Dossier d’œuvre architecture IA74002461 | Réalisé par
Guibaud Caroline (Contributeur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional du Massif des Bauges
Les alpages de la commune d'Allèves
Œuvre monographiée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Parc naturel régional du Massif des Bauges

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Parc naturel régional du Massif des Bauges
  • Commune Allèves
  • Lieu-dit la Figlia, le Perchet, le Fredy, Prés de la Pierre Prés Tounains, le Talot, l' Ajoue, les Censes, Coquerat, Prés des Feux, les Noyards, les Caves, aux Esserts
  • Cadastre 1889 A1, A2, A3, A6, A7, A8, A9  ; 2013 A1, A2, A3, A6, A7, A8, A9
  • Dénominations
    ensemble pastoral

La commune d'Allèves n'a pas souhaité adhérer au Parc naturel régional du Massif des Bauges. Son territoire n'est donc pas couvert par les enquêtes d'inventaire. Cependant, l'étude de ses alpages a été incluse dans la thématique d'étude des alpages du Massif des Bauges.

Évolution historique

La répartition du bâti de la commune est restée très stable depuis la mappe sarde, sur laquelle sont représentés des groupes de petits édifices (chalets ?) au Perchet (n° 1255, 1259, 1260, 1267, 1269, 1274, 1278, 1282, 1286, 1287, 1289), à la Figlia (n° 564 à 570) et tout le long du chemin de la Figlia à la Cave (n° 164, 166 à 168, 172, 487 à 489, 491, 500 à 503, 527, 531 et 532), avec un total de 34 parcelles bâties. Seule la zone de granges de Mossuet et du Crêt Martin n'est pas encore construite en 1732 et apparaît sur le 1er cadastre français en 1889.

La majorité des parcelles bâties cadastrées en 1889 est encore représentée sur le cadastre de 2016, mais en partie sous forme de tracé vide (la parcelle existe toujours mais n'est plus bâtie), et de nombreuses parcelles bâties cadastrées avaient disparu lors de l'enquête. Il y avait une cinquantaine de granges cadastrées en 1889, contre 36 en 2016, dont un tiers avait disparu (ou en tout cas n'a pas été vu) lors de l'enquête : le bâti a donc diminué de moitié depuis 1889.

Certains hameaux ont disparu depuis 1889, comme celui des Granges du Plan de la Roche, réduit à une grange, remplacé récemment par des constructions nouvelles ex-nihilo (chapelle, chalet, mazet), ou comme celui de la Figlia, qui comptait une dizaine de granges en 1889 pour deux en 2016 (plus un refuge construit sur l'emplacement d'une grange).

Aucun des édifices recensés lors de l'enquête ne porte de date relative à sa construction. On trouve seulement (mais rarement) des dates d'occupation des lieux (en particulier au chalet de la Pesse IA74002467 ou à la grange et cabane du Frédy IA74002466) : ces inscriptions semblent liées à l'utilisation du bâti comme abri plus ou moins temporaire, elles sont absentes des simples fenils. Il est ainsi difficile de dater ces édifices, mais malgré l'ancienneté de leur implantation, ils ne sont sans doute pas antérieurs au milieu du 19e siècle.

Description du site

Les alpages de la commune d'Allèves sont situés sur l'extrémité sud du Semnoz, entre 950 et 1500 m d'altitude. Ils sont bordés au sud-ouest par une barre rocheuse qui suit les courbes de niveau autour de 1200 m (avant de descendre jusqu'à 900 m dans la partie la plus au sud), et que contourne puis suit le tracé du chemin qui monte du chef-lieu, situé autour de 630 m d'altitude.

La bande de clairières situées juste au-dessus de cette barrière rocheuse, entre les granges du Perchet au nord et les Caves/grange Fiornet au sud, est parsemée de granges. Dans les clairières situées au-dessus, dans le prolongement des alpages du Semnoz, étaient implantés des chalets, entre 1400 et 1450 m d'altitude.

Ces prés sont desservis par un large chemin empierré traversant la forêt, puis longeant la crête, jusqu'à la Figlia ; au-delà, il redevient un chemin de terre, puis repart en direction du Semnoz où il rejoint les chalets de Gruffy. Un point d’eau est encore alimenté à peu près à mi-parcours, aux Prés de l'Auge (voir IA74002474) ; les chalets étaient implantés à proximité de fontaines signalées sur le plan de 1889 (fontaines de la Pesse et du Coquerat).

Architecture

Les fenils

Les granges sont pour la plupart regroupées en hameaux, le plus souvent à bâti lâche (granges du Perchet), étiré le long du chemin (Granges du Plan de la Roche, du Frédy, du Mont), ou à bâti dense, comme à la Figlia (hameau très dense, dès la mappe sarde) ou aux Quatre Granges (dont il ne reste plus que IA74002473). Certaines (les plus récentes) sont isolées : grange du Crêt Martin, de Mossuet.

Les bâtiments sont en général construits perpendiculairement à la pente, avec une porte percée dans le pignon amont, dont le seuil est souvent au-dessus du niveau du sol. A l'intérieur, le sol du fenil suit la pente, qui n'est pas décaissée. Quelques granges occupent des replats, en particulier au hameau de la Figlia.

Certains fenils ont été agrandis postérieurement par l'adjonction d'une partie habitation (ex. au Frédy), simple abri temporaire sans lit ni pièce liée à la transformation du lait.

Ces bâtiments sont édifiés en rondin écorcé, ou fust, assemblé à mi-bois (technique aussi appelée pan-de-bois plein), en bois résineux, souvent de gros diamètre (entre 20 et 55 cm) et dont les extrémités sont taillées en pointe. Les encoches des assemblages étant mal ajustées, des troncs plus petits sont souvent utilisés pour combler les vides entre deux rondins. Les bois restent cependant largement disjoints, permettant une bonne aération du foin. Il est fréquent que les extrémités soient sciées, sans doute à cause du mauvais état des pointes, attaquées par des champignons. Certains rondins portent des marques constituées d'encoches en forme de barres gravées dans le bois, en général au nombre de quatre et dessinant une figure géométrique : marque d'abattage ou de pose ? Les pignons sont en bardage de planches. Les rondins reposent sur un soubassement en moellon de calcaire, en maçonnerie rudimentaire, souvent limité à l'assise du mur pignon aval et du départ des murs gouttereaux, qui ensuite sont directement au contact de la pente. Le bardage du pignon du mur aval est souvent en léger encorbellement par rapport au mur.

Lorsqu'il y en a une, la partie abri est en bardage de planches sur ossature bois ; en effet la construction en madrier est peu propice au percement des ouvertures nécessaires à une habitation (porte, fenêtre), et ne présente aucune isolation.

Les toit sont à longs pans, en tôle ondulée. La charpente de certains exemples visités repose à chaque pignon sur deux arbalétriers croisés (assemblage à mi-bois), et côté aval sur un poteau.

Il est fréquent de trouver un ou plusieurs arbres (hêtre, frêne ou érable) planté à proximité d'un angle ou d'un mur de l'édifice, peut-être pour servir de butée aux rondins.

Les chalets

Les chalets sont isolés et placés au milieu du pré.

Il ne reste qu'un exemple en élévation (chalet de la Pesse, IA74002467), construit en charpente et bardage de planche sur un soubassement de calcaire, avec cave semi-enterrée par la pente et salle de fabrication distincte d'une pièce de vie.

Les clairières existent déjà sur la mappe sarde (1732). Elles sont divisées en plusieurs prés, avec seulement trois bâtiment, sur la zone des Mariet.

En 1878 (premier cadastre français), on compte 26 chalets et 30 grangettes. En 2015, 17 chalets et cinq grangettes ont été repérés ou étudiés.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle, 1er quart 20e siècle

  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • bois pan de bois
  • Toits
    tôle ondulée, tôle nervurée
  • Étages
    rez-de-chaussée, étage de soubassement, rez-de-chaussée surélevé
  • Couvrements
  • Couvertures
    • toit à longs pans croupe
    • toit à longs pans demi-croupe
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Protections

Annexes

  • Les édifices non repérés des alpages d'Allèves
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional du Massif des Bauges
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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