Dossier d’œuvre architecture IA26000107 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Prieuré Saint-Mayol, actuellement maison dite le Prieuré
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Rousset-les-Vignes
  • Adresse place du Prieuré
  • Cadastre 1835 C 287-288  ; 1984 C 33, 34, 36
  • Dénominations
    prieuré
  • Genre
    de clunisiens
  • Vocables
    Saint-Mayol
  • Appellations
    le Prieuré
  • Destinations
    maison
  • Parties constituantes non étudiées
    maison, cour

Probablement à l'origine de l'agglomération, l'époque de fondation du prieuré de Rousset n'est pas connue. La 1ère mention écrite date de 1327, dans un acte où interviennent le prieur de Saint-Pantaléon et un moine de Rousset. Le prieuré bénédictin de Rousset était de la filiation de Cluny, comme celui de Saint-Pantaléon, et de la dépendance de Pont-Saint-Esprit. En 1337, un seul personnage est à la fois prieur de Saint-Pantaléon et de Rousset, et seigneur majeur de Rousset. A la fin du 14e siècle, les deux prieurés sont réunis sous le même titre. En 1470, les archives de l'abbaye de Cluny indiquent que le prieuré de Rousset est en bon état. L'église prieurale était dédiée à Saint-Mayol et se situait hors les murs, comme peut-être les premiers bâtiments. La visite pastorale de 1509 signale deux églises paroissiales à Rousset, celle de Sainte-Marie-Magdeleine, du lieu, et celle de Saint-Mayeul, près et hors le lieu. Lors de la visite pastorale de 1664, l'évêque constate le mauvais état de l'église Saint-Mayol qui contient deux chapelles, celle du Saint-Esprit à droite du choeur, celle de Sainte-Barbe, à gauche, aussi le service se fait-il à "Sainte-Magdeleine". En 1667 est envisagée "la réparation de Saint-Mayol qui est l'église paroissiale... dans un état de délabrement tel qu'on ne sait où réparer", et en 1693, l'évêque finit par interdire cette église ; la chapelle du Saint-Esprit s'effondre en 1761, tandis que l'autre menace ruine. Sur le plan cadastral de 1835, l'édifice a totalement disparu, seul reste le lieu-dit Serre Mayol (au-dessus du cimetière actuel). En revanche, dans le village, la demeure du prieur subsiste près de l'église. Certains auteurs pensent que cette église, dédiée autrefois à Sainte-Marie-Magdeleine, puis qui a pris le vocable de Saint-Mayeul, était "primitivement" la chapelle du prieuré, mais c'est surtout la chapelle seigneuriale. Le prieur Charles de la Baume, décédé en 1537 ou 1538, abbé de l'abbaye cistercienne de Mazan (Ardèche), y est enterré ; il a fondé dans cette église la chapelle Notre-Dame de Grâce. Il semblerait que cet abbé, chargé aussi, dès 1500, des deux prieurés de Saint-Pantaléon et de Rousset, résidait de préférence à Rousset qu'à Mazan. C'est sans doute lui qui fit construire, tout près de l'église, le corps de logis du prieuré, dont la façade, au sud-est, est datable du début du 16e siècle, ainsi qu'une partie des élévations sur cour. La date de 1710, gravée à la clef de l'arc du portail qui ferme la cour, marque sans doute une campagne de remaniements : les corps de bâtiment nord-est et nord-ouest ont été rénovés ou partiellement construits au 18e siècle, comme la porte d'entrée en façade transformée à cette époque. En 1733, le prieur Louis de Mérindol de Vaux donne l'écurie, qui avait été refaite en 1700 avec "un arceau et une voûte à 4 pointes", et la basse-cour du prieuré, derrière le choeur de l'église, pour l'agrandissement de celle-ci. Un arc d'étrésillonnement est lancé en 1739 entre le prieuré et l'église, pour "arrêter l'écartement des murs". Pendant la Révolution, le prieuré, saisi comme bien national, sert de maison commune : il est acheté en indivis par le curé Claude Doux et le maire Ribaud, qui le récupère en totalité à la mort de Claude Doux en 1794. Deux grandes parcelles constituent le prieuré sur le cadastre de 1835. En 1841, la commune projette d'acheter à François Aubert la parcelle nord-ouest (C 287) pour y installer la mairie et l'école des garçons et des filles, et en fait dresser les plans par Tourre, architecte à Taulignan. Mais le projet est abandonné devant l'opposition de l'inspecteur, disant que cette « baraque » ne convient pas pour une école. Le prieuré est par la suite divisé et vendu à des particuliers, des petites parties sont démolies, d'autres transformées (percement de baies, balcons). Au milieu du 20e siècle, son propriétaire, l'archéologue André Perraud, restaure l'intérieur. Les propriétaires actuels ont finalement remembré l'édifice dans les années 1990 et poursuivi sa rénovation ; le corps nord-est, en particulier, a été très remanié.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 16e siècle
    • Principale : 1er quart 18e siècle
    • Principale : 2e moitié 18e siècle
    • Secondaire : 14e siècle , (détruit)
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1710, porte la date

La demeure, de plan en L, est constituée d'un corps de logis dont la façade, au sud-est, regarde la place devant l'église, et de deux grands corps de bâtiment en retour sur la cour, située derrière le logis et donnant sur la place du Prieuré. Elle est bâtie en moellon de calcaire, où se mêlent quelques éléments de molasse, les encadrements des baies sont en pierre de taille de calcaire. Les toits, à longs pans ou en appentis (corps en retour nord-ouest), sont couverts de tuiles creuses ; une génoise à 3 rangs couronne la façade sur rue du corps de logis, et à 2 rangs les élévations des corps sur cour. La façade, bien qu'asymétrique, présente 3 travées, une de part et d'autre d'un avant-corps central : cette tourelle rectangulaire demi-hors-oeuvre qui contient un escalier, est percée, au 1er niveau de la porte d'entrée en arc segmentaire, à encadrement nu et surmontée d'un oculus, et au-dessus d'une fenêtre à meneau soulignée d'un cordon d'étage mouluré. Dans la travée de droite, deux fenêtres à croisée se superposent aux étages, et dans celle de gauche une fenêtre à traverse au 3e niveau surmonte une fenêtre refaite dans le même esprit. Malgré la différence de structure des fenêtres, la modénature accentuée des encadrements à moulures croisées, bases prismatiques, appui mouluré et larmier à retours, semblables pour toutes (sauf trois baies refaites), confère une unité à l'élévation. Des fenêtres similaires, mais sans larmier, se retrouvent ponctuellement dans les élévations postérieures des autres corps et dans les élévations sur cour, comme dans la tour de l'escalier en vis demi-hors-oeuvre placé dans l'angle nord-est, dont la porte du 1er niveau est couverte d'un arc surbaissé ; la cour est fermée d'un portail en plein cintre, à clef passante datée de 1710. A l'opposé, sur l'angle externe formant la jonction des corps de bâtiment au nord, un escalier extérieur en équerre conduit à une terrasse sur voûte devant le mur pignon, et qui se poursuit le long de l'élévation postérieure du corps nord-est. L'intérieur n'a pu être visité. Il y aurait notamment une chapelle, et, dans la cour, supportant un auvent, une colonne en marbre ainsi qu'un chapiteau antiques en remploi. Les plans de 1841 montrent que le rez-de-chaussée est voûté et qu'il existe aussi un escalier intérieur droit.

  • Murs
    • calcaire
    • grès
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte en berceau
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon couvert
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier en équerre en maçonnerie
    • escalier demi-hors-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier droit
  • État de conservation
    restauré
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    élévation

L'intérieur du prieuré n'ayant pu être vu lors de l'enquête, des interrogations demeurent sur le plan architectural (articulation des différents corps, présence d'un sous-sol, escaliers, couvrement, aménagement du logis...) et sur les époques de construction. Cependant, l'édifice, qui conserve des éléments sur cour et une façade de transition entre la fin du Moyen Age et le tout début de la Renaissance, mériterait une protection au titre des MH.

Date(s) d'enquête : 1997; Date(s) de rédaction : 2005
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel