Dossier d’œuvre architecture IA69000635 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
maison
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Urgences
  • Commune Lyon 6e
  • Adresse 53 boulevard des Brotteaux
  • Cadastre 1999 AZ 54
  • Dénominations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin

L´intérêt principal de la maison réside dans son décor intérieur entièrement conservé, qui aurait été dessiné par Roland Valla lui-même. Lambris d´appui, portes de placard, cheminées, corniches et moulures de plafond présentent une grande variété de motifs ornementaux, parmi lesquels le mufle de lion et les décors végétaux forment un fil conducteur. La recherche du détail est poussée jusque dans les espagnolettes, les serrures et les plaques de propreté des portes. Le décor est concentré dans les pièces en façade : salle à manger et salon au rez-de-chaussée, chambres à l´étage.

Dans la salle à manger, la cheminée en marbre rouge veiné blanc reste assez simple et l´accent est mis sur les placards de chaque côté, dont l´encadrement mouluré est surmonté de têtes de lion retenant dans leur gueule des chutes de fruits, parmi lesquels des ananas, des raisins ou des épis de blé.

Dans le salon au contraire, c´est la cheminée en marbre blanc veiné gris qui forme le point d´orgue du décor avec ses piédroits sculptés de têtes de lion.

Le même type d´encadrement que pour les placards est utilisé pour les portes à deux vantaux du vestibule ouvrant vers le salon et la salle à manger, alors qu´à l´arrière de la maison les portes ouvrant sur la cuisine et le bureau sont surmontées d´un simple cartouche à motifs de cuir.

Un escalier en pierre à retour avec jour, avec rampe en ferronnerie, conduit à l´étage occupé par quatre chambres autour d´un palier central. A chaque chambre est adjoint un cabinet de toilette.

Dans la chambre au-dessus de la salle à manger, le mur du fond est occupé par une cheminée en marbre blanc veiné gris à motif de coquille, flanquée de placards à porte et encadrement mouluré. Chacune des quatre portes est surmontée d´un dessus-de-porte en papier peint marouflé, illustrant peut-être les saisons : ornés de putti, deux d´entre eux évoquent l´air (arc, oiseau) et le feu (torche) ; les deux autres ne comportent que des angelots portant guirlandes de feuillages et instruments de musique. D´après un renseignement oral, ils auraient été restaurés.

Dans la chambre au-dessus du salon, repeinte, ne subsiste que la cheminée en marbre blanc veiné gris, à motifs de palmettes.

Chacun des cabinets de toilette en façade comporte une fenêtre à vitrail, l´une à l´image de Pallas, l´autre de Junon. Des vitraux ornaient également la montée d´escalier ; ils ont été déposés.

L´ensemble des renseignements connus a été donné oralement par le propriétaire et sa famille. L´état embryonnaire des recherches n´a pas permis de déterminer les auteurs de la maison et de ses décors. Seuls les foyers en laiton des cheminées portent la marque : DUTRAIX / FUMISTE / R. DE LA BALEINE 1 / LYON.

Maison construite en 1888-1889 pour Roland Valla, propriétaire d´une usine de graisses minérales, à l´angle de la rue Ney et du cours Lafayette. Roland Valla était le gendre et l´héritier du fondateur de l´usine, Joseph Lamy, qui créa son entreprise vers 1840. Roland Valla mourut en décembre 1889 ; son fils Victor lui succéda. L´usine de la rue Ney ayant brûlé vers 1920, l´établissement fut reconstruit 30 chemin de Gerland (renuméroté 40 rue de Gerland). L'entreprise d´huiles, graisses et savons industriels entra par la suite dans le groupe Antar, Pétroles de l´Atlantique. La Société Valla fut dissoute vers 1950 ; l´usine restée au seul groupe Antar fut démolie vers 1961-1962 ; son emplacement est aujourd´hui occupé par la Résidence Benjamin Delessert, 145 avenue Jean-Jaurès, Lyon 7e.

La maison a été construite sur un terrain assez étroit, entre le boulevard et la voie ferrée (aujourd´hui disparue). Une cour fermée par une grille avec piliers en pierre surmontés de pots à feu en fonte sépare la maison du boulevard ; l´élévation postérieure ouvre sur une cour très étroite. C´est un édifice avec sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, étage carré et combles. Le gros oeuvre est en mâchefer sur un soubassement en pierre calcaire. A l´origine, deux volées d´escalier convergentes avec balustrades en pierre menaient à l´entrée principale ; vers 1930, un petit avant-corps a été construit devant l´entrée, entraînant la destruction des escaliers.

  • Murs
    • calcaire
    • résidu industriel en gros oeuvre
    • moellon
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Techniques
    • menuiserie
    • sculpture
    • ferronnerie
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Cette maison est particulièrement intéressante dans le contexte lyonnais. En effet, les villas d´industriels construites à la fin du XIXe siècle sont bien connues pour les plus importantes d´entre elles (Villa Lumière, Villa Berliet, Villa Gillet). En revanche, les témoins des habitations d´industriels plus modestes restent à découvrir et à étudier. Nombre d´entre elles ont déjà disparu (par ex. le long du cours Franklin-Roosevelt). Il serait dommage de continuer à les voir disparaître, sous prétexte que les éléments les plus intéressants correspondant au décor intérieur ont été révélés trop tard.

Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2001
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ville de Lyon
Articulation des dossiers