• inventaire topographique
bailliage, puis école de garçons, actuellement musée.
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Grignan
  • Adresse Place Saint-Louis
  • Cadastre 1835 D 94, 95 ; 1960 D 182
  • Dénominations
    bailliage
  • Appellations
    maison du bailli
  • Destinations
    école de garçons, imprimerie, maison
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    cour

Le bâtiment s'appuie sur l'angle nord-est de la seconde enceinte, reconstruite dans la seconde moitié du 13e siècle. Il aurait été construit entre 1257 et 1283 et conserve des baies en plein cintre d'époque romane, l'une murée dans la façade nord-est, deux autres côté cour ; L'adjonction d'une aile en retour est difficilement datable. L'édifice fut, tout au moins dès le début du 16e siècle, la maison de justice seigneuriale, répertoriée dans les biens de la baronnie de Grignan hérités en 1516 par Louis Adhémar de Gaucher, son père : hors du château, une grande maison à un seul étage, où l'on tient la justice et l'auditoire de la cour. On sait par la reconnaissance de la communauté de Grignan à son seigneur le 1er mai 1525 qu'il y possède haute, moyenne et basse Justice, et que le tribunal était composé d'un bailli, un juge, un procureur fiscal, des lieutenants, un greffier, des sergents (huissiers) et même un juge des appellations. Durant la même année le bailli fut chargé d'examiner la fortification et les habitants de Grignan consolidèrent les murailles du lieu, bouché les ouvertures trop basses et disposé des canonnières. La salle d'audience était située à l'étage et servit provisoirement aux offices religieux durant l'année 1568, après le sac de la collégiale Saint-Sauveur. Le bâtiment renfermait également une prison (dans l'aile basse en retour). L'ancien auditoire de justice fut rétrocédé à la commune en 1666 et, en 1677, la confrérie des Pénitents blancs installa à l'étage, jusqu'à la Révolution, sa chapelle dédiée à Saint-Louis (dont le souvenir subsiste dans les noms de la place et du quartier). Au début du 19e siècle, le général Du Muy, propriétaire du château, cède la "maison du bailli" avec toutes ses dépendances à la municipalité qui décide d'en faire une école communale de garçons. De 1831 à 1833, puis en 1837, l'édifice est remanié en vue de cette nouvelle fonction, notamment : transformation de l'élévation côté cour en façade à travées régulières, percement ou agrandissement de fenêtres dans les élévations postérieure et latérale, adjonction d'un escalier extérieur et d'un balcon de longueur au 1er étage ; la date 1878 gravée sur une chaîne d'angle indique de nouveaux remaniements, d'autres furent réalisés plus tard, l'école ayant fonctionné jusqu'en 1965. Le bâtiment est ensuite affecté à différentes associations, puis réparé en 1995 pour devenir un musée de la Typographie, inauguré le 1er mai. Une imprimerie y est installée.

  • Période(s)
    • Principale : 2e moitié 13e siècle
    • Principale : Fin du Moyen Age , (incertitude)
    • Principale : 17e siècle , (incertitude)
    • Principale : 2e quart 19e siècle
    • Secondaire : 2e moitié 19e siècle
  • Dates
    • 1878, porte la date

Situé au centre du village, cet imposant édifice de plan en L sur une cour fermée, est partiellement supporté par un puissant soubassement taluté en moellons assisés, formant l'angle de la place du Jeu de Ballon et de la rue de l'Hôpital. Le bâtiment comprend deux corps de trois niveaux : l'un rectangulaire allongé, dont les élévations postérieure et latérale utilisent probablement la courtine de l'enceinte, est construit en moyen appareil de molasse de deux qualités différentes ; une reprise de construction verticale est visible dans l'élévation postérieure, percée de très peu d'ouvertures si ce n'est une petite baie chanfreinée au 1er niveau et quatre fenêtres rectangulaires à feuillure disposées sur trois niveaux. Le mur pignon ouest est aveugle, l'élévation latérale sur la rue de l'Hôpital (à l'est) ne compte qu'une travée axiale de fenêtres rectangulaires à feuillure, mais conserve au 2e niveau, à gauche, une baie en plein cintre murée et un jour cintré près de l'arc. Le corps en retour à l'est, peu profond, est bâti en moellon de calcaire et molasse, avec quelques assises de pierres taillées, de même que l'aile basse (deux niveaux) qui le prolonge ; leurs élévations sur la rue de l'Hôpital sont aveugles. La toiture est en tuile creuse et bordée d'une génoise à deux rangs ; le corps principal est couvert d'un toit à longs pans, avec noue et croupe pour le corps en retour, l'aile basse d'un toit à deux pans. Cette aile, qui ferme la cour à droite, comprend un rez-de-chaussée et un petit étage en surcroît, auquel on accède par un escalier intérieur tournant à retours, en pierre ; une porte en arc segmentaire est percée au 1er niveau. Les deux niveaux sont voûtés en berceau plein cintre. Un mur percé d'un portail ferme la cour au sud, bordée côté ouest d'un escalier extérieur en équerre : cet escalier en pierre conduit à un balcon de longueur sur consoles en pierre, qui longe le 1er étage du corps principal. La façade de ce corps s'élève sur trois niveaux et compte quatre travées de portes-fenêtres et fenêtres rectangulaires à feuillure ; on remarque cependant au 1er niveau, à l'extrémité gauche, une étroite porte couverte d'un arc plein cintre à longs claveaux. Le corps en retour sur la droite, de trois niveaux également, n'a qu'une seule travée. A l'angle des deux corps se situe un escalier intérieur en vis en pierre (renseignement oral). L'intérieur, qui comprend un sous-sol partiel, n'a pu être que partiellement visité. Le rez-de-chaussée du corps principal est voûté d'arêtes à lunettes sur toute la longueur ; cette pièce, qui abrite aujourd'hui l'atelier de typographie, correspondrait à l'ancienne salle de Justice. Au-dessus, la salle du 1er étage (non vue), voûtée en berceau, serait l'ancienne chapelle Saint-Louis et conserverait des traces de peintures murales.

  • Murs
    • molasse
    • pierre de taille
    • moyen appareil
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Plans
    plan régulier en L
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée, 2 étages carrés
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
    • voûte d'arêtes
    • à lunettes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
    • noue
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier en équerre en maçonnerie
    • escalier intérieur : escalier tournant à retours en maçonnerie
    • escalier dans-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • État de conservation
    restauré, remanié
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Malgré les importants remaniements du 19e siècle, cet édifice à l'aspect sévère et imposant demeure un témoin de l'histoire de la seigneurie de Grignan, et pour ainsi dire une annexe du château.

Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2002
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Articulation des dossiers