• enquête thématique régionale, Stations de sports d'hiver
Station de sports d'hiver les Karellis
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Les Karellis - Saint-Michel-de-Maurienne
  • Commune Montricher-Albanne
  • Cadastre 2009 C03(?)  ; 2009 C04
  • Dénominations
    station de sports d'hiver
  • Appellations
    les Karellis

HISTORIQUE

La commune de Montricher cherche à développer une station de sports d´hiver, projet imaginé comme alternative à la vie de ses habitants, rythmée par la double activité, paysanne sur les versants inclinés, ouvrière en bas à l´usine du Bochet. De 1959 à 1962, elle se rend propriétaire des terrains de l´alpage de Thimel, décision préalable à la recherche d´un investisseur pour édifier une station de sports d´hiver.

Suite à l´échec d´un premier projet de station intégrée, la commune choisit un développement autonome avec la construction de la route d´accès à l´alpage, d´un premier téléski et d´une salle hors-sac, tout en ne souhaitant plus se dessaisir de son patrimoine foncier. Ces dispositions préfigurent ainsi de quelques années le principe des zones d´aménagement concerté (Z.A.C.) introduit par la loi d´orientation foncière de 1967.

En 1971, après avoir refusé plusieurs offres de promoteurs, elle donne son accord au projet de Pierre Lainé, fondateur en 1954 avec sa femme Janine, de l´Association Renouveau destinée à promouvoir des loisirs populaires, à la mer et à la montagne pour les familles modestes. P. Lainé milite en vue d´offrir une « montagne pour tous ». Il a élaboré le concept de développement touristique « harmonisé » qui tient compte « des besoins des collectivités locales, des utilisateurs les familles et des employés des centres de vacances ».

Le programme général d'aménagement de la station est défini le 30 janvier 1973. La commune de Montricher-Albanne signe une convention avec l'association Renouveau le 18 décembre. Elle reste propriétaire des terrains qu´elle confie par bail emphytéotique à l´association. Les deux partenaires conviennent des engagements réciproques en matière d´urbanisation et de remontées mécaniques par deux conventions.

Les six constructeurs choisis sont tous des associations qui s'engagent à ne construire que des villages de vacances. La taille de la station est fixée à 3 000 lits, et le domaine skiable aménagé en conséquence. La gestion de la station est assurée par le Conseil supérieur des Karellis qui regroupe tous les partenaires ; ce conseil est à la fois conseil d'administration, gestionnaire des services non commerciaux et chargé de l'animation et de la promotion. Les emplois créés sont réservés en priorité aux habitants de la commune et les commerces loués à des commerçants locaux, regroupés dans une société anonyme coopérative. La Régie communales des Remontées mécaniques répond également à une gestion coopérative : toutes les prestations sont incluses dans le prix de séjour ; la maîtrise des investissements est réalisée par la Régie elle-même et ses employés.

L´Atelier d´Architecture en .Montagne, qui partage les mêmes valeurs avec P. Lainé, assure la conception d´ensemble. L´étroit plateau est préservé comme lieu collectif (grenouillère l´hiver, jeux de plein air l´été) et les terrains pentus sur le pourtour destinés à l´implantation des centres de vacances dont l´ancrage et la volumétrie bénéficient de l´expérience des réalisations en cours aux Arcs 1600 et 1800. La station ouvre en 1975. Le succès est immédiat avec un taux de remplissage le plus élevé de toutes les stations de sports d´hiver.

Dans l´économie du tourisme en plein développement financier, le projet des Karellis repose sur une vision utopiste d´un développement collectif fondé sur la complémentarité des acteurs publics et privés. Au seuil d´un changement d´orientation de la politique de développement des stations de sports d´hiver par les services de l´État, les Karellis apparaissent comme un repère, sinon un exemple, partagé par plusieurs collectivités de montagne cherchant un développement maîtrisé de l´accueil touristique.

Depuis l'ouverture de la station, les principes fondateurs ont été respectés. Le nombre de lits n'a pas dépassé le chiffre fixé au départ et la station fonctionne toujours en villages de vacances, même si les tendances actuelles s'orientent vers des loisirs plus individualistes. Prévue dès l'origine pour être à la fois station d'hiver et d'été, intégrant complètement les principes de développement durable, les Karellis restent un atout majeur pour l'économie et la vitalité de la commune.

La station des Karellis a reçu le Label XXe siècle le 10 mars 2003.

DESCRIPTION

Situé au sud de la vallée de la Maurienne, le domaine des Karellis occupe les pentes septentrionales des Aiguilles d'Arves (Casse Massion 2 428 m, Pointe des Chaudannes 2 513 m). La station s'est implantée sur les alpages de Montricher couverts en été d'une herbe longue et lisse, la karèle, qui lui a donné son nom.

Se développant entre 1 650 et 2 450 m, le domaine skiable exposé au nord - nord-est profite de bonnes conditions d'enneigement. Avec ses 60 km de pistes desservies par 15 remonte-pentes, il correspond à l´image d'une station familiale, respectueuse de l´environnement, sobre en investissement et en fonctionnement, dont la gestion peut être facilement maîtrisée.

Le village, conçu pour 2 600 lits, est implanté au bord du replat de l'alpage. La route aboutit au bas de la station, où sont concentrées les aires de stationnement, la station étant conçu sans voiture, sur le principe de circulation « skis aux pieds ».

La station (Label XXe, 10 mars 2003) est implantée en amphithéâtre autour du point de ralliement du Forum. Les circulations sont pensées pour favoriser rencontres et échanges, tout en évitant les trop fortes concentrations sur un même point.

Du fait de l'exiguïté du site, l'habitat est regroupé en grosses unités massives, permettant ainsi de limiter l´impact sur le milieu naturel et de réduire les coûts d´entretien, notamment en hiver. Les bâtiments sont implantés perpendiculairement à la pente, ce qui limite l'impression de hauteur. L'ensemble des constructions présente une grande cohérence donnée à la fois par des volumes parallélépipédiques semblables et par l'uniformité des matériaux : essentages de mélèzes et couvrements des toits-terrasses imitant l'ardoise.

Cette cohérence de l'architecture participe aux principes du mouvement Renouveau : se recréer, communiquer, habiter. Les vacanciers sont là pour se délasser, se divertir, en particulier par la pratique du sport, et ainsi se développer.

La station est née suite à une convention entre la commune de Montricher-Albanne et l'Association Renouveau. Elle ouvre en 1975.

La station concue pour 2600 lits ne comprend que des villages de vacances. Sa conception est l'oeuvre d el'Atelier d'Architecture en Montagne.

  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Label XXe siècle, 10 mars 2003

Documents d'archives

  • AD Savoie. 6J 1340-1344 (1973-1978)

Documents figurés

  • Croquis d'ensemble de la station. Atelier d'Architecture en Montagne, [1975 ?] (AD Savoie. 6 J 1340)

Annexes

  • Annexe n°1
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2012
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Ecole d'architecture de Grenoble
Articulation des dossiers