Dossier d’œuvre architecture IA15000470 | Réalisé par
Laurent Christophe (Rédacteur)
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

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  • opération ponctuelle, Patrimoine XXe siècle
La cité des Camisières à Aurillac
Œuvre monographiée
Auteur
Copyright
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Auvergne
  • Commune Aurillac
  • Adresse rue de Marmesse , rue de la Cère , rue de la Santoire , rue de la Sumène , rue de la Truyère
  • Cadastre 2022 AZ Cité comportant 131 lots cadatrés section AZ 53 à 101, 103 à 162, 164 à 187.
  • Précisions Etude SRI

Résumé chronologique

17 décembre 1949 : le conseil municipal d’Aurillac approuve la mise à l’étude d’un lotissement sur le site des Camisières.

15 décembre 1952 : le conseil municipal d’Aurillac approuve un nouveau projet de lotissement comportant des maisons de type « habitations à loyer réduit » (HLR).

2 et 3 juin 1953 : les permis de construire du 1er et du 2e programme de construction de maisons HLR sont accordés (39 maisons et 29 maisons).

30 juin 1954 : déclaration d’achèvement de travaux du 1er programme.

30 juin 1954 : le permis de construire du 3e programme (40 maisons HLR) est accordé.

30 novembre 1954 : déclaration d’achèvement de travaux du 2e programme.

30 mars 1956 : déclaration d’achèvement de travaux du 3e programme.

Historique

Le 17 mai 1951, le préfet Marcel Savreux présenta devant le Conseil général du Cantal un rapport sur la crise du logement qui sévissait à Aurillac et dans d’autres villes cantaliennes. Le rapport se voulait « une plaidoirie en faveur des mal logés et des sans abri » [1]. Au cours de l’enquête qu’il avait menée « personnellement », Marcel Savreux avait recueilli des « témoignages bouleversants ». Des maires lui avaient exposé que « des familles de 8, 9, 10 et 11 personnes habit[aient] dans une seule pièce, et que le plus souvent cette unique pièce ne dispo[sait] ni du gaz, ni de l’eau courante […] ». Ailleurs, c’était « une famille nombreuse qui manqu[ait] de place pour installer le berceau d’un nouveau-né, alors on utili[sait] le tiroir de la commode ». Et le préfet, après avoir mentionné les « conséquences redoutables de la cohabitation, les effets d’une dangereuse promiscuité », soulignait qu’il y avait là un « problème humain, moral, social, politique ». Les conditions d’habitat qu’il évoquait étaient « indignes de la société moderne, indignes d’une nation civilisée ».

La crise dont le préfet du Cantal avait pris conscience sévissait peu ou prou dans l’ensemble de la France. Même des petits villes comme Aurillac étaient touchées. Pourtant, la capitale cantalienne n’avait pas subi les destructions de la Seconde Guerre mondiale et elle ne connaissait pas d’essor démographique [2]. Mais, ici comme ailleurs, depuis des décennies l’on avait construit trop peu de logements. Le conflit et les difficultés de l’après-guerre avaient amplifié le problème. Bien évidemment, cette crise touchait en priorité les personnes à faibles revenus.

La construction de logements décents et accessibles à tous apparaissait comme une impérieuse nécessité. Pour autant, bien des questions se posaient. Fallait-il produire le plus rapidement possible des logements provisoires ou devait-on privilégier la construction de logements pérennes, au risque d’allonger les délais de réalisation et d’alourdir les coûts ? Devait-on bâtir prioritairement des immeubles ou des maisons ? Quelles étaient les formules de propriété à privilégier : la location, la vente, la location-vente [3] ? Les emplacements, les modes de financement, les techniques de construction, les formes architecturales, etc. : tout devait être discuté et réglé !

Lancé en 1949, réalisé de 1953 à 1956, le projet de la cité des Camisières (fig. 1 et 2) s’inscrit dans ce contexte général. Il témoigne des hésitations et des errements des premières opérations de logements sociaux lancées au début des années 1950, avant la mise en place de la production normalisée et industrialisée des années 1955-1975.

Le premier projet de lotissement aux Camisières, 1949-1951

Le 17 décembre 1949, le conseil municipal d’Aurillac approuva la mise à l’étude d’un projet de lotissement sur le terrain communal des Camisières [4]. Situé au sud-ouest d’Aurillac, à environ un kilomètre du centre-ville, ce terrain se trouvait à l’époque presque en rase campagne. Il était desservi par la petite route du Bousquet à Aurillac (actuelle rue de Marmiesse). Loué depuis 1942 à une société de jardins ouvriers, plat et quasiment dépourvu de constructions [5], il se prêtait facilement à une telle opération. En outre, pour accroître la surface à lotir, les élus aurillacois envisageaient d’acquérir une partie des terrains contigus.

Un avant-projet de plan-masse fut présenté au conseil municipal du 14 mars 1950. Le lotissement devait comporter 94 lots d’une surface moyenne de 325 m2 et disposés en deux rangées parallèles à la route du Bousquet. Une nouvelle rue devait desservir la seconde rangée. Les personnes désireuses d’acquérir les lots se verraient imposer la construction de maisons selon des plans-types dessinés par l’architecte municipal d’Aurillac Jacques Porcher. La commune prendrait en charge la viabilisation du lotissement (rues et réseaux).

Dans les mois qui suivirent, la municipalité négocia l’achat de propriétés mitoyennes [6]. De son côté, Jacques Porcher dessina et rédigea les pièces nécessaires à la création du lotissement (plan d’urbanisme, devis et cahier des charges). Le conseil municipal examina et approuva le dossier lors de sa séance du 21 février 1951.

Le projet concernait une surface de 36 769 m2 à lotir en parcelles de 300 à 400 m2. Conformément à l’accord conclu avec des propriétaires mitoyens (les consorts Andrieux), qui acceptaient de céder à la commune une partie de leur terrain, le plan d’urbanisme avait évolué. Il était prévu désormais d’ouvrir cinq accès entre la route du Bousquet et la nouvelle rue à créer parallèlement à cette route. Ces accès, perpendiculaires aux deux autres voies, permettraient de mieux desservir une bande de terrain que les consorts Andrieux souhaitaient lotir à titre privé.

Le 21 février 1951, avant le vote des élus, le maire d’Aurillac Henri Tricot avait rappelé les arguments en faveur du projet. Pour résoudre la crise du logement qui sévissait à Aurillac, il fallait « favoriser l’accession à la petite propriété en mettant à des prix abordables des terrains à bâtir à la disposition des personnes peu fortunées ». Il s’agissait aussi, « dans l’intérêt sanitaire de la ville [et] pour dégager les quartiers et les logements insalubres, de créer des quartiers résidentiels agréables ». Enfin, l’opération contribuerait « à résorber le chômage en provoquant une reprise de la construction » [7].

Le lotissement aurait donc bien une forte dimension sociale, d’autant qu’une commission serait chargée d’étudier les demandes d’achat des lots afin de sélectionner des acheteurs à faibles revenus. Pour autant, ces derniers devraient s’engager à construire une maison dans un délai de cinq ans et en respectant le cahier des charges du lotissement. Ainsi défini, le projet s’adressait finalement à des ménages modestes, mais qui cependant disposaient de moyens suffisants pour acquérir un lot, faire construire une maison, obtenir le cas échéant un emprunt. Même avec l’apport d’une aide à la construction et d’une allocation-logement versées par l’État et les communes, bien des ménages français (et plus spécialement aurillacois) n’accédaient pas à ce niveau de richesse.

L’action préfectorale pour des Habitations à loyer réduit, 1951-1952

Une initiative du préfet du Cantal conduisit à des modifications substantielles du projet porté par la municipalité aurillacoise. Cette initiative eut pour objectif de favoriser la construction d’« Habitations à loyer réduit » (ou « HLR » [8]) avec l’aide du Conseil général du Cantal. Le préfet Marcel Savreux, qui en était à l’origine, la présenta le 17 mai 1951 dans son rapport déjà mentionné en introduction.

Selon le préfet, les « mal logés » ne disposaient pas des ressources initiales nécessaires pour construire un logement ou même louer une habitation à loyer modéré. Pour acheter un terrain et bâtir une maison, un particulier ne pouvait emprunter que 60 % de la somme requise. Au prix du marché, l’apport des 40 % restants dépassait les moyens de bien des ménages. Par ailleurs, en raison du coût des matériaux et des normes minimales à respecter, les loyers des logements construits par les Offices d’HLM étaient trop élevés pour les ménages les plus pauvres.

Marcel Savreux voulait donc que l’on construise « vite et pas cher ». Afin de « donner un toit à ceux qui n’en ont pas », il fallait « renoncer à très bien loger en considérant que [dans] l’immédiat, il suffi[sait] de loger ». Pour cela, il proposait que les collectivités locales, qui avaient la capacité légale d’emprunter jusqu’à 100 % du montant des dépenses, se lancent dans la réalisation de programmes d’« Habitations à loyer réduit ». Il avait fait étudier les modalités de ces réalisations. L’architecte Paul Lanquette, chef du service départemental de l’Urbanisme, avait dessiné les plans de logements comportant de une à quatre pièces et regroupés par deux ou par quatre dans des maisons (fig. 3 et 4). Ces maisons « type HLR », très économiques, appartenaient bien à la catégorie des bâtiments « définitifs ». D’une surface limitée, elles disposaient néanmoins des équipements du « confort moderne », en particulier l’eau courante et les toilettes à l’intérieur, mais elle ne possédaient pas de salle de bains. Leur bas coût de construction (estimé à 374 000 francs pour un logement d’une pièce et à 848 000 francs pour un logement de quatre pièces plus cuisine) permettrait d’obtenir des loyers à la portée des ménages impécunieux.

Le projet du préfet prévoyait que le département du Cantal prendrait en charge les deux tiers du montant des travaux. Les communes désireuses de réaliser des programmes HLR financeraient le tiers restant et apporteraient les terrains viabilisés à leurs frais. Les logements construits seraient proposés soit en location simple soit en location-vente. Avec cette seconde formule, le bénéficiaire d’un logement en deviendrait propriétaire à l’expiration d’un délai de 20 ans et moyennant le versement d’annuités correspondant au remboursement de la somme engagée par les collectivités pour la construction du logement. Effectivement, si le Conseil général et les communes s’engageaient dans de telles opérations, elles devraient les financer par des emprunts : les loyers et les annuités de location-vente serviraient donc au l’amortissement des emprunts.

Le 17 mai 1951, les conseillers généraux cantaliens adoptèrent le projet présenté par le préfet et votèrent un premier budget de 83 millions de francs. Le 5 octobre suivant, Marcel Savreux signa un arrêté qui précisait les conditions de réalisation des opérations HLR. Comme d’autres communes cantaliennes, Aurillac pouvait en bénéficier [9]. Le maire Henri Tricot avait été informé dès mai 1951 puisqu’il était également conseiller général. D’autre part, il était aussi président de l’Office départemental d’Habitations à loyer modéré du Cantal. Le projet préfectoral le concernait donc à plusieurs titres.

Ainsi, dès le 23 octobre 1951, une sous-commission municipale aurillacoise examina les documents élaborés par les services préfectoraux et en particulier les plans dressés par Paul Lanquette. Unanimes à reconnaître l’utilité des HLR, les membres de la sous-commission formulèrent des réserves [10]. Selon eux, les matériaux de construction préconisés étaient inadaptés aux rigueurs du climat cantalien. Les pièces prévues étaient trop petites et nécessiteraient un mobilier spécial pour les meubler. Il n’y avait ni grenier ni cave, et le débarras prévu ne permettrait pas de « loger […] la provision de bois, de charbon, de pommes de terre. Où la ménagère loger[ait]-t-elle sa lessiveuse et le chef de ménage son vélo ? Quelle place se[rait] réservée à la voiture de l’enfant ? ». Les membres de la sous-commission estimaient aussi que sur le plan-masse, « trop d’espace [était] perdu en pelouses ». En effet, tout le terrain du lotissement devait rester un espace public engazonné et planté d’arbres (ce qui impliquait son entretien aux frais de la commune). Et, puisque les maisons ne disposaient pas de parcelles privées, les jardins-potagers devaient être regroupés sur une parcelle voisine. De toute évidence, le projet préfectoral tentait d’éviter le modèle de la « cité-jardin ouvrière » [11].

Quoi qu’il en soit, pour ces raisons (et d’autres trop longues à présenter ici), l’avis de la sous-commission était très réservé. Le 16 novembre 1951, Henri Tricot informa le préfet que le programme de construction d’Habitations à loyer réduit ne pouvait pas être retenu pour Aurillac. Désapprouvant cette décision, le préfet répondit à Henri Tricot par un long texte dans lequel il justifia les choix effectués par ses services [12]. Il cita dans son argumentation un extrait d’un courrier que Eugène Claudius-Petit, le ministre de la Reconstruction [13], lui avait envoyé. Selon le ministre, le projet « HLR » porté par le préfet s’inscrivait « dans une ligne de réflexions qui [était] parallèle à celle qui [était] la sienne depuis bien des années ». Il faut, écrivait le ministre, « construire modestement […], écarter tout ce que le logement contient d’inutile (surface perdue, maçonnerie ridicule, fausse conception du confort). […] La salle à manger qui ne sert qu’à la naissance, au baptême, à la première communion, au mariage et à l’enterrement est bannie. […] La pièce commune, le living-room des Anglais, est, au contraire, de la plus grande dimension possible et la cuisine qui y est attenante, peut être complètement isolée ou formée dans un coin de cette pièce ».

L’argumentaire du préfet fut examiné en détail le 17 décembre 1951 lors d’une nouvelle réunion de la sous-commission municipale compétente. La réunion ne déboucha que sur une demande de rendez-vous avec le préfet, mais l’un des membres de la sous-commission estima toutefois qu’il fallait réserver pour l’opération HLR une partie du terrain du lotissement des Camisières. C’est donc à partir de cette date que le projet des Camisières prit sa forme quasi définitive, celle d’un lotissement réalisé – voiries et maisons comprises – par la commune d’Aurillac agissant comme commanditaire.

Le second projet de lotissement aux Camisières, 1952-1956

Si l’architecture et l’urbanisme du projet préfectoral d’HLR ne convenaient pas à la municipalité d’Aurillac, en revanche les volets « financement » et « location-vente » avaient retenu son attention. Le premier volet comportait une forte participation du Conseil général au paiement des travaux, le second un système d’accession à la propriété favorable aux ménages modestes. Le 19 janvier 1952, un long débat anima le conseil municipal. Les élus voulaient bien construire sur le terrain des Camisières 60 maisons HLR en location simple et location-vente, mais sans reprendre les plans conçus par les services préfectoraux. En revanche, ils étaient prêts à accepter des plans modificatifs dressés par l’architecte municipal Jacques Porcher. Ils finirent par voter deux délibérations, la première qui adoptait le projet d’ensemble du préfet, la seconde qui demandait la mise à l’étude de dispositions modificatives.

Ces délibérations ne furent pas validées par le préfet. De toute évidence, celui-ci tenait à la réalisation complète de son projet. Pendant dix mois encore, la situation stagna. Le départ de Marcel Savreux, nommé préfet de Corse le 1er novembre 1952, mit fin à l’imbroglio [14]. Dans ses séances du 15 décembre 1952 et du 9 février 1953, le conseil municipal examina et approuva un nouveau projet pour le lotissement des Camisières [15]. Il s’agissait cette fois-ci d’un lotissement de 120 lots destinés à l’édification de maisons HLR mises en location-vente. Conçues par l’architecte Jacques Porcher, construites en série, ces maisons posséderaient deux niveaux. Elles s’élèveraient chacune sur une parcelle comportant à l’avant de la maison une petite cour, et à l’arrière un jardin potager. En outre, des emplacements seraient réservés pour des bâtiments à usage de commerce de détail. La commune serait le maître d’ouvrage de l’ensemble de l’opération, le financement étant assuré pour un tiers par la commune et pour deux tiers par le département [16]. L’État apporterait également une aide directe et indirecte : d’une part, une prime à la construction serait versée à la commune ; d’autre part, les bénéficiaires des maisons percevraient une allocation-logement. Le montant des loyers-remboursements serait donc assez faible.

La réalisation d’un « premier programme » [17] de 40 maisons fut décidée. Dès le 24 janvier 1953, une première tranche des travaux de viabilisation (réseaux et voirie) fut attribuée. Le 18 avril suivant, la Société aveyronnaise de constructions industrielles (SACI) remporta le marché de construction des 40 maisons pour un coût prévisionnel de 59,5 millions de francs. La commune et le Conseil général signèrent le 30 avril 1953 une convention sur les modalités du financement.

Le nombre important de demandes d’attributions (plus de 300 familles se portèrent candidates) et la gravité de la crise du logement [18] conduisirent la municipalité à lancer un deuxième programme de 29 maisons (7 mars 1953) puis un troisième de 40 maisons (26 mars 1954). La SACI remporta à nouveau les marchés [19]. La commune assuma seule le financement des travaux de ces deux programmes supplémentaires [20]. Le changement de majorité municipale et l’élection de Paul Pialès au siège de maire d’Aurillac (4 mai 1953) n’influèrent pas sur le cours de l’opération.

Les maisons du premier programme (au total 39 maisons, l’une de celles prévues initialement n’ayant pas été construite dans le cadre du programme) furent achevées en juin 1954. La commune les céda peu après aux bénéficiaires, cette cession incluant la parcelle dépendante de la maison achetée. En signant les actes de vente, les acquéreurs s’engagèrent à payer les loyers-remboursements sur une durée de quinze ou de vingt ans.

Les 29 maisons du deuxième programme furent attribuées le 8 septembre 1954, les 40 maisons du 3e programme le furent le 19 mars 1956 (fig. 5 à 7). Les bénéficiaires purent les acheter suivant les mêmes conditions générales [21]. Au total, les trois programmes permirent de bâtir 108 maisons en trois ans [22].

Notes

[1] Rapport de Marcel Savreux devant le Conseil général du Cantal, tapuscrit daté du 30 avril 1951, 8 p., Archives départementales du Cantal, 36 W 19, « Préfecture, bureau de l’urbanisme, habitations à loyer réduit, ville d’Aurillac, Les Camisières, 1951-1956 ».

[2] La commune d’Aurillac comptait 22 174 habitants en 1946. Cet effectif augmenta lentement : 24 563 habitants en 1962, 28 226 en 1968, 30 863 en 1975. Il est de nos jours de 25 593 habitants.

[3] Selon le terme utilisé à l’époque. Aujourd’hui, nous parlerions plutôt « d’accession à la propriété ».

[4] Délibération du conseil municipal d’Aurillac du 17 décembre 1949, p. 133-134. Les registres numérisés des délibérations du conseil municipal d’Aurillac sont accessibles sur le site bibliotheque-numerique.aurillac.fr/.

[5] Une poudrière se trouvait dans l’angle sud-ouest de ce terrain. Elle fut détruite peu après le début du projet du lotissement. Une décharge publique s’étendait également aux abords du site, au nord-est, le long de la route du Bousquet. Elle fut comblée et recouverte vers 1954 (actuel square Bernard-Frank).

[6] Délibération du conseil municipal d’Aurillac du 3 août 1950, p. 277-278.

[7] Délibération du conseil municipal d’Aurillac du 21 février 1951, p. 392-394.

[8] Il semble bien que Marcel Savreux prit l’initiative de ce projet sans avoir reçu d’instructions du gouvernement. Nous n’avons pas trouvé, dans les textes ministériels de l’époque concernant le logement social, la mention d’« habitations à loyer réduit ». En revanche, l’État créa en 1968 une nouvelle catégorie de logements sociaux appelée « Programme à loyer réduit (PLR) » (Journal officiel, 22 décembre 1968). Les dénominations « HLR » et « PLR » désignent donc deux choses différentes à deux époques différentes.

[9] D’après les archives consultées, des programmes HLR auraient été lancés en 1951 sur les communes de Maurs et de Riom-ès-Montagne. Nous ne savons pas si ces projets ont été réalisés.

[10] Rapport de la réunion du 23 octobre 1951 de la sous-commission des travaux pour le projet préfectoral d’habitations à loyer réduit, tapuscrit, 2 p., Archives départementales du Cantal, E DEP 1500 article 1669, chemise « Camisières HLR ».

[11] Dans les archives consultées, nous n’avons pas trouvé les plans d’ensemble de ce projet.

[12] Lettre du préfet du Cantal Marcel Savreux au maire d’Aurillac Henri Tricot, 10 décembre 1951, tapuscrit, 8 p., Archives départementales du Cantal, E DEP 1500 article 1669, chemise « Camisières HLR ».

[13] Eugène Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme du 11 septembre 1948 au 7 janvier 1953, puis député et maire de Firminy.

[14] Marcel Savreux (1899-1994) a rédigé ses mémoires : Le préfet, homme à tout faire de la République, préface de Jules Moch, Nice, éditions Lefeuvre, 1977, 299 p. (livre non consulté).

[15] Le projet fut approuvé le 11 mars 1953 par le nouveau préfet du Cantal, Robert Pissère.

[16] La commission départementale chargée du logement approuva le nouveau projet le 10 février 1953.

[17] Les documents originaux utilisent le mot « programme » et non le mot « tranche ».

[18] Lors du conseil municipal du 3 juillet 1953 (Registre des délibérations, p. 92-93), un élu du Parti communiste français relaya les demandes d’un « Comité de mal et non logés » aurillacois. Outre le recensement des terrains disponibles, la réquisition des logements vides, l’ouverture d’un concours à tous les architectes, l’élu demanda la fin de « la criminelle guerre d’Indochine » afin que les moyens alloués au conflit soient réorientés vers la construction de logements. Voir aussi le dossier « Fédération du Cantal du PCF, Logement et expulsions, Comité de défense des mal logés et des non logés d’Aurillac », Archives départementales du Cantal, 94 J 123 (non consulté).

[19] La SACI, considérée comme « entreprise-pilote » de l’opération, fut autorisée à sous-traiter certains travaux, tant pour le gros-œuvre que pour le second-œuvre. Dans ce cadre, d’autres entreprises participèrent au chantier : l’Union ouvrière, Bruel, Cossoul, Fel et Pélissier, Momaur et Valade. Pour la 3e tranche, les entreprises se répartirent les maisons à construire : la SACI en construisit 15, Fel et Pélissier 12, l’Union ouvrière 7, Valade 6 ; voir la délibération du conseil municipal du 18 septembre 1956, p. 532-533.

[20] Les travaux du 2e programme furent adjugés le 14 septembre 1953, leur coût final s’éleva à 58,6 millions de francs. Les travaux du 3e programme furent adjugés le 21 janvier 1955, leur coût final s’éleva à 78,8 millions de francs.

[21] Selon la délibération du conseil municipal du 18 septembre 1954 (Registre des délibérations, p. 326-328), et à titre d’exemple, la construction d’une maison de la 2e tranche coûta en moyenne 2 millions de francs. Sa valeur à la vente, après déduction de la prime à la construction, était d’environ 1,2 million de francs. Le prix du m2 du terrain était de 1 200 francs. Ainsi, pour une maison et sa parcelle de 200 m2, le montant de l’annuité annuelle due par l’acquéreur s’élevait à 123 000 francs sur quinze ans ou à 104 218 francs sur vingt ans. Comme élément de comparaison, rappelons qu’en 1954, un salarié non agricole payé au SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti), pour un temps complet de 40 heures hebdomadaires, percevait au minimum 252 000 francs bruts par an (21 059 francs bruts par mois).

[22] Les permis de construire du 1er et du 2e programme ont été accordés les 2 et 3 juin 1953 (39 maisons et 29 maisons). La déclaration d’achèvement de travaux du 1er programme est datée du 30 juin 1954. Le permis de construire du 3e programme (40 maisons) a été accordé le 30 juin 1954. La déclaration d’achèvement de travaux du 2e programme est datée du 30 novembre 1954. Celle du 3e programme est datée du 30 mars 1956.

  • Période(s)
    • Principale : 3e quart 20e siècle
  • Dates
    • 1949, daté par source
    • 1956, daté par source
  • Auteur(s)
    • Auteur :
      Porcher Jacques
      Porcher Jacques

      Jacques Porcher (Nesle, Somme, 12 juillet 1909 - Aurillac, 23 mars 1981), architecte diplômé de l’École spéciale des Travaux publics en juin 1933 (Études spéciales de béton armé), du Conservatoire national des Arts et métiers en mai 1935 et de l’Institut d’urbanisme de l’université de Paris en décembre 1936, patenté à partir de 1932, inscrit à l’Ordre des architectes le 12 juin 1943.

      Jacques Porcher travailla de 1932 à 1938 à Beaumont-sur-Oise, en association avec l’architecte David, puis il s’installa à Villefranche-de-Rouergue. Fait prisonnier de guerre en 1940, il resta plusieurs années en captivité. À partir de 1946, il exerça dans le Cantal. Le 8 avril 1946, il fut nommé architecte de la ville d’Aurillac. À ce titre, il dessina le plan d’urbanisme et le plan des maisons « type HLR » de la cité des Camisières, mais aussi les plans du groupe scolaire voisin (Maison-Neuve). En collaboration avec Pierre Terrisse et Pierre Croizet, il conçut les immeubles HLM de la rue de Marmiesse (détruits en 2020-2021) et de La Remonte (cité de Limagne). Jacques Porcher fut également architecte départemental du Cantal. Son agence se trouvait n° 32 avenue Jean-Baptiste-Veyre à Aurillac.

      Auteur des plans du CET féminin (actuellement intégré dans le lycée J. Monnet/J. Mermoz, d'Aurillac).

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      architecte communal attribution par source
    • Auteur :
      Terrisse Pierre
      Terrisse Pierre

      Pierre Terrisse (Saint-Cernin, Cantal, 26 mai 1910 - Vitrac, 17 août 1961), ingénieur architecte diplômé de l’École spéciale des Travaux publics (Études spéciales de béton armé) et de l’Institut d’urbanisme de l’université de Paris, patenté à partir de 1934, inscrit à l’Ordre des architectes en novembre 1941.

      Pierre Terrisse œuvra essentiellement dans le Cantal, en étant notamment l’architecte d’une quinzaine de communes. Il travailla également comme Chargé d’études du Génie rural pour les départements du Cantal, de la Haute-Loire et de l’Aveyron. Parmi ses œuvres se trouvent de nombreux groupes scolaires (Arpajon-sur-Cère, Chaudes-Aigues, Maurs, Mauriac, Montsalvy, Riom-ès-Montagnes, Saint-Étienne-Cantalès, Ydes, etc.) et des ensembles de logements HLM (par exemple à Aurillac les cités de Limagnes et de Clairvivre, en collaboration avec Jacques Porcher et Pierre Croizet). À Aurillac, il exerça au n° 15 rue des Carmes puis au n° 11 rue Alexandre-Pinard. Son fils Charles Terrisse a repris l’agence en 1965.

      Probablement l'auteur également du CET masculin d'Aurillac (1959) intégré actuellement dans l'ensemble formé par les lycées J. Mermoz/J. Monnet d'Aurillac.

      Militant socialiste, engagé dans la Résistance, Pierre Terrisse fut président du Comité départemental de la Libération du Cantal. Il fut conseiller municipal d’Aurillac de 1944 à 1953 et conseiller général de 1945 à 1951.

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      architecte attribution par source
    • Auteur :
      Croizet Pierre
      Croizet Pierre

      Pierre Croizet (Aurillac, 17 octobre 1906, idem, 19 janvier 1984), architecte aurillacois patenté à partir de 1929, inscrit à l’Ordre des architectes à partir du 17 novembre 1941.

      Pierre Croizet se forma très probablement auprès de son père, l’architecte aurillacois Casimir Croizet (Junhac, 29 mai 1867 - ?). Ce dernier avait étudié l’architecture à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (promotion de 1886). Pierre Croizet poursuivit l’activité de son père et travailla dans la maison-agence de style Art Nouveau que celui-ci avait construite au n° 7 de l’avenue du Lycée (Villa Suzanne, 1903, aujourd’hui n° 5 et 7 avenue Henri-Mondor). Pierre Croizet s’associa quelque temps, avant 1941, avec Félix [?] Lescure, architecte à Mauriac. Il collabora dans les années 1950 avec ses confrères aurillacois Jacques Porcher et Pierre Terrisse, puis, en fin de carrière, avec l’architecte aurillacois Gérard Teil.

      Pierre Croizet eut rapidement une activité importante, comme en témoigne le recueil de ses premières œuvres publié en 1936 dans la collection « L’Architecture de notre temps » [1]. De 1935 à 1937, assisté par l’architecte parisien Jacques Laffilée (1889-1970), il dessina et construisit l’église du Sacré-Cœur d’Aurillac. Après la Seconde guerre mondiale, toujours à Aurillac, Pierre Crozet dessina par exemple les plans du groupe immobilier « Les Malaudes » et ceux de l’église Saint-Joseph-Ouvrier. Il fut également architecte d’exécution du bâtiment des Archives départementales du Cantal (inauguré le 19 janvier 1958, conception par les architectes Yves Levard et Béatrice Delamarre-Levard).

      [1] Pierre Croizet, architecte, Aurillac, L’Architecture de notre temps, n. d., vers 1936, 8 p.

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    • Auteur :
      BREUIL Georges
      BREUIL Georges

      Georges Breuil (Clermont-Ferrand, 28 juillet 1903 - Aurillac, 6 avril 1999), architecte DPLG le 24 février 1925, patenté à Aurillac à partir de 1927, inscrit à l’Ordre des architectes le 17 novembre 1941, cessation d’activité le 1er janvier 1981, puis reprise de juillet 1981 à mai 1984.

      Après de brillantes études (au cours desquelles il obtint de nombreux prix et récompenses), Georges Breuil s’installa à Aurillac. Le 4 avril 1928, il devint architecte « temporaire » des hôpitaux d’Aurillac (poste qu’il occupa jusqu’au 6 mars 1948). Il fut aussi architecte du département du Cantal jusqu’en 1946. En outre, il développa une grande activité dans le secteur privé. Vers 1934, il publia un recueil de ses premières œuvres [1]. Après la Seconde guerre mondiale, Georges Breuil rencontra des difficultés professionnelles émaillées de polémiques avec des commanditaires (dont le maire d’Aurillac Henri Tricot) et des confrères (dont Pierre Terrisse). Il s’orienta alors davantage vers la construction de logements et conçut des lotissements de maisons-types (par exemple la cité Andrieux à Aurillac), des immeubles HLM et des copropriétés (telles les résidences Paul-Doumer et de Berthou à Aurillac). Il publia notamment une brochure titrée Maisons économiques et extensibles. La maison des vieux ménages et des jeunes ménages (juin 1949, 8 p.).

      Parmi les nombreuses œuvres aurillacoises de Georges Breuil, il convient de citer la Maison de l’Enfance (hôpital), l’immeuble « Gallo » (angle des rues Victor-Hugo et du Rieu), la cité du Mont-d’Or, la cité du Parc (pour le compte de la société d’HLM « Le Foyer cantalien » dont il était l’architecte), ou encore sa maison-agence (n° 3 promenade du Gravier).

      En 2002, les archives départementales du Cantal (qui conservent le fonds de son agence) ont consacré une exposition à Georges Breuil.

      [1] Georges Breuil, Aurillac, Travaux d’architecture, 1928-1933, Strasbourg, Éditions d’architecture, d’industrie et d’économie rurale, n. d., n. p.

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Urbanisme

La cité des Camisières s’étend sur une surface d’environ 40 000 m2 (fig. 2 et 8). Elle forme un quartier globalement rectangulaire, orienté nord-sud, long de 450 mètres et large de 92 mètres (côté sud) à 145 mètres (côté nord). Elle comporte 131 lots desservis par 14 voies identifiées par des noms de rivières cantaliennes et, sur les plans d’époque, par des lettres (sauf deux voies). Les deux rues les plus longues matérialisent son côté oriental (la rue de Marmiesse, sans lettre) et son côté occidental (la rue de la Cère, lettre H). Au sud se trouvent deux voies également orientées nord-sud : les rues de la Bertrande (F) et de la Maronne (G). Au cœur du lotissement, quatre courtes voies possèdent la même orientation : la rue du Goul (B), la première section de la rue de la Doire (C), la rue de l’Alagnon (L), enfin la rue de la Truyère (M).

Les autres voies sont orientées est-ouest. Elles relient directement ou indirectement les rues de Marmiesse et de la Cère. Du sud au nord se trouvent le boulevard de Canteloube (ancien chemin de Canteloube, sans lettre) et la rue de la Sumène (E), puis la seconde section de la rue de la Doire (D), la rue de l’Auze (J), la rue de l’Impradine (K), la rue du Mars (I) et la rue de la Sumène (A).

Les rues sont légèrement hiérarchisées par leur largeur différente : six mètres pour les « rues principales » (E, H, K, A), cinq mètres pour les autres.

En dessinant le plan d’urbanisme du lotissement, Jacques Porcher se conforma autant que possible au modèle dit « en damier ». Ce choix s’imposait presque en raison de la forme rectangulaire du bien-fonds disponible et de la volonté de construire un grand nombre de maisons. Il permettait aussi de répondre à la requête des consorts Andrieux déjà mentionnée. Les cinq voies reliant la rue de Marmiesse à la rue de la Cère allaient mieux desservir la bande de terrain située à l’ouest de la rue de la Cère. Cette bande de terrain, ainsi qu’une autre bordant au sud le futur boulevard de Canteloube, appartenaient aux consorts Andrieux. Ceux-ci voulaient lotir leurs terrains, ce qu’ils firent peu après l’achèvement du lotissement des Camisières. Le lotissement Andrieux, contigu du lotissement des Camisières à l’ouest et au sud, comprend trente-huit maisons plus cossues que les maisons HLR. Presque toutes ont été construites entre 1956 et 1960 suivant un plan-type conçu par l’architecte aurillacois Georges Breuil, également auteur du plan de ce lotissement (fig. 9 à 12) [1].

Jacques Porcher et les élus aurillacois ambitionnèrent aussi de donner un centre au lotissement. Une « grande place » matérialise ce centre (fig. 13 à 15). Bordée par les rues de l’Alagnon et de la Truyère, elle est desservie par les rues de la Doire, de l’Auze, du Mars, du Goul et de l’Impradine. Nommée « place des Camisières » sur certains plans, cette esplanade devait être à l’origine essentiellement occupée par un terrain de jeux (fig. 8). Son entrée principale est constituée, du côté oriental, par la rue de l’Impradine, plus large et bordée d’arbres d’alignement. Plusieurs maisons « non HLR », bâties vers 1955 et dotées de boutiques au rez-de-chaussée, se trouvent de part et d’autre de la place, rue de l’Alagnon et à l’angle des rues de l’Impradine et de la Truyère. Avec cet espace central dégagé et ses boutiques, le lotissement tendait à prendre la forme d’un véritable quartier [2].

Le tracé des rues présente deux « curiosités » (fig. 8). La première se trouve à la limite nord de la cité. Il s’agit d’un prolongement de la rue du Goul de l’autre côté de la rue de la Santoire. Ce prolongement témoigne que les commanditaires du lotissement envisagèrent de l’étendre vers le nord.

La seconde particularité est le coude formé par la rue de la Doire (représentée sur les plans d’époque par les lettres C et D). Ce coude résulte de la présence, lors de la conception du second projet de lotissement, d’une enclave dans son bien-fonds. Située entre les rues de la Doire et de la Sumène, cette enclave sépare quasiment le lotissement en deux secteurs. Elle fut longtemps occupée par des bâtiments utilitaires. De nos jours, elle comporte principalement quatre immeubles d’habitation.

Il s’agissait à l’origine de deux parcelles appartenant à L’Union ouvrière et à sa filiale L’Union des coopérateurs. L’Union ouvrière était une Société anonyme coopérative de production. Le 4 juin 1946, le conseil municipal d’Aurillac avait accepté de louer à cette société, en raison de « son caractère profondément social » [3], la première des deux parcelles. La location était assortie d’une promesse de vente. Le 12 août 1947, L’Union ouvrière devint propriétaire de la parcelle. Le 21 février 1951, le conseil municipal décida de vendre la seconde parcelle à L’Union ouvrière [4]. À cette date, le premier projet de lotissement des Camisières était lancé depuis plus d’un an et la municipalité cherchait à acquérir des terrains supplémentaires. La décision de vendre la seconde parcelle semble donc surprenante. Peut-être prévoyait-on alors de ne pas étendre le lotissement au sud des terrains vendus à L’Union ouvrière ? Les archives consultées n’ont pas fourni d’explications sur ce point.

Le réseau de rues conçu par Jacques Porcher délimite dix îlots de superficie inégale. Les maisons du 1er programme HLR occupent deux îlots et demi au sud de la cité (section méridionale de la rue de Marmiesse, rues de la Maronne et de la Bertrande, fig. 16 à 18). Les maisons du 2e programme s’élèvent sur deux îlots entre les rues de Marmiesse, de la Doire, de la Truyère, du Goul et de la Santoire (fig. 19). Enfin, celles du 3e programme bordent la rue de la Cère (fig. 1, 5 à 7, 20 et 21) et la rue du Goul (fig. 22) [5].

Il convient ici de préciser, comme nous le verrons plus loin, que plusieurs maisons de la cité furent construites en-dehors des trois programmes HLR mais selon un plan identique ou très proche de celui des maisons HLR. En outre, des maisons de plans différents – celles avec boutiques déjà mentionnées et d’autres – se dressent sur des parcelles qui auraient dû être occupées par des maisons HLR.

Trois objectifs principaux et complémentaires ont déterminé la division en lots du lotissement. D’une part, les élus municipaux ont voulu que chaque maison HLR dispose de son propre terrain avec une cour à l’avant et un jardin-potager à l’arrière. D’autre part, l’on a cherché à disposer un grand nombre de maisons sur le bien-fonds. Enfin, l’on a réduit la surface des lots afin de limiter leur prix de vente. La cité compte 131 lots, la surface moyenne de chaque parcelle est ainsi d’environ 210 m2. Le plus petit lot couvre 168 m2, les plus grands lots disposent de 310 à 345 m2 (sauf un lot qui atteint 415 m2). La cour qui sépare la maison de la rue mesure de 23 m2 à 46 m2.

Les maisons HLR sont implantées en bande (fig. 8 et 16) selon une direction nord-sud (qui est également celle des lignes de faîtage des toits). Elles forment des groupes de maisons mitoyennes. Les plus petits groupes comptent quatre maisons mitoyennes (par exemple rue du Goul), le plus grand réunit quinze maisons (n° 29 à 57 rue de la Cère). Afin de pallier la monotonie des rangées de façades quasi identiques, Jacques Porcher a introduit des décrochements dans les groupes de maisons. Par rapport à l’alignement de la rue qui les dessert, des maisons sont en recul de deux mètres, d’autres sont en recul de quatre mètres. Ce décalage d’implantation est également utilisé pour souligner les entrées nord et sud de la place centrale (rues de la Doire et du Goul).

Si les décrochements estompent « l’effet corons » de l’implantation en bande, il n’en reste pas moins que les rangées de maisons sont proches les unes des autres. Des vues gênantes peuvent naître de cette proximité. Dans certaines rues, les façades principales des maisons qui se font face ne sont qu’à douze mètres les unes des autres. Côté jardin, il n’y a parfois que treize mètres entre les façades arrière des maisons de deux rangées.

Toutefois, bien qu’assez dense, la cité des Camisières s’avère suffisamment aérée. Ce constat résulte notamment de la rareté des hautes clôtures (murs ou haies, fig. 23). Il semble qu’un cahier des charges [6] du lotissement ait existé dès l’origine du projet. Il est probable qu’il préconisait par exemple des clôtures basses pour les cours. De nos jours, certaines d’entre elles sont encore fermées par les mêmes éléments de clôture préfabriqués en béton armé (fig. 17). Dans ce détail, il faut voir l’un des composants qui concourent à maintenir l’homogénéité de la cité.

Les maisons HLR

Par rapport aux maisons HLR proposées par le projet préfectoral de 1951, celles de la cité des Camisières répondirent à la volonté de la municipalité aurillacoise de faire « moins étriqué » [7]. Pour autant, en concevant le plan-type de ces maisons (fig. 24 à 27), Jacques Porcher dut obéir à une stricte économie. « Rien de trop », telle aurait pu être sa devise ! Son projet fut « personnellement examiné de très près » par le maire Henri Tricot, toute dépense inutile fut éliminée « en laissant même à la charge des futurs propriétaires une partie des travaux tels que peintures intérieures, portes et rayonnages de placards, prises de courant » [8]. La maison mise au point s’avéra donc simple mais fonctionnelle. Suffisamment équipée et confortable, elle offrit des dispositions adaptées aux moyens et aux usages des occupants. Sa construction en série contribua également à réduire les coûts.

La maison s’élève sur un plan rectangulaire de 10,05 x 7,05 mètres. Ces dimensions ont été obtenues par un procédé très utilisé en architecture : la diagonale d’un carré de côté égal à la largeur du rectangle (7 m) a été rabattue à l’horizontal pour obtenir la longueur du rectangle (10 m).

La maison possède deux niveaux : un rez-de-chaussée de plain-pied et un étage. En outre, sous le toit à deux versants se trouve un grenier. Un escalier intérieur placé contre le revers de la façade principale conduit à l’étage. La surface des planchers est d’environ 118 m2. Deux murs de refends transversaux divisent symétriquement chaque niveau en trois parties, la partie centrale étant un peu plus large que les deux parties latérales.

Le plan-type de la maison possède deux versions qui se distinguent l’une de l’autre par l’inversion droite-gauche des plans. Hormis quelques-unes, les maisons mitoyennes ont ainsi des dispositions symétriquement inverses (fig. 28 et 29).

Sur le plan-type du 1er programme reproduit en illustration (fig. 24), le rez-de-chaussée comporte à droite un vestibule, des toilettes et une buanderie, au centre une cave et à gauche un garage. À l’étage se trouvent au centre une salle de séjour, à droite une petite cuisine ouverte sur le séjour, une salle d’eau et une chambre, à gauche deux chambres. La surface habitable est de 60 m2. Les pièces principales ne sont pas trop petites : 18 m2 pour le séjour, un peu plus de 9 m2 pour les chambres. De forme régulière, elles sont éclairées par de grandes fenêtres placées sur leur axe de symétrie (sauf pour la chambre avant gauche).

Afin d’optimiser l’occupation de la superficie disponible, Jacques Porcher a réduit au maximum les espaces uniquement utilisés pour desservir les pièces. La maison n’en comporte que deux : le vestibule et l’escalier. Au rez-de-chaussée, le vestibule, la buanderie, la cave et le garage se commandent mutuellement. Les toilettes communiquent directement sur le vestibule. À l’étage, la distribution est essentiellement assurée par le séjour-cuisine : toutes les pièces ouvrent sur cet espace central, véritable pivot de l’appartement.

Un séjour associé à une cuisine ouverte : la formule est conforme à ce que le ministre Eugène Claudius-Petit préconisait ! À l’époque, dans la plupart des nouveaux logements, l’on préférait au contraire séparer en deux pièces distinctes la cuisine et le séjour-salle à manger. Toutefois, faut-il voir dans la disposition adoptée par Jacques Porcher une forme contemporaine ou plutôt la reprise d’un espace traditionnel, celui de la « salle commune » des logements paysans et ouvriers ? La question est posée…

Les maisons des 2e et 3e programmes sont une version « améliorée » de celles du 1er programme. Afin de gagner une pièce habitable, la cave du rez-de-chaussée fut transformée en « pièce pouvant être aménagée » (2e programme, fig. 25) puis en « chambre » (3e programme, fig. 26) [9]. Pour cela, la hauteur sous plafond du rez-de-chaussée passa de 2 mètres à 2,50 mètres et la petite fenêtre éclairant la pièce réaffectée fut remplacée par une grande fenêtre. La pièce ne communiqua plus avec la buanderie mais elle resta le lieu de circulation entre le vestibule et le garage. Le changement de destination de cette pièce permit de diminuer la surface des espaces purement utilitaires. Dans la maison-type du 1er programme, ceux-ci occupaient une superficie quasiment identique à celle du logement de l’étage.

Quelques détails des maisons méritent d’être commentés. Par exemple, placer les toilettes au rez-de-chaussée, alors que les pièces d’habitation se trouvent presque toutes à l’étage, n’était pas vraiment un choix judicieux ! Par ailleurs, l’on remarque que chaque maison est équipée de trois conduits de cheminées. À l’origine en effet, dans un souci de stricte économie, les maisons ne devaient être chauffées que par un ou plusieurs poêles à bois et à charbon. Enfin, l’existence d’un garage peut étonner dans une maison à vocation « économique ». En 1953-1956, bien peu de ménages à revenus modestes possédaient une automobile. La largeur relativement réduite (2 mètres) de la porte d’accès suggère que le garage était plutôt destiné à stationner des deux roues. Mais après tout, avec sa largeur de 1,43 mètre et sa longueur de 3,66 mètres, une Renault 4 chevaux, voiture populaire la plus produite du moment, pouvait facilement rentrer dans ce garage [10] !

Pour le dessin des élévations, le budget très serré du projet ne laissait guère de latitude à Jacques Porcher. L’architecte s’attacha cependant à trouver un dessin et des proportions agréables. Les façades antérieure et postérieure des maisons du 1er programme sont ainsi d’une longueur (10,05 mètres) égale à deux fois leur hauteur (4,98 mètres). Elles possèdent une organisation essentiellement symétrique fondée sur les travées. Les baies de la façade principale sont rassemblées en deux groupes de part et d’autre d’un pan de mur aveugle (fig. 30). Celui-ci résulte de la présence de la cage de l’escalier au revers de la façade. Au-dessus de la porte d’entrée prend place un mince bandeau assez saillant : il s’agit du seul élément architectural que l’on peut qualifier de « décoratif ». En façade arrière, la plus grande largeur de la fenêtre du salon souligne l’axe de symétrie. Comme à l’avant, les contrevents (ou volets) en bois contribuent à garnir un peu la composition.

Des détails permettent d’identifier assez facilement les maisons des trois programmes (si, bien sûr, elles ont conservé leurs dispositions d’origine). En façade arrière, outre la porte d’accès au jardin, celles du 1er programme n’ont que deux petites fenêtres au rez-de-chaussée (fig. 24). En revanche, pour celles des 2e et 3e programmes, la petite fenêtre centrale du rez-de-chaussée a été remplacée par une grande fenêtre (fig. 23, 25, 26 et 31). Enfin, pour les maisons du 3e programme (fig. 26 et 32), les petites fenêtres en façade principale qui éclairent la cage d’escalier, la cuisine et la salle d’eau sont plus grandes (plus hautes) que celles des maisons des 1er et 2e programmes.

Le dernier aspect à aborder est celui de la construction des maisons HLR des Camisières. L’utilisation d’un plan-type a généré une rationalisation et une standardisation de l’ensemble de la maison et de ces détails. La construction en série a réduit les coûts, tant par l’optimisation du temps de travail nécessaire que par la fourniture en gros des matières et des équipements. Mais les matériaux et les méthodes utilisées sont restés essentiellement traditionnels. Les devis descriptifs rédigés pour l’attribution des marchés le montrent bien [11]. Selon ces documents, les murs périmétriques du rez-de-chaussée ont été bâtis en maçonnerie de moellons de pierres locales, ceux de l’étage en briques creuses avec doublage intérieur également en briques creuses. Le béton armé n’a été employé que pour les chaînages, les linteaux et la dalle des planchers de la cuisine et de la salle d’eau. Le reste du plancher de l’étage a été exécuté en bois, ainsi que les solives du plafond haut, la charpente ou encore l’escalier. Le chantier a pu ainsi être exécuté par des entreprises encore artisanales, dépourvues de puissants outils de production industrialisée.

Les autres maisons du lotissement

Vingt-trois maisons n’appartenant pas aux trois programmes HLR occupent des lots du lotissement des Camisières. La plupart s’élèvent sur des parcelles qui, d’après les plans d’ensemble originaux (fig. 8, 16 et 19), auraient dû être attribuées à des maisons HLR. Mais visiblement, l’opération fut conduite avec une certaine souplesse autorisant des adaptations au fil des mois et des circonstances. En 1954-1955, des particuliers purent acquérir des parcelles et faire construire des maisons en leur nom propre et, dans une certaine mesure, selon leur choix personnel. L’on trouve ainsi des maisons qui ont été bâties sur les plans de Jacques Porcher, de Pierre Terrisse et de Pierre Croizet [12].

Pour ces réalisations, quatre catégories peuvent être distinguées : les maisons reprenant sans changement le plan-type HLR, les maisons avec des plans dérivés du plan-type HLR, les maisons avec des plans différents, enfin les maisons-magasin avec des plans spécifiques.

Les maisons du n° 18 rue de la Maronne et du n° 73 rue de la Cère illustrent la première catégorie (fig. 17 et 33) [13]. Elles ont été construites dans la continuité de groupes de maisons des 1er et 3e programmes. Leur plan reprend la variante élaborée pour le 3e programme. Extérieurement, un détail distingue cependant la maison du n° 73 rue de la Cère : son propriétaire a reçu l’autorisation de poser des persiennes métalliques plutôt que des volets en bois [14].

Les maisons du n° 8 rue de l’Alagnon et des n°s 1, 3, 9 et 11 rue de la Truyère possèdent un plan dessiné par Jacques Porcher à partir du plan-type HLR[15]. Ces habitations sont un peu plus grandes (plan de 7,10 x 11,70 m), l’escalier est reporté à l’arrière du bâtiment, la chambre du rez-de-chaussée et le séjour ouvrent en façade principale, la cuisine est séparée du séjour (fig. 14, 15, 34 et 35).

La maison du n° 9 rue de la Doire témoigne d’une deuxième variante élaborée par Jacques Porcher [16]. À nouveau un peu plus grande (8,10 x 10 m), elle se distingue par sa cuisine fermée située à gauche de l’étage et par sa salle de bain placée contre la cage d’escalier (fig. 36).

La maison du n° 2 rue de l’Alagnon est une troisième variante : la cuisine et la salle d’eau se trouvent à gauche de l’étage tandis qu’à l’arrière le séjour bénéficie d’une porte-fenêtre (fig. 37) [17].

L’îlot situé au nord de la rue de la Santoire regroupe huit maisons « non HLR ». Ce sont des maisons jumelées construites par groupe de deux selon quatre plans différents :

- n° 1 et 3 rue de la Cère, premier plan-type dessiné par Pierre Terrisse (fig. 38) [18],

- n° 2 et 4 rue de la Santoire, second plan-type dessiné par Pierre Terrisse (fig. 39-40) [19],

- n° 6 et 8 rue de la Santoire, plan-type dessiné par Pierre Croizet (fig. 41-42) [20],

- n° 24 rue de Marmiesse, plan-type identique à celui des n°s 1 et 3 rue de la Cère [21],

- n° 26 rue de Marmiesse, plan-type homologué par le ministère de la Reconstruction [22].

Le coût unitaire prévisionnel de ces maisons était compris entre 1,75 et 2,1 millions de francs, sauf pour celles des n°s 2 et 4 rue de la Santoire dont le coût était estimé à 3 millions de francs. Bien qu’assez différents des maisons HLR, ces bâtiments s’intègrent à la cité, notamment parce qu’ils respectent le plan d’ensemble, le gabarit général (deux niveaux couverts d’un toit) et la simplicité des volumes.

Trois autres maisons « non HLR » se trouvent au n° 1 rue de la Bertrande, au n° 10 rue de l’Alagnon et au n° 4 rue de l’Alagnon. Cette dernière bénéficie d’un langage architectural plus élaboré, avec notamment un parement en pierre, des chambranles saillants et un balcon sur l’angle [23] (fig. 43).

Enfin, trois bâtiments du centre de la cité ont été construits pour abriter un magasin et un ou plusieurs logements : ce sont les n°s 5 et 7 rue de la Truyère (au croisement de la rue de l’Impradine, fig. 15 et 44) et le n° 6 rue de l’Alagnon (face au débouché de la rue de l’Impradine). Le bâtiment du n° 5 rue de la Truyère a été construit par l’entrepreneur aurillacois Fel et Pélissier pour un coût prévisionnel de 5,4 millions de francs [24].

Là encore, globalement, ces bâtiments se fondent dans le tissu urbain et architectural de la cité. Seule la maison du n° 6 rue de l’Alagnon détonne légèrement (fig. 13 et 45), mais sa haute façade principale à pignon semble avoir été conçue pour souligner l’axe de la rue de l’Impradine, et ainsi l’entrée principale et le cœur de la cité.

Conclusion

L’historique et la description de la cité des Camisières révèlent une complexité surprenante. S’agissant d’un lotissement « économique » occupé essentiellement par des maisons construites en série à partir d’un plan-type, le sujet présageait d’être assez simple. Mais, nous l’avons vu, les péripéties, les hésitations, les modifications, les variantes, furent nombreuses. Cette situation, avec notamment les désaccords entre le préfet et la municipalité, découla en partie du contexte local. Néanmoins, elle résulta surtout de la mise en place tardive et laborieuse d’une véritable politique nationale en faveur du logement social. Dans ce domaine, au cours des premières années de l’après-guerre, l’État français faillit à ses obligations. La première loi définissant le cadre et les bases d’un nouveau système de financement de la construction de logements sociaux ne fut votée que le 21 juillet 1950 [25]. D’autres suivirent rapidement. Elles mirent en place une réglementation qui porta ses fruits, même si les catégories et les normes ainsi créées s’avérèrent lourdes à mettre en œuvre.

Il convient donc de rendre hommage à la ténacité des élus municipaux aurillacois. Leur initiative déboucha sur la réalisation d’un lotissement qui, aujourd’hui encore, semble satisfaire ses habitants. Il faut aussi mentionner que la cité des Camisières ne fut pas la seule opération de logement social conduite dans ces années par la municipalité d’Aurillac. Par exemple, une petite cité composée d’une dizaine d’habitations à loyer réduit fut aménagée en 1952-1954 sur le site de l’Usine Guillaume [26]. Quelques-unes de ces habitations reprirent le plan-type de la maison HLR conçu par Jacques Porcher. D’autre part, la commune céda gratuitement à l’Office public départemental d’HLM du Cantal des terrains au nord de la cité des Camisières, terrains sur lesquels des immeubles HLM « à normes réduites » [27] furent édifiés en 1954-1956. Enfin (et sans que cette liste soit exhaustive), la commune apporta sa garantie aux emprunts contractés par l’Office public départemental d’HLM du Cantal pour construire ces immeubles ainsi que ceux du « Groupe de la Remonte » [28].

Notes

[1] Archives municipales d’Aurillac, 153 W 3, Lotissements, dont n° 254 « Lotissement Andrieux ». Le lotissement est autorisé une première fois par l’arrêté préfectoral du 11 août 1951 (en lien avec le premier projet du lotissement des Camisières), puis une seconde fois par l’arrêté préfectoral modificatif du 13 avril 1956. Le représentant des consorts Andrieux était Paul Andrieux (identifiée comme commanditaire du lotissement). Georges Breuil s’intéressa à la question du logement social (entre autres dans le cadre d’une polémique qui l’opposa à Henri Tricot). Il publia en juin 1949 une brochure de huit pages titrée Maisons économiques et extensibles. La maison des vieux ménages et des jeunes ménages, dont un exemplaire est conservé aux Archives départementales du Cantal, dossier E DEP 1500 article 1669, chemise « Camisières HLR ».

[2] De nos jours, et depuis un réaménagement récent, la place est partagée en voies de circulation, places de stationnement, circulations piétonnes et surfaces engazonnées. Un commerce est toujours en activité.

[3] Délibération du conseil municipal d’Aurillac, 4 juin 1946, p. 257-258. Rappelons que L’Union ouvrière a participé à la construction des maisons HLR de la cité des Camisières.

[4] Délibération du conseil municipal d’Aurillac, 21 février 1951, p. 392 à 394.

[5] Les plans du lotissement que nous reproduisons ne sont pas les plans définitifs. Nous n’avons pas trouvé dans les archives consultées de plans parfaitement conformes à l’état réalisé.

[6] Nous n’avons pas trouvé ce document dans les archives consultées.

[7] Propos d’Henri Tricot rapportés dans la délibération du conseil municipal du 15 décembre 1952, p. 748.

[8] Ibidem.

[9] Les plans des figures 25 et 26 sont datés du 5 mars 1953. Ce sont pourtant bien des plans successifs, mais les dessinateurs ont omis de modifier la date du plan du 2e programme lorsqu’ils le reprirent pour concevoir les plans modifiés du 3e programme.

[10] Au fil des années, de nombreux propriétaires ont fait élargir la porte du garage de leur maison.

[11] Archives municipales d’Aurillac, permis de construire n° 1267 et 1268, 135 W 37.

[12] Ces architectes aurillacois (auxquels il faut ajouter Georges Breuil) étaient à l’époque presque en situation de monopole sur l’ensemble du département du Cantal.

[13] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 42, permis de construire n° 1437 et n° 1449.

[14] Voir la correspondance échangée à ce sujet par le maire d’Aurillac et le directeur des Services départementaux du ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme, dossier du permis de construire n° 1449 (Archives municipales d’Aurillac, 135 W 42).

[15] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 42, permis de construire n° 1438, n° 1439 et n° 1448.

[16] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 46, permis de construire n° 1465.

[17] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 45, permis de construire n° 1447.

[18] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 46, permis de construire n°1459 et 1460.

[19] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 45, permis de construire n° 1434 et 1435.

[20] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 46, permis de construire n° 1451 et 1452.

[21] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 46, permis de construire n° 1453.

[22] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 46, permis de construire n° 1445.

[23] Faute de temps, nous n’avons pas pu consulter les permis de construire de ces maisons. La maison du n° 4 rue de l’Alagnon pourrait être une œuvre de l’architecte Georges Breuil.

[24] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 46, permis de construire n° 1461, pas de nom d’architecte indiqué. Faute de temps, nous n’avons pas pu consulter les permis de construire du n° 6 rue de l’Alagnon et du n° 7 rue de la Truyère.

[25] La loi du 21 juillet 1950 (décret du 4 août 1950) institua notamment une prime à la construction (celle que nous avons mentionnée dans notre étude).

[26] Voir notamment les délibérations du conseil municipal des 12 mars 1952 et 7 mars 1953. L’Usine Guillaume se situait à l’emplacement actuel du n° 70 avenue du général Leclerc. Ces bâtiments ont été détruits vers 1985.

[27] Immeubles HLM regroupant 90 logements, situés n° 2 à 20 rue de Marmiesse, plans par Pierre Terrisse, Pierre Croizet et Jacques Porcher. Ces bâtiments ont été rasés en 2020-2021. Voir aux Archives municipales d’Aurillac (135 W 44 et 135 W 51) le permis de construire n° 1429 (délivré le 30 juin 1954, 40 logements achevés en décembre 1956) et le permis de construire n° 1580 (délivré le 28 novembre 1955, 50 logements type « Opération Million » achevés en mars 1959).

[28] Groupe de La Remonte (actuelle cité de Limagne, rue Henry Delmont), plans par Pierre Croizet, Jacques Porcher et Pierre Terrisse, permis de construire délivré le 9 avril 1954, certificat de conformité délivré le 22 mars 1956 (Archives municipales d’Aurillac, 135 W 42).

  • Murs
    • pierre maçonnerie crépi
    • brique creuse
    • brique
  • Toits
    tuile mécanique
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Étages
    rez-de-chaussée, 1 étage carré
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant
  • Typologies
    architecture domestique (3e quart 20e siècle)
  • État de conservation
    bon état
  • Précision dimensions

    Cité couvrant une surface de 40 000 m2, divisée en 131 lots, comportant 108 maisons type « HLR » (Habitations à loyer réduit) et 23 maisons « non HLR », soit isolées, soit jumelées, soit groupées en bandes continues.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Documents d'archives

  • Archives municipales d’Aurillac, 135 W 42, permis de construire n° 1438, n° 1439 et n° 1448.

    [16] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 46, permis de construire n° 1465.

    [17] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 45, permis de construire n° 1447.

    [18] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 46, permis de construire n°1459 et 1460.

    [19] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 45, permis de construire n° 1434 et 1435.

    [20] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 46, permis de construire n° 1451 et 1452.

    [21] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 46, permis de construire n° 1453.

    [22] Archives municipales d’Aurillac, 135 W 46, permis de construire n° 1445.

    AC Aurillac : 135 W

Bibliographie

  • Brochure conservée dans la chemise "Camisières HLR", avec des lettres de Georges BREUIL adressées au maire d'Aurillac Henri TRICOT.

    AD Cantal : E DEP 1500 article 1669

Annexes

  • Sources
Date(s) d'enquête : 2022; Date(s) de rédaction : 2023
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Laurent Christophe
Laurent Christophe

Historien de l'architecture. Prestataire pour le service régional de l'Inventaire Auvergne, puis Auvergne-Rhône-Alpes, en 2014-2015 puis 2021-

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