L'auteur du modèle, Emile-André Boisseau, présente au salon de 1884 un premier groupe en plâtre à partir duquel, en 1887, il réalise un groupe en marbre pour la Ville de Paris. Cette sculpture est placée aujourd'hui dans le square d'Ajaccio, à Paris. Ce marbre est mis à l'honneur lors de l'Exposition spéciale de la Ville de Paris au cours de l'Exposition universelle de 1889.
Il s'agit d'un exemplaire authentique d'édition, en bronze, réalisé par la Société des Bronzes français. Deux exemplaires de mêmes dimensions sont passés en vente respectivement en 1986 et 1989 ; il existe également des réductions éditées par le fondeur Barbedienne. Ce groupe est offert, en 1911, à Marius Berliet par le personnel de son usine alors que la villa n'est pas terminée. On peut penser que le modèle de la jeune mère posa également pour une autre oeuvre d'Emile Boisseau, Les Fruits de la guerre visible dans le square de la Convention à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). Notons que ces deux sculptures se situent dans la douloureuse atmosphère d'exaltation patriotique qui suit la guerre de 1870-1871.
Par ailleurs, la composition générale rappelle l'homme au coude levé, la femme à genoux et l'enfant mort à leurs pieds, qui se trouvent tout trois à la gauche de la Justice dans le haut-relief dû à Guillaume Bonnet en 1862 et intitulé La Justice punissant le crime situé dans la salle des Pas perdus du Palais de Justice de Lyon (cf dossier IM69001812).