• inventaire topographique
Moulin-ferme dit moulin Barat
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Val d'Allier (nord)
  • Hydrographies Bieudre (la)
  • Commune Le Veurdre
  • Lieu-dit Moulin Barat
  • Adresse
  • Cadastre 2024 A 3 463 Le moulin Barat se trouve sur deux section et sur deux parcelles différentes ; 2024 B 4 641  ; 1831 B 4 685, 686, 687
  • Dénominations
    moulin, ferme
  • Appellations
    Moulin Barat
  • Parties constituantes non étudiées
    four à pain, hangar agricole

L'implantation et les aménagements hydrauliques :

Le moulin en 1831, d'après le plan cadastral, possède la particularité d'être construit directement sur la Bieudre en amont du Moulin Bonin et du Moulin-neuf.

Les sources, en 1852 et 1871 distinguent deux moulins au lieu-dit "Moulin Barat", il s'agit probablement des deux corps de bâtiments reliés par une passerelle encore en 1872 et munis chacun d'une roue.

Pour l'année 1872 est rédigé le " Règlement d'eau", avec les plans du projet de barrage et le plan général du moulin, muni du détail de la ventellerie du barrage. (Cf. A.D. 03 7S 471). Depuis, le moulin est constitué d'un "bief en amont" ou "canal d'amenée" et d'un "bief en aval" ou "canal de fuit".

Les campagnes de construction :

Entre 1758 et 1763, le moulin est représenté sur la carte de Cassini et en 1766 la maison bloc de la ferme est probablement construite. Le plan du moulin n'a guère changé depuis, hormis la construction en lieu et place d'une "passerelle" entre les deux parties primitives à la limite des 19e et 20e siècle.

Il est probable que le sous-bassement nord du moulin dit "moulin 3" et le "moulin 1" soient des vestiges antérieurs à la Révolution du moulin primitif. Ils correspondraient au types de moulins à roue verticales pratiquant une mouture "à la grosse" traditionnelle. Au cours du quatrième quart du 19e siècle le "moulin 3" a été surélevé et transformé en "moulin à l'anglaise", au rez-de-chaussée surmonté de deux étages. Deux blutoirs de bois et des goulottes à godets subsistent vraisemblablement de ces aménagements. En 1906 trois paires de meules sont présentes, actionnées par d'une turbine.

Les autres machines subsistantes ont été acquises entre la fin du 19e siècle et le 20e siècle.

La maison-bloc a été transformée au 20e siècle, agrandie à l'est et réaménagée en totalité en maison d'habitation.

Les propriétaires :

Le premier document mentionnant le moulin Barat est un procès-verbal de 1776 (Cf. A.D. 03 1B 835). Le procès oppose: "Dame Etiennette Hugon de Fouchaud dame de Pousy, veuve d'Alexandre de Reugny, seigneur de Tremblay, poursuite et diligence de Claude Besson, notaire contre André Thévenin, meunier au moulin de barrat, paroisse du Veurdre".

Sur la première matrice du cadastre napoléonien en 1833 le propriétaire, à cette date, est le sieur Villardin de Marcellange, le domaine du moulin se trouve sur deux sections, ce qui est encore le cas aujourd'hui.

Le moulin fait partie des propriétés du Coudray et des avis de mise en vente du domaine parus dans la presse le 6 juillet 1852 et le 23 juillet 1871 dénombrent deux moulins sur le site.

En 1871 l'édifice appartient toujours à Théogène Lescane qui le loue à Antoine Gilot meunier et Anne Lheotet son épouse. Le bail nous apprend que la bluterie vient d'être "nouvellement installée" à cette date (voir annexe).

Selon les "matrices des propriétés bâties" de 1882 à 1932, les différents propriétaires sont : vers les années 1872 le "sieur Lescanne" nous le savons notamment avec la demande de construction de barrage, faite en 1872 par le Théogène Lescanne, au service des eaux.

