HISTORIQUE
Le pont suspendu du Pouzin sur le Rhône est partiellement détruit en juin 1940 par l'armée française. Une traille provisoire est implantée mais la reconstruction de l'ouvrage semble assez rapidement engagée. Le pont primitif est rétabli sous forme de passerelle provisoire, sous laquelle est lancé le pont définitif à reconstruire. Ce dernier, de type semi-rigide, est formé d´une ossature métallique suspendue au moyen de deux nappes de deux câbles de tête et deux câbles de suspension. En août 1944, la reconstruction de l'ouvrage est en voie d'achèvement : les massifs d´ancrage, les amarrages, le lancement des câbles, le montage des travées sont terminés, ainsi que le ferraillage de la travée centrale, alors prête à recevoir le béton de la dalle. Mais les bombardements alliés endommagent alors sérieusement les deux tabliers, les câbles porteurs et les murs en retour rive droite. L´ossature métallique est faussée dans la travée de rive droite et la travée centrale (AD Ardèche, 1109 W 258 ; KIRCHNER, p. 11 et 12 ; COGOLUENHE, livre 1, p. 49 et livre 2, p. 85).
La Compagnie des mines, fonderies et forges d´Alais, à Tamaris, travaille consécutivement au rétablissement de la passerelle provisoire qui subit également des dégâts dans les mêmes travées (AD Ardèche, idem).
Entre 1948 à 1952, on trouve une correspondance relative à un projet de reconstruction
(AD Ardèche, 1262W 13) qui ne semble aboutir qu'à la fin des années 1950.
L'ingénieur subdivisionnaire de l'Ardèche mentionne en effet dans un rapport daté du 12 mai 1959 que le pont suspendu sera remplacé par un pont métallique rivé comportant deux poutres-maîtresses latérales et un tablier inférieur (AD Rhône, 3959W 1781 : Chemise Pont du Pouzin).
Selon un rapport du même ingénieur la reconstruction est mise en oeuvre par la Compagnie Nationale du Rhône dans le cadre de l´aménagement de la chute de Baix-le-Logis-Neuf (mise en service en 1961). L´ouvrage projeté, destiné à remplacer le pont suspendu qui présentait un tirant d´air insuffisant, est établi sur les fondations des piles de l'ancien ouvrage dont seules les superstructures seront remaniées (AD Ardèche, 1262W 13 : Rapport du 15 mars 1961 ; GEMAEHLING, p. 427).
La Société des Forges et Ateliers du Creusot, Usines Schneider, propose un projet.
Dans un courrier du 14 mai adressé par cette société à l´ingénieur d´arrondissement (Benghouzi), on apprend que : "Le montant du nouvel ouvrage s´effectuera en amont du pont suspendu actuel, avant la mise hors-service de celui-ci. Les deux ouvrages seront écartés de 10 m d´axe en axe. Le nouveau pont sera établi sur des piles et culées provisoires en béton, construites en amont des piles du pont actuel. Il sera ouvert à la circulation en position provisoire. Il sera alors possible de procéder à la démolition du pont suspendu, puis à l´aménagement des piles et culées actuelles, en vue de recevoir le nouvel ouvrage, après ripage en position définitive. Le montant du nouveau tablier se fera en encorbellement de la rive droite vers la rive gauche, au moyen d´un derrick établi sur le tablier même, et sans l´aide d´aucun engin de levage flottant, susceptible de gêner la navigation". Des appuis de montage métalliques seront établis pour soutenir les charpentes en cours de montage (AD Rhône, 3959W 1781 : Chemise Pont du Pouzin ; et MAHOT, AUGONNET, p. 29).
La Société des forges et ateliers du Creusot, Usines Schneider, dresse des plans en octobre 1959 ; ils seront modifiés en novembre suivant et en avril 1960 (AD Ardèche, 1262W 13).
Le pont est construit en 1960-1961 (MAHOT, AUGONNET, p. 29).
Le 15 mars 1961, l´ingénieur subdivisionnaire mentionne la réfection des enrochements protégeant les piles. Il s´agit de protéger les appuis contre les affouillements du fleuve pour lesquels des sondages à l´ultrason sont effectués en février dans la retenue du barrage de Loriol aux abords des piles du pont du Pouzin (AD Ardèche, 1262W 13 : Rapport du 15 mars 1961).
En 1965, de nouveaux sondages sont réalisés autour des piles du pont (AD Ardèche, 1262W 13).
Plus récemment, dans les années 2000, le pont du Pouzin a été rénové : on a procédé à la réfection complète de la dalle de couverture et à la remise en peinture du pont.
La dalle en béton armé du pont du Pouzin nécessitait impérativement d'être réparée. Des examens menés en 1997-1999 par le Centre d'Etudes Techniques de Lyon (CETE) diagnostiquaient, en effet, un état de dégradation important. Une réparation par reconstruction complète est alors choisie par les différents acteurs afin d'éviter des restrictions de circulation et de tonnage des véhicules. En novembre 1999 est présenté un premier avant-projet. Le groupement d'entreprises GTM-Lassarat-Bonnard, remporte l'appel d'offres passé à cet effet en 2002. Le chantier débute le 3 février 2003 et l'ouvrage remis à la circulation complète le 6 juin suivant (article MAHOT et AUGONNET).