• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Fonderie Blumenstein puis fonderie d'argent Comptoirs Lyon Alemand Louyot actuellement entreprise STCR
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Vienne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vienne patrimoine industriel - Vienne
  • Hydrographies la Gère
  • Commune Vienne
  • Lieu-dit Vallée de la Gère
  • Adresse 42 rue Lafayette
  • Cadastre 2005 AS 76
  • Dénominations
    fonderie
  • Destinations
    Entreprise de traitement des métaux précieux
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, cheminée d'usine

En 1824, ce lieu se situait dans le faubourg Pont Evêque, en dehors des remparts et des portes de la ville de Vienne.Cette usine se trouve sur un site immense. IL est même indiqué sur le cadatre napoléonien sous le nom de fonderie Blumenstein. Les bâtiments d'alors étaient au nombre de huit et occupaient les parcelles allant du n°246 au n°257, section C. Le site, appelé alors l'ile de la Roche, était occupé dès le XVIème siècle par une fabrique d'ancres marines appartenant à Claude Papet, maitre des forges qui travaillait le fer et l'acier. Au XVIIème siècle, elle a été reconnue Forge Royale par Colbert qui en a fait l'éloge : la large diffusion des grosses ancres faisait qu'on les retrouvait à Vienne, en dauphiné, à Brest et à Rochefort. S'y trouvait également une papeterie (elle prendra fin en 1820).Le fils de Claude Papet, Joseph Papet, hérita du site et le vendit à François de Blumenstein, gentilhomme salzbourgeois naturalisé français. Il vendit le rivetage et usage de l'eau de la Gère, les moulins qu'il possède au lieu de la Roche sur ladite rivière situés hors la porte appelé de Serpageot, la papeterie, maison et bâtiments, terre et jardin, les eaux et droits honorifiques dont il jouit moyennant le prix de 4240 livres. De Blumenstein y monta en 1727 une fonderie alimentée principalement par le minerai provenant du filon creusé sur la rive gauche de la Gère, sous le mont Pipet. Après sa mort en 1739, ce fut son fils Etienne François de Blumenstein qui lui succèda. En 1750, une crue mémorable de la rivière inonda les mines et emporta tous les ateliers et outils. L'usine fut reconstruite et les galeries des mines dégagées. Au début du XIXème, deux activités s'exercaient sur le site. En 1815, un premier établissement travaillait le minerai de fer. Un haut fourneau et plusieurs hangars ont été établis en 1820 par Frèrejean. Puis, la fonderie se spécialisa dans le traitement des déchets de luxe de l'industrie monétaire et d'orfèvrerie. C'est à partir de ce moment là que l'établissement métallurgique est désigné par l'expression Fonderie d'argent.En 1825, la gérance fut confiée à M. A. De Piellat, puis à son fils Victor De Piellat. En 1840, une autre crue de la Gère inonda l'usine et emporta les filons des mines de Vienne. L'entreprise décida alors d'abandonner les galeries minières. En 1847, le haut fourneau était la propriété de la Société des Fonderies et Forges de la Loire et de l'Isère. Elle a fait établir un bâtiment à cette date.En 1869, la fonderie était administré par le gendre Charles Joseph Frédéric Gabriel Ditlevo De Long. Elle est actuellement la propriété du Comptoir Lyon, Alemand, Louyot et Cie, entreprise qui est en train de péricliter.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 18e siècle
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle

Ce site, composé d'un ensemble de bâtiments a fait l'objet de recherches pour le DEA de Pascale Bodin, en 1992. Notre étude s'en est largement inspirée. Nous avons visité le site afin de vérifier l'exactitude et la validité des renseignements trouvés dans le DEA. Neuf bâtiments principaux ont été sélectionnés. Les quelques bâtiments non traités furent construis dans les années 1960. Leurs murs sont en béton et leurs charpentes sont souvent métalliques. L'ensemble se situe sur la rive gauche de la Gère, entre la rivière et la colline.Le bâtiment d'entrée, de plan rectangulaire, abritait des logements et des laboratoires. L'accès s'effectue par une porte de plain-pied au nord ou par un perron à trois degrés adoucis au sud. La façade principale s'élève sur quatre niveaux et compte cinq travées de baies rectangulaires avec appuis saillants.La charpente porte une toiture à deux versants couverts en tuiles mécaniques.La partie est possède un lavoir et une cheminée en brique est adossée à la façade sud.Le bâtiment administratif, de plan rectangulaire s'élève sur trois niveaux. La façade principale, orientée au nord, est percée par sept travées de baies rectangulaires avec appuis saillants. La porte d'entrée marque l'axe de symétrie de la façade, à la quatrième travée. A l'ouest du bâtiment, un petit porche permet l'accès, à l'arrière, à l'entrée de la chapelle et de la maison de maître. A l'est, une volée d'escalier permet également le passage vers les jardins en terrasses sur le coteau.L'escalier intérieur qui mène au premier étage est un escalier en pierre suspendu, à une volée tournante. Il est éclairé par deux baies qui sont percées dans la façade latérale gauche. A l'intérieur, les appartements du deuxième niveau ont été transformés en bureaux. Les portes possèdent des embrasures en bois moulurées.La charpente porte une toiture à deux versants non symétriques, couverts de tuiles mécaniques. Une corniche en bois à denticules protège l'avant-toit, elle s'interrompt brutalement après un léger retour sur la façade latérale gauche. La chapelle, jouxtée d'une sacristie, est accotée au bâtiment administratif. Elle est dédiée à Saint-Eloi, patron des orfèvres et la messe y fut dite par le curé de Saint-Martin jusque dans les années 1970. La partie visible depuis la cour correspond au chevet. De plan rectangulaire, elle est construite en maçonnerie de moellons et la charpente porte une toiture à deux versants, couverts en tuiles. On accède à la chapelle par le jardin, au sud. On entre par une porte décorée d'une croix sculptée et d'un chambranle à crossettes. Le perron est à quatre degrés convexes. Cette façade est percée d'un oculus polylobé et d'une baie accueillant un vitrail. La façade nord est percée d'une baie avec vitrail et un garage a été récemment aménagé en rez-de-chaussée. Une statue de Saint-Eloi couronne ce pignon. Le mobilier à l'intérieur a été pillé. La maison de maître est aujourd'hui abandonnée. On y accède par les jardins, au sud. Le chaînage d'angle, les piédroits et les encadrements de baies sont harpés en briques. La façade Nord s'élève sur trois niveaux et est percée par sept travées. La façade sud s'élève sur deux niveaux et est percée par six travées. L'entrée s'effectue grâce à un perron à une volée double, à montées convergentes. Les baies sont décorées par des moulures plates en saillie faisant retour. L'escalier ainsi que la distribution intérieure ont été complètement détruits. La charpente porte un toit à croupes couvert de tuiles.L'Orangerie est un bâtiment qui est abandonné actuellement. On y accède par les jardins, au sud. De plan rectangulaire, le bâtiment est construit de plain-pied, en maçonnerie de moellons avec chaînage d'angle harpé en molasse. Deux grands arcs en plein-cintre ont été bouchés sur la façade sud, on y a installé deux portes rectangulaires. La façade est est percée par une baie à arc en plein-cintre et appui saillant en brique. Son encadrement est en brique à trois harpes. La charpente en bois porte une toiture à demi-croupe, couverte de tuiles mécaniques. La halle de forge construite en 1847, fut successivement entrepôt textile et atelier de platine. Elle se situe entre la Gère et le canal et on y accède par la cour, côté ouest. De plan rectangulaire, elle est construite en maçonnerie de moellons avec chaînage d'angle harpé en molasse. Le bâtiment s'élève sur trois niveaux et les façades nord et sud sont chacune percées par huit travées de baies à arc segmentaire avec encadrement de brique. On compte deux travées sur la façade est et une sur la façade ouest. Plusieurs portes ont été percées dans d'anciennes baies.La charpente porte une toiture à demi-croupe, couverte en tuiles mécaniques.Un atelier qui longe la Gère à l'est et l'entrée du canal au nord, est construit en 1847, en maçonnerie de moellons. Le bâtiment est de plan rectangulaire et on y accède par le sud et par l'ouest. L'atelier, de plain-pied, est percé par trois baies à arc segmentaire avec encadrement en brique et appui en pierre. La charpente porte une toiture à deux versants couverts de tuiles mécaniques.L'écurie fut longtemps occupée par des logements ouvriers. On y accède par la cour, au nord et à l'est. De plan rectangulaire, elle s'élève sur deux niveaux. Elle fut construite en maçonnerie de moellons (aujourd'hui recouverte d'un enduit). La façade nord est percée par quatre travées de baies rectangulaires et par deux portes. On compte quatre ancres de tirants entre chaque travée. A l'intérieur, un arc plein-cintre en briques marque le passage d'une partie du bâtiment à l'autre.La charpente en bois porte un toit à croupe couvert de tuiles mécaniques. Le bâtiment le plus en amont, fait la jonction entre la fonderie et la champignonnière. On y accède par une cour, à l'ouest. Il servit d'entrepôt puis abrita des logements ouvriers jusque dans les années 1990. De plan rectangulaire, il fut construit en maçonnerie de moellons avec chaînage d'angle harpé en molasse. Le bâtiment s'élève sur deux niveaux. Les baies sont rectangulaires avec encadrement en pierre de taille ou en brique et appui saillant. Les deux baies du premier niveau sont surmontées d'un arc de décharge en brique. La charpente en bois porte une toiture à deux versants inégaux, couverts en tuiles mécaniques. Cheminée quadrangulaire en brique de moyenne hauteur.

  • État de conservation
    mauvais état, état moyen
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Cet ensemble, bien que dégradé, est un élément majeur de la vallée. Installée au XVIIIème siècle, la fonderie est la première industrie à s'être implantée dans cette vallée. Certains bâtiments originels, l'orangerie, la chapelle et les maisons de maitre, sont à conserver et à mettre en valeur.

Bibliographie

  • AD Isère, VII S2 177 Travaux publics, usines, Vienne, dossier Blumenstein 1819 BM Vienne, MD 103 Classeur Industrie 2, Fonds Roger Dufroid ZANNETTACCI, M., Histoire de Vienne, la métallurgie, CREAM, document interne avril 2002 DUFROID, R., Vienne, Petit dictionnaire encyclopédique, les vallées de Gère et de la Véga, SL, SD, BODIN, P., Les bâtiments à usage industriel de la vallée de Gère à Vienne (Isère), actifs entre 1800 et 1900, Mémoire de maitrise, Institut d'Histoire de l'Art, Université Lyon 2, Directeur de mémoire : M.F. PEREZ 1989 BODIN, P., Deux établissements métallurgiques sur la vallée de la Gère, à Vienne et Pont-Evêque, 1700-1900, mémoire de DEA, Directeur de mémoire : M.F. Perez, Université Lumière Lyon II 1992 BIANC FONTAINE, H., Carnet des croquis à la mine de plomb sur papier, bibliothèque municipale, Fonds dauphinois R 9602 1842

Documents figurés

  • Plan napoléonien, échelle : 1/2500ème, services techniques, Mairie de Vienne 1824

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2009