Dossier d’œuvre architecture IA26000122 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Village
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Le Pègue
  • Cadastre 1835 B  ; 1934 B

« Combien de Péguois savent que leur village est sans doute le plus ancien de toute la région, et que son occupation s'est maintenue sans discontinuité pendant environ 6000 ans ! » écrivait l'archéologue Charles Lagrand en 1987. Il précise cependant que l'agglomération s'est maintes fois déplacée au cours des siècles, dans un périmètre de quelques centaines de mètres. Le village actuel s'est constitué à partir du castrum de Opigho, nom originel du bourg fortifié du Pègue, attesté en 1165 et dépendant de l'évêque de Die. Les vestiges romans de la chapelle castrale englobée dans l'église actuelle confirment cette datation, mais les parties conservées du château médiéval sont plus tardifs (bas Moyen Age). Le château actuel remplacerait-il un prieuré de l'ordre de Saint-Augustin, mentionné dans le village en 1275, tôt disparu et non localisé ? Le vocable de son église, Saint-Menne (ou Mène), connu seulement au 16e siècle, joint à celui de Saint-Marcel, a été transféré à l'église paroissiale au 17e siècle. Au 13e siècle, plusieurs seigneurs, dont les Montauban possèdent des droits sur le castrum et, avant la fin du siècle, ceux de l'évêque de Die passent au comte de Valentinois ; à partir du 14e siècle, c'est essentiellement Aymar de Poitiers-Valentinois et ses descendants qui reçoivent l'hommage de leurs vassaux, coseigneurs du Pègue, pour leurs biens, maisons ou partie du château, un quart pour la plupart. Une enceinte cantonnée de tours ceinture ce bourg d'une surface réduite mais au bâti dense, comme le montre, au 19e siècle encore, le plan cadastral de 1835. Au cours du Moyen Age et des siècles suivants, le village se développe en dehors de ce noyau fortifié. Sur la pente nord-ouest le faubourg, dit la Bourgade, est limité par le ruisseau du Donjon ; le long du côté sud-est de la fortification, plus propice à la construction malgré la déclivité du terrain, se forme le quartier des Tournelles, qui remonte ensuite vers le sud et le sud-est. Au-dessous de cet îlot assez compact s'en constitue un autre, parallèle ; une rue, qui deviendra la Grand'rue, traverse ces deux îlots d'un bout à l'autre du village. Le récit de l'attaque du Pègue en 1651 pendant les désordres religieux parle également de Faubourg-Vieux (la Bourgade ?) et de la Brèche. On voit, en comparant le plan cadastral napoléonien et le plan actuel, que la configuration du village ancien a peu évolué, si ce n'est la démolition partielle du quartier de la Viale et l'agrandissement de l'église, à l'intérieur de la fortification, et l'extension de la Grand'rue vers l'est. Au 19e siècle, le bâti progresse dans la plaine le long du chemin de Rousset (R.D. 552), appelé aussi promenade de la Bovige, où se trouvait la maison commune, seul bâtiment au sud du pont sur le Donjon ; à la sortie du pont, la place de la Bourgade, avec sa fontaine refaite en 1877 et son café-restaurant, est, au début du 20e siècle, le coeur du village, entouré de commerces. En 1954, une nouvelle mairie et une école primaire sont édifiées sur le chemin de Rousset, à une cinquantaine de mètres de l'ancienne maison commune, vendue et transformée en auberge. Cette voie est baptisée avenue André-Chauvin, en hommage à ce généreux péguois à l'origine de la création du musée. C'est lui qui, en 1971, met à la disposition des habitants une maison lui appartenant place de la Bourgade, pour installer au rez-de-chaussée la salle de l'Oustaü, servant de salle des fêtes, et à l'étage les collections archéologiques provenant des fouilles de la commune. En 2002, la municipalité acquiert la maison et devient propriétaire du musée archéologique du Pègue, réaménagé et restauré. A l'extérieur du village proprement dit, les rives du Donjon se sont peuplées de maisons individuelles dans le courant des 19e et 20 siècles.

  • Période(s)
    • Principale : Moyen Age
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : 19e siècle
    • Secondaire : 20e siècle

Depuis la route départementale 538, à un km au sud du Pègue, le village apparaît comme un bourg perché mais peu élevé, avec en arrière-plan la montagne de la Lance. Deux accès principaux permettent d'y parvenir : le premier, tronçon de la D 552 venant de Valréas, sur la rive droite du ruisseau du Donjon conduit au pont que l'on doit traverser pour entrer dans le village ; le second, ancien chemin de Rousset, sur la rive gauche, y conduit directement : la mairie et l'école sont parmi les premiers bâtiments qui le signalent, avant d'arriver place de la Bourgade. Le pont sur le Donjon débouche sur cette place, avec, juste à la sortie du pont à gauche le musée archéologique, temple de la mémoire antique du Pègue. La place est le carrefour d'où partent les rues de l'agglomération : à droite l'avenue André- Chauvin, à gauche la rue de la Bourgade où une rangée de maisons s'adosse au pied de la butte portant le château, jusqu'au torrent du Poujol qui se jette dans le Donjon ; de l'autre côté, le bâti plus lâche, donne à l'arrière sur des jardins bordant le Donjon que traverse une passerelle. En face du pont, trois rues rectilignes étagées selon la dénivellation du terrain montent vers le sud-est. Les deux premières, légèrement divergentes, sont les rues principales ; à droite, la troisième parallèle à la Grand'rue centrale, doit son nom de rue Basse au niveau très inférieur de sa chaussée. La rue de gauche, la plus haute (ancienne rue des Tournelles), suit le côté sud de la fortification ; au départ de cette rue démarre la sinueuse montée de la Viale, où une tour précède de quelques mètres la porte d'entrée basse du castrum. Dans la première moitié de la rue haute se rencontrent deux autres tours, la dernière à l'angle de la montée de l'Eglise, que l'on gravit par des pas-d'âne avant d'atteindre la tour de l'horloge et l'arc du passage menant à l'église. Ce dernier ouvre sur un espace arboré qui est l'aboutissement de la montée de la Viale. Au-dessus, le château est accessible par un chemin contournant les extrémités de la rue haute et de la Grand'rue. Tandis que les dernières maisons du vieux village, au bout de la Grand'rue (en haut) et de la rue de la Bourgade (en bas), ayant plus d'espace pour s'étaler, ont un aspect de demeure de maître avec des communs séparés, celles des îlots serrés de l'intérieur conservent leur caractère rural, adapté à la pente. Les maisons de la Grand'rue en particulier, alignées et traversantes, disposent presque toutes d'un escalier extérieur menant au 2e niveau, qui se trouve de plain-pied sur la rue au-dessus. Le village du Pègue montre des similitudes, dans le canton, avec celui de Salles-sous-Bois, où le temple, la mairie et la place accueillent le visiteur, et où l'on doit gravir la colline à travers des ruelles pentues pour atteindre l'enceinte du castrum ramassé dans un espace réduit qui enferme l'église.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété privée
Date(s) d'enquête : 1998; Date(s) de rédaction : 2011
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel