HISTORIQUE
La paroisse Saint-Vincent de Paul est créée en 1855 par le cardinal de Bonald, sur l´initiative de l´abbé François-Xavier Gouthe-Soulard, futur archevêque d´Aix-en-Provence (nommé en 1886). Cet ancien vicaire de l´église Saint-Nizier devint, suite à des problèmes de santé, aumônier de la maison de santé du docteur Jean-Baptiste Carrier, fondée en 1850 au 168-174 route de Vienne, et administrée par les Soeurs de Saint-Vincent de Paul. L´abbé comprit très vite la nécessité d´ériger une paroisse dans ce quartier, dont les 2000 habitants, cultivateurs, maraîchers, jardiniers, devaient se rendre soit à l´église Notre-Dame-Saint-Louis, rue de la Madeleine, soit à l´église Saint-Maurice, rue Saint-Maurice, toutes deux distantes d´environ deux kilomètres (Histoire de la paroisse..., par C. Bages-Limoges).
Une commission paroissiale est mise sur pied, composée du docteur Jean-Baptiste Carrier, de l´abbé Gouthe-Soulard et de huit habitants du quartier, tous propriétaires.
En février 1856, la commission achète un terrain d´un peu plus de douze ares à un couple de cultivateurs, Michel Bernard et Marie Guillot, son épouse (AP Saint-Vincent de Paul. Acte de vente reçu Guinand notaire à Lyon, 14-19 février 1856). Elle en cède la propriété à la fabrique de Saint-Vincent de Paul le 10 mai 1856.
Les travaux commencent dans l´année, la commission paroissiale optant pour une construction modeste et provisoire. L´église, qui ne sera terminée qu´en 1862, est bénie par Monseigneur Pagnon, vicaire général, le 8 mai 1859, alors que la nouvelle paroisse est érigée en succursale par décret impérial du 5 février.
L´église présente tout de suite des signes de malfaçons, et dès cette même année, il faut lui ajouter des contreforts extérieurs et des tirants (Histoire de la paroisse...)..
Le 21 juin 1874, un orage, accompagné de grêle et de forts vents, cause d´importants dégâts à l´église. Le conseil de fabrique, réuni le 24 juin, adresse une demande de secours à la Ville (AP. Saint-Vincent de Paul). Le 27 juin 1874, l´architecte en chef de la Ville de Lyon, Abraham Hirsch, se rend sur place et évalue les dégâts à cinq cents francs(Annexe A) Une subvention de 800 francs est votée par la commission municipale de Lyon le 8 juillet 1874, pour répondre aux réparations de l´église et du presbytère (Ibid.).
Les travaux, réalisés par l´architecte Sainte-Marie Perrin, s´élèvent, pour les deux édifices, à 1299 F. 25, suite à l´augmentation des tuiles à remplacer et aux réparations effectuées aux souches et abergements des cheminées ; ce supplément est couvert par une nouvelle subvention de la Ville (Ibid.)
Dès le mois de novembre un projet de reconstruction complète de l´église, d´un montant de 153 723,75 francs, est approuvé par l´architecte diocésain (annexe B). Il propose une église à trois nefs, voûtées d´arêtes, dont seul le clocher est jugé trop modeste par l´architecte.
Le conseil de fabrique ne disposerait que de 20 000 F par souscription, et sollicite donc la Ville pour cette reconstruction. En février 1875, il propose à la Ville « la cession de l´église provisoire estimée à 37 000 francs ainsi que 1 250 mètres de terrain, à dix francs le mètre » à condition que la Ville subventionne la construction de la nouvelle église à hauteur de 48 000 francs (AP Saint-Vincent de Paul). Le conseil de fabrique ne sachant comment prendre en charge le solde de la dépense, le projet est d´abord ajourné, puis repris par la Préfecture en juillet. Mais la commission municipale des finances (annexe C), suivie par le conseil municipal repousse les demandes de subventions (Ibid.).
Devant l´impossibilité de construire une nouvelle église, une série de réparations sont réalisées en 1876 : réfection complète de la couverture et du lattis, consolidation des charpentes, recrépissage des façades et reprise des enduits intérieurs (Ibid.).
En 1897, l´abbé Peyrot, curé de Saint-Vincent de Paul, lance un nouveau projet, prévoyant la construction d´une nouvelle église sur un autre emplacement, entre la route de Vienne, le groupe scolaire de la place Belleville, le chemin de Vénissieux et la route des Soeurs (actuelle rue Saint-Vincent de Paul). Les plans sont confiés à l´architecte Joannès Bernard qui dessine une église de plan basilical, à chevet plat, précédée d´un escalier de cinq marches d´accès au porche d´entrée. D´une longueur de 48 mètres, elle comprend un clocher de 51 mètres en façade (Histoire de la paroisse...). L´église ne sera jamais construite faute de moyens, et la paroisse continua de célébrer dans l´église provisoire, qui fut de nouveau ébranlée par l´explosion de la poudrière de Vénissieux le 15 octobre 1918.
DESCRIPTION
L´église est orientée à l´ouest. Sa façade ouvre à l´est sur une petite place.
Elle est construite en pisé, sur un plan en croix latine de 30 mètres de long et 18m 50 de large à la hauteur du transept ; la nef unique fait 10 m de large. Trois chapelles, dédiées à la Vierge, au Sacré-Coeur et à saint Joseph, sont érigées dans le transept (fig.). Dès 1859 des contreforts renforcent les murs de la nef (Histoire de la paroisse...).
Architecte lyonnais