• enquête thématique régionale, Stations de sports d'hiver
Immeubles
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  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    immeuble
  • Aires d'études
    Les Arcs
  • Adresse
    • Commune : Bourg-Saint-Maurice

Le projet d´une station aux Arcs repose sur l´accueil d´un nombre de lits touristiques dont l´importance est liée aux potentialités du domaine skiable. En raison de sa grande dimension, la capacité d´accueil est élevée. Le promoteur Roger Godino et les architectes urbanistes de l´Atelier d´Architecture en Montagne cherchent à concentrer au maximum les lieux de résidence de façon à limiter les sites urbanisés. Ils donnent priorité aux programmes collectifs réalisés sous la forme d´immeubles de très grandes dimensions pouvant accueillir plusieurs centaines de personnes, dénommés parfois « immeubles lourds ». Les immeubles « tours » prévus initialement lors des premières études d´Arc 1600 sont abandonnés au profit des immeubles perpendiculaires à la pente (construits perpendiculairement aux courbes de niveaux) et des immeubles parallèles à la pente (construits parallèlement aux courbes de niveaux).

La déclinaison de principes de composition communs

Pour chaque type d´immeuble, la composition repose sur un aménagement complet traitant aussi bien les distributions collectives, que l´espace habité de chaque logement par répartition des pièces et choix des mobiliers. Des principes comparables ont été mis au point sous la responsabilité de Charlotte Perriand, répétés pour tous les logements avec des plans sans cesse déclinés de manière différente pour chaque immeuble dont l´architecture est liée à l´évolution des montages financiers et des stratégies du promoteur. Malgré les dimensions variées des immeubles et le rétrécissement progressif des surfaces des logements, les concepts restent identiques. La production témoigne de l´évolution de l´habitat de loisirs, illustrant la raréfaction d´une clientèle aisée. L´équipe des architectes des Arcs ont trouvé dans ce travail une application des recherches sur le logement minimum, lancée par les CIAM dès l´année 1929 avec pour préoccupation de « loger le plus grand nombre ». « Dans mes études, je recherchai la plus petite trame sur la plus grande profondeur, secret de l´économie du projet qui augmente le nombre de studios, pour une longueur donnée. Chaque centimètre comptait pour la largeur : celle de la salle de bains, du passage, des rangements ; pour la plus grande profondeur : en partant de l´entrée, la longueur de deux lits superposés, celle de la salle de bains, également celle des gaines des fluides, celle de la ventilation, le plan cuisine, l´espace de travail pour une personne, le comptoir-bar personnalisé, l´espace de la longueur du lit et la largeur d´un second posé en équerre, une petite banquette le long de la façade, les balcons variant de 1,30 à 1,50 m. Je viens de décrire le studio le plus élaboré des Lauzières, le plus performant... » (Charlotte PERRIAND. Une vie de création. Odile Jacob, 1998, p. 370). Le travail de conception des immeubles et des studios des Arcs devient un « modèle » et une référence pour les professionnels de l´habitat de loisirs du monde entier. Ce travail peut s´identifier autour de quelques aspects caractéristiques d´une architecture du lieu, parmi lesquels on peut retenir :

Orientation vers le paysage

L´ouverture privilégiée de chaque logement vers le soleil et la vue guide l´implantation et la distribution des immeubles. Sur un versant orienté vers le nord-est, la disposition perpendiculaire à la pente permet de composer des immeubles à double orientation et d´offrir à tous les studios des vues sur le paysage : de part et d´autre d´une coursive centrale, d´un côté des vues au sud-ouest sur la vallée de l´Isère et de l´autre des vues au nord-est ouvertes sur le panorama du Mont-Blanc. Si les premières résidences du village de Pierre Blanche Arc 1600 (la Cascade, la Cachette) sont composées de logements souvent traversant, distribués par des escaliers, le studio à orientation unique est développé systématiquement pour les grandes résidences du village de Charvet à Arc 1800 (Le Golf, Belles-Challes Lauzières, Pierra-Menta...) garantissant ainsi une vue sur les montagnes pour chaque logement. Lorsque le versant est orienté sud-ouest, l´immeuble parallèle à la pente impose la mono orientation pour les parties encastrées dans le terrain avec des vues ouvertes sur la vallée, chaque studio étant distribué par une coursive latérale (le versant Sud au village de Pierre Blanche à Arc 1600). Ces dispositions développent un lien direct du logement avec le grand paysage et l´absence de vis-à-vis entre les studios : « Ses propositions d´ aménagements sont tournés vers le paysage ; chaque appartement, même exigu, doit permettre ce ressourcement si nécessaire à l´équilibre de l´individu » (Charlotte PERRIAND. Fernand Léger, une connivence. Paris : RMN, 1999 (collection ReConnaître), p. 40)

Les circulations collectives

Les circulations communes des immeubles sont très généreuses et étudiées de telle sorte que, depuis chaque studio on puisse accéder par des galeries et de grands ascenseurs à la ligne de desserte piétonnière, permettant l´hiver un accès aux pistes skis aux pieds, pratiquement depuis tous les halls d´immeubles. Pour les premiers immeubles du village de Pierre Blanche à Arc 1600 les accès de chaque escalier (résidence la Cascade, résidence la Cachette, les Trois Arcs) ou de chaque coursive (le Versant Sud) sont égrenés le long de la pente. Par contre avec le choix d´une distribution par des coursives, les accès sont uniques soit à l´aval de l´immeuble (résidence Belles-Challes Lauzières), soit à l´amont (La Nova, Tournavelles, Le Golf, Le Miravidi, Pierra-Menta, hotel de l´Aiguille Rouge), suivant l´implantation le long du chemin piétonnier (villages de Charvet et du Villard à Arc 1800 ou à Arc 2000).

La toiture porte-neige

Le maintien de la neige sur le toit de la construction permet de sécuriser les accès et de libérer le travail architectural grâce à l´invention de la toiture froide et du porte neige (technique mise au point par l´équipe de l´AAM à Courchevel 1850 avec le charpentier Jean Chedal) : en étant conservée sur le toit, la neige présente peu de risques de déchargement sur le pied des façades, alors que ce risque pourrait être aggravé pour des immeubles atteignant des hauteurs importantes. Pour les premières toitures, les portes neige sont généralement horizontaux (Pierre Blanche à Arc 1600 et le Charvet à Arc 1800). La toiture plate peut former une galerie, voire une place publique (Le Miravidi 1974, Pierra-Menta 1979). Mais dans le même temps, sont tentées les premières expériences de toitures cintrées à la Coupole (Arc 1600, 1969), la Rive (Arc 1600, 1969), puis les Pagodes (village du Charvet à Arc 1800, 1975). Ces expériences s´avérant concluantes sur le plan technique, les concepteurs choisissent de briser les grands plats de toiture par des assemblages de versants aux inclinaisons variées (les Tournavelles, les Villards, Arc 1800, 1978). Recherches poursuivies par des dispositions élancées formant signal (projet des Terrasses du Golf, Chantel, Arc 1800, 1981), principe repris à Arc 2000 (résidence Opac, hôtel Eldorador, 1985) puis au village de Charmettoger à Arc 1800 (village Club du Soleil, 1992).

Le décalage entre travées

L´implantation des immeubles perpendiculaire à la pente s´accompagne d´une recherche pour limiter les effets d´horizontales, trop contraires aux versants pentus. Les niveaux de chaque travée sont décalés en altitude et les coursives deviennent des rampes inclinées : les studios étant mitoyens par le mur de refend, il sont tous décalés en altitude l´un par rapport à l´autre (43 cm environ pour une largeur de travée de 300 cm environ) . Ce principe est d´abord appliqué aux sept « immeubles » mitoyens disposés en cascade l´un contre l´autre (résidence La Cascade 1968, résidence La Cachette 1973), puis testé avec des « chalets » décalés dans la pente et réunis sous une même toiture (la Rive, 1969) pour enfin être développé à très grande échelle avec « la Muraille » de Charvet à Arc 1800, juxtaposant jusqu´à plus de 35 travées. Les gradins alternent des dispositions qui soit suivent la pente, soit y sont contraires, créant ainsi en façade une composition en mouvement (le Golf, Belles Challes Lauzières, la Nova, 1974-1978). Cette disposition a été reprise dans des immeubles parallèles à la pente aux Villards d´Arc 1800 (les Tournavelles, 1978).

Les terrasses

Au balcon traditionnellement proposé en prolongement du studio est substituée la terrasse dont la largeur est équivalente à la travée et la profondeur variable suivant les programmes immobiliers. Afin de limiter l´ombre portée par la terrasse du niveau supérieur sur la terrasse et le logement du niveau inférieur, le niveau de la terrasse est décalé en hauteur de 33 cm. À l´intérieur la terrasse se prolonge par une banquette en bois surélevée pour être au même niveau que la terrasse, formant une marche pour accéder à la terrasse et constituant aussi une banquette pour s´asseoir ou dormir sur laquelle sont disposés un matelas et des coussins. La façade est totalement vitrée équipée d´une baie coulissante. Le principe est introduit par Charlotte Perriand dès la première réalisation au village de Pierre Blanche à Arc 1600 en cours de conception (les Trois Arcs, 1968). Les recherches ne cesseront d´évoluer. La composition en gradins des réalisations suivantes au village de Pierre Blanche à Arc 1600 (la Cascade 1969, le Versant Sud 1973, la Cachette 1973) proposent de vastes terrasses très dégagées (profondeur 2,25 m) avec un retrait en plan de chaque niveau (1,42 m). Dans les grands programmes d´Arc 1800 (Belles Challes Lauzières, Perra-Menta, la Nova, Tournavelles, Les Mirantins...) et Arc 2000 (Aiguiles Rouge, Occaj, Varet...), la mise en oeuvre de la terrasse décalée est poursuivie : au décalage en niveau entre la terrasse et l´intérieur du studio, s´ajoute le décalage entre chaque terrasse mitoyenne. Cette combinaison de décalages contribue à offrir une plus grande indépendance pour chaque terrasse comprise dans des ensembles gigantesques. Cette disposition relie entre elles toutes les terrasses et constitue un parcours qui relie chaque terrasse au sol naturel ; disposition qui aura les faveurs des services de sécurité incendie qui trouveront là un argument favorable à la gestion de ces grands programmes. La disposition décalée des terrasses impose une rupture technique entre la dalle et le balcon, solution devenue avantageuse sur le plan thermique, qu´elle soit réalisée en béton armé ou en structure bois.

La seconde façade

Les terrasses ou les balcons sont le prétexte pour rythmer la composition des façades extérieures, avec un traitement comparable à une « seconde façade », constituée d´une charpente en bois (comprenant l´ossature des terrasses ou uniquement support des dalles et des garde-corps, suivant les immeubles) maintenue par des ferrures métalliques à la structure en béton du bâtiment et disposée à distance de la paroi de l´immeuble. L´effet répétitif dû au gigantisme des immeubles est brisé au profit d´une animation construite en combinant à la fois les décalages entre les niveaux de chaque travée juxtaposée et les décalages de niveaux entre la terrasse et l´intérieur de chaque logement. Lors de la première résidence, la recherche est augmentée d´un décalage entre chaque niveau placé en retrait l´un par rapport à l´autre, avec la composition inclinée de la « seconde façade » (Résidence la Cascade, 1968, Versant Sud 1973, résidence La Cachette 1973). Le principe trouve son application avec la réalisation de la « Muraille » au village du Charvet à Arc 1800. Ce principe, indissociable de la terrasse prolongement du studio, sera repris pour toutes les réalisations suivantes quelque soit leurs dimensions ou leurs localisation.

Les salles de bains

Dès les premières réalisations, la conception des pièces humides est l´objet de recherches particulières afin de les rendre plus compactes et de faciliter leurs mises en oeuvre pour raccourcir les délais de chantier. Dès les premiers programmes au village de Pierre-Blanche à Arc 1600 (résidence la Cascade 1969, résidence la Cachette, 1973), tous les appareils sanitaires (cuvette wc, lavabo, baignoire, évier, radiateurs) sont raccordés directement sur les quatre faces de la gaine technique. Ce choix technique offre plusieurs avantages : pas de tuyauterie apparente, et rapidité du montage sur le chantier. La gaine technique assure un cloisonnement entre les deux espaces de la salle de bains. Elle assure une indépendance entre wc et bains, et distribue des espaces suffisants, malgré la compacité de l´ensemble. Après installation des différentes conduites, la gaine technique est fermée par des cloisons réalisées en panneaux type Rousseau, démontables. Ces dispositions constituent les prémices des techniques de préfabrication des salles de bains qui seront retenues pour la mise en oeuvre des grands programmes de la « Muraille » au village du Charvet à Arc 1800. L´idée repose sur la fabrication en un seul élément de toute la salle de bains (appareils sanitaires, robinetterie, tuyauterie, revêtements de sol et de murs, éclairages, mobiliers...). Il s´agit de limiter les interventions des corps d´état traditionnels liés à la mise en oeuvre des parties humides des logements car elles pénalisent fortement les planning des chantiers : ces prestations occupent toujours beaucoup de monde (plombier, électricien, carreleur, peintre, plâtrier) dans des espaces réduits, et demandent des finitions multiples qui prennent beaucoup de temps. D´où l´idée de pouvoir apporter les blocs humides en un seul élément, qu´il suffirait de raccorder aux gaines de distribution. Charlotte Perriand reprend des recherches engagées précédemment avec Jean lors de la mise en oeuvre des « maisons économiques » dans les années cinquante. Un premier prototype est construit par un industriel lié au chantier naval de Saint-Nazaire. La structure est composée de deux coques moulées en polyester, assemblées suivant un joint unique horizontal placé à mi- hauteur. La baignoire choisie est une baignoire du commerce, dont Charlotte Perriand améliore la forme en l´essayant avec des cales qu´elle ajuste en recherchant une position aussi confortable que la chaise longue qu´elle a élaborée avec Le Corbusier et Pierre Jeanneret. Les coques sont fabriquées, assemblées, fermées et chargées à l´usine de Saint-Nazaire. Les dimensions des coques sont calculées de manière à ce que sept coques assemblées soient transportables sur un seul camion. La coque du bas contient la baignoire moulée, le lavabo, et la cuvette de WC ; les parois sont blanches ; la coque du haut comprend les miroirs, les éclairages, les étagères et les barres pour étendre les serviettes de bain. Les parois des parties hautes ont une teinte rouge orangé. Le choix de la couleur a fait l´objet d´un soin particulier. Le blanc est nacré, plutôt chaud et doux au toucher ; le rouge orangé est plus brillant, il est choisi car plus seyant au teint. L´éclairage en applique donne une lumière indirecte douce. Les portes sont faites avec les panneaux découpés dans les coques, avec des angles arrondis, sans menuiseries rapportées, formant des sortes de. « portes hublots ». Sur le chantier, les cabines sont mises en place par grues et vérins, au fur et à mesure de la construction des dalles des niveaux ; une fois en place, les cabines sont raccordées aux gaines techniques par le plombier. Cette technique est mise au point lors de la mise en oeuvre de la première résidence de très grande dimension (Belles-Challes Lauzières,1974-1977). La technique est concluante et sera développée tant que seront mis en oeuvre de très grands programmes résidentiels de plusieurs centaines de studios à réaliser en une seule résidence (Pierra-Menta 1977, la Nova 1978, Varet 1979, Grand-Arbois et Armoise 1980) : « La salle de bains - cabine équipe la quasi totalité des studios des Arcs 1800 et Arc 2000. Il s´agit d´une boîte, s´ouvrant au moyen d´une porte hublot et dont les dimensions sont ajustées à celles du camion qui pendant la construction partait tous les matins de l´usine de Bretagne pour livrer dans la journée 7 salles de bains à installer au coeur des studios. Cette boîte est formée de demi-coques en polyester assemblées horizontalement. Une demi-coque blanche en partie basse comprenant la baignoire moulée, le lavabo et la cuvette de WC ; une demi-coque rouge en partie haute comprenant les miroirs, les éclairages, mles étagères et les barres de serviettes de bain. Les deux coques arrivaient aux Arcs assemblées, porte fermée, et étaient ajustées sur place au moyen de vérins [...]. Après plusieurs essais et perfectionnements des moules ont été réalisés pour la fabrication en série. Le matériau choisi est très doux au toucher, comme soyeux, chaud, et d´aspect presque nacré. La forme blanche évoque un coquillage et la baignoire épouse le corps de manière enveloppante et sensuelle. Par la demi coque du haut, plusieurs essais de couleur sont été faits. Le rouge a été choisi par Charlotte Perriand comme étant le plus seyant au teint. C´est un rouge rare, brillant, audacieux. C´est un rouge de laque, de rouge à lèvres, de vernis à ongles. L´éclairage très doux en applique du miroir évoque celui d´une loge de maquillage. Tout est fait pour que l´on s´y sente bien et beau. L´hygiène et la volupté sont ici réconciliées, après des décennies d´incompatibilité qui ont pesé longtemps sur la mise en forme des lieux de bains » (Catherine CLARISSE. L´art de vivre : Charlotte Perriand and new conceptions of modern life. Columbia University, 1998).

Aménagement complet intérieur

Le mobilier : la cuisine bar, les tables, les chaises, les écritoires

La typologie

Les immeubles tours

L´immeuble tour est à l´origine des premières études d´urbanisme pour la station d´Arc 1600 qui s´inspire d´abord de la station de Plagne 2000, composée d´immeuble tours, alors en chantier.

Le choix d´immeubles tours apparaît dès l´origine du projet d´Arc 1600 comme une solution respectueuse des exigences du promoteur préoccupé par une économie rigoureuse de la construction. Roger Godino n´ayant pas de capital, contrairement à d´autres promoteurs comme Eric Boissonnas qui se lançait à la même époque dans le projet de la station de Flaine, impose son « obsession » de l´économie à l´équipe de concepteurs de l´A.A.M., par ailleurs formés à une pratique de la construction économique grâce à leur expérience de Courchevel 1850 où il s´agissait de ne mettre en oeuvre que des programmes économiquement très serrés, Le principe de tours massives, conçues sur plans répétitifs desservis par des ascenseurs, correspond à des réponses d´expérience permettant de construire moins cher. Réagissant à la banalité de ces premières compositions, Roger Godino propose à Charlotte Perriand de rejoindre l´équipe de l´AAM. Elle suggère de « coucher » les immeubles tours sur le flanc de la montagne, limitant ainsi leur impact en hauteur, privilégiant des vues pour les logements et proposant un urbanisme « organique » à partir de cette typologie nouvelle. Néanmoins, l´immeuble tour est adopté pour trois résidences construites chacune de manière isolée. En 1976 et en 1978, au village de Pierre Blanche d´Arc 1600 (Plan Devin 1 et 2), l´AAM (Gaston Regairaz) propose deux immeubles tours de plan rectangulaire, d´une capacité chacun de 77 appartements (200 lits), pour loger les permanents de la station. Les escaliers et ascenseurs sont hors oeuvre et desservent un palier central à chaque niveau. Dix ans plus tard, au lotissement de Charmettoger, Bernard Taillefer avec Charlotte Perriand, propose deux immeubles tours édifiés chacun sur un plan triangulaire au format du logo de la station (principe retenu par l´architecte de la Tour d´Auvergne / Huidobro dans leur projet pour Arc 2000 en 1968). L´immeuble comporte trois expositions privilégiées pour les studios, tous desservis par des galeries circulaires autour d´un patio central, et décalé en plan de façon à suivre la courbe de l´arc. Les galeries sont des rampes lorsque les studios sont décalés les uns par rapport aux autres en hauteur (résidence Alliet, 1988, 430 lits, 4 niveaux) et des coursives horizontales lorsque les studios sont disposés par étage complet (résidence Vogel, 1987, 300 lits, 5 niveaux).

Les immeubles perpendiculaires à la pente

La distribution par escalier

L´immeuble perpendiculaire à la pente apparaît dans la collaboration de Charlotte Perriand avec l´équipe de l´AAM à partir de 1967. Aux immeubles tours imaginés dans les premières esquisses, elle substitue des immeubles « couchés » sur le flanc de la montagne. Le plan d´urbanisme est totalement repris et compose alors l´espace libre des grenouillères et les immeubles collectifs comme les « doigts d´un gant ». La résidence la Cascade (1968, Charlotte Perriand, AAM, Gaston Regairaz, Guy Rey-Millet) au village de Pierre Blanche à Arc 1600 est le premier projet réalisé suivant ce principe. Selon Guy Rey-Millet, il suffit d´imaginer « ...une tour de 11 étages qui tombent sur le terrain, comme des dominos ! ...soit sept petits immeubles contigus qui montent en cascade ! ». Le projet est composé de sept immeubles mitoyens décalés dans la pente comprenant chacun 4 niveaux desservis par un escalier et des paliers.

La distribution par coursive centrale horizontale

Confrontée aux grands programmes du village du Charvet, Charlotte Perriand avec l´équipe de l´AAM, s´inspire du concept de « bâtiment lourd » imaginé par le Corbusier et Pierre Jeanneret dans un projet de station pour Vars (Hautes-Alpes) en 1938 auquel Charlotte Perriand avait collaboré : « ...sur une pente moyenne à 20%, si, à un niveau donné, vous le prolongez d´une droite, dont la longueur serait fonction de la plus grande hauteur possible pour un bâtiment ne dépassant pas dix niveaux, afin de ne pas tomber dans les normes de sécurité d´un immeuble de grande hauteur, vous récupérez la toiture de plain-pied avec une circulation piétonne favorisant toute une animation possible, bistrot, restaurant avec terrasse, rencontre. Et vous assurez une densité convenable au bâtiment qui se présente alors sous forme d´un triangle épousant la pente... » (Charlotte PERRIAND. Une vie de création, p. 353) . Ce principe guide la conception de tous les immeubles du quartier du Charvet : « ...le long site linéaire du premier village du Charvet se prêtait favorablement à cette démarche. Ainsi fut conçu en aval du chemin piétonnier le premier bâtiment résidentiel parahôtelier de Miravidi, typique de ce raisonnement, puis celui de Pierra Menta, relié directement à l´accueil central pour se prolonger en amont bien au-delà en gravissant la pente par les résidences des Belles-Challes et des Lauzières. Cet ensemble nord délimitait la station... » (Ch. PERRIAND. Ibid.).

Les dessertes intérieures distribuant de part et d´autre de l´immeuble les studios orientés soit au sud-ouest, soit au nord-est, sont traitées comme des parcours publics : à l´horizontal par des coursives centrales réunies verticalement par des ascenseurs (et des escaliers) qui relient la partie basse (souvent connectée aux parkings) à la partie supérieure ouverte directement sur le chemin piétonnier au coeur de la station. Le toit de l´immeuble peut alors être aménagé en circulation publique, voir en espace public : le Miravidi (AAM avec Charlotte Perriand et Philippe Quinquet, 1974), le Grand Arbois (Bernard Taillefer, 1980).

La distribution par coursive latérale inclinée, la rampe

Confrontés à des programmes gigantesques de plusieurs centaines de lits par résidence, les architectes cherchent à éviter les grandes horizontales générées par cette typologie. En décalant systématiquement les travées de chaque studio, les volumétries sont moins brutales et plus adossées à la pente du terrain. Ils tirent partie d´une première expérience réalisée au village de Pierre Blanche à Arc 1600 pour la résidence La Rive (Bernard Taillefer avec l´AAM, 1969) dans laquelle Bernard Taillefer partait du constat que « si en montagne, les horizontales n´étaient pas naturelles, il fallait s´intéresser aux rampes qui épousaient les formes de pente ». Les « chalets » de la Rive, constructions mitoyennes réunies sous un même toit, sont tous desservis par une rampe placée latéralement, car il n´y a qu´une seule rangée de chalets. Pour l´hôtel du Golf au village du Charvet à Arc 1800, Bernard Taillefer imagine deux immeubles indépendants, distribués chacun sur l´un des côtés par des rampes qui desservent toutes les chambres, décalées chacune en hauteur de 43 cm. Les deux immeubles sont jumelés côte à côte par leurs façades équipées chacune des rampes de desserte des chambres. Les deux immeubles sont séparés entre eux par un espace vide, formant un vaste patio intérieur qui s´élève sur toute la hauteur de l´édifice. Les pentes des rampes de chaque immeuble sont inversées. D´un côté, les rampes suivent la pente du terrain. De l´autre, elles ont une pente contraire à la pente du terrain. Les rampes des deux immeubles, toujours en pentes inverses, se rejoignent régulièrement sur des paliers, qui permettent de passer d´un immeuble à l´autre. Les paliers sont réunis entre eux par des passerelles qui enjambent à chaque fois l´espace vide placé entre les deux immeubles (600 lits, Hôtel du Golf, 1974, Charlotte Perriand, AAM, Gaston Regairaz, Alain Bardet et Bernard Taillefer). Principes de distribution repris pour les résidences Belles-Challes et Lauzières (3 200 lits, Charlotte Perriand, AAM, Gaston Regairaz, Boulin et Bernard Taillefer, 1974 - 1975).

La distribution par coursive centrale inclinée, la rampe

Pour augmenter la compacité des immeubles et réduire les espaces inutiles, les architectes proposent une coursive unique centrale, traitée en rampe inclinée, partageant l´édifice en deux parties dans lesquelles sont disposés les studios qui bénéficient chacun d´une orientation unique. La rampe peut offrir des parcours variés, rectilignes ou sinueux, alternant montées et descentes, adaptés à la composition et l´importance de chaque immeuble. Les escaliers sont parfois traités hors oeuvre, réduisant les contraintes et les coûts de construction, constituant alors des éléments d´animation voir de signal, pour l´essentiel des immeubles aux villages des Villards et de Charmettoger à Arc 1800. Ces principes de distribution connaissent un grand développement dans les trois villages d´Arc 1800 (le Charvet : La Nova, 1978, 1900 lits, AAM avec Charlotte Perriand ; Pierra-Menta, 1979, 1800 lits, Bernard Taillefer avec Charlotte Perriand ; les Villards à Arc 1800 : Grand-Arbois, Armoise, 1980, 800 lits, Bernard Taillefer ; Charmettoger à Arc 1800 : Aiguilles Grives, 2000 lits, 1987, Bernard Taillefer avec Charlotte Perriand ; Hôtel Latitude, 1986, 500 lits, Bernard Taillefer) et à Arc 2000 ( Le Varet, 1978, 1000 lits, Bernard Taillefer avec Charlotte Perriand).

Les immeubles parallèles à la pente

La typologie de l´ « immeuble parallèle à la pente » est généralement liée au concept de front de neige continu qui a pour conséquence de refermer les perspectives visuelles entre l´aval et l´amont du versant à l´altitude de la station, principes d´urbanisme contraires aux options retenues pour les stations d´Arc 1600 et d´Arc 1800 développées suivant un plan dit en « doigts de gants ». Néanmoins cette typologie d´immeuble est présente dans les trois stations des Arcs, développées au contact des parties enterrées généralement utilisées pour des parkings surmontés de vastes espaces publics comme à Pierre Blanche à Arc 1600, au Villard à Arc 1800 ou sur le pourtour de la butte du Varet à Arc 2000. Les immeubles parallèles à la pente sont parfois adossés à des infrastructures lourdes, ou à un versant de terrain, proposant alors une seule rangée de studios, tous orientés vers l´aval.

La distribution par escalier

Le premier immeuble réalisé par l´AAM au village de Pierre Blanche à Arc 1600 (Les Trois Arcs, 1967, 500 lits, Charlotte Perriand, AAM, Gaston Regairaz, Guy Rey-Millet) est composé de trois ailes mitoyennes dont l´implantation de chacune suit les courbes de niveaux, reprenant des dispositions déjà expérimentées à Courchevel 1850 et au Praz de Saint-Bon-Tarentaise. Chaque partie est desservie par deux escaliers et deux ascenseurs, ouvrant sur des paliers qui donnent accès à des appartements traversants (double orientation) de grande dimension.

La distribution par coursive latérale horizontale

Le site du Gollet à Arc 1600, cuvette inclinée orientée au sud-ouest, conduit les architectes à imaginer cinq immeubles collectifs construits en gradins dans la pente. Chaque immeuble comprend deux à quatre niveaux de studios analogues tous orientés vers l´aval de la vallée et encastrés dans le terrain. La distribution s´effectue par des coursives horizontales enterrées, placées à mi hauteur de 2 niveaux de studios. Les cinq immeubles sont reliés entre eux par une circulation verticale qui suit la pente sur 40 m de dénivelée et dessert chaque immeuble de plain-pied. L´impact sur le paysage est limité, car l´immeuble est invisible depuis le domaine skiable (toiture terrasse en continuité avec le terrain), et depuis la station, malgré l´équivalent de 13 étages et des bâtiments variant entre 50 et 120 m de longueur (Le versant Sud, 1973, 1100 lits, Charlotte Perriand, AAM, Gaston Regairaz, Guy Rey-Millet). Ce principe de l´immeuble adossé au versant, voir enterré, composé en gradins, est repris et développé dans plusieurs projets qui ne verront pas le jour (les Terrasses du Golf à Chantel-Haut, 1981, Charlotte Perriand, AAM, Gaston Regairaz ; Arc 2000, 1988, Bernard Taillefer). Cette typologie se décline aussi sous forme d´un immeuble unique, sans gradin, adossé aux infrastructures de parkings enterrés à Pierre Blanche à Arc 1600 (Pierre Blanche, 1970, 300 lits, FTR avec Charlotte Perriand ; aux Villards d´Arc 1800 (les Arandelières, 1977, 700 lits, Bernard Taillefer avec Charlotte Perriand ; le Becqui Rouge, 1978, 250 lits, Bernard Taillefer) et au village des Combes à Arc 2000 (Aiguille Rouge, 1980, 600 lits, Bernard Taillefer avec Charlotte Perriand ; les Lanchettes, 1985, 120 lits, Bernard Taillefer).

La distribution par coursive centrale horizontale

Distribué par une coursive centrale horizontale, l´immeuble s´élève sur plusieurs niveaux, distribuant des studios de part et d´autre, orientés soit à l´aval, soit à l´amont. Cette disposition d´immeuble est développée pour raccorder au chemin piéton de grands immeubles de type perpendiculaire à la pente, comme au Charvet à Arc 1800 (résidence Bellecôte adossée à l´hôtel du Golf, la résidence les Chardons reliant les résidences de permanents La Croisette à l´amont et les Prainans à l´aval) ou à Charmettoger (l´aile des parties communes du Village Club du Soleil, l´aile des chambres de l´hôtel Mercure Gran Paradiso). Ailleurs ce sont les parties élevées des immeubles adossés aux infrastructures techniques enterrées, constituant un front bâti comme en bordure aval de la place des Villards (les Arandelières, 1977, 700 lits, Bernard Taillefer avec Charlotte Perriand ; Aiguille des Glaciers, 1993, 130 lits et immeuble SMA, 2000, Bernard Taillefer). Enfin à Arc 2000 le choix d´un parti urbanistique dessiné comme un « fort », appelle la construction d´un ensemble continu parallèle à la pente, composé d´une série d´immeubles mitoyens de ce type (résidence Opac, 1986, 180 lits, AAM ; Les Mélèzes, 1986, 450 lits, Bernard Taillefer, Arc 1 et Arc 2, 1985, 800 lits Bernard Taillefer ; Club Aquarius, 1988, 660 lits).

La distribution par coursive centrale inclinée, la rampe

Au quartier des Villards, le projet des deux immeubles Tournavelles (1978, 950 lits, Bernard Taillefer avec Charlotte Perriand ), séparant la place des Villards du front de neige, est l´occasion de construire un immeuble parallèle à la pente, avec coursive centrale inclinée, car les studios sont décalés pour rattraper une légère déclivité.

J.-F. LYON-CAEN/C. SALOMON-PELEN

A noter : les photographies représentant des œuvres de Charlotte Perriand ne sont pas affichées (application du droit patrimonial réclamé par les ayants-droit).

En cherchant à concentrer au maximum les lieux de résidence de façon à limiter les sites urbanisés, le promoteur R. Godino avec les architectes urbanistes de l'AAM (G. Regairaz et G. Rey-Millet) et l'expérience de C. Perriand, donnent la priorité aux programmes collectifs réalisés sous la forme d'immeubles de très grandes dimensions pouvant accueillir plusieurs centaines de personnes. Les "immeubles tours" prévus initialement lors des premières études d'Arc 1600 sont abandonnés au profit des immeubles construits dans la pente (perpendiculairement aux courbes de niveau) et des immeubles construits sur la ligne de niveau (parallèlement aux courbes de niveaux). Les principes de composition sont établis sous la responsabilité de C. Perriand qui prévoit l'aménagement complet des immeubles, traitant aussi bien les distributions collectives que l'espace habité de chaque logement par répartition des pièces et choix des mobiliers et trouve là une application des recherches sur le logement minimum, lancée par les CIAM dès l'année 1929 avec pour préoccupation de "loger le plus grand nombre". Des principes communs de composition sont déclinés dans tous les immeubles dont on peut retenir les principaux : les circulations collectives traitées en galeries publiques souvent inclinées, l'orientation privilégiée vers le paysage de chaque logement prolongé par une terrasse, le décalage systématique entre chaque travée, la toiture porte neige, la seconde façade support des terrasses et des balcons, la conception de salles de bains préfabriquées en résine de polyester, l'aménagement complet intérieur (mobilier, cuisine bar, tables, chaises, écritoires). L' "immeuble construit dans la pente" apparaît en 1967 lorsque C. Perriand suggère de remplacer les "immeubles tours" imaginés dans les premières esquisses par des immeubles "couchés" sur le flanc de la montagne. Cette disposition conduit à une refonte complète du plan d'urbanisme, substituant au front de neige continu, une succession d'espaces publics ouverts vers l'amont et vers l'aval (les grenouillères) disposés entre les immeubles collectifs, l'ensemble étant tracé comme les "doigts d'un gant". Ce seront les premiers immeubles à Arc 1600 (La Cascade résidence par C. Perriand, G. Regairaz et G. Rey-Millet en 1969, puis La Cascade hôtel par C. Perriand, P. Faucheux, A. Tavès et R. Rebutato, la Cachette résidence par C. Perriand et G. Regairaz) composés de bâtiments contigus distribués chacun par un escalier. L'immeuble La Rive à Arc 1600, conçu par B. Taillefer avec l'AAM en 1969, propose le premier une distribution de logements étagés dans la pente, desservis par une coursive inclinée. Confrontés aux programmes gigantesques d'Arc 1800 (Charvet), les concepteurs des Arcs développent ce modèle avec un décalage systématique des travées de chaque studio, évitant ainsi les grandes horizontales et proposant des volumétries moins brutales et plus adossées à la pente du terrain, desservies par des galeries intérieures, latérales ou centrales, inclinées (conception AAM, C. Perriand, G. Regairaz, B. Taillefer), poursuivi aux Villards, à Charmettoger et à Arc 2000 . Lorsque l'immeuble offre son toit comme place publique, la galerie de distribution est horizontale : Le Miravidi en 1974 par C. Perriand et Ph. Quinquet. L' "immeuble construit sur la pente", généralement lié au concept de front de neige continu, trouve malgré tout une expression dans les trois stations des Arcs. D'abord au contact des parties enterrées, utilisées généralement pour des parkings, surmontées alors d'immeubles parallèles aux courbes de niveaux. Les distributions s'effectuent par des galeries horizontales, latérales ou centrales. Exceptionnellement, la distribution s'effectue par des escaliers (les Trois Arcs, Arc 1600, 1968) ou des galeries inclinées (Tournavelles, Les Villards 1979). La réalisation du Versant Sud (Arc 1600, 1973, AAM, G. Regairaz, G. Rey-Millet et C. Perriand) est un bel exemple de résidences disposées en gradins dans la pente, composés de cinq immeubles enterrés, tous distribués par des coursives horizontales.

Arc 1600 : 12 bâtis ; 12 repérés ; 4 étudiés (2 parallèles à la pente, 2 perpendiculaires à la pente). Arc 1800 : Charvet : 15 bâtis ; 15 repérés ; 8 étudiés (1 parallèle à la pente, 7 perpendiculaires à la pente) ; Villards : 10 bâtis ; 10 repérés ; 3 étudiés (3 parallèles à la pente) ; Charmettoger : 14 bâtis ; 14 repérés ; 5 étudiés (4 perpendiculaires à la pente, 1 immeuble tour). Total Arc 1800 : 39 bâtis ; 39 repérés ; 16 étudiés (8 parallèles à la pente, 8 perpendiculaires à la pente, 1 immeuble tour). Arc 2000 : 15 bâtis ; 15 repérés ; 4 étudiés (1 parallèle à la pente, 3 perpendiculaires à la pente).

  • Typologies
    immeuble perpendiculaire à la pente ; immeuble parallèle à la pente ; immeuble tour
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 66
    • repérés 66
    • étudiés 24
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Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2002
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ecole d'architecture de Grenoble