• inventaire topographique
Village
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Montjoyer
  • Cadastre 1835 A  ; 1984 A

Le village de Montjoyer s'est formé sur les ruines d'un premier monastère du XIe siècle. Une ancienne église romane, probablement celle du monastère, existait avant 1137, date de l'arrivée des cisterciens à Aiguebelle. Dans une délibération du conseil municipal daté du 11 février 1901, il est écrit « la maison d'école actuelle est une ancienne église construite par petites parties à diverses époques dont la plus vieille peut remonter à l'an mille. ». Suite aux guerres dévastatrices dans le Dauphiné, le monastère d'origine, appelé le « viei couvent » est pillé et abandonné. Plus tard une grange monastique cistercienne est installée sur ses ruines. Cette nouvelle grange, qui prend le nom de « Grand'grange » de Montjoyer, est pourvue de fortifications. Il en subsiste au moins une porte, datable du XVe siècle ; une deuxième, au nord, était encore visible au début du XXe siècle. Les moines convers ayant déserté l'abbaye et les granges monastiques pendant la guerre de Cent ans, il n'y a plus assez de bras pour travailler. Un appel aux colons est lancé. Quatre familles viennent repeupler Montjoyer. Le bail de 1447, cédé par l'abbaye, marque la naissance du véritable village. Le compoix terrier de 1651 recense 35 tenanciers et 43 maisons dans le hameau. C'est en 1842 que le village devient chef-lieu de la commune de Montjoyer, séparée de Réauville. En 1843, l'ancienne église étant trop vétuste, on en érige une nouvelle à Montjoyer. Elle est inaugurée en septembre 1854. Avant la construction de l'église en 1854, le village s'est agrandi vers le sud-ouest, le long de la route de Roussas, comme le montre le plan cadastral de 1835. En 1860, la commune achète à Joseph Comptier un terrain de 70m2, situé derrière l'église, afin d'y établir un cimetière. Les fontaines publiques et le lavoir font l'objet de travaux de restauration en 1867, selon le devis dressé par Fontanille, architecte à Montélimar. En 1864, une école privée de filles, tenue par des trappistines, est installée au-dessus de leur appartement, face à l'église. Cette école restera en fonction jusqu'en 1903. Dans l'optique de la construction de la nouvelle école, plusieurs maisons, vestiges de l'ancien monastère, sont démolies. La mairie-école, projetée depuis le 11 juin 1899, est édifiée en 1904 sur les plans de Jean Rey et Georges Allingry, architectes à Valence. L'ancienne église insalubre, qui servait d'école communale, est alors détruite. Ce plan d'urbanisme a pour but d'aérer le village et de dégager une place avec une fontaine, qui en occupe le centre. A la fin du XIXe siècle, le lavoir est abrité d'un toit. Prochainement, la mairie déménagera dans de nouveaux locaux, une maison restaurée, appelée fenil Loudet. Un parking a récemment été aménagé avant l'entrée sud-est du village, sur la droite. Une maison, à droite de la place, a été rénovée pour les associations du village. Elle abrite également le local technique des employés communaux.

  • Période(s)
    • Principale : 11e siècle , (détruit)
    • Principale : 13e siècle
    • Principale : 15e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle

La physionomie du village est médiévale, de plan radioconcentrique sensiblement carré dans sa partie est. Une porte de ville marque l'entrée au sud-est ; elle est constituée d'un arc brisé en pierre surmonté d'un mur de 80 cm d'épaisseur, ménagé en retrait dans un passage dont les murs sont élevés en bel appareil de calcaire. Les rues sont très étroites et les maisons, réparties de façon concentrique autour de la place. La rue basse reprend le tracé des anciennes fortifications. C'est une ruelle piétonne, avec des éléments architecturaux appartenant à l'ancienne grange monastique, comme une porte médiévale ouvrant sur une dépendance ; les maisons ont des murs épais (environ 1 m), et leur base est talutée sur toute la longueur de la rue. Plusieurs passages couverts, appelés soustets, sont présents dans le village. Le plus grand, couvert d'une voûte en berceau tournant à lunettes, se situe sous l'ancien grenier à blé, reliant la place à la rue basse ; un autre relie la rue basse à la rue parallèle au-dessus. Le lavoir se situe dans la rue basse. Les maisons les plus anciennes sont groupées au sud-est du village et autour de la place de la fontaine. Cette fontaine octogonale, couronnée par une statue de Saint-Paulin, patron de la paroisse, agrémente l'aspect quelque peu écrasant de la place dépourvue de végétation. Le haut du village s'est développé en bordure de route, au sud-ouest, au 19e siècle, en contemporanéité avec l'église qui en constitue l'entrée depuis la route de Roussas. L'architecture du village est homogène : bâtiments en moellons souvent recouverts d'enduit, toits en tuiles creuses se terminant par des génoises. Les façades ont un aspect harmonieux avec une alternance de bleu et de vert pour la couleur des volets.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
    propriété privée
  • Projet de construction d'une maison d'école mixte. Détail, dressé par les architectes J. Rey et G. Allingry, 25 février 1903 (AD Drôme 2O 628) / Rey, Jean, Allingry, Georges (architectes). Dessin aquarellé, 1903 AD Drôme. Montjoyer 2O 268.

    AD Drôme : Montjoyer 2O 268
Date(s) d'enquête : 1999; Date(s) de rédaction : 2010
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel