• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine d'ouate et coton puis Minoterie REYGNIER puis Champignonnière actuellement logements sociaux
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Vienne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel - Vienne
  • Hydrographies la Gère
  • Commune Vienne
  • Lieu-dit Vallée de la Gère
  • Adresse 2 chemin du Comte-Roland
  • Cadastre 2005 AS 64, 65 (cadastre 2012 AS 165, 166, 169)
  • Dénominations
    usine d'ouate
  • Destinations
    Logement
  • Parties constituantes non étudiées
    atelier de fabrication, souche de cheminée, cheminée d'usine

En 1824, ce lieu se situait dans le faubourg Pont Evêque, en dehors des remparts et des portes de la ville de Vienne.Selon Pascale Bodin, le site est occupé en 1827 par un bâtiment au bord de la rivière. IL appartenait à M. Ollagniat, décédé en 1825. Il cède à son fils tout le domaine de Seigne et Pont Evêque consistant en bâtiments, cour, jardin. L'activité qui s'y pratiquait alors est inconnue.En 1847, c'est Louis Moureton qui en devient propriétaire. Il vend deux propriétés à Joseph Ponchon en 1851 : le premier tènement au Mas de Charlemagne se compose de bâtiments pour usines avec canal de dérivation, cour, aisances, dépendances, bois, taillis, broussailles. Il se situe rive gauche de la Gère. Joseph Ponchon y installe une teinturerie et la loue à Lassonière (ou Lassonerie) qui exploite une usine de ouate et coton, la seule à Vienne. S'y trouvaient les ateliers de teinture, les bureaux, un fenil, deux magasins et deux grandes salles de cardage. Le second, Le Mas de Seigne est composé de bâtiments, moulin à blé, pressoir à huile et autres accessoires avec roue de pêche, canal de dérivation, petit jardin, aisances et dépendances. Il se situe rive droite de la Gère. Ces installations sont louées à la famille Denouille. Elles seront rachétées par la ville pour être supprimées lors de la rectification de la route en 1861. A cette date, Ponchon demande à la municipalité de reconstruire le barrage d'eau sur la Gère. Par la destruction du moulin rive droite, le barrage se retrouve trop éloignée de l'usine restante rive gauche. Il veut le reconstruire plus en aval, plus près de l'usine qui reste. L'activité de cette usine semble primordiale pour la vallée. Elle rend de très grands services locaux pour le mouvement des affaires qu'elle produit et la grande quantité de bras qu'elle occupe.A la mort du père Ponchon en 1871, les installations passent à son fils Joannès Ponchon qui les vend à M. Ganne, minotier. En 1873, ils sont vendus à François Reygnier, minotier également. L'ancien bâtiment édifié par Ponchon est converti en magasins à grains. Il est complété de nouveaux édifices : un abritant le moulin à farine, un débarras, une salle à bois, une autre à charbon, une écurie et une remise. ILs s'étendent jusqu'au pont et jusqu'au barrage. L'activité de minoterie prédurera jusqu'en 1964. A cette date, une champignonnière s'installe dans les locaux. Elle sera en activité jusqu'en 1996. Elle sera réhabilitée en logements sociaux à la fin du XXème siècle.Les bâtiments datent donc d'époque différentes : le premier, qui correspond à la teinturerie de Ponchon et qui a servi de magasin à grains à Reygnier, a été édifié entre 1851 et 1861. Les autres ont été construits entre 1861 et 1875.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 19e siècle

Cet ensemble architectural se situe sur la rive gauche de la Gère, au bord de la rivière, à proximité de la colline au sud. On y accède par une passerelle depuis la rive droite, ou par le chemin rural n°28 dit du comte Roland. On pénètre dans la propriété par un grand porche, fermé par des grilles métalliques soutenues par deux piliers en pierre.Cette ancienne industrie est associée très tôt à un canal de dérivation, parallèle à la Gère, qui sépare une partie des constructions de la rivière, avec un système d'écluses qui existe et fonctionne encore aujourd'hui. On trouve également sur la colline à l'arrière des bâtiments, une grande cheminée circulaire en briques avec couronnement en fer à laquelle on accède depuis la cour par un escalier en pierre. Celle-ci est raccordée à un four en pierre, abrité par une remise, située dans la cour contre la colline.Cette propriété isolée est constituée de bâtiments à usage industriel, de remises et hangars, et d'habitations. On peut compter environ huit parties constituantes, qui sont toutes accotées les unes à la suite des autres, formant ainsi une seule façade sur la rivière au nord-ouest, et un côté sur cour au sud-est. L'ensemble est construit en maçonnerie de moellons, avec des toits à deux versants couverts de tuiles mécaniques pour la plupart et portés par des charpentes en bois.Tous les bâtiments sont construits sur un niveau de caves, enterré du côté cour, mais situé au-dessus de la Gère et donc éclairé par la façade sur la rivière. Les deux bâtiments principaux, au centre, correspondent à l'ancien moulin à l'est et à l'ancien magasin à grains, à l'ouest.Sur la façade sur cour, on distingue un chaînage d'angle en moellons équarris, pris dans la maçonnerie, qui marque la séparation entre les deux bâtiments accotés. L'ancien magasin à grains se divise lui-même en deux parties : la première n'a que deux niveaux, éclairés sur la cour, par sept travées de baies rectangulaires, à encadrement en pierre de taille avec arc de décharge, et sur la Gère, par des baies rectangulaires à appui saillant. Du côté cour, on trouve les traces au ras du sol, d'anciens soupiraux qui ont été condamnés, et qui correspondaient sûrement aux caves. La seconde partie de ce bâtiment s'élève sur quatre niveaux, éclairés, du côté cour, par deux travées de baies à arc segmentaire et encadrement harpé en briques, et du côté de la rivière, par des baies rectangulaires aux deux premiers niveaux et des baies à arc segmentaire aux étages suivants. Sur la façade sur cour, on trouve les traces d'encadrement d'un ancien rez-de-chaussée, qui a été condamné et en partie enterré créant ainsi un niveau de caves, recevant le jour du côté de la rivière. L'ancien moulin constitue le deuxième bâtiment central de cet ensemble. Il avait à l'origine la même hauteur que la partie de l'ancien magasin qui lui est accoté, c'est à dire quatre niveaux. Après 1964, lors de sa transformation en champignonnière, ce bâtiment est surélevé d'un étage sur trois travées. La maçonnerie de parpaings est bien visible.Les niveaux de ce bâtiment sont éclairés, sur la cour, par des fenêtres rectangulaires à encadrement en pierre de taille et arcs de décharges en brique, pour les deux premiers niveaux, et par des oculi en brique pour les deux niveaux suivants ; et sur la rivière, par des baies rectangulaires aux niveaux inférieurs et des baies à arc segmentaires aux niveaux supérieurs. A l'ouest de l'ancien magasin à grains ont trouve des dépendances à usage industriel, avec notamment un ancien fenil qui s'élève sur deux niveaux. Sur la cour, les ouvertures sont à arc segmentaire avec encadrement harpé en briques. Du côté de la rivière, les ouvertures ne correspondent qu'au deuxième étage et aux caves, le premier niveau étant aveugle. Une partie de ce bâtiment a été rehaussée d'un niveau, sur deux travées à l'est.A l'est de l'ancien moulin, on trouve deux bâtiments de quatre et deux niveaux, à usage d'habitation avec, au rez-de-chaussée, des remises, des garages et débarras.Du côté cour, on accède aux appartements par deux escaliers droits en pierre, avec rampe en fer, qui desservent, au premier niveau, des balcons soutenus par des consoles et abrités par des marquises. Une troisième entrée, au rez-de-chaussée, est abritée par un toit en appentis décoré d'un lambrequin en fer. La plupart des baies sur cour de ces deux bâtiments sont rectangulaires. Le quatrième niveau du bâtiment qui est accoté à l'ancien moulin, est éclairé par des oculi. On retrouve le même type de baies sur les façades du côté rivière mais en nombre plus réduit. Un dernier bâtiment à l'extrémité est de l'ensemble, abritait des anciennes écuries et remises. Perpendiculaire au reste des constructions, il enjambe le canal de dérivation et présente son mur pignon au bord de la rivière.Ses seules ouvertures sont des grandes entrées de garages situées côté cour.

  • État de conservation
    état moyen
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Le site est à proximité du chemin des aqueducs indiqué sur le plan de François Raymond en 1875. Cet ensemble de bâtiment, malgré les différentes époques de constructions, a une belle cohérence architecturale, en façade du moins. La cheminée en brique rouge de la minoterie est remarquable .

Bibliographie

  • RAYMOND, F., Plan général d'alignement à parcelles fermées de la ville de Vienne, accompagné de son index de noms, échelle 1/2000, CREAM, 1875 RAYMOND, F., Plan dressé par le géomètre soussigné, échelle 1/2000, CREAM, 1891

  • Plan cadastral normalisé, échelle : 1/2000ème, CREAM 1977 Papier à en-tête, "télégrammes Reygner-Vienne" Cartes postales et photos anciennes, Maison du quartier Saint Martin AD Isère, VII S2 179 Demande de reconstruction du barrage par M. Ponchon 1861 AD Isère, VII S 3 42 Demande de M. Reygner de construire un pont en métal sur la Gère 1919 BODIN, P., "Le moulin Reygner", in Bulletin de la Société des Amis de Vienne, n°85, fascicule 1, p. 26-31 1990 BODIN, P., Les bâtiments à usage industriel de la vallée de Gère à Vienne (Isère), actifs entre 1800 et 1900, Mémoire de maitrise, Institut d'Histoire de l'Art, Université Lyon 2, Directeur de mémoire : M.F. PEREZ 1989

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2009