• inventaire topographique
moulinerie : moulinage, établissement industriel Faujas Saint-Fond, puis usine Faujas
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Hydrographies canal) sur Lez Saint-Martin,
  • Commune Taulignan
  • Lieu-dit Béal
  • Cadastre 1835 D 1385-1388  ; 1997 AO 14
  • Dénominations
    moulinerie
  • Précision dénomination
    moulinage
  • Appellations
    établissement industriel Faujas Saint-Fond, puis usine Faujas
  • Destinations
    centre de santé globale, logements
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin, fontaine, pensionnat, maison

Au début du 19e siècle, la famille Faujas de Saint-Fond avait établi à Taulignan un moulinage, cadastré « fabrique à soie » sur le plan napoléonien de 1835 (D2 1387). Dans les années 1850, David Armandy, fondateur de la société Armandy et Cie en 1868, achète ce moulinage, l'agrandit et le modernise : d'une fabrique artisanale, il va faire un moulinage industriel, qui devient en 1869 l'établissement industriel Faujas Saint-Fond (appelé usine Faujas à la fin du 19e siècle). Par rapport au plan cadastral de 1835, les modifications apportées par David Armandy sont importantes : les bâtiments sud sont démolis, le moulinage, au nord, est prolongé vers l'est d'un tiers de sa longueur, et à l'ouest lui est adjointe une aile en retour d'équerre, destinée aux bureaux, chapelle, logement des religieuses ; la maison patronale, élevée à l'extrémité de l'aile probablement lors d'une campagne de travaux postérieure (fin du 19e siècle), achève l'édifice. Le moulin, au-dessus du moulinage et parallèle à lui, occupe le même emplacement qu'en 1835 ; il a également dû être transformé par la suite : équipé d'une turbine et d'un alternateur, il fournissait l'énergie nécessaire à l'usine de Faujas ainsi qu'à l'usine voisine du Béal. L'entreprise, qui fonctionnait selon le principe "travail et hospitalité", est l'exemple type des usines pensionnats de la campagne, où travaillaient des orphelines logées sur place. Des soeurs ouvrières de Nazareth, appelées en 1859 par David Armandy pour ses fabriques de soie de Taulignan, étaient chargées de la surveillance et de l'éducation des jeunes ouvrières, sous l'oeil paternaliste du moulinier directeur, dont la femme gérait l'établissement. Tandis que ses fils David et Gratien, négociants en soie, résidant à Paris et Lyon, administraient les affaires de la société et faisaient du commerce international, David Armandy père s'est occupé avec son gendre Edouard Bertrand des moulinages de Taulignan, jusqu'à sa mort en 1878. L'usine Faujas Saint-Fond passe ensuite à Léon Armandy, puis en 1899 à la veuve de celui-ci. En 1901, après la dissolution de la société Veuve Léon Armandy et compagnie, l'usine devient propriété du groupe industriel lyonnais Cotte-Chavent-Armandy qui l'a rapidement revendue. Victime de la crise : pébrine, concurrence étrangère, soie artificielle, son activité a cessé en 1932. L'établissement conserve sa structure ; les machines sont aujourd'hui démontées et certaines conservées dans des musées. Vers la fin du 20e siècle, les bâtiments ont abrité un centre de médecine parallèle (santé globale) ; ils doivent être réhabilités et transformés en logements.

Rigoureusement organisé, le bâtiment, implanté sur un terrain en dénivelé, est composé de deux ailes rectangulaires de plan en L longées par un canal, sur lequel est bâti à cheval un moulin, en contre-haut de l'aile nord qui contient le moulinage. Le moulin conserve sa roue, située à l'intérieur, et une partie de son mécanisme relié aux ateliers. L'aile ouest formée de plusieurs corps accolés, comprend chapelle, maison des soeurs et maison patronale. Entouré d'un mur de clôture, l'édifice présente deux niveaux de terrasses : devant l'aile nord jusqu'au retour d'angle, une cour arborée ornée d'une fontaine en pierre et un jardin en contrebas devant l'aile ouest. Le bâtiment est construit en moellon de calcaire et en pierre de taille pour les encadrements ; les élévations sont enduites. Les toits sont à longs pans, couverts en tuile et bordés de génoises. L'aile nord, au développement linéaire très étendu, montre une reprise de construction aux deux tiers, marquée d'un chaînage crépi ; rythmée de travées régulières, elle présente trois niveaux, dont deux étages de soubassement abritant, dans la partie la plus longue à droite, les ateliers de moulinage, surmontés d'un étage pour les dortoirs des ouvrières pensionnaires ; ce 3e niveau côté cour est de plain-pied à l'arrière, séparé par un passage étroit du canal et du moulin. La partie gauche et le retour d'angle avec l'aile ouest contenaient l'intendance du pensionnat (bureaux, infirmerie, cuisine, réfectoire ?). Dans l'aile ouest, la chapelle forme transition entre l'espace des ouvrières et celui de leurs supérieurs : simple grande pièce ajourée de baies en arc brisé, elle se situe au 2e niveau d'un corps allongé de deux niveaux qui renferme le logement des soeurs dans son prolongement ; un court escalier extérieur y donne accès depuis la terrasse supérieure. A l'extrémité de l'aile, l'imposante maison patronale de plan carré, comptant deux étages carrés et un étage de comble, se démarque par son architecture plus recherchée qui dénote l'esprit des maisons bourgeoises de l'époque. L'accent porte sur le toit garni de hautes souches de cheminée, toit brisé (croupes en tuile plate mécanique) aux brisis couverts d'ardoise et percés d'oeils-de-boeuf, soulignés d'une corniche à denticules. Les élévations montrent des baies de formes différentes à chaque niveau, rectangulaires au 1er étage, segmentaires au 2d ; la façade s'orne de trois baies jumelées en plein cintre au rez-de-chaussée et d'une porte-fenêtre avec balcon à l'étage. Contre la façade postérieure, la tour hors-oeuvre de l'escalier en vis, couverte d'un toit terrasse et couronnée d'une balustrade, participe également au décor.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique, ardoise
  • Plans
    plan symétrique en L
  • Étages
    2 étages de soubassement, 2 étages carrés, étage en surcroît, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée, élévation à travées
  • Couvertures
    • terrasse
    • toit à longs pans
    • appentis
    • pignon couvert
    • croupe brisée
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie, suspendu
    • escalier intérieur : en maçonnerie
    • escalier hors-oeuvre : escalier en vis en maçonnerie
  • Énergies
    • énergie hydraulique
    • roue hydraulique verticale
    • turbine hydraulique
  • État de conservation
    menacé
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

Les moulinages de soie ont fait la renommée de Taulignan au 19e siècle. Celui-ci, développé par David Armandy, conserve intacts son plan et sa structure, reflet de son organisation modèle et paternaliste, la maison de maître, le jardin, le moulin muni de sa roue ainsi que le bief. Ce bâtiment mériterait de ne pas être modifié.

  • La Drôme Illustrée. Taulignan. L'Usine Faujas. Carte Postale Collection particulière.

    Collection particulière
  • 4. - Etablissement Industriel de Faujas St-Fond, à Taulignan (Drôme). Dévidage, Doublage et Moulinage de la Soie. Carte Postale Collection particulière.

    Collection particulière
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2002
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel