Dossier d’œuvre architecture IA03000641 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du Val-d'Allier (nord)
Moulin à farine dit Le Moulin Neuf puis minoterie
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne
  • Hydrographies la Sonate
  • Commune Toulon-sur-Allier
  • Lieu-dit Le Moulin Neuf
  • Cadastre 1825 M1 46;47;48  ; 2024 YC 35;37
  • Dénominations
    moulin à farine

Le Moulin Neuf, nouvellement construit en 1682 d'après le Bail à Accense d'un Moulin Neuf paroisse de Souvigny-le-Thion.1682, a peut-être postérieurement, pendant un certain temps, partagé ses aménagements hydrauliques avec une maillerie (moulin à tan ou à foulon) comme il est envisagé dans ce même texte.

Depuis sa représentation sur la carte de Cassini le moulin à farine est figuré alimenté par une retenue d'eau. Celle-ci ne semble pas avoir changé depuis le cadastre napoléonien dit de 1825 où elle figure sous le nom de "Ris du Moulin-Neuf". Elle est doublée par le "faux biez du Moulin Neuf" et le "ris de Laforêt", autant d'affluents ou dérivations de la rivière "la Sonate" ou "la Sonnante".

Un premier règlement d'eau concernant ces aménagements hydrauliques est établi entre 1863 et 1864. Il concerne, selon l'arrêté du 14 avril 1863, la propriété du sieur Biron : "une usine destinée à moudre le blé qu'il possède sur le ruisseau de la Sonnante". Le procès verbal de l'état des lieux du 5 février 1863 établit que : "le Moulin Neuf ne possède pas de vanne de décharge. L'usine est munie d'un déversoir de superficie de 3 m de longueur situé à 120 mètres en amont du vannage moteur ; de deux vannes motrices semblables ayant 0,40 de largeur sur 0,15 de hauteur et d'une vanne de fond de 0,20 sur 0,20. Il existe une vanne de prise d'eau située immédiatement en aval du déversoir, elle sert à conduire l'eau à l'usine, ou à la rejeter sur le déversoir." Le procès verbal de récolement du 19 mai 1864, confirme l'état des travaux réalisés : le déversoir est conservé et deux vannes de décharge sont construites.

Un second règlement d'eau est établi entre 1887 et 1889 comme suite à une réclamation, pour le préjudice qu'il subit, du sieur Bruel propriétaire en amont du moulin d'Epineuil contre le Sieur Boissieu propriétaire du Moulin Neuf. Le Procès verbal de l'état des lieux du 17 août 1887 énonce qu'"en amont du Moulin Neuf, sur la rive droite du ruisseau existe un déversoir en maçonnerie ayant environ 2, 90 m de longueur. A la suite de ce déversoir sont placés deux vannes de décharge ayant l'une 0, 95 l'autre 0, 94 de largeur. Près de l'usine est située la vanne motrice ayant 2, 20 de large." Le Procès verbal de récolement du 18 mai 1889, rend compte des travaux effectués tels que : l' abaissement des vannes de décharge et de la crête du déversoir, la modification des canaux de décharge et l'élévation des berges. Lors de ces travaux, un nouveau repère est placé à l'appui en pierre de taille de la première fenêtre du Moulin Neuf (côté est), du bâtiment d'habitation du meunier.

L'édifice du Moulin-Neuf était constitué d'un moulin et d'une maison d'habitation qui le jouxtait en forme de "moulin en maison-bloc" (parcelle 48 du cadastre dit napoléonien), bâtiment auquel était adjoint une "maillerie" (moulin à foulon ou à tan) mentionnée par les documents d'archives à la parcelle 47.

La maison et le moulin :

L'histoire du moulin est mieux connue grâce à des recherches d’archives menées par un historien pour le compte des propriétaires. Il a été édifié à la fin du XVIIe siècle ; en 1682 est rédigé un bail notarié entre François Sénétaire Tridon, conseiller du Roy,… et Jean Chassetet, meunier, au Moulin de Pineuil…, bail concernant « le moulin neuf que ledit sieur bailleur fait construire »… « ledit moulin virant et tournant et faisant farine ». En 1861, il est vendu par la marquise de Dreux-Brézé à Jacques Det, propriétaire et meunier demeurant au Moulin de Sannes. En 1861 l’édifice est constitué d’une « maison d’habitation à l’appui de laquelle se trouve un bâtiment ou était autrefois établi un moulin, une grange, une étable et un vieux hangar avec une cour.» il est rebâti, probablement après 1863 (date de rédaction du premier règlement d'eau).

Le plan cadastral de 1826 nous le montre à son emplacement actuel, à l’arrière, un autre bâtiment qui est probablement celui qui subsiste aujourd’hui, un rez-de-chaussée à combles, toit à longs pans couvert de petites tuiles à usage de grange.

Les matrices cadastrales mentionnent Guillot François, père en tant que propriétaire entre 1865 et 1882 et signalent une "addition de construction" entre ces dates.

Le 14 avril 1863 le moulin, dit "usine destinée à moudre le blé", est doté d'un règlement d'eau qui sera l'objet d'un procès verbal de récolement le 19 mai 1864. A la suite d'une contestation du propriétaire du moulin d'Epineuil en amont, un nouveau règlement d'eau est édicté entre 1887 et 1889.

L’édifice est devenu propriété de la famille Giraud qui le possède actuellement, en 1926. Elle le modernise en 1937 (turbine remplace la roue) Une photographie de cette époque nous montre la roue qui évoque par sa largeur les roues Sagebien. Dix ans plus tard des travaux d’agrandissement sont réalisés. Des petits tableaux du peintre Lucien Barvé, difficiles à dater, (entre 1937 et 1947?) nous montrent un état antérieur à l’état actuel dans lequel la façade du moulin est en mur-gouttereau ; elle sera transformée en mur-pignon ultérieurement. Le moulin est-t-il transformé en minoterie à l'époque ? Des tableaux de ce peintre sont connus entre les années 1930 et 1960. Ici la roue n’est pas présente.

Dans les années 1960 le moulin, devenu minoterie ou restructuré comme minoterie à cette date, est réaménagé d'après les plans de la société Cesbron d'Angers.

La maison d'habitation a été rénovée vers 1980 dans l'espace d'une ancienne grange. Le moulin a été transformé en minoterie au fil du XXème siècle Il n’est plus en fonction depuis plusieurs années quand Jacques Giraud le remet en route en 2016.

Depuis le décès de Jacques Giraud la minoterie reste à l’arrêt, en état de fonctionnement toutefois.

La maillerie :

La première d'une mention de la maillerie, projetée par le bailleur, apparait dans le "contrat de ferme" ou bail de 1682 : [...] ledit bailleur, lequel pourra faire conjointement une maillerie si bon lui semble sur la même chaussée ou au lieu le plus commode de l'ouzine [bief] dudit moulin sans que ledit preneur puisse [...] lui expliquer aucun dédommagement, laquelle eau sera partagée tant pour ledit moulage dudit moulin que ladite maillerie, et lorsque ladite maillerie sera construite ledit sieur bailleur sera tenu donner la préférence du prix audit preneur [...].

La maillerie, figurée, mais non dénommée, sur le plan cadastral de 1825 (parcelle 47) donne sur une dérivation du bief. Elle n'apparait plus en tant que telle dans l'acte de vente de 1861. Elle reste toutefois différenciée dans les matrices cadastrales entre 1865 et 1882 parmi les propriétés de la Marquise de Dreux-Brézé puis de Jacques Det. Il n'en n'est pas fait état dans les différents règlements d'eau ; elle disparait à une date indéterminée car le bâtiment n'existe plus sur le cadastre de 2024.

Le plan cadastral dit napoléonien de 1826 montre le plan un plan de l'édifice comprenant deux bâtiments parallèles, configuration de base inchangée mais agrandie au sud-ouest et transformée en plan en U dans le cours du XXe siècle. Le bâtiment nord-ouest semble le moins modifié, il est constitué d'une maison bloc à unité d'habitation (une porte et une fenêtre) constituant peut être un ancien logement d'ouvrier ainsi que d'une enfilade de bâtiment de granges sous le même toit. Le toit est à combles à longs pans dans lequel ouvrent deux portes hautes couvertes perpendiculairement en bâtière, le tout étant couvert de petites tuiles plates.

Un bâtiment de parpaings (20e siècle) relie cette maison bloc à l'ensemble du moulin et de la maison actuelle formant depuis sa construction un moulin en maison bloc cité par les sources. Ce dernier bâtiment d'après les sources était constitué d'une maison d'habitation en rez-de-chaussée, du moulin à un étage, à la façade en mur gouttereau. Comme la maison d'habitation, réhaussée, le moulin situé dans son prolongement a été au moins réhaussé, sinon reconstruit dans le cours du 20e siècle. Il possède au sous-sol des traces d'une construction antérieure qui laisse présumer d'un simple rehaussement.

Le sous-sol, percé au nord de deux petites fenêtres, est surmonté d'un rez-de-chaussée et de deux étages percés chacun du même côté de deux fenêtres. En façade en mur pignon, au sud-ouest, on accède au rez-de-chaussée par une porte et une fenêtre. Le premier et le second étages sont percés de chacun une porte haute. Au sommet sous la toiture est percé un oculus. Au sud-ouest, le mur gouttereau du moulin est percé d'une fenêtre quadrangulaire au dessus d'une porte d'accès.

Les encadrements des ouvertures, du rez-de-chaussée au premier étage sont à pierre de taille en grès, contrairement à l'étage supérieur. Un ligne de reprise dans la maçonnerie à la base du second étage sur le pourtour du bâtiment, de surcroit, laisserait présumer qu'il s'agit de la marque du surhaussement (après 1947).

L'aménagement intérieur, restructuré dans les années 1960 puis à la fin du 20e siècle et au début du 21ème siècle, comprend des machines de minoterie reliées entre elles par un réseau de tuyauteries pneumatique.

Au rez-de-chaussée se trouvent les appareils à cylindres ou broyeurs, au premier étage la brosse à sons, le trieur, le calibreur et le boisseau de blé propre, au second étage, l'extracteur, le plansichter, le boisseau à gros son.

  • Murs
    • grès moellon crépi
    • grès pierre de taille
    • ciment parpaing de béton
  • Toits
    tuile plate, tuile mécanique
  • Plans
    plan régulier en U
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés, 1 étage de comble
  • Couvrements
  • Couvertures
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier droit en charpente
  • Énergies
    • énergie hydraulique produite sur place roue hydraulique verticale
  • Techniques
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Documents d'archives

  • AD03 : 3E 6515 : Bail à Accense d'un Moulin Neuf paroisse de Souvigny-le-Thion Entre François Sénétaire Tridon, sieur des Vayots et Jean Chassetet meunier. 19/08/1682. Bonnefond - notaire à Neuilly-le-Réal.

    AD Allier : 3E 6515
  • AD 03 : 3P1927 : Toulon-sur-Allier : matrices des propriétés foncières, non bâties et bâties (1830-1914).

    AD Allier : 3P 1927
  • AD03 : 3E 5666 : Acte de vente du moulin neuf commune de Toulon entre la marquise de Dreux-Brézé, propriétaire de Bonnay et Jacques Det, propriétaire et meunier au moulin de Sannes. 12 et 15/12/1861. Saulnier - Notaire à Moulins.

    AD Allier : 3E 5666
  • AD 03 : 7S 1779 : Toulon-sur-Allier, Le Moulin Neuf : Procès verbal de visite des lieux [préalable à l'établissement] du règlement d'eau. 5 février 1863.

    AD Allier : 7S 1779
  • AD 03 : 7S + 148 : Toulon-sur-Allier, Le Moulin Neuf : Arrêté du règlement d'eau de l'usine du Moulin Neuf du sr Biron Louis. 14 avril 1863.

    AD Allier : 7S + 148
  • AD 03 : 7S + 148 : Toulon-sur-Allier, Le Moulin Neuf : Procès verbal de récolement du règlement d'eau de l'usine du Moulin Neuf du sr Biron Louis. 19 mai 1864.

    AD Allier : 7S + 148
  • AD 03 : 7S + 145 : Toulon-sur-Allier, Le Moulin Neuf : Réclamation concernant les travaux exécutés à la chaussée du Moulin Neuf [par le propriétaire du moulin d'Epineuil] . 15 avril 1887.

    AD Allier : 7S + 145
  • AD 03 : 7S 1787 : Toulon-sur-Allier, Le Moulin Neuf : Procès verbal de visite des lieux [préalable à l'établissement] du règlement d'eau. 17 août 1887.

    AD Allier : 7S 1787
  • AD03 : 7S + 164 : Toulon-sur-Allier, Le Moulin Neuf : Procès verbal de récolement du règlement d'eau de l'usine du Moulin Neuf du sr Boissieu. 18 mai 1889.

    AD Allier : 7S + 164

Périodiques

  • DORBERT, R.-J. Promenade autour de la capitale bourbonnaise : la "Sonnante" et ses vieux moulins. La Montagne, 19 août 1958, p.3.

    AD Allier : 227 JAL 62
    p. 3
Date(s) d'enquête : 2024; Date(s) de rédaction : 2025
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel