corps de bâtiment reliant les modules entre eux. Ces corps de liaison (type D) ont 4 étages carrés et sont desservis par des escaliers demi-hors-oeuvre. Les modules sont formés de deux corps de bâtiment parallèles alignés sur rue (types A et C), à 5 étages carrés, et d'un troisième, à 6 étages carrés, placé perpendiculairement entre eux (type B). Des escaliers dans-oeuvre situés à la jonction des corps de bâtiment desservent les appartements par demi-étage. Des ascenseurs ont été installés dans ces cages d'escalier ; ils desservent directement les étages des corps A et C. Les fondations sont en béton de gravier et les élévations en béton de mâchefer. Une crèche municipale est installée au rez-de-chaussée du 32 rue Quivogne. Les façades sont enduites et portent un décor géométrique ; réalisé en crépi sur les corps de bâtiment de la première tranche (A1, B1, C1, D1), il y est encore bien visible. Il est en revanche presque totalement effacé sur ceux de la deuxième tranche où il a été simplement peint. Toutes les façades sont ordonnancées, sauf la façade sud de C1 qui a deux travées. La cité Quivogne compte actuellement 160 logements de deux à quatre pièces. Inscription, en mosaïque, sur la façade nord, 24 rue Ravat : IMMEUBLES DE LA / SOCIETE / ANONYME DEMOCRATIQUE / DES / HABITATIONS HYGIENIQUES / A BON MARCHE DE LYON

  • Murs
    • béton
    • résidu industriel en gros oeuvre
    • enduit
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan régulier
  • Étages
    6 étages carrés
  • Élévations extérieures
    élévation à travées, élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
    • noue
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, suspendu
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, suspendu
  • Autres organes de circulation
    ascenseur
  • Typologies
    ensemble d'immeubles à cour commune
  • État de conservation
    bon état
  • Techniques
    • peinture
    • fonderie
    • ferronnerie
  • Représentations
    • ornement géométrique
    • feuille
  • Précision représentations

    Le décor des façades, hormis les encadrements des portes, est entièrement géométrique. Il se limite à de simples frises de losanges, triangles, carrés et bandeaux situées à différentes hauteurs sur les façades. Les balconnets en fonte sont à motifs végétaux. Les lambrequins sont en tôle découpée.

  • Mesures
    • h : 2 150 cm
    • h : 2 130 cm
    • h : 2 130 cm
    • h : 2 155 cm
    • h : 2 125 cm
    • h : 1 780 cm
    • h : 2 100 cm
    • h : 1 790 cm
  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

2150 h (32 rue Quivogne) ; 2130 h (34, 36 rue Quivogne) ; 2130 h (24 rue Ravat) ; 2155 h (26 rue Ravat) ; 2125 h (41 rue Smith) ; 1780 h (43 rue Smith) ; 2100 h (45, 49 rue Smith) ; 1790 h (47, 51 rue Smith)

Bibliographie

  • AGENCE D'URBANISME POUR LE DEVELOPPEMENT DE L'AGGLOMERATION LYONNAISE. Atlas du logement social dans le Grand Lyon. Lyon : septembre 1999. 92 p. : ill. ; 30 x 42 cm

  • LEGRAND, Christian. Le logement populaire et social en Lyonnais. 1848-2000. Lyon : Editions aux Arts, 2002. 486 p. : ill. ; 27 cm.

    p. 140
  • PIERRON, Nathalie. L'avènement des grands ensembles à Lyon dans l'entre-deux guerres : projets et réalisations. Lyon : s.n., 1988. 2 vol. (Maîtrise. Univ. Lyon 2. 1988.)

    t. 1, p. 11-13, 88 ; t. 2, p. 176 ss
  • RIVET, Félix. Le quartier Perrache (1766-1946). Etude d'histoire et de géographie urbaines. Lyon : Audin, 1951. 126 p.-46 f. de pl. : ill., plan dont 1 dépl. ; 24 cm. (Institut des Etudes rhodaniennes de l'Université de Lyon. Mémoires et documents ; 6.)

    p. 113

Périodiques

  • La Construction lyonnaise

    16 novembre 1911, 1er mars 1912
  • Le Progrès du 8 juin 1983 : fermeture du lavoir

    1er février 1914

Documents figurés

  • Société anonyme démocratique des habitations hygiéniques à bon marché de Lyon. Plan des étages / 30 mars 1912. Ech. 1 : 50 (AC Lyon : 0002 S 01119)

  • 41 rue Smith. HBM Dossier de plans, par A. Schaeffer. 1 : 50. Bleu. N° 4. Plan du rez-de-chaussée, 27 avril 1912 ; N° 5. Plan des étages, 30 mars 1912 ; N° 6 Coupe transversale, 9 mai 1912 ; N° 8. Façade rue Smith, 4 mai 1912 ; N° 9. Façade rue Ravat, 11 mai 1912 (AC Lyon : 1097 WP 114 fichier sanitaire rue Smith 2-41)

  • Dossiers de plans. « Société anonyme démocratique des habitations hygiéniques à bon marché de Lyon, par A. Schaeffer, 8 février 1930. 1 : 50. Bleu. Plan d´ensemble, 10 août 1928. 1 : 200 ; Construction des maisons A, B, C. Plan du rez-de-chaussée et des caves ; Plan des étages 1er, 2e, 3e ; Plan des étages 4e, 5e, 6e ; Construction de la maison D rue Smith. Plans du sous-sol, du rez-de-chaussée, des étages ; Coupes transversales et façade latérale ; Coupes transversales. Façade sur cour ; Façade rue Smith (AC Lyon : 1097 WP 115 fichier sanitaire rue Smith, cours Suchet 5)

Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2001