• inventaire topographique
ensemble de moulineries, dites fabriques de soie : Etablissements Armandy et Cie
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Hydrographies le) ; Saint-Martin Lez
  • Commune Taulignan
  • Dénominations
    ensemble textile
  • Précision dénomination
    moulinages
  • Appellations
    établissements Armandy et Cie
  • Parties constituantes étudiées
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, maison, logement d'ouvriers, atelier de fabrication, canal, chapelle, moulin, moulinerie

L'industrie de la soie a marqué l'histoire et le paysage de Taulignan, qui fut considéré comme l'un des plus grands centres du pays au 19e siècle. Quatre principales usines de la société Armandy sont installées sur la commune. Il s'agit des établissements Faujas Saint-Fond, du Béal, de l'Ecluse et du Pont du Lez. Le moulinage de la soie, spécialisé dès l'origine dans l'ouvraison de la soie importée d'Extrême-Orient (soies de Chine tsatlées, soies de Canton, soies du Japon), puis de l'Asie, l'Europe et l'Amérique, était leur fonction. Ces usines, dans lesquelles une bonne partie de la population de Taulignan a travaillé, se sont développées de 1850 à 1880. David Armandy père crée, en 1850, à l'emplacement d'une fabrique à soie cadastrée en 1835, l'usine du Béal (AO 26), à laquelle il attache un orphelinat tenu par des religieuses ; il s'associe avec ses fils sous la raison sociale D. Armandy et fils. Puis, il rachète le moulinage établi dans la première moitié du 19e siècle par la famille Faujas de Saint-Fond, et fonde la société Armandy et Cie le 22 mai 1868. En 1869, il transforme en établissement industriel le moulinage Faujas St-Fond (AO 14) ; celui-ci avait une annexe (ancien moulin), dite "usine brûlée" (AO 11), car incendiée en 1886, puis reconstruite. Les Armandy construisent ensuite les usines de l'Ecluse en 1875 (D2 616, 618, 619), dont un bâtiment préexistant porte la date 1834, et du Pont du Lez (D2 774) en 1880 (déjà cadastrée fabrique à soie en 1835). Les locaux spacieux et aérés étaient éclairés par l'électricité naissante, fournie alors par le moulin de l'Ecluse (D2 633, ancien moulin seigneurial). Trois usines sur les quatre comportaient un pensionnat de jeunes orphelines qui travaillaient dans le moulinage dès l'âge de 13 ans révolus. Elles étaient nourries, logées et éduquées sur place ; elles recevaient aussi une heure par jour de cours d'économie domestique, de bonne éducation et d'instruction. Elles disposaient de vastes cours pour la récréation. Des religieuses avaient la charge de leur éducation et un directeur gérait l'ensemble de façon très paternaliste. Après un ou deux ans d'apprentissage, les jeunes filles, devenues ouvrières, percevaient un salaire et étaient récompensées selon leur ancienneté et leur bonne conduite. En 1891, l'usine de l'Ecluse passe à une autre branche de la famille, les frères Boutet, et la société prend le nom de G. Armandy et Cie, puis, après le décès de Gratien Armandy en 1897, Vve G. Armandy. En 1898, Madame Armandy crée une école ménagère dans les établissements du Pont du Lez et de Faujas St-Fond ; les jeunes filles y étaient initiées aux travaux de blanchissage, de couture, de cuisine et aux tâches nécessaires à la tenue d'une maison qui leur donnaient une formation à la vie, leur permettant de devenir de bonnes épouses et de fonder une famille. Des expositions publiques présentaient régulièrement leurs travaux. La journée des ouvrières, soumises à un règlement et à une discipline sévère, était divisée en trois parties : 8h de travail d'usine, 8h de formation auprès de religieuses spécialisées et 8h de sommeil. La famille Armandy, considérée comme pionnière sur le plan social, mais dans un esprit paternaliste, a accueilli, durant une trentaine d'années, 2400 jeunes filles environ. Elle possédait plus de 40 moulinages et maisons de vente, tant en France qu'à l'étranger. La société fut dissoute en 1901. Après avoir abrité pendant la guerre de 1914 un orphelinat tenu par des religieuses, l'usine de l'Ecluse est vendue en 1928. Les chanoines réguliers de l'Immaculée Conception y établissent une école apostolique, Saint-Joseph de l'Ecluse ; depuis 1964, les moniales dominicaines ont repris le bâtiment : c'est aujourd'hui le monastère de la Clarté Notre-Dame. Les trois autres usines, appartenant à la société industrielle lyonnaise Cotte-Chavent-Armandy, ont été transformées au 20e siècle. Elles ont progressivement cessé leur activité, l'usine Faujas la première. Celle du Béal, équipée pour le nylon, a fonctionné jusqu'en 1960 ; par la suite, elle est devenue un foyer d'accueil et de réinsertion pour handicapés, et une maison de retraite. L'usine du Pont-de-Lez, achetée en 1953 par la société Payen, s'est reconvertie dans le moulinage du nylon et du lycra ; elle est restée en activité jusqu'après 1980, avant de contenir le magasin de matériaux Pascal jusque dans les années 1990.

Les usines Armandy de Taulignan sont installées au sud de la commune, le long du canal Saint-Martin dérivé de la rivière du Lez en amont de l'Ecluse. Pour chaque moulinage, cette énergie hydraulique actionnait les machines par l'intermédiaire d'une roue verticale placée sur le canal, plus tard par des turbines. Les bâtiments sont construits en moellon, les élévations à travées sont enduites, sauf les encadrements et chaînes d'angle en pierre de taille calcaire ; ils sont couverts de toits à longs pans, certains à croupes. Les moulinages de Faujas, du Béal et de l'Ecluse sont facilement discernables par le développement linéaire très étendu des ateliers ; une aile en retour sur cour correspond aux logements (pensionnaires, religieuses, personnel), à la chapelle et éventuellement à la maison de maître. A l'Ecluse, la chapelle est un bâtiment séparé. Chaque usine dispose de jardins avec fontaine ou bassin, de cours et de dépendances (maison du gardien, orangerie). La structure de l'usine du pont du Lez est un peu différente des autres, puisqu'il s'agit d'un gros bloc de plan rectangulaire de deux étages, à travées régulières : au rez-de-chaussée se trouvaient la salle des machines et trois grands ateliers ; le premier étage présente la même configuration, le second abritait les dortoirs et un grenier. A l'arrière, des bâtiments annexes plus bas entourent une cour. Devant la façade, s'étend une grande cour avec la maison de maître à l'opposé, et le dépôt. L'annexe, dite « usine brûlée » a conservé au rez-de-chaussée une partie de sa structure : axes de transmission et poteaux en fonte.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique, ardoise
  • Plans
    plan rectangulaire régulier, plan régulier en L, plan régulier en U
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • roue hydraulique verticale
  • État de conservation
    menacé
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Les usines présentent deux sortes de plan : un plan rectangulaire et linéaire qui correspond aux ateliers avec aile(s) en retour sur cour pour les logements et la chapelle, un plan rectangulaire massé qui englobe les ateliers et les dortoirs dans les étages, une cour séparant l'usine de la maison de maître qui lui fait face.

  • Etablissements industriels Boutet F. F. et Cie, à Taulignan (Drôme). Vue d'un Dortoir à l'Ecluse. Carte Postale Collection particulière.

    Collection particulière
  • 426. - Etablissements industriels Vve G. ARMANDY & Cie, à Taulignan (Drôme). - L'Ecole Ménagère au Pont du Lez (1907). Carte Postale Collection particulière.

    Collection particulière
  • Taulignan (Drôme). Usine de l'Ecluse. Carte Postale Collection particulière.

    Collection particulière
  • 430. - Usine Vve G. ARMANDY, à TAULIGNAN (Drôme). Le Béal - Vue générale. Carte Postale Collection particulière.

    Collection particulière
  • Saint-Joseph-de-L'Ecluse.Taulignan (Drôme). La rivière du Lez qui longe le Monastère. Carte Postale Collection particulière.

    Collection particulière
  • 425. - Etablissements Industriels Vve G. ARMANDY & Cie, à TAULIGNAN (Drôme). Les travaux à l'Aiguille au Pont-du-Lez (1907) - Enseignement Mutuel. Carte Postale Collection particulière.

    Collection particulière
  • Usine du Pont-du-Lez, à Taulignan (Drôme). Façade sur les Jardins. Carte Postale Collection particulière.

    Collection particulière
  • La Drôme Illustrée. Etablissement Industriel du Pont du Lez, à Taulignan (Drôme). - Les Dortoirs. / X. Carte Postale Collection particulière. X.

    Collection particulière : X
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2002
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel