Dès 1862 l´église de la paroisse de Lézigneux est devenue trop petite pour la population et le conseil municipal demande à la fabrique d´établir un projet d´agrandissement (délibération du 28 mai 1862). Mais en 1887 (délibération du conseil de fabrique, 3 juillet 1887 ; délibération du conseil municipal, 22 juillet 1887), et après de nombreux projets d´agrandissement avortés (voir dossier Ancienne église paroissiale Notre-Dame), la décision est finalement prise de reconstruire l´église, sur un terrain plus central du bourg libéré par l´incendie de cinq maisons le 15 septembre 1875 (et rapidement achetés par le conseil de fabrique ; délibération du conseil municipal, 17 janvier 1875 ; délibération du 27 février 1888 : La fabrique a acheté des terrains pour la construction de l´église, en 1880 puis complément en 1888). Le projet est confié à Claudius Jamot, architecte à Lyon, qui vient de donner celui de l´église paroissiale d´Aboën (canton de Saint-Bonnet-le-Château ; étudiée) dont le plan date du 26 février 1885 (mais dont la construction ne commence qu´en mai 1887, pour s´achever en 1890). L´église de Lézigneux, bien que plus soignée, s´apparente à celle d´Aboën. Dans les deux cas, la travée de tribune et façade, ainsi que le clocher, sont prévus dans une deuxième tranche de travaux (qui n´est réalisée à Aboën qu´en 1934). Les séries de prix précisent la nature des matériaux : maçonnerie des murs dans la hauteur des socles et en élévation en bon moellon de granite du pays´, voûtes en brique´, pierre de taille en granite du pays´, pierre de taille de Lucenay et de Tournus, pierre blanche, charpente en gros bois de sapin´, et en gros bois de chêne´ pour la flèche, menuiseries en bois de chêne, portes intérieures en bois de sapin, abat-sons en chêne´. Les plans datent du 15 décembre 1887 ; la façade et le clocher sont modifiés sur demande du comité des Inspecteurs généraux des travaux diocésains, par un nouveau dessin du 5 juin 1888. L´adjudication a lieu le 4 août 1889, en faveur de Gabriel Robinet, entrepreneur à Saint-Just-sur-Loire ; après rabais de 1%, le devis se monte à 48 886,40 F.
Le conseil municipal approuve la construction par délibération du 27 février 1888. La fabrique dispose alors de 52 270 F, somme nécessaire à la construction de la première partie de l´église projetée ; une souscription a été lancée par l´archiprêtre Grisard et quatre autres par des particuliers. Au Ministère de la Justice et des Cultes qui demande quel sera la statut de la nouvelle église, le conseil municipal répond, avec l´assentiment du conseil de fabrique, que la nouvelle église sera communale ; mais le ministère désapprouve cette décision, l´église ayant été construite à l´initiative du conseil de fabrique (qui s´est chargé de l´achat des terrain, de lancer les souscriptions...), et conseille à ce dernier de revendiquer la propriété de l´église, qui serait alors paroissiale ; le conseil de fabrique se range à cet avis.
C'est le curé Joseph Khiess et le maire Justin Dusser qui mènent à bien l'entreprise. La première tranche de travaux est achevée dès 1891 (le mémoire des travaux exécutés par l´entrepreneur Robinet au 31 décembre 1890 montre une dépense de. 67 126,26 F). Des travaux de menuiserie sont effectués par Chaput, menuisier à Margerie-Chantagret, pour la fabrique de Lézigneux (1755 F). Le procès-verbal de réception provisoire de l´église a lieu le 1er juillet 1891, la réception définitive le 4 juillet 1892.
Un nouveau devis est dressé par Jamot le 10 décembre 1890 pour la construction du clocher et de la flèche, en pierre de taille de Lucenay et Tournus (9887,71 F). La fabrique, qui n´a que 2000 F en caisse, décide de demander un secours de 9000 F à l´Etat (approuvé par le conseil municipal le 17 mai 1891). Certaines cartes postales témoignent de cet état d´inachèvement de l´église. Le clocher n´est achevé qu´en 1937.
En 1927, une barrière est posée autour de l´église (délibération du conseil municipal, 7 août 1927). Elle a été supprimée.
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )