• inventaire topographique
hôtel Flachaire et école Sainte-Thérèse
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Grignan
  • Adresse rue du Grand faubourg
  • Cadastre 1836 D 9  ; 1960 D 79
  • Dénominations
    hôtel
  • Appellations
    hôtel Flachaire de Roustan, école catholique privée Sainte-Thérèse
  • Destinations
    en partie école primaire
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin, école

L'hôtel est construit au milieu du 18e siècle par M. Flachaire, propriétaire terrien, d'une famille notable de Grignan, citée dans une lettre de madame de Sévigné. Deux membres de cette famille, devenue Flachaire de Roustan en 1875, furent maires de Grignan au 19e siècle. Cet hôtel renferme un jardin, au nord et à l'ouest, séparé de la rue au sud par un mur de clôture dont le portail monumental date sans doute de l'époque de construction : son architecture est semblable à celle de la porte d'entrée, mais l'encadrement est resté en pierres d'attente. A gauche du corps de logis, un corps de passage donnait accès à la cour, où se plaçaient probablement les communs ; l'arc d'entrée du passage, aujourd'hui muré, porte à la clef la date 1767 (date de construction ?). Ce passage a été fermé vers 1830-1840 et transformé en pièces de service. La construction d'une magnanerie, à la fin du 18e ou au début du 19e siècle, a diminué le jardin et on peut voir sur le plan cadastral de 1836 que plusieurs corps de dépendances avaient envahi et morcelé la cour latérale. En 1902, Régis Flachaire de Roustan, propriétaire de l'hôtel, fonde dans l'immeuble une école primaire de filles qui est entretenue par ses soins. Sans doute à cette époque, les dépendances furent démolies, excepté l'ancienne magnanerie occupée par l'école, et le corps accolé à gauche du logis, auquel a été adjointe une avancée dans l'angle interne sur cour pour les besoins de l'établissement. L'école Sainte-Thérèse était encore en activité en octobre 2000 (58 élèves). L'hôtel est resté propriété des descendants des Flachaire de Roustan. Vers 1975, la porte d'entrée du corps de logis a souffert des transformations de la voirie : suite à la surélévation de la chaussée, qui a fait disparaître en partie le perron ainsi que deux bancs de pierre sur le trottoir rétréci, les reliefs en pendant qui l'encadraient ont été abîmés par le passage des camions ; ils ont été réparés en 1980. L'intérieur de l'hôtel (non visité), selon le dossier de recensement des MH en 1978, n'a subi aucune modification importante depuis l'origine.

