Dossier d’œuvre architecture IA26000275 | Réalisé par
  • inventaire topographique
ferme : le Grand Cordy, de l'ancien domaine de Cordis
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Grignan
  • Lieu-dit Grand Cordy
  • Cadastre 1836 F 157, 159 ; 1979 E 667, 668
  • Dénominations
    ferme
  • Vocables
    le Grand Cordy, ancien domaine de Cordis
  • Parties constituantes non étudiées
    bassin, lavoir, fontaine

Dans une charte de 1035, une église Saint-Martin (non localisée) est citée au lieu des Cordis. Ce quartier est occupé dès l'Antiquité : la ferme du Grand Cordy serait bâtie sur l'emplacement d'une villa antique et les archéologues ont reconnu des vestiges de petit appareil romain en remploi dans les murs de clôture. Le territoire de Cordis (territorium de Cordis ou de Corde), délimité en 1281, occupe un tènement entre Réauville et Grignan défriché par les moines de l'abbaye d'Aiguebelle, à laquelle le seigneur de Grignan l'a inféodé : l'abbé en fait reconnaissance en 1379 à Giraud Adhémar. Aux 14e et 15e siècles, le tènement ou lieu dit le Cordy apparaît dans plusieurs transactions passées par cette abbaye. Durant tout l'Ancien Régime, le domaine de Cordis reste possession des Grignan. Ce vaste domaine figure sur la carte de Cassini (2e moitié 18e siècle) comme le Grand et les Petits Cordis. En 1763, un bail à mi-fruits est passé entre Esprit Joseph de Castellane (branche de la famille des seigneurs de Grignan) et Jean-Baptiste Vidal : le bailleur fournit la moitié des semences et du cheptel (moutons, brebis, cochons, bêtes de labour), trente poules et un coq, mais se réserve la propriété de la feuille des mûriers pour nourrir les vers à soie (la magnanerie était peut-être le bâtiment désigné plus tard comme " jas de Cordy") ; le preneur est tenu d'entretenir les fossés et de construire chaque année 4 pans de mur en pierre sèche le long du grand chemin de Grignan. Le 16 prairial an 3 Jean-Henri Teyssier succède à Vidal comme fermier. Les comptes qu'il fournit en 1798 indiquent que le domaine produit du blé, du seigle et autres céréales, du vin, des cocons, de la laine de moutons. Cette année-là, Mourier, menuisier à Grignan, a réalisé une porte à deux battants pour l'étable des boeufs. Saisi comme bien national, le domaine est racheté en juillet 1796 (8 thermidor an 4) au nom des enfants Castellane ; en 1798 (17 messidor an 6), leur mère et tutrice, Marie-Magdeleine Charlotte d'Andrieu, divorcée de Joseph Castellane, vend à leur profit à Pierre Delaye l'entier domaine de Cordis. Il restera cent ans dans la famille Delaye avant d'être divisé par les cohéritiers. Sur le plan cadastral de 1836, le Grand Cordy, sans doute la ferme la plus importante du domaine, a sensiblement le même plan qu'aujourd'hui, exception faite de quelques ajouts dans le courant du 19e siècle, un nouveau logis (maison de maître) accolé à l'est et une dépendance agricole isolée. Faut-il interpréter la date de 1812 gravée sur un cadran solaire en remploi, élément isolé, comme une époque de remaniement de la ferme ? En 1888, le Grand Cordy appartient à Joseph Crozat. Le monogramme LC, sculpté sur un piédroit du portail d'entrée de la cour, correspond aux initiales de la famille Crozat et signe les transformations du bâtiment effectuées à l'extrême fin du 19e siècle ; les constructions liées à l'eau, la fontaine, le grand bassin et le lavoir, sont des aménagements consécutifs au morcellement de l'ancien domaine, conformément à une clause du partage des eaux contenue dans l'acte de vente de la propriété voisine en 1893. Au début des années 2000, la ferme a été restaurée et convertie en chambres et table d'hôtes.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 18e siècle , (incertitude)
    • Principale : 1er quart 19e siècle , (incertitude)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : milieu 19e siècle

La ferme se compose de quatre corps de bâtiment en U autour d'une cour ; celle-ci est fermée sur le petit côté sud-est par portail à piédroits en pierre de taille et un muret surmonté d'une grille. Un cartouche en haut-relief, contenant le chiffre LC gravé, orne le piédroit de droite du portail. Le bâtiment est construit en moellon de calcaire, les chaînes d'angle et encadrements en pierre de taille, les élévations sur cour sont enduites ; les toits à longs pans, bordés de génoises, sont couverts de tuile creuse. Le corps de logis proprement dit se situe dans l'aile droite de la cour. Il contient deux logis : dans la partie antérieure une maison de maître, dans la partie postérieure l'ancien logis. La salle de cet ancien logis (actuelle salle à manger de la table d'hôtes) conserve son aménagement d'origine : cheminée avec four à pain et ses accessoires, évier en pierre sous une niche en plein cintre, potager en pierre. Le manteau de la cheminée, très légèrement cintré, est composé de trois pierres à crossettes reposant sur des corbeaux à deux quarts-de-rond et des piédroits appareillés ; des dalles dressées forment les côtés de l'évier et du potager, dont la table de cuisson, percée de deux trous, est monolithe. Un corps plus bas (2 niveaux), en retour nord-ouest au fond de la cour, abrite un autre logis ; la partie habitation est orientée au sud-est et ses dépendances (cellier, resserres) ouvrent à l'arrière. Une grande écurie et remise de plan rectangulaire occupe le corps gauche (sud-ouest) et ouvre sur la cour par une large porte cochère cintrée. Un corps des dépendances agricoles lui est accolé à l'ouest. A l'extérieur de la cour, s'élève une fontaine en pierre de taille, à bassin en semi-circulaire encastré dans le sol ; le réservoir en pierre de taille couronné d'une corniche est surmonté d'un cadran solaire en pierre, daté 1[8]12. Tout près, un bâtiment isolé d'un seul niveau a servi de porcherie (ou étable et fenil ?) ; son mur gouttereau antérieur est percé de 7 petites fenêtres régulières surmontées de triangles de décharge, l'autre de trois baies plus hautes. Dans l'un des murs pignons où sont placées les portes, s'insère un pigeonnier à trois boulins avec table d'envol. En bordure de la route s'étend un grand bassin rectangulaire alimentant un lavoir.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit partiel
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan régulier en U
  • Étages
    1 étage carré, étage en surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier intérieur : en maçonnerie
  • Typologies
    ferme de plan en U, de type C : logis sur deux niveaux, escalier intérieur, dépendances agricoles dans le même bloc ou accolées
  • Statut de la propriété
    propriété privée
Date d'enquête 2000 ; Date(s) de rédaction 2008
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel