• inventaire topographique
Les maisons de la commune de Grignan
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  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Grignan
  • Adresse
    • Commune : Grignan

Avec la formation d'un bourg castral dès le 12e siècle et son développement aux 13e et 14e siècle, les maisons intra-muros sont d'origine médiévale. Il ne subsiste cependant pas de vestiges architecturaux médiévaux visibles, si ce n'est dans la structure. Les formes de la fin du Moyen Age et de la Renaissance sont plus nombreuses autour du château, côté nord, dans les rues Montant au château, Saint-Louis, rue d'Or, où quelques maisons conservent des éléments ponctuels du 15e siècle (baies en accolade ou à mouluration prismatique), d'autres des parties plus importantes des 16e et 17e siècles (escalier en vis, fenêtres à traverse ou à croisée) ; ainsi, une maison de la rue d'Or, construite au milieu du 16e siècle pour devenir l'hôpital, garde sa porte et sa travée d'escalier d'origine. Les maisons construites contre les murs de fortification se sont ouvertes côté faubourg, en même temps que la nécessité de se protéger disparaissait ; certaines intègrent des tours de fortification. Sous la collégiale Saint-Sauveur, le quartier canonial, au sud, s'est constitué dans la 2e moitié du 16e siècle, tandis qu'au milieu du 16e siècle est créé le Grand Faubourg selon un plan d'urbanisme initié par Louis Adhémar. Les parcelles y sont vastes et de forme régulière, mais les maisons sont également accolées ; la date de 1582 est gravée sur le linteau de la porte d'entrée de l'une d'elles. Aux 18e et 19e siècles, la plupart de ces maisons se mettent au goût du jour et adoptent un parti de façade à travées régulières. De même intra-muros, la configuration du parcellaire et du relief restant contraignante, le remaniement ne peut affecter que les façades. Certaines se dotent d'un caractère plus bourgeois ; les élévations prennent des aspects réguliers et symétriques, dérivés des modèles classiques et agrémentés d'une ornementation discrète qui s'applique surtout à l'encadrement des portes. Alors qu'il y avait encore beaucoup de maisons à escaliers extérieurs en 1836 (portés sur le cadastre napoléonien), très peu les ont conservés. Autour de la place Sévigné, de grandes demeures sont reconstruites au 19e siècle, et des maisons de notables, entourées d'un jardin ou d'un parc sont édifiées aux abords du village, jusqu'au début du 20e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Secondaire : 15e siècle

Les maisons de Grignan forment un ensemble très pittoresque, qui a gardé au cours des siècles une remarquable unité de volumes, de matériaux et de couleurs. 67 maisons ont été repérées, dont 7 hors agglomération. Le gros oeuvre est en moellon de calcaire ou de mollasse locale, les façades en pierre apparente ou recouvertes d'enduit, les encadrements des ouvertures en pierre de taille. Les toits, à longs pans ou en appentis, sont couverts de tuiles creuses et bordés de un à trois rangs de génoise. Les maisons intra-muros groupées au pied d'un château de façon concentrique, suivant un parcellaire lié au relief, ont en général trois niveaux, le dernier étant un étage en surcroît ou un comble à surcroît. Les maisons implantées entre deux rues à fort dénivelé sont bâties sur un étage de soubassement souvent voûté, et comptent un niveau de plus sur la rue basse (type 6) : c'est le cas de la plupart des immeubles de la Grande rue et des rues étagées en couronne au sud et à l'est de la collégiale. Ces maisons, qui relèvent à la fois d'une structure urbaine, par l'étroitesse de leur parcellaire, et d'une structure rurale par la présence de dépendances au rez-de-chaussée et d'un grenier ou fenil au dernier étage représentent le type I (13 maisons) ; on les trouve également dans la rue du Petit Faubourg. Celles dont le logis est à l'étage, accessible par un escalier extérieur, appartiennent au type 2 : il en subsiste peu (5). Beaucoup d'immeubles cependant associent plusieurs types. Le type 3 (logis sur deux niveaux, escalier intérieur), sans parti de façade, compte 7 maisons repérées ; s'il n'y a pas de travées marquées, les ouvertures respectent souvent un axe de symétrie, parfois une fenêtre avec porte latérale au 1er niveau et une travée axiale aux niveaux supérieurs. Le parti de façade à travées régulières, courant à partir du 18e siècle, est adopté par 30 % des maisons (type 4) ; une vingtaine d'entre elles montrent des fenêtres couvertes en arc segmentaire. Ce type 4 comprend la majorité des élévations de la rue du Grand Faubourg, de la place Sévigné, de la rue Chapon et quelques-unes intra-muros (rue Saint-Louis, rue Montant au château). Beaucoup de façades ayant été remaniées, les baies sont en général rectangulaires à feuillure, plus hautes que larges. Quelques rares portes et fenêtres montrent un encadrement mouluré à linteau en accolade (rue Saint-Louis, rue d'or, rue du Tranchat). Moins d'une dizaines de maisons conservent des fenêtres à meneau et traverse, mais il en subsiste des vestiges comme les piédroits à moulures prismatiques ou le larmier à retours (rue Saint-Louis, D 173, D 198) ; de petites fenêtres à cadre chanfreiné existent encore à côté d'une porte ou dans l'étage en surcroît. Les escaliers sont en pierre. La distribution se fait en général par un escalier intérieur droit ou en vis. Neuf escaliers en vis sont recensés, dont trois présentent une cage en saillie sur le mur de façade (rue Montant au château et rue Saint-Louis) ; il en subsiste sans doute beaucoup plus, mais la visite intérieure a rarement été possible. Il semblerait que le rez-de-chaussée et le sous-sol des maisons soient le plus souvent voûtés. D'anciennes dépendances sont devenues des boutiques, et inversement d'anciennes boutiques sont aujourd'hui des garages. Les maisons de campagne repérées hors village sont représentatives des demeures dites bourgeoises ; s'étendant sur de vastes surfaces avec cour et/ou jardin, et disposant de plusieurs escaliers, elles se rattachent aux types 4 et 5 ; bien que ce type 5 semble peu représenté à Grignan, quelques grandes demeures de la place Sévigné et du Grand faubourg, qui comprennent cour intérieure et dépendances, mais dont l'intérieur n'a pu être vu, lui appartiennent probablement.

  • Typologies
    type 1 : logis à l'étage, accès par escalier intérieur latéral, parcelle en lanière, logis sur toute la profondeur de la parcelle, mur gouttereau en façade, deux portes au rez-de-chaussée, l'une desservant l'escalier et l'autre desservant les dépendances ; type 2 : logis à l'étage, accès par escalier extérieur, dépendances ou communs au rez-de-chaussée ; type 3 : logis au rez-de-chaussée et sur un ou deux étages, escalier intérieur ; type 4 : logis au rez-de-chaussée et sur un ou deux étages, escalier intérieur, rez-de-chaussée contenant parfois une dépendance, façade à travées régulières, maison mitoyenne ou isolée, généralement avec cour ou jardin ; type 5 : logis occupant deux étages ou plus, escaliers intérieur et extérieur, maison à deux corps de plan en L, généralement isolée dans un jardin ; type 6 : logis occupant un ou plusieurs étages, escalier intérieur ; parcelle traversante, maison présentant un ou deux étages de soubassement sur rue basse.
  • Toits
    tuile creuse, tuile mécanique
  • Murs
    • calcaire
    • molasse
    • pierre de taille
    • moellon
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 466
    • repérées 67
    • étudiées 5
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2002
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