Dossier d’œuvre architecture IA07000262 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de papeterie et cité ouvrière Montgolfier - Canson actuellement musée et société MP Hygiène Papeterie Pupil
Œuvre monographiée
Auteur
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rhône-Alpes patrimoine industriel - Lyon
  • Hydrographies la Deûme
  • Commune Davézieux
  • Lieu-dit
  • Adresse rue des Papetiers , rue de Vidalon , rue des Bleuets , rue Antoine Chelles , rue Général Vincent
  • Cadastre
  • Précisions
  • Dénominations
    usine de papeterie, cité ouvrière
  • Parties constituantes non étudiées
    cheminée d'usine, château d'eau, cité ouvrière

Les papeteries Montgolfier s'étendent le long de la Deûme, au lieu-dit Vidalon situé en amont du bourg d'Annonay. Leur noyau primitif se trouve sur le territoire de Davézieux, mais l'établissement fut ensuite étendu sur la rive droite de la rivière qui est rattachée à la commune d'Annonay. Le site se trouve en contre-bas d'une grande zone commerciale d'entrée de ville, mais le caractère très encaissé de la vallée en fait un lieu relativement préservé et verdoyant. La Deûme apportait du Pilat une eau abondante et pure, essentielle pour une production qui utilisait l'eau comme source d'énergie mais aussi comme matière première. L'inactivité estivale pour cause de sécheresse était limitée à quelques semaines et le climat tempéré autorisait le collage toute l'année. Par Lyon, la Saône apportait les chiffons de Bourgogne et la production pouvait être envoyée vers Paris, Orléans et Marseille. Les Montgolfier eux-même possédaient d'autres papeteries, autour d'Annonay (Vidalon-le-Bas au XVIIIe siècle, Saint-Marcel créée en 1805, Grosberty à Boulieu en 1817, le Moulin du Roi à Saint-Marcel en 1846, Pont de la pierre à Boulieu en 1864) ou en Isère (Rives, Voiron). En 1798, Barthélémy Barou de Canson, fils d'un riche propriétaire foncier d'Annonay, épousa Alexandrine de Montgolfier. À la mort de son beau-père Étienne de Montgolfier un mois plus tard, ilprit une part active à la direction de la manufacture. L'entreprise prit la raison sociale « Montgolfier et Canson » en 1801 et « Canson-Montgolfier » en 1807. Le nouveau directeur continua l'oeuvre de son beau-père en étendant la gamme des produits et en améliorant les processus de fabrication. Il mit au point la fabrication du papier à calquer (avant 1809) et la coloration en pâte (1809).

En 1861, Marc Seguin, petit-fils de Pierre Montgolfier, racheta les papeteries dont la raison sociale resta cependant Canson et Montgolfier. Elles commercialisèrent du papier photographique positif et négatif avant le milieu du XIXe siècle. En 1865, elles déposèrent un brevet pour un procédé facilitant le tirage et obtinrent un diplôme d'honneur à l'exposition internationale de photographie de1892. En 1877, le catalogue des papeteries proposaient 712 articles auxquels s'ajoutent les possibilités de commandes spéciales ; à côté de la production destinée aux bureaux et aux écoles, les papiers à dessiner et à calquer constituaient une production recherchée. En 1878, il existait 80 nuances de miteintes et 60 coloris de teintes vives. De nombreux artistes utilisèrent le papier Canson pour leurs oeuvres : Delacroix, Van Gogh, Degas (calque), Matisse (C à grain, Lavis B pour les papiers gouachés découpés), Picasso (C à grain pour les croquis et dessins à la plume, Arches pour les gravures et lithographies).

À la fin du XIXe siècle, les papeteries formaient une véritable ville où vivaient plus de mille personnes. Chaque famille disposait d'un logement et un internat accueillait les jeunes filles célibataires. À partir de 1866, les papeteries eurent leurs propres magasins, boulangerie et boucherie.Une crèche fut créée en 1835, une école primaire en 1876. Une caisse de secours mutuel obligatoire prenait en charge les frais médicaux et indemnités d'arrêt de travail, congé de maternité et retraite. En 1972, les Manufactures Canson et Montgolfier absorbèrent les entreprises de Boulieu et Saint-Marcel, pour donner naissance aux Papeteries Canson et Montgolfier. En 1976, le groupe Arjomari devint actionnaire majoritaire de l'entreprise ─ Arjomari étant lui-même issu de la fusion de quatre papeteries, dont les Johannot d'Annonay. Arjowiggins succéda à Arjomari en 1990. Un musée fut créé en 1987, alors que pour la première fois, l'usine n'était plus dirigée par un descendant des Montgolfier. Il conserve toutes les archives liées à l'activité de Vidalon depuis le XVIIe siècle et celles d'autres papeteries annonéennes ; le matériel provient du site ou d'autres papeteries ayant fermé leurs portes. Musée d'entreprise, il s'ouvrit immédiatement au public extérieur. Il occupe l'ancien logement des Montgolfier et une partie du sous-sol où était installée la production au XVIIIe siècle.

Une cité ouvrière est localisée au nord de l'usine sur la commune de Davézieux également. Elle se compose de plusieurs maisons dont une extension de la cité certainement effectuée dans les années 1950 peut-être représentée par trois maisons-doubles en préfabrication (cf photos).

Le site industriel de Vidalon-le-Haut s'étend sur les deux rives de la Déôme, depuis le noyau de la manufacture XVIIIe siècle (en aval) jusqu'au lieu-dit Pupil (en amont). Sa présence est signalée dans le paysage par la chapelle construite à flanc de coteau. En amont,l'usine est dominée par le viaduc de l'ancienne ligne de chemin de fer et un barrage, construit en1922 sur un affluent de la Déôme pour constituer une réserve d'eau et éviter d'interrompre la production en été. L'organisation des bâtiments du XVIIIe est connue par un plan masse levé à la fin de ce siècle pour la création de la commune de Davézieux. Elle est conservée en partie : ailes disposées en U du côté de l'entrée (au sud) et, à la suite, bâtiments entourant une cour fermée ; les deux ensembles communiquent par un passage percé dans le corps central, surmonté de la plaque portant l'inscription « manufacture royale ». L'étang qui occupait le sud du site est aujourd'hui comblé et accueille un parking. Du U de l'Ancien Régime sont conservés le corps central et environ la moitié des deux ailes.La partie sud de l'aile ouest subsiste encore pour le niveau des grandes salles voûtées situées en sous sol, presque au niveau de la rivière. Une partie de ces caves, aujourd'hui utilisées comme salles d'exposition du musée, sont couvertes de voûtes en berceau à pénétrations avec arcs doubleaux et, à leur sommet, des oculi. La partie de l'aile ouest qui subsiste en élévation correspond à l'ancien logement de la famille Montgolfier et elle accueille d'autres salles d'exposition du musée. À l'extrémité sud, un petit kiosque en briques abritait une salle de billard. Une partie du rez-de-chaussée de l'aile est renferme les anciennes écuries (deux pièces voûtées). Au XVIIIe siècle, cette aile abritait des logements d'ouvriers. Au XIXe siècle, la fabrique a été progressivement étendue vers le nord, sur la rive droite de la Déôme. Les constructions ont fini par rejoindre le bâtiment construit vers 1820 par Barthélémy de Canson pour accueillir la première machine à papier en continu. Le bâtiment tout en longueur qui épouse le cours de la rivière est relié aux constructions de la rive gauche par une élégante passerelle coudée en briques. Il est construit en moellons et percé de hautes baies cintrées séparées par d'étroits trumeaux ; les voûtes ont été supprimées lors des opérations de surélévation ou extension.

Cité ouvrière :

Une cité ouvrière est localisée au nord de l'usine sur la commune de Davézieux également Elles sont localisées rue du général Vincent et rue Antoine Chelles et rue des papetiers. Elle se compose de plusieurs maisons dont une extension de la cité certainement effectuée dans les années 1950 représentée par trois maisons-doubles en préfabrication (cf photos).

Les maisons de la cité ouvrière à doubles logements localisés rue des papetiers correspondent à un système constructif de préfabrication en béton qui est assez original. Un jardin est associé à chaque maison.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    inscrit MH, 2010/11/05
  • Précisions sur la protection

    les façades et toitures des bâtiments situés sur la rive gauche de la Deûme au sud, àl'exception des extensions ajoutées dans la deuxième cour et contre l'aile nord-ouest ;– les sous-sol de ces bâtiments en totalité ; le four à pain ;– les façades et toitures de la passerelle sur la Deûme et du bâtiment situé rive droite ;– la chapelle en totalité ;– le monument commémorant l'invention de la montgolfière.

Documents d'archives

  • Dossier de protection du site Canson-Montgolfier de Davézieux-Annonnay, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, 2010, rapporteur : Cécile Bertrand.

    DRAC Auvergne-Rhône-Alpes

Bibliographie

  • Maurice Daumas, L'archéologie industrielle en France, Paris : R. Laffont, 1980, p. 236-237.

    - Marie-Hélène Reynaud, Les chapelles de Vidalon : 250 ans d'histoire..., (Annonay : imprimeriedu Vivarais, 1977).

    - Marie-Hélène Reynaud, Les frères Montgolfier à la conquête du ciel, [Davézieux] : musée despapeteries Canson et Montgolfier, [ap. 1999].

    - Marie-Hélène Reynaud, Les moulins à papier d'Annonay à l'ère pré-industrielle : les Montgolfieret Vidalon, Annonay : éd. du Vivarais, 1981.

Annexes

  • un aérostat - ballon-mongolfière
Date(s) d'enquête : 2019; Date(s) de rédaction : 2019
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel