En 1732, la mappe sarde pointe l’existence d’un groupe de bâtiments à l’actuel lieu-dit la Grand Maison. Un état des propriétaires en 1808 pointe que Dorlier Jacques Philibert feu Antoine, sur St Jullien à Cernex possède les bâtiments suivants : 471 (jardin), 472 (maison), 474 (four), 708 (écluse), 476 (grange), et 475, 478, 479 et 500 (murger, c’est-à-dire des tas de pierres correspondant aux édifices en ruine). Sur le site des armoiries sculptées sur une clef d’arc ont été replacées au-dessus d’une porte : un ours rampant (debout) dans un écu, qui correspond aux armoiries de la famille d’Orlier de l’ancien duché de Savoie. La maison (parcelle 472) est située vraisemblablement à l’endroit de l’actuelle maison d’habitation ; l’élément en saillie sur la façade nord doit correspondre au massif de l’escalier qui était en pierre à l’origine (trace de la première marche en pierre à la base de l’escalier en bois actuel).
Le groupe de bâtiments constitutif de la ferme de la Grand Maison, en 1892 appartient à deux propriétaires qui se partagent alors l’ensemble des constructions : Kemler Joseph, maréchal-Ferrant possède la partie est (gauche, n° 170) de la maison d’habitation divisée en deux, une autre maison (n° 172, aujourd’hui détruite), et un corps de bâtiment (n° 203 : une forge pour maréchal ferrant et un hangar) ; Laperrousaz Jean, cultivateur à Viuz possède la seconde partie de la maison d’habitation (n° 171) et le hangar situé à proximité (n° 171bis). Aujourd’hui encore, deux entrées de logis distinctes sont perceptibles (à gauche à l’étage, à droit au rez-de-chaussée, comme présentes sur le cadastre de 1892)
La maison d’habitation aujourd’hui propriété d’une seule personne (famille Kemler), mais avec deux (ou trois) locataires, a subi d’énormes transformations : de nombreuses baies ont été refaites en ciment vers 1950, les combles sont aménagés en espace à vivre et l’ensemble a dû être par conséquent surélevé, des baies au rez-de-chaussée ont leur encadrement chanfreinés (remplois).
L’ancien hangar (n° 171bis) est méconnaissable (surélévation, modification et percement de baies) et en cours de rénovation.
Le bâtiment, ancienne maison (n° 172) est détruite en 1984 ; la clef d’arc ornée d’un ours en demi-relief se trouvait sur la porte de la grange. La pierre a été récupérée et installée au-dessus de la porte d’entrée du hangar jouxtant l’ancienne forge (n° 203), laquelle a également été remaniée : fermeture de la partie avant du hangar en moellons de béton aggloméré, modification de la partie haute du mur pignon sud de la forge.
Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )