Dossier d’œuvre architecture IA69000693 | Réalisé par
Ducouret Bernard
Ducouret Bernard

Chercheur au service régional de l'Inventaire Rhône-Alpes jusqu'en 2006.

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  • inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Maison, puis couvent de visitandines Sainte-Marie de l'Antiquaille
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Urgences
  • Commune Lyon 5e
  • Adresse 1 rue de l' Antiquaille
  • Cadastre 1831 O 397, 398, 424 à 432 ; 1999 AL 22, 34 à 38
  • Dénominations
    maison, couvent
  • Genre
    de soeurs de la Visitation
  • Vocables
    Sainte-Marie
  • Appellations
    Antiquaille
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    chapelle, terrasse en terre-plein, cloître, jardin, buanderie, lavoir, citerne, aqueduc

HISTORIQUE

La maison des champs de Pierre Sala et des Buatier

Pierre Sala, panetier du dauphin Orland, fils du roi Charles VIII, puis maître d'hôtel de Louis XII, est désigné généralement comme écuyer. Humaniste, il est l'auteur de plusieurs ouvrages manuscrits dont Epistre sur l'amitié, après 1515, dont la deuxième édition manuscrite est dédiée au peintre et architecte Jean Perréal (FABIA, p, 17-19, 19-186).

D'après le registre des "Nommées" commencé en 1493, Pierre Sala acquiert des frères Berjon, en 1505 au plus tôt, une vigne sur le site du Champ de Colle. Le 10 décembre 1509, il achète celle d'Etienne de Montucla, puis celle Jacques Huguetan le 4 février 1514 (nouveau style). Sa demeure apparaît, pour la première fois, dans ce dernier achat : cette vigne joint au nord et au levant sa maison ("juxta domum dicti emptoris... ex Borea et Oriente"). Une autre mention ajoutée dans la marge du même registre, et non datée avec précision, indique que "Pierre Sala (...) tient une vigne acquise des frères Berjon, où y a fait l'Anticaille" (FABIA, p, 188-189). La chapelle est citée, avant 1557, par Claude Bellièvre (FABIA, p, 192-193). En 1522, le roi François 1er visite l'Antiquaille, ainsi que le rapporte Pierre Sala lui-même dans "Les Prouesses de plusieurs Roys" et que le montre l'enluminure illustrant ce manuscrit. A cette occasion il évoque la demeure en ces termes :

Montet en ce lieu là que l'on dit l'Anticaille

Et me tenoye là, quoy que le lieu peu vaille ;

Car, quy n'y a victaille, tout y fault jusqu'à l'eau ;

Mais aultrement, sans faulte, le regard y est beau (FABIA, p. 26-27).

En 1537, Symphorien Champier qualifie l'édifice de "quadrata domus" (ibd, p. 190-191). Dans un contrat de location du 21 avril 1586, la maison est dite "haulte, moyenne et basse", possède une chapelle, une vigne, un jardin et un verger (ibd. p. 192).

Pierre Sala meurt en 1529, laissant la jouissance du domaine à sa femme, Marguerite Bullioud, la nue propriété, par moitié à sa fille Eléonore Sala, veuve d'Hector Buatier, et à son petit fils, Symphorien Buatier. En 1551, ce dernier, marié depuis 1545 à Léonarde Albisse (TRICOU, vol. 1, p 34), est seul propriétaire (on ignore la date de décès d'Eléonore Sala. FABIA, p. 14). Mais quelques années après, il semble en avoir partagé la jouissance avec son cousin Benoist Buatier, official et grand vicaire de l'archevêque de Lyon. Symphorien, par un jeu d´achats et de vente, agrandit considérablement le domaine : il a plus que sextuplé en surface lors de la vente de 1629 par rapport à l'étendue donnée à la mort de Pierre Sala (FABIA, p. 214-215, 220, CROZE, p. 14-16). A la suite du percement du Chemin Neuf en 1562-1563, qui traverse le clos, les copropriétaires vendent toute la partie située à l'est de la nouvelle route et l'étendent vers le sud, en direction de la place des Minimes (FABIA, p. 220-222). Le 23 juillet 1572, le consulat autorise Symphorien Buatier à construire un mur de clôture "le long de sa vigne sur le chemin tirant de l'Anticaille à l'église des Minimes devant la Croix de Colle" (FABIA, p. 216). Symphorien Buatier meurt en 1576, laissant l'Antiquaille à sa veuve, Léonarde Abisse. Le 21 avril 1586, un contrat de location mentionne un logis à plusieurs étages qui ne correpond plus avec celui de Pierre Sala (AD Rhône, 3 E 2505).

En 1592, Claude de Rubys, époux de Françoise, une des filles de Symphorien, s'entend avec Pierre Sparron, maréchal-ferrant, pour faire creuser un puits dans la cour de la maison que ce dernier possède dans l'actuelle rue Roger-Radisson et conduire l'eau par un aqueduc souterrain jusqu'à l'Antiquaille afin d'y alimenter une fontaine. Le 14 février 1602, son successeur, Guyot de Masso, époux de Jeanne Buatier, dernière fille de Symphorien, acquiert cette prise au même Sparron pour le prix de dix écus d'or et d'une rente annuelle d'un écu (AM Lyon, DD 362).

Jeanne Buatier étant en difficultés financières, la propriété est vendue aux enchères le 30 juin 1629. Elle est à cette occasion décrite comme "consistant en une maison, chambres et rières chambres, caves, greniers, cours, escuiries, tenaillier, pressoir, thine, jardin, vignes et terres, le tout joint ensemble" et présentant en gros les limites actuelles. Cette vente est faite indirectement au profit du nouveau couvent des religieuses Sainte-Marie de la Visitation, établies provisoirement montée du Gourguillon depuis 1627 (FABIA, p. 219-220).

Le couvent de visitandines

La source principale de l'histoire architecturale de ce couvent est un manuscrit rédigé par la soeur Jeanne-Marie Boton à la fin du XVIIe siècle (épître dédicatoire datée de 1693, mais travail achevé en 1695). Ce manuscrit est conservé au monastère de Vaugneray. Le début, années 1627-1630, a été publié par Poidebard en 1919. Les soeurs s'installent dans leurs nouveaux locaux le 3 avril 1630 (POIDEBARD, p. 52). Dans un premier temps, elles les utilisent tels quels, aménageant leur chapelle dans une pièce (FABIA, p. 193 ; POIDEBARD, p. 52). Une certaine prospérité succède vite aux débuts difficiles : les travaux de broderie rapportent un peu d'argent, les effectifs augmentent rapidement parallèlement avec la renommée de l'établissement en matière d'éducation pour les filles, et des liens priviligiés unissent la première supérieure, Marie-Elisabeth de Quérard (1627-1634 et 1637-1638), à la reine Anne d'Autriche qui visite à deux reprises l'établissement (POIDEBARD, p. 53 ; FABIA, p. 225). Aussi, les religieuses entreprennent, sans le détruire, de donner à l'édifice une forme de couvent, ce qui a rendu le leur "moins commode". La première supérieure fait construire "l'église, le choeur, le cloître et les offices". Un peu plus loin dans son récit, lorsque la narratrice écrit la biographie de la première supérieure, elle dit qu'elle "fit bâtir notre église et notre premier corps de logis" (Fondation, p. 69, 102-104). En effet, le 15 mars 1639, une quittance de 550 livres est donnée à André Gay, pour l'oeuvre de maçonnerie que Bernard Gay, son père défunt et maître maçon, a réalisé pour le monastère. Le prix-fait avait été passé devant le notaire lyonnais Berjon dont les minutes sont perdues (AD Rhône, 3 E 7214, p. 265). Le 16 novembre 1639, ce sont les maîtres charpentiers Guillaume Cheru et Fleurye Maleval qui reçoivent leur dernière quittance pour les travaux du "corps de lougis de l'infirmerie" (AD Rhône, 3 E 7215, p. 956). Le 1er octobre 1639, Antoine Cohon, évêque de Nîmes, consacre l'église à Notre-Dame et aux martyrs lyonnais, et la chapelle latérale à saint Joseph. La quittance finale du sculpteur Girard Sibrecq pour les quatre statues achevées et en place du retable du maître-autel date du 24 mai 1641 (AD Rhône, 3 E 7218, p. 312).

La troisième supérieure, Anne-Elisabeth de Sève de Saint-André (1638-1644 et 1650-1652), "a fait faire toutes nos murailles de clôture, tant des balmes que de notre grand clos du côté des RR.PP. Minimes" (Fondation, p. 90, 105-106). Le 15 avril 1639, un prix-fait est passé avec Martin Chaffieux, maître-maçon à Lyon, pour la construction de la première tranche de cette clôture ainsi que la démolition des latrines et leur réédification sur un autre emplacement (AD Rhône, 3 E 7214, p. 342). Deux autres prix-faits suivent, 14 février 1642 et 14 octobre 1650, avec le même artisan, pour continuer la clôture (AD Rhône, 3 E 7219, p. 99 et 3 E 7231, p. 452). La quatrième supérieure, Marie-Marguerite de Foudras-Châteautiers (1652-1655), "nous a fait bâtir le corps de logis de notre infirmerie qui est le plus régulier de toute la maison ayant suivy les avis du R. Père Basile, religieux de Saint-Antoine, qui étoit un très excellent architecte et qui fit faire toutes les belles commodités pour les bains, pour l'apothiquairerie, et pour faire le pain que nous avons présentement" (Fondation, p. 106-107). Il s'agit du père Basile Gralliat, supérieur des antonins de Lyon, qui fit entièrement reconstruire les bâtiments de sa commanderie de1645 à 1655, les travaux ayant été réalisé par le maître maçon Claude Chana. En 1643, il avait été appelé par l'archevêque pour soigner les malades de l'hôtel-Dieu (MERAS). Le prix-fait de charpenterie de l'infirmerie de l'Antiquaille est passé le 9 mars 1654 avec les maîtres charpentiers Guillaume Amy, François Roubier et Jean Boeuf, et celui de maçonnerie, le 14 mars suivant, avec Martin Chaffieux et Claude Rivoyre, maîtres maçons (AD Rhône, 3 E 7235, p. 98 et 125). La cinquième supérieure, Gabrielle-Henriette de Clermont-Montoison (1658-1664 et 1676-1679), contribua à l'oeuvre en faisant "carreler notre galetas, fit vitrer notre cloître et fit faire un corps de logis dans le jardin d'embas pour laver nos lessives" (Fondation, p. 107-109). Le prix-fait de ce dernier est passé le 3 août 1658 avec Martin Chaffieux. Il concerne également l'établissement d'une citerne (AD Rhône, 3 E 7239, p. 222).

En 1663, Jean-Baptiste Mathieu, historiographe du roi, dont la mère et la soeur sont religieuses en ce couvent, et son épouse Marguerite Regnoult font construire la deuxième chapelle au nord de l'église, dédiée à saint François de Sales qui vient d'être béatifié (Fondation, p. 100 ; AD Rhône, 3 E 7270, p. 264). Gabrielle-Eléonore de La Pallu de Bouligneux, supérieure depuis 1664, en finança le décor intérieur qui était achevé lors des fêtes de la canonisation du bienheureux en mai 1666 (Fondation, p. 109-110).

Suzanne-Marie de Riants-Villerey fit édifier "nos trois tours pour cacher à toute la ville les défectuosités de notre maison qui étoient contre la bienséance et qui choquoient les yeux. Elle reçut les compliments de bien des gens (...) La tour du milieu ne fut faite que pour la symétrie des deux autres (...) M. Charier de la Barge, qui étoit prévôt des Marchands [il l'était en 1671-1672], lorsqu'elle fit faire nos trois tours, lui donna, avec les échevins, mille livres de la maison de ville pour y contribuer" (Fondation, p. 111-112). Cette contribution est confirmée par la délibération communale du 18 août 1672 (FABIA, p. 225-226, CROZE, p. 19-20). Le prix-fait, non conservé, a probablement été passé en 1672 avec Humbert et Claude Aynet, maîtres maçons et charpentiers, et la quittance finale date du 25 novembre 1673 (AD Rhône, 3 E 7261, p. 39).

Les bâtiments terminés, les religieuses concentrent leurs efforts sur l'alimentation en eau du couvent. Pour se garantir de tout problème, elles avaient acheté le 28 juillet 1669, de Jeanne Poncet, veuve d'Etienne Angevain, la maison où était le puits d'alimentation de leur aqueduc (AD Rhône, 3 E 7258, p. 213), et, lors de la reconstruction du pavillon central en 1672-1673, fait creuser un puits au-dessous pour la desserte de la cuisine (Circulaires, t. 1, 1er février 1673). En 1680, un particulier ayant détourné les eaux de la source alimentant le puits de leur aqueduc (Fondation, p. 117), elles durent faire creuser un nouvel ouvrage sous les actuelles rues Roger-Radisson et Pauline-Jaricot. Les travaux étaient en cours en 1684 (AD Rhône, 34 H 59). Durant son supériorat (1749-1755), Marthe-Marie Pralard fait restaurer les aqueducs (Circulaires, t. 2, 15 avril 1754). En 1758, une grande citerne remplace celle établie un siècle plus tôt, ainsi qu'en témoigne une inscription relevé par Achard-James (p. 34), non seulement pour le service du lavoir et de la buanderie, mais aussi pour les jardins et servir de réserve en cas d'incendie (Circulaires, t. 2, 10 novembre 1768). Par lettres patentes de juillet 1774, elles sont autorisées à acheter aux héritiers Boscary un grand domaine à Fourvière, sis à l'angle des actuelles rues Roger-Radisson et Pauline-Marie-Jaricot, face à leur propriété où se trouve le puits de captage (AD Rhône, 1 Q 488, inventaire du 24 février 1790). Ce clos est effet pourvu d´un puits alimenté par une source abondante. L'acte d'achat est passé le 4 juillet 1778 devant le notaire Ferrand (AD Rhône, 1 Q 488, cf. annexe). Entre temps, elles font relier le nouveau puits à leur réseau souterrain et remodeler leur grand aqueduc ainsi qu'en témoignent les inscriptions retrouvées en 1834 par Archard-James (p. 38, note 1) qui décrit en détail cet ouvrage. Il est ponctué régulièrement de réservoirs de décantation. Les deux plus grands portent, pour l'un ? le plus près du couvent ?, la date de 1777 et le nom d´"Etienne Brillon entrepreneur à Lyon", le deuxième, la date de 1775, et Etienne Brillon y est qualifié d´"entrepreneur architecte".

Les religieuses doivent quitter leur couvent en septembre 1792. Réservé dans un premier temps pour le service public, le domaine est finalement vendu le 13 messidor an IV (1er juillet 1796). Le bref de la vente donne une description détaillée de l'ancien couvent (CROZE, p. 20-22, 26-27 ; FABIA, p. 228-229 ; AD Rhône, I Q 407).

Aménagements pour l´hôpital

Le 21 novembre 1803, l´hôpital de la Quarantaine s´installe dans les anciens locaux (CROZE, p. 44-45). Le 1er mars 1804, l´église est à nouveau consacrée sous le vocable de Saint-Pothin par le cardinal Fesch (ACHARD-JAMES, p. 85). En août de la même, un don important de matériel pharmaceutique, permet d´ouvrir une pharmacie dans l´aile nord de l´ancien couvent, entraînant l´aménagement d´une porte avec perron sur la montée Saint-Barthélemy pour la vente au public des médicaments. La vente extérieure perdurera jusqu´au 3 octobre 1881 (ibd., p. 128 ; CROZE, p. 54). Un escalier est construit dans le pavillon nord en 1809 (Délibérations Antiquaille, 3 novembre 1808 et 1er mars 1809). Le 1er juin 1819, le conseil d´administration décide d´inscrire le nom des bienfaiteurs de l´hôpital sur des tables en pierre noir sous les galeries du cloître. Laissée sans suite, cette proposition est reprise dans une délibération du 18 octobre 1843, en substituant à la pierre noire le marbre blanc, puis réalisé avant le 31 janvier 1844 : ces inscriptions sont toujours en place dans la galerie nord du cloître (ACHARD-JAMES, p. 202-203 ; AD Rhône, 1 XP 238).

Un "magnifique fourneau potager en fonte et cuivre" est installé dans la cuisine entre 1833, date de l'arrivée de l'eau courante (cf. Dépendances), et 1838, date de sa première mention, par Adolphe Faucille et Lognos. A la même époque prend place, peut-être sous la cuisine, une chaudière alimentant, dans la cuisine, six marmites à vapeur "en cuivre avec double enveloppe en tôle" et les services des bains situés dans le voisinage (FLACHERON, p. 120-121). Le 14 juillet 1841, le conseil d'administration décide l'achat d'une deuxième "chaudière" qui sera fournie par Chevalier et Fechant, chaudronniers à Perrache, le fourneau étant construit par l'ingénieur Victor Faucille. Les travaux sont achevés le 3 novembre 1841. Des marmites à vapeur supplémentaires sont également acquise à Mathian, chaudronnier à Lyon (AD Rhône, 1 XP 238).

En 1851, le bureau des entrées et la conciergerie sont agrandis. C'est probablement à cette occasion que la petite porte est percée sur la montée Saint-Barthélemy (CROZE, p. 114). En mai 1854, lors de la restauration du portail principal, sont redécouvertes les armoiries du fronton, dissimulées depuis la Révolution sous un épais enduit (PERRET).

Une délibération du 8 décembre 1880 signale que la partie centrale de la grande aile orientale a été visitée, « il y a 5 à 6 mois » par Hirsch, l´architecte de la ville pour constater son délabrement et la déclarer inhabitable. Le rez-de-chaussée contient alors le réfectoire, la salle du conseil et l´économat, des services de chirurgie à l´étage. La cuisine, qui était située également dans cette partie, vient d´être déplacé un peu plus au sud. Le 15 novembre précédent, un plan et devis pour la démolition de la partie centrale de l´aile orientale et la moitié de l´aile sud a été estimé à 13 400 F et un autre pour la reconstruction à 180 000 F par Paul Pascalon, architecte en chef des Hospices civils de Lyon. L´adjudication pour la réédification est passée le 31 août 1881 : les entreprises retenues sont Moreau pour la maçonnerie, Bathélemy et Pomparat pour la pierre de taille, Savariau père et fils pour la charpente, Pansu pour la menuiserie, Morand et Barbier pour la serrurerie, Frize pour la peinture et le plâtre, Peillon pour la plomberie. L´architecte dresse un devis complémentaire le 26 novembre suivant, qui sera accepté, pour la reconstruction du pavillon central. Au début des travaux, l´escalier de l´aile sud, primitivement destiné à être conservé, menace de s´écrouler et décision est prise de le reconstruire dans la délibération du 28 décembre 1881 (AD Rhône, 1 XP 122).

Le campanile de l´église est restauré en 1884 pour abriter un carillon de cinq cloches (le mécanisme est encore en place dans le comble). Mais il doit être reconstruit entièrement 1899 (CROZE, p. 128).

En 1922, se crée à l´Antiquaille, à côté de l´ancienne pharmacie (rez-de-chaussée de l´aile nord), le musée des hôpitaux de Lyon, sur l´initiative du directeur, Emile Delore. Il y demeure jusqu´en 1934, date de son transfert à l´Hôtel-Dieu (ZANDER, p. 39).

Dans le courant du XIXe siècle, à une date inconnue, l'angle sud-ouest des galeries du cloître, couvert en appentis sur les relevés de 1811 afin de permettre l'éclairage direct de l'église et du choeur des religieuses, a été réhaussées de deux étages, en poursuivant l´ordonnance des autres façades. Pour compenser cette perte de lumière, le mur chevet de l'église, primitivement aveugle, est percée de trois baies. Le mur de refend, séparant longitudinalement en 1811 l´extrémité sud de l´aile orientale, a été remplacé, à tous les niveaux, par une file de colonnes ou de poteaux.

En 1979, un pavillon d´escalier a été accolé sur ce même bâtiment, côté ouest. En 1989, un nouvel escalier est projeté, puis réalisé, dans l´aile nord du cloître (HCL, Direction des Affaires techniques).

DESCRIPTION

Situation

Les bâtiments sont construits sur le flanc orientale de la colline de Fourvière, non loin du sommet, position qui assure une vue exceptionnelle sur la ville. En contrepartie, l´édifice est un point de repère dans la ville. Le terrain présente une pente très abrupte d´ouest en est. Du nord au sud, le cloître occupe une sorte de sommet, de là le sol décline rapidement vers le nord et plus doucement vers le sud, là où se développe la majeure partie du clos.

A cause du caractère particulier du terrain, le quartier a longtemps été occupé par des vignes et des couvents dans de grands enclos, les espaces libres restant encore aujourd´hui dominants (bosquets, jardin public, parc archéologique).

Inscriptions

Sur un tronc architecturé à gauche de l´entrée principale : TRONC / POUR LES PAUVRES / DE L´HOSPICE. Sur une plaque en pendant à droite : TOMBEAU / DE St POTHIN / MARTYR 1ER EVEQUE / DE LYON.

Dans la galerie nord du cloître, sept plaques de marbre blanc sont fixées sur le pilier et donnent les noms des bienfaiteurs de l´hôpital. Une huitième, contre le mur opposé, contient un résumé historique de l´établissement : CET EDIFICE / CONSTRUIT AU XVIe SIECLE / PAR PIERRE SALA DE LYON / SUR L´EMPLACEMENT D´UN ANCIEN PALAIS, / DES GOUVERNEURS DES GAULES, / FUT OCCUPE DEPUIS 1630 JUSQU´A 1792 / PAR LES RELIGIEUSES DE LA VISISITATION. / EN 1803, / SOUS LES AUSPICES DE LA CHARITE PUBLIQUE / IL S´OUVRIT POUR RECUEILLIR / LES MALADES ET LES MENDIANTS / PLACES AU DEPOT DE LA QUARANTAINE. / EN 1807, IL FUT ACQUIS / EN EXECUTION D´UN DECRET IMPERIAL / DU 15 AVRIL 1805, / CONSIDERABLEMENT AGRANDI, / ET CONSACRE DEFINITIVEMENT / SOUS LA DIRECTION DE DIX ADMINISTRATEURS / AU TRAITEMENT DES MALADIES / MENTALES, SYPHILITIQUES ET CUTANEES, / ET A L´ENTRETIEN / DES VIEILLARDS INFIRMES DES DEUX SEXES.

Marques de tâcheron

Sur la porte ouvrant de la petite cour d´entrée vers le cloître, 2 signes en forme d´X dont l´un des petits côtés est fermé.

CONCLUSIONS

La maison des champs de Pierre Sala et des Buatier

Par une analyse fine des textes, Philippe Fabia a parfaitement établi la période de construction de la maison de Pierre Sala, entre 1505-1506, date d´achat du premier terrain sur le site, et 1514, date de sa première mention. En revanche, la restitution qu´il en donne, reprise ensuite par Croze (p. 16) et Zander (p. 10-11), est imprécise, en particulier en ce qui concerne les « tourelles » la flanquant. Les meilleures images que nous en ayons sont deux enluminures, réalisées vers 1523, illustrant des manuscrits du commanditaire lui-même. La première, conservée à la BNF, ouvre les Prouesses de plusieurs Roys, la deuxième, déposée à Vienne, la Complainte au Dieu d´Amour. Les deux présentent la maison sous le même angle de vue, c´est-à-dire la façade orientale du côté de la Saône, mais la deuxième, inconnue de Fabia, est plus rapprochée et par conséquent plus précise dans le rendu du détail. Elles montrent un corps de bâtiment en rez-de-chaussée ouvert par cinq fenêtres à meneau et traverse, couvert d´un toit à longs pans figuré en rouge, donc un toit de tuile. Sur les extrémités, cette couverture donne naissance à deux toits en pavillon dont les deux tiers supérieures sont teintées en noir, représentation d´ardoise ou de tuile plate plombifère, matériaux adaptés à une pente plus raide. Des épis dorés les terminent. La deuxième enluminure montrent avec précision le système de fermeture des fenêtres : vitres assemblées par des plombs losangés dans les parties supérieures, volets de bois dans les parties inférieures. Ces volets semblent être composés chacun de deux battants superposés car, sur la première fenêtre à gauche, seule la moitié supérieure de l´un des battants est ouverte. Au premier regard, la maison paraît portée par cinq arcs rattrapant la pente du terrain. Mais la ligne de plantes qui émerge au-dessus des arcades montre qu´il s´agit en fait d´une terrasse placée au-devant du logis, ce que confirme la vue du plan scénographique, vers 1550, qui la montre en perspective. Ce dernier document, moins fiable dans le rendu du détail (nombre de fenêtres et d´arcades), confirme cependant le parti général donné par les enluminures. Il montre la partie gauche de la demeure, coupée par l´angle du vue choisie sur les premiers documents. Des murs reliant le logis à la chapelle constituent les soutènement des terrasses du jardin, jardins de grandes dimensions qui, par rapport au site actuel, contenait au moins trois terrasses. Cette importance du jardin par rapport à la modestie du logis a été soulignée par les contemporains : une phrase des nommées rédigée du temps de Marguerite Bullioud (après 1529), veuve de Pierre Sala, dit que la demeure est "sumptueusement bastie (...) avec grant jardin dernier" (FABIA, p. 190, 192). La cavité (cf. dossier chapelle souterraine) située sous la terrasse la plus haute était certainement une grotte de jardin.

Au bas du jardin, la chapelle présente, d'après le plan scénographique, un grand oculus sur le mur-pignon, deux grandes baies sur le mur gouttereau visible et un campanile au-dessus du toit. Claude Bellièvre, qui y relève une inscription antique, est le premier à la mentionner : "En la pierre qui est en la chapelle de l'Antiquaille de l'escuyer Sala, soubs Forvière (...)" (BELLIEVRE, p. 88). On ne connaît pas la date, ou les dates, de rédaction du manuscrit de Claude Bellièvre. Celui-ci meurt en 1557. Mais l'expression "l'Antiquaille de l'escuyer Sala" semble signifier que le texte a été écrit avant la mort de ce dernier. La chapelle est donc vraisemblablement contemporaine de la maison.

De cet ensemble subsistent l'arcade la plus au nord de la terrasse du logis, actuellement murée, ainsi sans doute qu'une partie des murs de la chapelle qui fut intégrée en 1654 dans l'infirmerie du couvent des visitandines, et deux terrasses - si le nivellement n'a pas été refait à l'époque des Buatier - avec la grotte de jardin.

La cohabitation d'Hector Buatier et de son cousin Symphorien avec sa famille, entre 1558 et 1576, rendait la petite maison de Pierre Sala bien insuffisante. Elle est donc remplacée par un édifice dont l'ampleur est encore aujourd'hui signifiée par l'importance du portail et les deux tiers de la grande façade orientale encore debout (quoique l'élévation soit entièrement défigurée). La grande extension du domaine viticole a nécessité la construction d´un bâtiment agricole et l'aménagement d'une vaste cour de communs. L'aqueduc réalisé pour Claude de Rubys en 1592, pour y amener l´eau courante, achevait de rendre la demeure habitable en permanence.

La seule image un peu exploitable que nous ayons de la demeure avant l'achat du domaine par les visitandines est la vue de Lyon par Simon Maupin en 1625 (fig. 12). Le logis comporte un rez-de-chaussée sur soubassement et un étage carré, le tout flanqué de deux pavillons ; deux ailes plus basses prolongent ce noyau central. L'ancien logis a été démoli et reconstruit avec une façade orientale à l'aplomb de l'ancienne terrasse ; ce soubassement a alors été prolongé vers le nord : les nouveaux arcs ont deux niveaux au lieu d'un seul. A cette extrémité le pavillon subsiste encore bien que remanié par la suite. De l'autre côté le pavillon sud, reconstruit deux fois, a probablement été élevé au-devant de la première arcade du mur de soutènement de l'ancienne terrasse. La feuille numérotée 3 du relevé de 1811, représentant le plan au niveau du rez-de-chaussée, figure deux murs de refends prolongeant ce pavillon à travers le corps de bâtiment, ce qui confirme le caractère original de cet emplacement. Il abritait les latrines. La couverture de ces deux appendices était vraisemblablement assez plate, comme le montre Israël Silvestre vers 1650 pour celui du nord, l´autre étant alors détruit, et ne donnait pas naissance à des corps transversaux ainsi que les caricature Maupin.

Le corps qui suit le pavillon de gauche sur la vue de cet auteur présentait encore en 1811, dans son étage de soubassement, une cave et un "tenailler", pièce abritant cuves à vin et pressoir. Ils peuvent constituer les vestiges de la "maison du grangier" mentionnée dans l'acte de location de 1586 avec "cave et thellier au-dessou". En outre, "tenallier, pressoir, thine [cuve à vin]" sont cités dans la publication de vente du 9 juin 1629 (AD Rhône : 34 H 59). Cette dépendance agricole n´était peut-être pas accolé au logis ainsi que le montre Maupin. Sa présence sur la bordure de la deuxième terrasse supérieure du jardin, et son intégration au XVIIe siècle à la grande façade orientale du couvent, sont confirmées par les décalages de fenêtres visibles sur l´élévation de Leymarie.

Le portail est le plus bel élément conservé de cette demeure. Il porte, dans son fronton les armoiries des Buatier d´une part, et celles des Buatier et des Sala, combinées sur un écu écartelé, de l'autre. Il est traditionnellement admis que ces dernières sont celles de Symphorien Buatier et de sa mère Léonore Sala, veuve d´Hector Buatier, copropriétaires. Cette dernière étant morte avant 1551, l'entrée daterait donc au plus tôt des années 1540 (FABIA, p. 16.) et sa monumentalité classique n'aurait alors pas d'équivalent à Lyon. En fait, il s'agit du portail de la maison reconstruite par les Buatier. Le blason écartelé doit être celui de Symphorien, qui conserve ainsi la mémoire de son illustre grand-père tout en se distinguant ses armes de celles de son cousin Benoist.

La salle avait reçu un décor présentant "tous les Empereurs Romains peints de leur hauteur sur les murailles tout autour de cette salle"( Fondation, p. 61). Le thème revêtait ici une signification particulière puisque la demeure passait à l'époque, au dire même de l'un de ses propriétaires, Claude de Rubys, pour être bâtie à l'emplacement "du beau et sumptueux Palays () de Sévère" (RUBYS, p. 42).

Le couvent

En faisant transformer la maison de l'Antiquaille en monastère, le souci de Marie-Elisabeth de Quérard a été de se rapprocher au plus près du plan-type publié en 1628 dans le Coustumier de l'ordre (LECOMTE, p. 89-107). Et dans ce but, elle a fait venir la mère de Blonay, supérieure du couvent de Bellecour, qui avait participé à l'élaboration de ces règles tout en les expérimentant dans l´édification de son propre établissement ( Fondation, p. 69 ; MARTIN, t. 1). On remarque en effet dans le parti d'ensemble des solutions prônées par le modèle. L'entrée se fait par une cour desservant à la fois l'église et portail de la clôture. Le cloître est le noyau de l'organisation des bâtiments. L'église, pourvue primitivement d'une seule chapelle latérale, forme un plan en L avec le choeur des religieuses, et sur le côté opposé la grande aile orientale, abritant les pièces principales et la plupart des cellules, déborde largement vers la gauche et se termine ? du moins dans sa conception primitive, avant l'édification du corps de l'infirmerie ? par un pavillon en retour contenant les latrines. D'autres éléments s'en éloignent tant par souci de conservations d´éléments existants que d´adaptation au site très pentu. Ainsi l'allongement de l'aile orientale, au lieu de masquer la cour des communs, dissimule le jardin en terrasses conservé de la maison de Pierre Sala. La cour des communs, aménagée à l'époque des Buatier pour desservir les pièces de service logées dans les étages de soubassement, occupe le lieu prévu pour le jardin. Elle s'étend en terrasse en contrebas et à l'extérieur de la grande aile orientale, formant, vers le sud, une bande étroite, puis s'élargit vers le nord du côté la montée Saint-Barthélemy, où elle présente une sortie directe vers l'extérieur. Mais, depuis les fenêtres de l'aile principale, la splendide vue panoramique sur la ville, la plaine du Dauphiné et les chaînes du Jura et des Alpes dans le lointain, admirée de tous les visiteurs, équivaut avantageusement à un jardin.

Si le parti d'ensemble du couvent se lit aisément, la fonction des pièces est beaucoup plus difficile à définir en raison de l'absence de plan pré-révolutionnaire ou de description détaillée. Cependant, les principaux documents dont nous disposons, les inventaires de 1790 (AD Rhône, 1 Q 488, cf. annexes), la description du bref de vente de 1796 (AD Rhône, 1 Q 407), comparés à diverses sources, permettent d'en réaliser une restitution partielle. Le premier relevé conservé des bâtiments, celui de 1811, nous servira de base. Il est lui-même d'un apport précieux car l'hôpital, à ses débuts, conserve dans leurs mêmes usages les pièces déjà pourvues d'un équipement spécifique : église et ses annexes, cuisine, office, lavoir, buanderie, pressoir, cellier, four à pain.

L'aile de l'église est celle qui a pu être reconstituée avec le plus de finesse. Lieu de contact entre l'extérieur et l'intérieur, on y lit particulièrement bien les cheminements destinés à conserver l'étanchéité de la clôture. Le grand portail ouvre sur une petite cour (1). En face se dresse la porte du cloître, qui préserve son encadrement et sa menuiserie du XVIIe siècle, et qui marque l'entrée dans la clôture. A gauche se présente le passage conduisant aux parloirs, et à droite s'élève la façade de l'église. Le portail et l'oeil de boeuf au-dessus en constituent les seuls ornements conformément aux recommandations du Coustumier. Le premier est couronné par une niche où trônait une statue de la Vierge, encore en place en 1806 (A HCL, délibérations Antiquaille, 1er avril 1807), à qui l'église était principalement dédiée. L'église, comprenant trois travées, est éclairée, outre l'oculus de la façade, par trois fenêtres à droite et deux à gauche. Le mur droit du choeur était aveugle. La nef est accessible aux séculiers ainsi que ses deux chapelles, Saint-Joseph (3) et Saint-François-de-Sales-et-Sainte-Jeanne-de-Chantal (4), et la tribune dont la montée se fait par un petit escalier (a) depuis la cour. Mais, au tournant du XVIIe et du XVIIIe siècle, cette tribune étant peu utilisée, et les religieuses alors fort nombreuses logeant difficilement dans leur choeur, une communication y est établie depuis le premier étage du cloître par l'intermédiaire d'un passage en surplomb afin de transformer la tribune en un choeur secondaire (Circulaires, t. 1, 15 mars 1704). Entre les deux chapelles s'insère la "sacristie extérieure", réservée à l'aumônier. Un couloir (b) la met en relation avec la rue de l'Antiquaille dans laquelle se trouve son logement de fonction. La "sacristie intérieure" la jouxte (6). Comme dans tous les couvents de l'ordre, un tour entre les deux pièces devait permettre le passage des vases sacrées et des ornements destinés au célébrant. L'accès à la « sacristie intérieure » se fait depuis la première terrasse du jardin en contrebas, par un petit escalier intérieur ménagé dans l'épaisseur du mur de chevet de l'église, puis un couloir longeant la chapelle 4 (10 et fig. 8, c). En 1754, afin d'établir une liaison de plain-pied avec le choeur des religieuses (8), les soeurs sacristaines font construire un couloir métallique vitré en surplomb, contre le chevet de l'église (Circulaires, t. 2, 15 avril 1754).

La distribution verticale des autres ailes est assurée par deux escaliers de pierre (9 et 16), celui de l'aile sud (9) étant qualifié de "principal" dans le bref de vente de 1796. Notons que l'escalier du pavillon nord est un ajout de 1809 (A HCL, délibérations Antiquaille, 1er mars 1809). Un troisième escalier, en équerre, relie la terrasse haute du jardin à la basse-cour (fig. 14, n° 1). La volée inférieure, aujourd'hui détruite, s´abritait dans une cage hors-oeuvre. Les lieux d'aisance sont logés dans les pavillons nord et sud. Ils sont bien repérables sur les plans de 1811, et encore aujourd'hui, par le dédoublement des murs (15). Les pièces du rez-de-chaussée autour du cloître ont pu être identifiées. La plus aisée à localiser est celle du numéro 13 dont le manuscrit de 1695 signale clairement sa fonction : "la tour du milieu (...) se trouvant au lavoir de la vaisselle" ( Fondation, p. 112). Nous avons vu que c'est pour sa desserte qu'un puits a été creusé lors de la construction de ce pavillon (fig. 7, n° 1). Une ouverture dans le plancher devait donc permettre de puiser l'eau directement. Cette pièce sert toujours d'annexe à la cuisine en 1811 et cette dernière est de toute évidence restée à la même place (12). De manière logique le réfectoire vient à la suite (11). Des indices permettent de confirmer cette position. Entre 1700 et 1704, l'eau courante avait été installée au "lavoir des mains" joignant le réfectoire (Circulaires, t. 1, 15 mars 1704). Or le bref de vente de 1796 signale qu'à l'escalier (9) est "adossé un réservoir en plomb recevant un filet d'eau vive". Il figure sur les relevés de 1811 avec, dans un réduit voisin, un édicule qui constitue sans aucun doute la fontaine du "lavoir des mains" (fig. 8, n° 10 ; fig. 14, n° 12).

La salle ou chambre d'assemblée, pièce essentielle dans la vie de la communauté, se trouvait dans la partie conservée de la maison des Buatier puisqu'elle en préservait, ainsi que nous l'avons vu, des peintures murales. Elle était dans l'aile est, puisque de là des visiteurs, dont Louis XIV, admirèrent l´admirable panorama sur la ville ( Fondation, p. 88-89). Enfin, elle ouvrait sur le cloître car c'est principalement pour se rendre dans cette pièce que les religieuses en utilisaient les galeries (Circulaires, t. 1, 5 juillet 1682). Un seul espace rassemble ces trois critères, c'est la pièce à colonnes (14).

L'aile triangulaire nord, par son accès direct depuis la cour d'entrée (1) était de toute évidence celle réservée aux soeurs tourières et aux parloirs. Le bref de vente de 1796 y mentionne au rez-de-chaussée "trois pièces dont une à cheminée, trois cabinets borgnes servant autrefois de parloirs". Nous proposons de localiser la salle du chapitre au-dessus du choeur des religieuses par référence au plan type (fig. 25, n° 5 ; fig. 19 et 20). En revanche l'emplacement du cabinet des archives, de la bibliothèque (cités dans les inventaires des 9 et 24 juin 1790) et du noviciat ( Fondation, p. 146) demeure inconnu.

Les inventaires du 24 février et du 9 juin 1790 mentionnent la présence de 52 cellules, dont 10 sont vides. Celles-ci, dont l'ensemble est appelé dortoir, étaient au premier étage de la grande aile orientale, sans doute de part et d'autre d'un couloir central comme dans tous les couvents de l'ordre (fig.25, n° 3). Elles devaient se poursuivre dans l'aile sud du cloître jusqu'au grand escalier. Au moment de la vente de 1796, ces cellules ne sont pas mentionnées, les espaces ayant vraisemblablement été décloisonnés pour être reconvertis en dortoirs à l'usage de la caserne qui occupa les lieux après le départ des visitandines. Seule l'aile nord contenait encore cinq chambres à cheminée et cinq cabinets. Les parties hautes des pavillons abritaient également des pièces.

Comme dans les autres couvents de la Visitation, un certain nombre d'oratoires ou petites chapelles, souvent constitués d'un autel et d'un retable, s'élevaient au sein du couvent. L'inventaire du 24 février 1790 en compte huit, hormis l'église et le choeur des religieuses, mais incluant ceux du jardin. Le "fort bel Oratoire au Saint Enfant Jésus, où l'on dit la Litanie tous les 25 du mois", commandé par Gabrielle-Henriette de Clermont-Montoison, supérieure de 1658 à 1664, puis de 1676 à 1679, occupait une cellule au dortoir (Circulaires, t. 1, 5 juillet 1682 ; Fondation, p. 145). Une hypothèse peut être formulée quant à son emplacement. La construction du pavillon central en 1672-1673, dont la toiture était surmontée de trois croix, fournissait au premier étage un espace idéal pour l'aménagement d'une telle chapelle. Auquel cas, c'est durant le second supériorat de la mère de Clermont-Montoison que l'oeuvre aurait été réalisée. Au chapitre, l'autel du Sacré-Coeur est élevé pour Marie-Geneviève de Pradel, durant son premier supériorat (1685-1691) de même que l'oratoire en niche de saint François-Xavier ( Fondation, p. 114) ; ce dernier faisait pendant à celui de la Sainte Trinité mis en place en 1685 pour la mère de Riants, en reconnaissance de la découverte d'une source ( Fondation, p. 117-118, 145). Il existait aussi un autel au noviciat pour lequel la mère de Clermont-Montoison fit faire "le tabernacle et la voûte de l'autel" ( Fondation, p. 146).

Le lieu de sépulture des religieuses était situé dans une cavité creusée sous le cloître, héritée de l'ancienne demeure des Sala-Buatier. L'accès se faisait depuis la terrasse supérieure du jardin, sous l'escalier principal (fig. 14, n° 11). D'autres fonctions ont été signalées lors de la construction des bâtiments. Ainsi la première infirmerie, qui occupait peut-être seulement le premier étage de l'aile 7 (fig. 1) et qui dut être convertie en cellules par la suite. Le rôle du rez-de-chaussée de ce corps nous échappe. Son étage du soubassement était réservé à la fabrication et la conservation du vin, usages mentionnés dans l'inventaire de 1796 et inchangés sur le plan de 1811 : le "tinailler", contenant pressoir et cuves à vin ; la "cave" ou cellier ( fig. 14, n° 2 et 3).

Le nouveau corps de l'infirmerie abritait dans son étage de soubassement des pièces liées au service de la basse-cour. Le four à pain en constitue l'élément majeur (fig. 7, n° 2). Un escalier le reliait également avec la terrasse basse du jardin. Ce four était utilisé quotidiennement par la communauté : Marie-Louise Villar, décédée le 7 janvier 1733, a rempli l'office de boulangère pendant trente ans "faisant tous les jours le pain tout aussi bien qu'un boulanger" (Circulaires, t. 2, 22 septembre 1733). Une des pièces près du four contenait le "fruitier" d'après le bref de vente de 1796. Le rez-de-chaussée abritait la chapelle Notre-Dame-de-Grâce et probablement les bains profitant de la chaleur du four à pain. La présence de cet élément à but thérapeutique semble avoir été exceptionnelle dans un couvent de la Visitation. Le bâtiment enfermait en outre, d'après l'inventaire du 24 février 1790, une pharmacie et six chambres de malades.

Le bâtiment des lessives, un des mieux connus de l'établissement. Son rez-de-chaussée comprenait trois pièces, l'une contenant un lavoir de plan circulaire "recevant l'eau par deux corps en cuivre du diamètre de trois pouces [8 cm]" (bref de vente de 1796) ( fig. 14, n° 4), les deux autres, à usage de buanderie, enfermaient, en 1790, deux cuves en pierre, deux chaudières et deux "jetoirs" en cuivre (inventaire du 24 février) (5). Le comble, remplacé par un étage carré en 1809, pouvait servir d'étendage. Une cour avec puits complétait l'ensemble à l'arrière.

La cour des communs, toujours appelée "basse-cour" dans les textes, était desservie par les soeurs domestiques, au nombre de sept en 1689 (AD Rhône, 3 E 7276, 14 décembre 1689), huit plus deux filles de service en 1739, le même nombre en 1773, sept en 1785 (Circulaires, t. 2, 24 novembre 1739, 4 décembre 1773, 25 septembre 1785). Nous avons déjà évoqué les fonctions de service installées dans l'étage de soubassement des bâtiments orientaux et en communication avec cette cour : le four à pain, le fruitier, le pressoir et le cellier. Elles étaient complétées le long de la montée Saint-Barthélemy par trois bâtiments, figurant sur le plan-masse de 1763 et décrits dans le bref de vente de 1796. Une écurie était accolée au pavillon nord, suivait un "grand appentis servant de redresse" (remise) et un pavillon. Ce dernier, bien visible sur les vues du XVIIIe siècle, comprenait deux pièces, une en rez-de-chaussée, l'autre à l'étage carré accessible par "un escalier bois forme d'échelle de meunier". D'après le plan de la fin du XVIIe siècle, il possédait un accès sur la rue. Son usage n'est pas connu. Enfin, un portail, dont l'emplacement figure sur ce même document, mettait la cour en relation avec la rue en passant sous la remise. Une telle disposition est conseillée dans le Coustumier de 1628 (p. 80).

Entre 1505-1506, date d'achat du permier terrain sur le site, et 1514, date de sa première mention, Pierre Sala, maître d'hôtel de Louis XII et humaniste, fait construire une résidence d'été avec une chapelle indépendante. Dans le troisième quart du 16e siècle, son petit-fils Symphorien Buatier et le cousin de celui-ci, Benoist Buatier, official et grand vicaire de l'archevêque de Lyon, sont copropiétaires du domaine. Ils donnent au terrain son étendue actuelle et reconstruise un logis plus vaste. La propriété est vendue aux enchères le 30 juin 1629 au profit des visitandines. Entre 1632 et 1639, elles ajoutent au logis ancien, qui devient l'aile orientale de leur monastère, le cloître et les ailes sud et nord, l'église à l'ouest qui est consacrée le 1er octobre 1639. Le maître maçon est André Gay avant 1639, puis Martin Chaffieux à partir de cette date. De 1639 à 1651, elles complètent progressivement le mur de clôture de leur domaine et en 1654, elles font ajouter à l'extrémité sud du corps oriental, par les maîtres maçons Martin Chaffieux et Claude Rivoyre, un bâtiment destiné principalement à l'infirmerie, élevé avec l'aide et les conseils du père Basile Graillat, religieux antonin qui a fait reconstruire la cammanderie de Lyon. En 1658, le même Martin Chaffieux ajoute un corps pour abriter le lavoir et creuse une citerne pour améliorer son alimentation en eau. En 1672-1673, les trois pavillons de la grande façade orientale sont repris par Humbert et Claude Aynet, maîtres maçons et charpentiers, celui du centre, détruit depuis 1639, étant reconstruit . En 1758, la citerne est considérablement agrandie . En 1775-1777, l'architecte et entrepreneur Etienne Brillon restaure l'aqueduc souterrain alimentant le couvent (porte ces deux dates). En 1792, les religieuses quittent le domaine qui est vendu comme bien national le 1er juillet 1796. L'hôpital de la Quarantaine s'y installe en 1803. En 1881-1882, la partie de l'aile orientale bordant le cloître et la moitié est de l'aile sud sont reconstruites par Paul Pascalon, architecte en chef des Hospices civils de Lyon. Le campanile de la chapelle connaît le même sort en 1899. Des remaniements et des adjonctions secondaires ont eu lieu tout au long du 19e et du 20e siècle.

Ensemble de bâtiments à 2 étages carrés organisés autour d'un cloître sur un site fortement incliné. A l'est, ils présentent 2 étages de soubassement, à l'exception de la partie centrale qui n'en comporte qu'un. Les 3 pavillons ponctuant la facade orientale (celui du nord contient un escalier à retour sans jour) ont des toits en pavillon brisé en tuile plombifère (ardoise pour celui du sud) et zinc. Les autres couvertures, primitivement en tuile creuse, ont été remplacées en majeure partie par de la tuile mécanique. Le premier étage de soubassement, moins profond que les autres étages, est voûté en arc segmentaire à lunettes pour la partie sud (la voûte sous le pavillon étant en brique), d'arrêtes pour l'étage de soubassement unique de la partie centrale qui se prolonge sous une partie du cloître. Quelques petites caves, également voûtées en arc segmentaire, sont présentes sous la partie sud de la chapelle et sous l'aile nord. Les étages sur la galerie ouest du cloître sont couvertes en appentis. La chapelle a 1 vaisseau voûté en berceau plein-cintre à lunettes et une chapelle latérale voûtée d'arêtes. Sa couverture est de forme complexe : toit à longs pans orientés nord-sud du côté de l'entrée, et est-ouest du côté du chevet soutenant un campanile en fer, achevé par un dôme polygonal en zinc. Le portail d'entrée est à bossage, remploi de marbre antique pour la frise et le fronton.

  • Murs
    • calcaire
    • marbre
    • enduit
    • bossage
    • moellon
  • Toits
    tuile mécanique, tuile creuse, tuile creuse mécanique, zinc en couverture, ardoise, tuile plate plombifère
  • Plans
    plan allongé
  • Étages
    1 vaisseau, 2 étages de soubassement, rez-de-chaussée surélevé, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte en berceau segmentaire
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • dôme polygonal
    • toit brisé en pavillon
    • appentis
    • croupe
    • pignon couvert
    • noue
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, suspendu
    • escalier hors-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en maçonnerie
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • ordre toscan
    • fronton
    • armoiries
  • Précision représentations

    Le portail sur rue est structuré par un ordre toscan et couronné par un fronton contenant les armoiries des Sala et des Buatier.

  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    portail

Documents d'archives

  • Arch. dép. Rhône : 3 E 7209 à 7252. Minutes de Pierre Potier l'aîné, 1633-1658

  • Arch. dép. Rhône : 3 E 7253 à 7278. Minutes de Pierre Potier le jeune, 1663-1694

  • Arch. dép. Rhône : 3 E 7279 à 7285. Minutes de François Potier, 1695-1709

  • Arch. dép. Rhône : 3 E 7286 à 7292. Minutes de Jean Potier, 1710-1718

  • Arch. dép. Rhône : 1 Q 488. Inventaires des biens des religieuses de l'Antiquaille, 1790

  • Arch. dép. Rhône : 1 Q 407. Bref de vente, 1796 (non consulté).

  • Arch. dép. Rhône : 1 XP 238. Antiquaille, bâtiments, réparations, constructions, 1839-1846

  • Arch. dép. Rhône : 1 XP 122. Antiquaille, bâtiments, réparations, constructions, 1880-1888

  • Arch. mun. Lyon : DD 362. Vente, par Pierre Sparron, à Guyot de Masso, de la prise d'eau alimentant l'aqueduc de l'Antiquaille, 14 février 1602, copie

  • A HCL. Délibérations de l'hospice de l'Antiquaille, 1803-1845

  • A HCL. Délibérations du conseil général d'administration des Hospices civils de Lyon, à partir de 1845

  • HCL. Direction des Affaires techniques. Département Etudes Travaux Maintenance. Antiquaille, ensemble de plans, 1963-1980 (consultés mais non dépouillés)

  • AP Visitation Vaugneray : J 21. Fondation du deuxième Monastère de la Visitation Ste-Marie de Lyon appellé l'Antiquaille (...) / par Jeanne-Marie Boton, 1695, ms, copie (original conservé dans le même fonds sous la cote J 20)

  • AP Visitation Vaugneray. Circulaires du 2ème monastère de Lyon, 2 vol., 1633-1718 et 1715-1789, lettres originales imprimées et copies

Bibliographie

  • BELLIEVRE, Claude. Lugdunum priscum / publié par J.-B. Montfalcon. Lyon : impr. Dumoulin et Ronet, 1846. 186 p. ; 18 cm

    p. 88
  • Coustumier et Directoire pour les Soeurs Religieuses de la Visitation de Saincte Marie. Lyon : Vincent de Coeursilly, 1628

  • RUBYS, Claude de. Histoire véritable de la ville de Lyon. Lyon : [s.n.], 1604

  • ACHARD-JAMES, Jean-Marie. Histoire de l'hospice de l'Antiquaille de Lyon. Lyon : Louis Perrin impr., Maire libraire, 1834

    p. 1-145, 152, 202-203, 285, 288-289
  • ARTAUD, François. Lyon souterrain ou observations archéologiques et géologiques faites dans cette ville depuis 1794 jusqu'en 1836. Lyon : Bibliophiles lyonnais, 1846

    p. 22-23
  • CLAPASSON, André. Description de la ville de Lyon avec des recherches sur les hommes célèbres qu'elle a produits. Lyon : impr. A. Delaroche, 1741. XVI-283 p. ; 17 cm. [Réimpr. Lyon, 1761 ; rééd. annotée et ill. par G. Chomer et M.-F. Perez. Seyssel : Champ Vallon, 1982]

    p. 169
  • CROZE, Auguste, COLLY, Marcel, CARLE, M., et al. Histoire de l'hôpital de l'Antiquaille de Lyon. Lyon : Audin et cie, 1937

    p. 1-36, 43-56
  • DELORE, E. L'Antiquaille jusqu'à la Révolution. Lyon : Audin et cie, 1923. 16 p. ; 28 cm

  • FABIA, Philippe. Pierre Sala, sa vie, son oeuvre avec la légende et l'histoire de l'Antiquaille. Lyon : impr. Audin et cie, 1934. 336 p. : ill. ; 24 cm

  • LECOMTE, Laurent. Jeanne de Chantal "Maître de l'ouvrage" de son ordre. In Visitation et visitandines aux XVIIe et XVIIIe siècles. Saint-Etienne : C.E.R.C.O.R., 2001

    p. 89-107
  • LYON. Archives municipales. Le plan de Lyon vers 1550. Lyon : Archives municipales, 1990

    pl. 7
  • MERAS, Mathieu. La commanderie des Antonins de Lyon du XVIe au XVIIe siècle. Bâtiments et mobilier. [s.l.] : [s.n.], 1994. (Tiré à part de : Auf den Spuren des heiligen Antonius, mélanges dédiés à Adalbert Mischlewski, 1994)

    p. 295-310
  • PERRET, Emile. Recherches sur les armoiries placées au-dessus de la porte principale de l'hospice de l'Antiquaille et découvertes dans le mois de mai 1854. Notice présentée à la Société académique de Lyon par Emile Perret, Architecte, Secrétaire de la Société, le 7 février 1857. Lyon : Louis Perrin impr., 1858. 28 p. : ill. couleur ; 25 cm

  • POIDEBARD, Robert. Fondation du second monastère de la Visistation à Lyon. La peste de 1628 au Gourguillon et établissement définitif à l'Antiquaille (Extrait du manuscrit de l'Antiquaille). Lyon : impr. V.M. Paquet, [1919]. 58 p. : ill. ; 17 cm

  • TRICOU, Jean. Armorial et répertoire lyonnais. Paris : G. Saffroy, 1965-1976

    vol. 1, p. 34
  • ZANDER, Anne. La maison de Pierre Sala, l'Anticaille. DEA : Institut d'histoire de l'art : Lyon 2 : 1996

    p. 1-22, 28-32, 36-40

Documents figurés

  • Plan géométrique du couvent et clos des dames religieuses de la Visitation Ste Marie à l'Anticaille à Lyon. [ca 1 : 400]. [1675-1699]. 1 dess. (encre) ; 61,5 x 89,5 cm (Arch. dép. Rhône. 2 Pl 34)

  • Plan N° 4. Territoires de Fourvière et de Jallay / Claude Contamine. 1 dess. (encre, aquarelle) ; 110 x 85 cm. Extrait de : Plans géométriques des Maisons, et Fonds ; mouvants de la Rente noble de monsieur l'Abbé Lacroix grand Obéancier Chanoine et Baron de St Just [...] / Claude Contamine, 1763 (Arch. dép. Rhône. 2 Pl 34)

  • [Plan des quartiers de Fourvière et Saint-Just] / Chavallard. 1:300. 1767. 1 dess. : encre, lavis 3 couleurs ; 104 x 58,6 cm (Arch. mun. Lyon. 2 S 57)

  • Ste-Marie [de l'Antiquaille. Coupe longitudinale de l'église figurant le projet des décors provisoires pour les fêtes de la béatification de sainte Jeanne de Chantal / [Jean-Antoine Morand]. [1768]. 1 dess. (encre et crayon) ; 30,5 x 46,7 cm (Arch. mun. Lyon. 3 SMO 62)

  • Plan de masse du tènement de l'hospice de l'Antiquaille de la ville de Lyon, Dressé par nous architecte soussigné ; à Lyon le 14 octobre 1811 / Perenciol. 1 : 250. 14 octobre 1811. 1 dess. (encre, lavis et aquarelle) ; 70 x 173 cm (Arch. dép. Rhône. 2 Pl 266 [1])

  • N° 1. Plan du rez-de-chaussée, du côté orient, de l'hospice de l'Antiquaille de la ville de Lyon ; Dressé par nous architecte soussigné ; à Lyon le quatre novembre de l'an 1811 / Perenciol. [ca 1 : 125]. 4 novembre 1811. 1 dess. (encre, lavis et aquarelle) ; 64,5 x 116,5 cm (Arch. dép. Rhône. 2 Pl 266 [2])

  • N° 2. Plan du rez-de-chaussée, côté midi ; et premier étage côté orient, du bâtiment de l'hospice de l'Antiquaille de la ville de Lyon ; Dressé par nous architecte soussigné ; à Lyon le huit novembre de l'an 1811 / Perenciol. [ca 1 : 125]. 8 novembre 1811. 1 dess. (encre, lavis et aquarelle) ; 85 x 140 cm (Arch. dép. Rhône. 2 Pl 266 [3])

  • N° 3. Plan des bâtimens de l'hospice de l'Antiquaille de la ville de Lyon, faisant rez-de-chaussée du côté de l'entrée principale, premier étage du côté nord, et une partie côté orient faisant deuxième étage ; Dressé par nous architecte soussigné, à Lyon, le quatorze novembre de l'an 1811 / Perenciol. [ca 1 : 125]. 14 novembre 1811. 1 dess. (encre, lavis et aquarelle) ; 63,5 x 132,5 cm (Arch. dép. Rhône. 2 Pl 266 [4])

  • N° 4. Plan des bâtimens de l'hospice de l'Antiquaille de la ville de Lyon, formant premier étage sur la principale cour, et faisant deuxième étage à l'aile nord, et troisième à celle au midi déclinant à l'orient ; Dressé par nous architecte soussigné, à Lyon le dix neuf novembre de l'an 1811 / Perenciol. [ca 1 : 125]. 19 novembre 1811. 1 dess. (encre, lavis et aquarelle) ; 63 x 137 cm (Arch. dép. Rhône. 2 Pl 266 [5])

  • N° 5. Plan des bâtimens de l'hospice de l'Antiquaille de la ville de Lyon, formant deuxième étage sur la principale cour ; faisant troisième à l'aile nord et quatrième à celle au midi déclinant à l'orient ; Dressé par nous architecte soussigné, à Lyon le 23 novembre de l'an 1811 / Perenciol. [ca 1 : 125]. 23 novembre 1811. 1 dess. (encre, lavis et aquarelle) ; 64 x 135 cm (Arch. dép. Rhône. 2 Pl 266 [6])

  • Coupe sur la ligne A.B. tracée, en rouge, sur le troisième plan du rez-de-chaussée du bâtiment de l'hospice de l'Antiquaille ; Dressé par nous architecte soussigné, à Lyon le trente novembre de l'an 1811 / Perenciol. [ca 1 : 125]. 30 novembre 1811. 1 dess. (encre, lavis et aquarelle) ; 47 x 62 cm (Arch. dép. Rhône. 2 Pl 266 [7])

  • Coupe sur la ligne C.D. tracée, en rouge, sur le troisième plan du rez-de-chaussée du bâtiment de l'hospice de l'Antiquaille ; Dressé par nous architecte soussigné, à Lyon le deux décembre de l'an 1811 / Perenciol. [ca 1 : 125]. 2 décembre 1811. 1 dess. (encre, lavis et aquarelle) ; 62 x 98 cm (Arch. dép. Rhône. 2 Pl 266 [8])

  • Coupe sur la ligne E.F. tracée, en rouge, sur le troisième plan du rez-de-chaussée du bâtiment de l'hospice de l'Antiquaille, Dressé par nous architecte soussigné ; à Lyon le six décembre de l'an 1811 / Perenciol. [ca 1 : 125]. 6 décembre 1811. 1 dess. (encre, lavis et aquarelle) ; 60,5 x 97 cm (Arch. dép. Rhône. 2 Pl 266 [9])

  • Plan général de l'hospice de l'Antiquaille de Lyon / Levé et dressé par Raphaël Flachéron architecte, lith. par H. Brunet et cie. Ca 1 : 725e [50 m = 6,9 cm]. Janvier 1834. 1 est. : lithographie ; 38 x 49,5 cm. Dans : Histoire de l'hospice de l'Antiquaille de Lyon / Jean-Marie Achard-James, Lyon

  • Hospices civils de Lyon. Antiquaille. Projet de reconstruction des bâtiments ayant leur façade sur Lyon [bâtiment 5]. [1] Façades sur la cour d'entrée. [2] Coupe sur la ligne A.B. [aile orientale et élévation du pavillon] / Paul Pascalon. [1881]. 2 photocop. (réduites). N.B. Les originaux sont perdus (HCL, Services techniques)

  • Hospices civils de Lyon. Antiquaille. Projet de reconstruction de la partie des bâtiments ayant leur façade sur Lyon [bâtiment 5]. Rez-de-chaussée / [Paul Pascalon]. 1 : 100 (original). 1881. 1 photocop. (réduite). N.B. Les originaux sont perdus (HCL, Services techniques)

  • Antiquaille [ensemble de 16 feuilles pour la reconstruction des ailes est et sud du cloître] / Paul Pascalon. 1881. 16 photocop. (réduites). N.B. Les originaux sont perdus (HCL, Services techniques). [1] Façade sur la ville. [2] Ouvertures des caves, façade sur la ville. [3] Détail (...) d'une croisée du rez-de-chaussée de la façade sur la ville. [4] Toiture du pavillon central. [5] Elévation de la façade A [aile orientale, façade sur le cloître]. [6] [Aile orientale, coupe transversale]. [7] Coupes [de l'étage de soubassement de l'aile est]. [8] Mur des façades [de l'aile orientale] sur la cour d'entrée [cloître] (fondations). [9] Plan et élévation de la pile n° 6 [pile sud-est du cloître]. [10] Plan de la pile d'angle (6), cour d'entrée [pile sud-est du cloître]. Plan et élévation du dosseret double (27). Elévation de l'ouverture d'entrée des caves, dans le pavillon central. [11] Plan et élévation des jambages 11, 12 et 59 [angle nord-est du cloître]. [12] Elévation de la façade A' [aile sud, façade sur le cloître et coupe du caveau de saint Pothin]. [13] [Aile sud]. Façade sur la cour de la Cuisine. [14] [Aile sud]. Coupe transversale. [15] [Aile sud, projet d'escalier]. Coupe sur AB. Coupe sur CD. [16] Boiserie du réfectoire. Face du côté de la cour d'entrée.

  • Hospices civils de Lyon. Hospice de l'Antiquaille. Campanile au-dessus de la chapelle. [3 feuilles]. [1] Détails de la charpente (...) [ plans et coupes]. [2] [Plan et élévations]. [3] [Détails des moulurations]. 1 : 20. [1899]. 3 dess. (encre et aquarelle sur calque) ; 101 x 64 cm ; 68 x 41 cm. La feuille 3, détruite, est connue par une photocopie (HCL, Services techniques)

  • Plan Général de la ville de Lyon, feuille 181. 1 : 500. 1920. 1 tirage de plan ; 59,5 x 99,5 cm. En rouge est ajouté le plan des souterrains antiques (AH HCL, Pl. 136)

  • Hôpital de l'Antiquaille. Bâtiment G sud [8]. Plancher sur rez inférieur [2e étage de soubassement, plan, coupe et détail d'une colonne] / Raoul et Jean Frairot. 1 : 50. 21 décembre 1980. 1 tirage (sur calque) ; 70 x 75 cm (HCL, Services techniques)

  • [Vue partielle de la colline de Fourvière avec la maison de Pierre Sala]. [ca 1522-1523]. 1 peint. (enluminure). Extrait de : "Prouesse de plusieurs Roys" / Pierre Sala, ms, [ca 1522-1523], fol. 1, v° (BN. Ms fr. 10420)

  • [Vue partielle de la colline de Fourvière avec la maison de Pierre Sala]. [entre 1517 et 1523]. 1peint. (enluminure). Extrait de : "Complainte au dieu d'Amour" / Pierre Sala, ms, [entre 1517 et 1523], fol. 1, v° (Österreischische Nationalbibliothek, Vienne. Cod. 2618)

  • Lyon [vue à vol d'oiseau de la ville dite plan scénographique]. [entre 1545 et 1553]. 25 est. : taille douce ; 34 x 44 cm (AC Lyon : 5 PH 26737)

    AC Lyon : 5 PH 26737
  • Lugdunum [dit : Grande Vue] / Simon Maupin del., David van Velthem fecit. 1625. Lyon : Claude Savary et Barthélemy Gaultier, 1626. 1 est. (gravure sur cuivre) ; 63,4 x 123,2 cm (Musée Gadagne. [9] 60.6.1)

    Musées Gadagne Lyon : [9] 60.6.1
  • Veüe De Lyon, quand on y monte par le Rosne / dessigné et gravé par Israël Silvestre. 1650. 1est. : gravure ; 14,5 x 35,8 cm. Extrait de : Perspective de la ville de Lyon, représentée en six planches de six aspects différents, 2 (BN est. : Va 69 t. 2 [mi H 147 111])

  • Veüe de Lyon, quand on est sur le quais des Celestins / dessigné et gravé par Israël Silvestre. 1650. 1est. : gravure ; 14,8 x 35,4 cm. Extrait de : Perspective de la ville de Lyon, représentée en six planches de six aspects différents, 4 (BN est. : Va 69 t. 2 [mi H 147 116])

  • Lugdunum [dit : Grande Vue] / Simon Maupin del., David van Velthem fecit. 1625. Lyon : Claude Savary et Barthélemy Gaultier, 1626. 1 est. (gravure sur cuivre) ; 63,4 x 123,2 cm (Musée Gadagne. [9] 60.6.1)

    Musées Gadagne Lyon : [9] 60.6.1
  • Belle Cour de Lion / Israël Silvestre. [ca 1650]. 1 est. (gravure) ; 8,7 x 10,1 cm (Musée Gadagne. N 757.9)

  • Vue d'une partie de la ville de Lyon dessignée dans la maison de Mrs les chanoines réguliers de St-Antoine / dessignée sur le lieu par François Cléric, gravée par François de Poilly. [ca 1720]. 1 est. (BM Lyon : fonds Coste 259)

  • Le marché de la place des Minimes à Lyon / Jean-François Bellay. 1819. 1 peint. huile sur toile ; 65 x 99 cm (Musée des Beaux-Arts Lyon, Inv. X 800 a)

  • Vue prise aux environs de Lyon [quartier autour de l'Antiquaille au premier plan] / Jules R. del., H. Brunet lith. [ca 1820]. 1 est. : lithographie ; 24 x 33 cm (BM Lyon : fonds Coste 862)

  • Fourvière. Place des Minimes. Hospice de l'Antiquaille / Balthazar Hubert de Saint-Didier. 1 dess. (crayon et lavis) ; 18,7 x 27,5 cm. Dans : "Dessins et lavis de B. Hubert de Saint-Didier" / Balthazar-Augustin Hubert de Saint-Didier, 1829-1832, f. 8 (Musée Gadagne. N 3235)

  • Hippolyte Leymarie. L'ancien quartier Saint-Georges, à Lyon, vu de la rive gauche de la Saône, vers 1840. - Lavis à la sépia. H 0,347 m x 1,570 m. Musée de Lyon / L. Lebreton photogr., Boyet et Dupray phototypie. 1 impr. photoméc. : phototypie ; 35 x 10,5 cm. Extrait de : Dessins de trente artistes lyonnais du XIXe siècle / Eugène Vial, Lyon, 1905, pl. 33. Le dessin original, qui faisait partie de la collection du musée des Beaux-Arts de Lyon, est actuellement introuvable.

  • [Vue générale depuis le quartier Saint-Jean] / Ete Rey del. et Villain lith. 1 est. : lithographie ; 7,9 x 14 cm. Dans : "Histoire de l'hospice de l'Antiquaille de Lyon" / Jean-Marie Achard-James, Lyon, 1834

    p. 1
  • Le quai de la Baleine pendant les inondations de 1856 / Louis Froissart. 1856. 1 photogr. nég. : sur verre ; 21 x 27 cm (BM Lyon : fonds J. Silvestre S 203, videralp 9541)

  • [Vue générale de la partie gauche de l'hôpital depuis les quais de Saône]. [entre 1856 et 1880]. 1 photogr. pos. (épreuve sur papier) ; 19 x 25,5 cm (Musée HCL : AF IV-3)

  • [Portail]. [ca 1875-1899]. 1 photogr. pos. : épreuve retouchée sur papier ; 23,2 x 16,4 cm (Musée HCL : AF IV-1)

  • Antiquaille. La chapelle / S. Farges. [ca 1910-1920]. 1 photogr. pos. (épreuve sur papier) ; 12,5 x 17,4 cm (Musée HCL : AF IV-12)

  • Antiquaille. La chapelle et la Cène (fresque de Janmot) / S. Farges. [ca 1910-1920]. 1 photogr. pos. (épreuve sur papier) ; 11,4 x 16,2 cm (Musée HCL : AF IV-12)

  • [Portail]. [entre 1906 et 1918]. 1 photogr. pos. (épreuve sur papier) ; 16,2 x 11,3 cm (Musée HCL : AF IV-1)

  • Photo prise en 1924 du toit de la bibliothèque de la ville [vue générale côté est]. 1924. 1 photogr. pos. (épreuve sur papier) ; 12 x 16,7 cm (Musée HCL : AF IV-3)

  • Antiquaille. Cour du cloître. A gauche et au 1er plan entrée du caveau de Saint-Pothin [chapelle souterraine], au fond, derrière la balustrade, salle du Conseil / [abbé Joseph Amphoux]. [ca 1920-1935]. 1 photogr. pos. (épreuve sur papier) ; 11,3 x 16,3 cm (Musée HCL : AF IV-5)

  • Antiquaille. Galeries de la cour du cloître / [abbé Joseph Amphoux]. [ca 1920-1935]. 1 photogr. pos. (épreuve sur papier) ; 11,3 x 16,3 cm (Musée HCL : AF IV-5)

  • Antiquaille. Cour de la cuisine. Au fond : cuisine, à gauche : chapelle, à droite : laboratoire du pharmacien-chef et réfectoire des internes / [abbé Joseph Amphoux]. [ca 1920-1935]. 1 photogr. pos. (épreuve sur papier) ; 11,3 x 16,3 cm (Musée HCL : AF IV-5)

  • Antiquaille. Cour de la pharmacie / [abbé Joseph Amphoux]. [ca 1920-1935]. 1 photogr. pos. (épreuve sur papier) ; 11,3 x 16,3 cm (Musée HCL : AF IV-5)

  • [Banquet dans le réfectoire le 10 mai 1936] / Abbé Amphoux. 1936. 1 photogr. nég. (verre) ; 13 x 18 cm (Musée HCL). Une épeuve sur papier, portant date et légende, 11,7 x 16,7 cm, est conservée dans le même fonds, sous la cote AF IV-19

  • [Vue générale depuis les quais de Saône] / Abbé Amphoux. [ca 1920-1930]. 1 photogr. nég. (verre) ; 13 x 18 cm (Musée HCL)

  • Cour de la pharmacie / Abbé Amphoux. [ca 1920-1930]. 1 photogr. nég. (verre) ; 13 x 18 cm (Musée HCL)

  • Vue Cour du Cloître / Abbé Amphoux. [ca 1920-1940]. 1 photogr. nég. (verre) ; 13 x 18 cm (Musée HCL)

  • [Vue intérieure de la chapelle vers le choeur] / Abbé Amphoux. [ca 1920-1940]. 1 photogr. nég. (verre) ; 13 x 18 cm (Musée HCL). Une épreuve sur papier portant le titre Antiquaille. Chapelle, 11,5 x 14,9 cm, est conservée dans le même fonds sous la cote AF IV-12

  • [Chapelle, vue d'ensemble du maître autel] / Abbé Amphoux. [ca 1920-1940]. 1 photogr. nég. (verre) ; 13 x 18 cm (Musée HCL)

  • [Vue intérieure de la cuisine] / Abbé Amphoux. [ca 1920-1940]. 1 photogr. nég. (verre) ; 13 x 18 cm (Musée HCL)

  • [Salle de communauté des soeurs] / Abbé Amphoux. [ca 1920-1940]. 1 photogr. nég. (verre) ; 13 x 18 cm (Musée HCL)

  • [Vue d'une partie de la Rotonde et de l'extrémité de la grande aile orientale] / Abbé Amphoux. [ca 1920-1935]. 1 photogr. pos. (verre) ; 4,5 x 8,2 cm (Musée HCL)

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
  • Annexe n°3
  • Annexe n°4
  • Annexe n°5
  • Annexe n°6
  • Annexe n°7
  • Annexe n°8
  • Annexe n°9
  • Annexe n°10
  • Annexe n°11
  • Annexe n°12
Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2001
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon
Ducouret Bernard
Ducouret Bernard

Chercheur au service régional de l'Inventaire Rhône-Alpes jusqu'en 2006.

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