• inventaire topographique
Présentation de la commune de Montjoyer
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Grignan
  • Adresse
    • Commune : Montjoyer

Montjoyer n'est mentionné dans aucun document avant l'an Mil. Mais si le nom n'est pas évoqué, le lieu existait. En effet dans le cadastre romain d'Orange du 1er siècle après JC, la région de Montjoyer, et plus largement le sud de la Drôme, étaient peuplés par les vétérans de la deuxième légion à qui les autorités romaines avaient donnés ces terres. Face au manque d'archives, quelques découvertes archéologiques sont à prendre en compte. Elles sont tirées du livre du Père La Croix-Bouton, « Montjoyer, village paisible ». Sur la commune de Montjoyer, au quartier des Vignasses, un puits antique en maçonnerie a été retrouvé, à la Coude, les traces d'un mur très ancien et une pièce de monnaie de Maximin datant du IIIe siècle après JC ont été mis au jour et au Fangeas un mur d'enceinte et des tuiles gallo-romaines ont été découvertes. Au cours des années 1978 et 1979, de nombreux objets antiques ont été trouvés à un kilomètre environ au sud de l'abbaye d'Aiguebelle. Ce sont des tessons de poterie, des coupes, des rebords d'assiettes. Est-ce que cela atteste un atelier de poterie? Il faut également évoquer une hypothèse qui reste hasardeuse. A Montlucet, un probable sanctuaire romain aurait servi de base à la tour castrale, seul vestige du château fort attesté dès 1170. Peu de troubles ont secoué la contrée durant les invasions barbares. Il semble qu'une première abbaye se soit établie en 1045 sur le village actuel de Montjoyer. Il s'agirait vraisemblablement d'une implantation clunisienne. Mais cela demeure sans preuves formelles. En tout cas, une église romane a bien été édifiée à Montjoyer avant l'arrivée des Cisterciens. Elle se trouvait sur l'actuelle place du village. Suite aux guerres dévastatrices dans le Dauphiné, l'abbaye est pillée et abandonnée. Une nouvelle abbaye (l'actuelle Aiguebelle) voit le jour en 1137 sur les terres du seigneur de Rochefort, Gontard de Loup. Plus tard, une grange monastique est installée sur les ruines du « veil couvent » (ancien monastère) à Montjoyer. Elle s'appelle la Grand'grange. En 1280 est signé le traité de pariage qui fait de l'abbé d'Aiguebelle et de Charles II d'Anjou, Comte de Provence, les coseigneurs de Montjoyer. La Grange monastique devient un véritable hameau dépendant de Réauville. Après la guerre de cent ans, les moines convers désertent l'abbaye et les granges monastiques. Il n'y a donc plus assez de bras pour travailler. Une phase de repeuplement est amorcée et un appel aux colons est lancé. Cinq familles viennent repeupler Montjoyer. L'abbaye leur cède des baux et le bail de 1447 marque la renaissance de Montjoyer. Le bailli de Réauville est le représentant du roi. Montjoyer possède son église, son curé, son administration avec son propre consul. Au XVIe siècle, les guerres de Religion sont dévastatrices pour l'abbaye et ses alentours avec de nombreux pillages. En 1574 Henri III procède à l'aliénation de ses domaines en Provence. La seigneurie de Réauville, avec le fief de Montjoyer, devient la propriété d'Antoine de Roland d'Aix qui la revend au Comte de Grignan, Louis de Castellane-Adhémar. En 1610 commence une sorte d'inventaire du village de Montjoyer appelé « le compoix terrier de 1651 » qui recense tous les biens des habitants. Il ne se passe pas grand-chose au XVIIe et XVIIIe siècle, hormis les troubles liés à la Révolution, avec la disparition des moines et des curés ainsi que l'importance prise par Réauville par rapport à Montjoyer. En 1842 Montjoyer devient une nouvelle commune de la Drôme. Elle obtient que l'abbaye d'Aiguebelle et le Fraysse soient sur son territoire et non sur Réauville. L'ancienne église étant trop vétuste, une nouvelle est érigée à Montjoyer. Elle est inaugurée en septembre 1854. Montjoyer compte plusieurs hameaux dont certains sont importants par leur histoire. Le hameau de Citelles, situé dans une vallée à six kilomètres de Montjoyer, apparaît dans les textes à partir de 1447. Connu pour sa verrerie déjà mentionnée sur la carte des baillages de Réauville et Grignan en 1492, « verrerie neuve », Citelles possède une chapelle, Saint-Barthélémy, érigée en 1673 en remplacement de l'ancienne chapelle Saint Bauzille située un peu plus loin. Non loin de Citelles, la Calmette est une maison forte déjà évoquée dans un document en 1153. En 1494 ce fief devient l'apanage des de Ferre, maîtres verriers, appelés Seigneurs de La Calmette. Le hameau du Fraysse situé quatre kilomètres du village, a peut être une origine antique (villa). Il est mentionné dans les Chartes d'Aiguebelle depuis 1481. Le hameau se développe fortement au XIXe siècle et atteint le nombre de 70 habitants, obtenant le droit de posséder sa propre école, en plus de la chapelle déjà existante. Les Alliers est un hameau créé par les protestants qui fuient l'oppression. D'ailleurs le cimetière protestant existe toujours. En 1851, la commune, à vocation agricole et pastorale, comptait 574 habitants.

  • Sites de protection
    zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique

Montjoyer se situe au nord du canton de Grignan. La commune est délimitée au nord par Rochefort-en-Valdaine et Allan, à l'est par Aleyrac et au sud par Réauville et Salles-sous-Bois. Son point culminant est à 472 mètres. Son climat est de type méditerranéen. Le territoire de 18km2 est relativement boisé. Deux cours d'eau le parcourent, la Vence et le ruisseau de Citelles. Une seule exploitation agricole est en activité, au Fraysse, ainsi qu'un élevage de 180 brebis aux Alliers. Les hameaux sont peu habités. Actuellement, un couple réside à Citelles à l'année tandis que les autres maisons sont des résidences secondaires. Au Fraysse ce sont quinze habitants permanant plus quelques vacanciers l'été. Cependant, de 1984 à 2009 la population a doublé : 290 habitants contre 160 habitants en 1981. Deux nouveaux lotissements ont été construits, le Frayssinas et les Lauriers-tins. Un parc de vingt-trois éoliennes a été installé en 2004 sur les plateaux de Mont-Luce et Vire-Vieille. Il contribue à l'épanouissement du village qui n'a ni commerce ni industrie. L'activité agricole se maintient à travers la lavande et l'apiculture. Sur le territoire de Montjoyer est recensée une ZNIEFF de type 1. Elle se situe au nord ouest de la commune. Montjoyer possède un site touristique d'envergure avec la présence de l'abbaye d'Aiguebelle. La commune est également très appréciée des randonneurs (chemin de Compostelle) et des vététistes avec de nombreux chemins de randonnées.

  • Cadastre napoléonien. Section C2 dite du Fraysse, levée par Armand Marmy, géomètre de première classe et Marmy Jeune, géomètre auxiliaire. Terminé sur le terrain le 1er décembre 1835. Archives Départementales de la Drôme.

  • Cadastre napoléonien. Section B1, levée par Armand Marmy, géomètre de première classe et Elie Mottet, géomètre secondaire. Terminé sur le terrain le 1er décembre 1835. Archives Départementales de la Drôme.

  • Cadastre napoléonien. Section Hu dite du Couvent, levée par Armand Marmy, géomètre de première classe. Terminé sur le terrain le 1er décembre 1835. Archives Départementales de la Drôme.

  • Cadastre napoléonien. Section A2 dite de Montjoyer, levée par Armand Marmy, géomètre de première classe. Terminé sur le terrain le 1er décembre 1835. Archives Départementales de la Drôme.

  • Cadastre napoléonien. Section C3 dite du Fraysse, levée par Armand Marmy, géomètre de première classe et Marmy Jeune, géomètre auxiliaire. Terminé sur le terrain le 1er décembre 1835. Archives Départementales de la Drôme.

  • Cadastre napoléonien. Section B2 dite de Citelle, levée par Armand Marmy, géomètre de première classe et Etienne Mottet, géomètre secondaire. Terminé sur le terrain le 1er décembre 1835. Archives Départementales de la Drôme.

  • Cadastre napoléonien. Section B3 dite de Citelle, levée par Armand Marmy, géomètre de première classe et Marmy Jeune, géomètre auxiliaire. Terminé sur le terrain le 1er décembre 1835. Archives Départementales de la Drôme.

  • Cadastre napoléonien. Section A1 dite de Montjoyer, levée par Armand Marmy, géomètre de première classe. Terminé sur le terrain le 1er décembre 1835. Archives Départementales de la Drôme.

  • Cadastre napoléonien. Section C1 dite du Fraysse, levée par Armand Marmy, géomètre de première classe et Marmy Jeune, géomètre auxiliaire. Terminé sur le terrain le 1er décembre 1835. Archives Départementales de la Drôme.

Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2010
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel