• inventaire topographique, Inventaire de la Ville de Lyon
Piscine du Rhône, Centre nautique actuellement centre nautique Tony-Bertrand
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Lyon

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Lyon Urgences
  • Commune Lyon 7e
  • Adresse 8 quai Claude-Bernard
  • Cadastre non cadastré
  • Dénominations
    piscine
  • Appellations
    Piscine du Rhône, Centre nautique

Maître d´ouvrage : Ville de Lyon

Description :

Le Centre Nautique, ou Piscine du Rhône, se situe entre les ponts de la Guillotière et de l´Université ; accueillant jusqu´à 70 000 personnes l´été (car non couvert), il comporte :

o Un bassin olympique de 50 x 21 m ;

o Un bassin baignade de 68 x 24 m ;

o Une pataugeoire.

Le bâtiment d´exploitation est construit sur 2 étages :

o Niveau quai : un grand hall d´entrée avec escaliers, un snack-bar, une conciergerie et une grande terrasse couverte.

o Niveau intermédiaire : un escalier avec guichets pour les manifestations sportives.

o Niveau plage : un grand hall d´entrée avec guichets, cabines, douches...

o Sous-quai : galerie technique, chaufferie...

L´architecte :

Alexandre Audouze-Tabourin est né à Lyon, le 31 janvier 1908. Il fit de brillantes études au lycée Ampère puis à l´école des Beaux-Arts, fut ensuite admis à l´École supérieure des Beaux-Arts de Paris, et enfin à l´Institut d´Urbanisme en 1926.

Architecte D.P.L.G., il étudia également le droit civil à la faculté de Lyon ; il conçut plus de 300 immeubles à Bourgoin-Jallieu, Givors, Grigny, Romans, Valence, Paris... Par ailleurs, il fut chargé de la réalisation du monument du Tour de France, élevé au sommet du Galibier ; à Lyon, il conçut également le stade Vuillermet, dit « de la Plaine », dans le 8e arrondissement.

L´architecte fut aussi un sportif éclectique et un rugbyman de talent ; c´est ainsi qu´il rencontra le futur maire de Lyon, Louis Pradel.

Enfin l´ex-rugbyman et bâtisseur appartenait à l´Ordre de la Pénitence de Saint Dominique, et fut nommé diacre de la ville de Lyon en 1970.

Historique de la construction :

Le premier projet de construction d´un centre nautique (situé sur les bas-ports quai Victor-Augagneur) date de 1932, programmé alors par l´Union générale de la Mutualité du Rhône (cf « Le Progrès », 21/08/1952). En 1950, un autre projet est établi par le conseil municipal, mais c´est à l´initiative de Louis Pradel qu´en 1959 sont réalisées, suivant les indications du maire, les premières maquettes confiées à Audouze-Tabourin. Pradel souhaitait donner à Lyon un équipement balnéaire sans précédent (cf « Le Progrès », 23/03/1959) ; à l´époque il fut même proposé de nommer le futur centre « Stade Nautique Louis Pradel » (cf « Le Progrès », 23/02/1960).

Le chantier de construction débuta le 21/11/1961 ; le projet, très populaire, était voulu comme une réalisation de classe internationale par son ampleur et les problèmes techniques qu´il posait (cf « La Dernière Heure », 22/11/1961) ; en effet étant construit sur le bas-port, d´importantes études préliminaires ont été nécessaires afin de s´assurer de la stabilité du sous-sol, et de résoudre les difficultés liées aux crues du Rhône ; en outre, toutes les installations de filtrage et de chauffage étaient prévues au sous-sol pour des raisons esthétiques.

Ayant pris quelques retards de chantier en raison du gel, le centre nautique fut inauguré le 26 mai 1965 (cf « La Dernière Heure » et « Le Progrès », 26/05/1965) : les meilleurs nageurs du Lyonnais testèrent le bassin de compétition ; à l´époque ce complexe gigantesque tant sur le plan spatial qu´architectural et technique, suscita l´admiration (« une belle réalisation qui fait honneur à la ville de Lyon ») ; son importance, première piscine olympique de France, en faisait le complexe n°1 connu en Europe, mais aussi un des outils les plus perfectionnés pour le sport ainsi que pour la détente et les loisirs.

La piscine aujourd´hui. Projets d´aménagements :

Monument caractéristique de l´architecture-béton, le centre nautique fut, dès son achèvement, sujet d´une large controverse architecturale : l´architecte avait eu l´idée d´éclairer la piscine afin de l´ouvrir au public jusqu´à minuit (chose qui ne fut jamais faite, l´heure de fermeture étant dès 1965 fixée à 20h) ; pour cela, quatre « lampadaires » ont été posés (cf « La Dernière Heure », 29/02/1964) : ces pylônes monolithes de béton mesurent 30m et pèsent chacun 20 à 25 T ; ils supportent un anneau métallique de 12m de diamètre, contenant 73 projecteurs qui éclairent les bassins ; reflets du « pradélisme », ils supportent l´oriflamme de la cité 50m au-dessus du Rhône. Ce parti reste très controversé car il crée une rupture énergique dans l´alignement des quais (chose qui n´était pas perçue de la sorte dans le projet, cf « Le Progrès » 26/03/1959).

Dans les années 80, la Piscine du Rhône suscita des projets de réaménagement (cf « Le Tout Lyon », 02/06/1983), parmi lesquels celui de couvrir les bassins, qui ne sont ouverts que l´été, afin de rentabiliser l´équipement. Depuis 1990, l´architecture est jugée « douteuse » et « poussiéreuse » ; trois cabinets d´architectes ont étudié des solutions possibles notamment le paysagiste de Renzo Piano : pour ce dernier, « il faut végétaliser le site » car « tout est stérile, nu, trop minéral... ».

D´autres idées ont germé : le premier magistrat du 7e suggéra la surélévation des jardins situés au centre de la Fosse-aux-Ours, l´idée étant de créer une continuité urbaine du parc de la Tête d´Or jusqu´au futur parc du Confluent en végétalisant les bas-ports.

La destruction du centre a également été envisagée, pour des raisons d'ordre esthétique, les quatre pylônes étant considérés comme dénaturant la perspective des quais, et financier, l´entretien étant très onéreux : même en été l´eau des bassins doit être chauffée.

Cependant, la fréquentation de la piscine en été motive largement son maintien.

Par ailleurs, la mode du « non béton » et le rejet inconditionnel de l´architecture des années 60 ne doivent pas pousser les urbanistes dans la voie d´un vandalisme inconsidéré. Les quatre lampadaires de la piscine marquent comme un signal la rive gauche du Rhône, et forment un témoignage de l´architecture du sport de cette période.

Claire Gréaume

Maryannick Chalabi

La piscine du Rhône fut construite entre 1961 et 1965 sur des plans de l'architecte lyonnais Alexandre Audouze-Tabourin. Il s'agit d'une commande du maire Louis Pradel, qui désirait équiper la ville d'un complexe sportif et de loisir sans équivalent en France à l'époque.

Une demande d'autorisation de travaux est déposée en mars 2001 ; le projet prévoit l'agrandissement des issues de secours entre la plage et le quai ainsi que l'aménagement d'une zone d'accueil. Un nouveau permis de construire est déposé en novembre 2011 en vue de la réhabilitation des plages et des bassins nord et de la rénovation du bâtiment situé au nord du centre nautique (création de sanitaires, infirmerie, local technique, réhabilitation de la toiture terrasse et des façades, aménagement d'un bassin chauffé avec accès intérieur par tunnel), maître d'ouvrage : toujours la Ville de Lyon (en 1962 et 2015), la maîtrise d’œuvre étant assurée par le cabinet At'las architectes ; réalisation des travaux prévue de septembre 2012 à juin 2014 en deux phases, ouverture de la piscine en 2015.

L’architecte Alexandre Audouze-Tabourin est né à Lyon le 31 janvier 1908. Il fit de brillantes études au lycée Ampère puis à l’école des Beaux-Arts, fut ensuite admis à l’École supérieure des Beaux-Arts de Paris, et enfin à l’Institut d’Urbanisme en 1926. Architecte D.P.L.G., il étudia également le droit civil à la faculté de Lyon ; il conçut plus de 300 immeubles à Bourgoin-Jallieu, Givors, Grigny, Romans, Valence, Paris… Par ailleurs, il fut chargé de la réalisation du monument du Tour de France, élevé au sommet du Galibier ; à Lyon, il conçut également le stade Vuillermet, dit « de la Plaine », dans le 8e arrondissement. Il fut aussi un sportif éclectique et un rugbyman de talent ; c’est ainsi qu’il rencontra le futur maire de Lyon, Louis Pradel. Enfin l’ex-rugbyman et bâtisseur appartenait à l’Ordre de la Pénitence de Saint Dominique, et fut nommé diacre de la ville de Lyon en 1970.

Le Centre Nautique, ou Piscine du Rhône, se situe entre les ponts de la Guillotière et de l’Université ; accueillant jusqu’à 70 000 personnes l’été (car non couvert), il comporte : un bassin olympique de 50 x 21 m ; un bassin baignade de 68 x 24 m ; une pataugeoire, 4 pylônes- lampadaires.

Le bâtiment d’exploitation est construit sur 2 étages :

Niveau quai : un grand hall d’entrée avec escaliers, un snack-bar, une conciergerie et une grande terrasse couverte.

Niveau intermédiaire : un escalier avec guichets pour les manifestations sportives.

Niveau plage : un grand hall d’entrée avec guichets, cabines, douches…

Sous-quai : galerie technique, chaufferie…

Travaux de transformation de 2013 à 2015.

  • Murs
    • béton armé
  • Toits
    béton en couverture
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours en maçonnerie
  • Autres organes de circulation
    monte-charge
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Édifice inscrit au label XXe.

Documents d'archives

  • AC Lyon. 960 WP 29. Projet de bain douche à la cité jardin de la Mouche. Plans, coupe et élévations. 11 avril 1930

  • Arch. mun. Lyon. 0851 WP 012. Centre nautique du Rhône. Travaux de construction. Bâtiment d'exploitation et autres : plans n° 82 à 279. 1963-1964

  • Arch. mun. Lyon. 0851 WP 013. Centre nautique du Rhône. Travaux de construction. Sondages et relevés topographiques ; devis et cahier des charges. 1961-1965

  • Arch. mun. Lyon. 0851 WP 014. Centre nautique du Rhône. Travaux de construction. Etudes et suivi du chantier. 1961-1965

  • Dernière Heure, 23 avril 1959, 26 mai 1965

  • Echo-Liberté, 18 décembre 1970

  • Le Tout-Lyon, 3 juin 1983

  • Lyon-Figaro, 8 et 27 juin 1990

  • Lyon-Matin, 8 septembre 1990

Bibliographie

  • BEGUET Anne-Laure. La piscine du Rhône de Alexandre Audouze-Tabourin (1962-1965). Un exemple d'architecture labellisée 'Patrimoine du XXème siècle'. Lyon : 2006. 2 vol. multigr. (Master 1 Hist. Art, option Patrimoine. Lyon 2)

  • BEAUFORT, Jacques. L'architecture à Lyon. Lyon et le Grand Lyon de 1800 à 2000. Jean-Pierre Huguet, Editeur, tome II, 2001, 308 p.

    p. 165-166

Périodiques

  • Bâtiments sports et jeunesse. Le centre nautique de Lyon. Bâtiments Rhône-Alpes, t. 17, n° 197, avril 1965

    p. 27-30

Documents figurés

  • Centre nautique. Ville de Lyon. Schéma général. Rampes d'arrosage. Modifications. Vue axonométrique / Soc. J.-F. Boccard, 4 octobre 1962. Pap. 59,30 x 84 cm. Annotations au crayon, 30 novembre 1965 (Arch. mun. Lyon. 0002 S 00946)

Date(s) d'enquête : 2001; Date(s) de rédaction : 2001
Articulation des dossiers