En 1892 un acte notarié décrit l'édifice consistant en "un corps de bâtiment en pierres et tuiles à usage de maison d'habitation, cuvage et écurie pour chevaux" ainsi qu'en " deux bâtiments en pierres et tuiles constituant le moulin [...] roues hydrauliques, deux paires de meules, bluterie et nettoyage". (voir annexe)

En 1897 un nouveau bail notarié est établi entre les héritiers Lescanne et Guillaume Laurent, meunier et son épouse auquel est associé un second meunier Gilbert Gadat, tous domiciliés au même lieu. Les deux moulins sont décrits comme un moulin à blé et un moulin à orge. L'acte détaille les objets mobiliers de transmission, évoque la bluterie tendue de soies, au cœur d'un système correspondant au type de "moulin à l'anglaise". Les activités agricoles (culture des terres du moulin) apparaissent comme adjointes à la meunerie de même que le droit de pêche. (voir annexe).

La famille Lescanne reste propriétaire jusqu'à ce que le moulin devienne la propriété de Choisy André époux Larzat. En 1902 une "chambre" a été adjointe au moulin. En 1906, le moulin est à affermer ; il comprend à cette date "trois paires de meules mues par une turbine, machine à vapeur…"

En 1919, il devient la propriété de Naudin Pierre, meunier au moulin Barat. En 1911 une écurie et une remise sont citées de surcroit sur la parcelle 685.

Eugène Le Brun, site dans son ouvrage les différents propriétaires: " [...] le 7 juin 1831. Jean-Gilbert Turchy Vilhardin de Marcelange, eut, dans sa part, entre autres, le Coudray, le moulin de Barat et Prégoux. Le Coudray [...] fut définitivement adjugé, le 6 actobre1852, à M. Pierre Cachet [...]. Ce dernier mourut au Veurdre, le 5 novembre 1869 laissant comme héritiers ses neveux, MM. Philippe Théogène et Nicalas Lescanne [...] 21 mars 1892, le Coudray fut attribué à MM. Léon et Léonce Lescanne, qui vendirent cette propriété, en juillet 1899, à M. Louis-Pierre Larzat. Celui-ci la donna en dot à sa fille, [...] quand elle épousa le 12 janvier 1909, M. [...] André Choisy [...]."

Les campagnes de construction :

L'édifice comporte un moulin et une ferme, laquelle porte la date de 1766 au dessus d'un arc en plein cintre en façade, vestige d'une baie obturée.

Entre le plan cadastral de 1831 dit napoléonien et le relevé du règlement d'eau de 1872 le plan des deux bâtiments du moulin reste inchangé, le bâtiment nord a été reconstruit à la limite des 19e et 20e siècle et le 20e siècle, tout comme le bâtiment de briques qui les relie. En 1831, deux roues en vis à vis entre les deux parties du moulin sont dessinées sur le plan cadastral.

Une carte postale ancienne montre la maison-bloc dans son état antérieur à la reconstruction de sa partie orientale dans le cours du 20e siècle.

Le moulin, architecture :

Le moulin Barat est composé de trois bâtiments, chacun ayant une structure et des matériaux différents : la partie sud du moulin dite "moulin 1", la partie centrale dite "le moulin 2" faisant la jonction entre le moulin 1 et 3 et la partie nord dite "le moulin 3". Le moulin 1 et le moulin 3 sont probablement les deux moulins cités par les sources.

Le moulin 1 présente un plan en L, à aile principale et bâtiment secondaire à usage de débarras (non étudié) en retour. L'élévation est en rez-de-chaussée surmonté d'un comble à longs pans couvert de petites tuiles.

Ce rez-de-chaussée est en moellon de petit appareil irrégulier recouvert d'enduit à pierre vue. La façade ouest a trois ouvertures : une porte en bois au seuil surélevé à pénétration dans la toiture permettant aussi l'accès au comble, une première baie rectangulaire avec un encadrement en pierre de taille et une autre à l'état de traces, obturée, attestée sur les cartes postales anciennes. Une lucarne à bâtière, couverte de petites tuiles plates, à encadrement et tympan en bois, donne sur le comble. Ses côtés sont recouverts de tuiles d'ardoise. Le mur pignon du moulin 1 est percé d'une double porte à encadrement en pierre de taille, linteau métallique ; il est enduit. Le débarras est à petit appareil de moellons, recouvert d'un enduit à pierre vue, muni d'une baie à encadrement de bois sur chacun de ses murs. Il est couvert de tuiles mécaniques.

Le moulin 2, qui fait la jonction entre les deux autres parties, est une construction plus récente en briques, apparentes, à deux étages, dont le premier niveau est enduit. Il est suspendu au-dessus de l'eau à l'aide de poutres porteuses métalliques. Ses façades ouest et est sont percées d'une baie rectangulaire à encadrements de pierre de taille au premier niveau. Sa façade est se trouve de surcroit percée d'une baie au second niveau, dépourvue d'encadrement.

Le moulin 3 est sur quatre niveaux : étage de soubassement, rez-de-chaussée, premier étage et comble. Il est muni d'un toit à longs pans couvert de petites tuiles plates. Sa façade occidentale est en pignon, munie de chaînages d'angles apparents en pierre de taille. Le reste des murs est en moellon de petit appareil irrégulier, enduit à pierre vue. Cette façade ouest possède de trois baies à encadrements de pierre de taille : au rez-de-chaussée, une porte double à linteau métallique ; au premier étage une baie rectangulaire ; au second étage une baie carrée plus petite. La façade est du moulin 3 est munie d'une ouverture, au niveau du soubassement, fermée par des volets de bois. Le reste de cette façade est recouvert d'un enduit, seuls les chaînages d'angle sont apparents. Sa façade orientale garde des traces de reprise de construction, probablement de surélévation : reprise de chainages d'angle, traces de toiture en bâtière et pierres en boutisse subsistantes .

Le moulin, les machines :

Quelques machines du moulin ont été conservées, parmi lesquelles :

moulin 2, 1er étage : une machine à épurer mécaniquement (nettoyeur comprenant un trieur à tambour métallique) portant le nom du fabricant : "Teisset-Rose-Brault / ingénieurs-constructeurs / Poissy-Paris-Chartres". 1ère moitié du 20e siècle.

moulin 3 :

- étage de soubassement : systèmes d'engrenages nécessaire à la force motrice de la turbine horizontale extérieure.

- rez-de-chaussée : machine (broyeur?) portant le nom du fabricant : "Gondard & Cie, constructeur, Paris" (milieu 20e siècle) ; courroie à godets dans des goulottes de bois ; des trémies et silos.

- premier étage : dans l'angle sud-ouest deux cloisons en bois, formant une pièce de structure légère, et un coffrage en bois dans l'angle nord-ouest ; ce coffre contenait certainement de la farine qui tombait dans la trémie qui se trouve au rez-de-chaussée. Ce premier étage possède aussi un ancien blutoir (n°1) à volant de bois, toujours muni de sa grille.

- deuxième étage : blutoir (n°2) à coffre -dont le grillage ou le tissu a disparu- faisant toute la longueur de la pièce ; les systèmes d'engrenages sont toujours en place.

- sur les trois niveaux : goulottes de bois contenant des courroies à godets.

déplacé : régulateur à boules, fabricant : Darnel / Dijon.

La ferme :

La ferme est à maison bloc à terre, fournil, puits et autres bâtiments agricoles (remises et hangar non étudiés). La maison bloc à terre est constituée à l'ouest d'une "étable à vaches" à laquelle on accède par une porte simple en arc segmentaire en pierre de taille de grès. L'étable est prolongée au sud par un appentis. Le logis, de quatre travées communiquant entre elles, simple en profondeur, se développe dans le prolongement de l'étable. Il est probable, au vu des types de portes percées dans le mur gouttereau, d'ouest en est (porte double à linteau plein cintre en pierre de taille de grès portant une date à la clef, porte simple à linteau cintré puis porte à encadrement de pierre de taille), que la disposition primitive comprenait un bâtiment agricole (une grange?) avec à sa suite un double logis. Le logis oriental, identifiable sur une ancienne carte postale ancienne de la première moitié du 20e siècle, où il semble recouvert d'une couverture végétale, a été rehaussé postérieurement ; il a conservé au sud des baies anciennes. Le logis central comportait une cheminée dont le manteau, le conduit et la souche subsistent. Toutes les pieces du logis, hormis celle à cheminée, ont conservé leur revêtement de tommettes de terre cuite carrées.

Le rez-de-chaussée de la maison bloc est surmonté d'un comble couvert d'un toit à longs pans à petites tuiles plates. A l'ouest une fenêtre haute à l'encadrement de pierre de taille et linteau en arc segmentaire, permet l'accès au comble. Les lucarnes qui l'éclairent sont des adjonctions de la fin du 20e siècle.

le fournil, auquel on accède par une porte à encadrement de pierres de taille en grès, possède un comble couvert d'un toit à longs pans accessible par une porte haute. Il a été agrandi au nord et donne à l'est sur four à pain en appentis.

  • Murs
    • grès enduit partiel (incertitude)
    • brique creuse enduit partiel
    • grès pierre de taille (incertitude)
  • Toits
    tuile plate
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : échelle
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place roue hydraulique horizontale
  • Typologies
  • État de conservation
    menacé
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AD Allier. 3P1036. Le Veurdre : tableau indicatif des propriétés foncières, de leurs contenances et de leurs revenus (section A à D).1832.

    AD Allier : 3P 1036
    683 ; 685 ; 686 ; 687
  • AD 03 : 3E 4146 : Minutes de Esmelin Claude Eugène, notaire au Veurdre, 1871 : 22 octobre 1871 : bail par Monsieur Théogène Lescanne à M. Gilot. [...] à Antoine Gilot (?) meunier et Mme Anne Lheotet son épouse.

    AD Allier : 3E 4146
  • Le Veurdre. Moulin Barat. Usine du sieur [Théogène Lescanne]. Règlement d'eau, Plan général, dessins et détails / dressé par V Guillaume, conducteur faisant fonctions d'ingénieur ordinaire des ponts et chaussées. Montluçon, 2 fév. 1872.

    AD Allier : 7S 471
  • Le Veurdre. Moulin Barat. Usine du sieur [Théogène Lescanne]. Règlement d'eau [dossier] dressé par V Guillaume, conducteur faisant fonctions d'ingénieur ordinaire des ponts et chaussées. Montluçon,1872-1874.

    AD Allier : 7S+ 148
  • AD 03 : 3E 11103 : Minutes de Fustier Albert, notaire à Moulins, 1892. Le 8 juillet 1892 . Procès-verbal de remise de l'adjudication n°473

    AD Allier : 3E 11103
  • AD Allier. 3P 1037. Le Veurdre. Matrice des propriétés foncières bâties et non bâties (1835-1914)

    AD Allier : 3P 1037
    686 ; 687
  • AD 03 : 3E 17363 : Minutes de Fustier Albert, notaire à Moulins, oct-nov 1897. 19 novembre 1897 Etude de Mre A. Fustier, notaire à Moulins. Bail à ferme par les consorts Lescanne aux époux Laurent et à Mr Gadat.

    AD Allier : 3E 17363
  • 3P 1039. Le Veurdre. Matrice des propriétés bâties (1882-1911)

    AD Allier : 3P 1039
    685 ; 685 ; 687
  • AD Allier. 3P 1041. Le Veurdre. Matrice des propriétés bâties (1914-1932).

    AD Allier : 3P 1041
    685 ; 686

Bibliographie

  • LE BRUN, Eugène, Une petite ville bourbonnaise, le Veurdre : ses seigneurs, ses châteaux et leurs possesseurs. Paris : Champion ; Moulins : Louis Grégoire,1913. (Reprint : Paris : Le livre d'histoire-Lorisse, 2006)

    p.237

Périodiques

  • Vente de la propriété du Coudray. Le mémorial de l'Allier, 6 juillet 1852.

    AD Allier : 2 Mi 21 9
  • Vente de la propriété du Coudray. Le mémorial de l'Allier, 23 juillet 1871.

    AD Allier : 2Mi 21 18
  • A affermer : Moulin Barat sur la Bieudre. Le courrier de l'Allier. 7 juin 1906.

    AD Allier : JAL 18 12

Annexes

  • AD 03 : 3E 4146 : Minutes de Esmelin Claude Eugène, notaire au Veurdre, 1871.
  • AD 03 : 3E 11103 : Minutes de Fustier Albert, notaire à Moulins, 1892.
  • AD 03 : 3E 17363 : Minutes de Fustier Albert, notaire à Moulins, oct-nov 1897.
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Breton Cécile
Breton Cécile

Etudiante à l'UFR Clermont Auvergne

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