Le bâtiment se compose d'un corps de logis sur rue, comprenant une petite cour intérieure à l'arrière et une vaste terrasse adossée à l'élévation postérieure, et d'un corps latéral plus bas, à gauche côté rue, en retour sur cour. Le jardin qui s'étend à l'ouest et au nord, est coupé transversalement par l'ancienne magnanerie. La façade du corps de logis, orientée au sud, s'élève sur la rue du Grand Faubourg. L'ordonnance de cette façade, en moyen appareil de calcaire fin, marquée verticalement par des chaînes d'angles en harpe et couronnée d'une corniche moulurée, est rigoureuse : elle présente cinq travées et trois niveaux que délimitent horizontalement des bandeaux d'étage. Sauf celles de la travée centrale, les fenêtres en arc segmentaire, encadrées d'un bandeau plat et à clef saillante simplement épannelée, sont toutes identiques. La travée axiale, dont les trois baies superposées présentent un encadrement mouluré à légers ressauts et une agrafe sculptée à la clef, concentre l'ornementation : la porte d'entrée, surélevée par un petit perron et couverte d'une plate-bande cintrée à agrafe figurée, est encadrée par les consoles fortement saillantes, sculptées de chutes, du balcon qui la surmonte. Au-dessus, une porte-fenêtre ouvre sur ce balcon à garde-corps en fer forgé, orné au centre d'un petit médaillon portant le chiffre FR (initiales entrelacées de Flachaire de Roustan). La porte-fenêtre, également encadrée de chutes de feuillage rocaille, mais en relief moins prononcé, présente à la clef une agrafe figurée à visage non sculpté ; elle est couronnée d'une corniche à ressauts très saillante, qui se prolonge en bandeau sous le second étage. A ce niveau, l'agrafe de la baie centrale s'orne d'une palmette végétale entre deux petites roses. Les autres élévations du corps de logis, comme celles du corps gauche et de la magnanerie, sont enduites, marquées de chaînes d'angle en léger relief et à travées de baies cintrées. La corniche fait retour sur les élévations latérales du logis, une génoise borde l'élévation postérieure, ainsi que celles des autres corps. De deux niveaux, le corps latéral présente au 1er un arc en anse de panier muré, gravé à la clef de la date 1767. La terrasse postérieure qui relie le corps de logis à l'ancienne magnanerie est bordée d'un garde-corps en fer forgé aux motifs identiques à ceux du balcon de façade et de l'escalier intérieur. L'intérieur se compose de deux étages et de quatre pièces par niveau. Au rez-de-chaussée, le grand vestibule central qui a conservé sa grosse lanterne d'origine, abrite l'escalier d'honneur en pierre, suspendu autour de la cage ; cet escalier tournant à retours avec jour, est garni d'un garde-corps en fer forgé aux motifs de volutes et d'entrelacs. Le vestibule donne à gauche sur le salon, à droite sur la salle à manger. Ces deux pièces, dotées de cheminées en pierre à trumeau et de plafonds à stucs, sont tapissées de toiles peintes. Un second salon ouvre sur le jardin. Derrière la salle à manger, un passage communique avec la cuisine ; celle-ci est voûtée d'arêtes. Au premier étage, le palier entoure sur trois côtés la cage d'escalier, bordée d'une grille en fer forgé prolongeant la rampe ; la cage d'escalier est éclairée par la porte-fenêtre ouvrant sur le balcon en façade. Quatre chambres, ayant chacune une cheminée de bois sculpté à trumeau et un plafond à stucs, occupent l'étage, ainsi qu'un couloir donnant à l'est sur un escalier de service tournant à retours, qui mène à l'étage en surcroît. La magnanerie et les pièces situées sous la terrasse abritent l'école.

  • Murs
    • calcaire
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Étages
    1 étage carré, étage en surcroît
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie, suspendu
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours avec jour en maçonnerie
  • Techniques
    • ferronnerie
    • sculpture
  • Représentations
    • volute
    • monogramme
    • chute
    • feuillage
    • acanthe
    • fleur
    • guirlande
    • palmette
    • ornement figuré
  • Précision représentations

    volute ; monogramme ; chute ; feuillage ; acanthe ; fleur ; guirlande ; palmette ; ornement figuré § Jeu de volutes en fer forgé et fleurons à pistils dans tous les garde-corps, avec monogramme sur celui du balcon de l'étage. Acanthes, chutes végétales, guirlandes de fleurs, palmettes, sont sculptées sur les consoles à volutes du balcon de l'étage et de part et d'autre de la porte-fenêtre ; baies axiales à agrafes figurées ou végétales.

  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Protections
    classé MH partiellement, 1982/02/05
    inscrit MH partiellement, 1982/02/05
  • Précisions sur la protection

    façade et toiture sur rue ; balcon de la façade sur cour ; escalier avec sa rampe en fer forgé ; salle à manger et grand salon avec leur décor de papier peint au rez-de-chaussée : classement par arrêté du 05 février 1982 ; façade sur cour et toiture correspondante ; pièces suivantes avec leur décor : au premier étage, chambre sud-ouest, chambre sud-est, chambre nord-ouest avec alcôve; chambre nord-ouest ; au deuxième étage, chambre sud-ouest à alcôve, chambre nord-ouest : inscription par arrêté du 05 février 1982.

  • Référence MH

Cette élégante demeure, unique à Grignan, édifiée au 18e siècle durant la période de modernisation du grand faubourg, s'inscrit dans l'esprit architectural propre aux hôtels particuliers des villes de Provence à cette époque.

Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2006
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel