• enquête thématique régionale, ferroviaire et villégiature
Gare de Châtel-Guyon
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Auvergne - Inventaire général du Patrimoine culturel, ADAGP

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne
  • Commune Châtel-Guyon
  • Adresse avenue de l'Europe
  • Cadastre AH 672
  • Précisions
  • Dénominations
    gare

Dans l’Entre-deux-guerres, les compagnies ferroviaires abandonnent les modèles standards de gares classés en fonction du trafic prévu dans chaque localité. Probablement parce que la majeure partie du réseau est construite. Parmi les rares lignes alors ouvertes figure le tronçon Vichy – Riom : les gares conçues spécifiquement à cette occasion illustrent ce revirement. Charles Letrosne écrit : « Il faut que par leur cachet particulier, leur caractère ornemental, elles laissent entrevoir au voyageur l’agrément qu’il goûtera dans quelques instants en pénétrant dans la cité. La gare doit être, si l’on peut dire, "représentative" » (Murs et toits pour les pays de chez nous, 1923-1926). Devançant en quelque sorte cette nouvelle injonction, l’architecte Marius Toudoire, chargé par le PLM de construire la gare l’édifice de la station thermale de Châtel-Guyon en 1912, est à l’origine d’un projet jugé « approprié à la région desservie ; mettant en oeuvre les matériaux du pays avec leur mode d’emploi et s’harmonisant tant avec le paysage qu’avec l’architecture locale », lit-on dans la Revue générale des chemins de fer de 1913. Ces matériaux sont la lave grise de Volvic et les moellons de Bourbon-l’Archambault. « La corniche a été construite dans l’esprit des belles églises romanes auvergnates si particulières », est-il encore écrit. Si d’autres éléments du décor rappellent celui de ces églises l’architecture renvoie aussi à l’établissement thermal de la station. Par ailleurs, la façade de la gare, avec son motif central à trois arcs monumentaux, exprime sa fonction de porte de ville à la manière des arcs de triomphe antiques. Ce motif, particulièrement approprié, avait déjà été adopté par Hittorf dans les années 1860 pour la gare du Nord à Paris, ou à Nice par Prosper Bobin en 1892 : en voici une déclinaison auvergnate que les guides ont ignorée. Sur ce point on constate un décalage très net avec la profusion de cartes postales de la gare de Châtel-Guyon ayant été éditées. Sur l'une d'elle, datée vers 1915, figure ce sous-titre "magnifique bâtiment d'une récente construction".

La gare de Châtel- Guyon, déclarée d'utilité publique en 1908, a été inaugurée en juillet 1912. Sa conception est due à l'architecte Parisien Marius Toudoire.

Gare fermée au service des voyageurs en 1971 et désaffectée en 1972 (à l'occasion du démantèlement de la ligne Riom - Châtel-Guyon), elle a été réaménagée en centre culturel (centre de "La Mouniaude") dans les années 1980.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle , daté par travaux historiques
  • Dates
    • 1912, daté par travaux historiques
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Toudoire Marius
      Toudoire Marius

      Architecte parisien diplômé en 1883.

      A réalisé en particulier plusieurs gares importantes : gare Saint-Jean à Bordeaux, gare de Lyon à Paris, gare de Toulouse-Matabiau, ... et en Auvergne, la gare de Châtel-Guyon. A également réalisé plusieurs bâtiments publics en Algérie.

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      architecte attribution par travaux historiques

La gare est de plan rectangulaire, d'une longueur de plus de 90 m. Le pavillon central est flanqué de deux ailes, dans le même alignement, mais un peu plus basses, bien que comportant un étage.

L'entrée des voyageurs dans le hall se fait par trois grandes baies en plein cintre rappelant celles des Grands Thermes, et exprimant aussi la fonction de porte de ville, à la manière des arcs de triomphe antiques. Une corniche à modillons, dans l'esprit des églises romanes auvergnates, court tout le long des toitures, couvertes en tuiles mécaniques. La construction utilise essentiellement l'arkose (en provenance de Bourbon-l’Archambault), et aussi la pierre de Volvic (andésite).

Les deux élévations, du côté de l'ancienne cour des voyageurs et du côté des anciennes voies, ont reçu chacune une marquise en métal et verre sur toute leur longueur : les verrières sont soutenues par des consoles en tôle à motifs découpés.

Les annexes de la gare (bâtiment de fret, château d'eau, édicule des toilettes, pavillons de garde-barrières) ont tous été réalisés dans le même esprit que le bâtiment des voyageurs.

  • Murs
    • arkose pierre de taille
    • arkose moellon
    • andésite pierre de taille
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan rectangulaire symétrique
  • Étages
    1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans pignon découvert

Bibliographie

  • PIERA, Pascal, "Châtel-Guyon. Thermalisme et villégiature", Brioude : Editions Créer, 2012.

  • MAUGUIN, JOULIE. Note sur la gare de Châtel-Guyon. Revue générale des chemins de fer et des tramways. [...], 1913, 2e semestre, t. XXXVIe, p. 195-201 ; pl. IX et X.

Date(s) d'enquête : 2015; Date(s) de rédaction : 2016
© Région Auvergne - Inventaire général du Patrimoine culturel
Renaud-Morand Bénédicte
Renaud-Morand Bénédicte

Chercheure à l'Inventaire général du patrimoine culturel d'Auvergne-Rhône-Alpes.

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