• inventaire topographique
ferme, dite le Jas de Cordy
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Grignan
  • Lieu-dit la Noyerade
  • Cadastre 1836 E 77  ; 1979 E 757, 758
  • Dénominations
    ferme
  • Vocables
    dite le Jas de Cordy
  • Parties constituantes non étudiées
    magnanerie, bassin, canal d'irrigation, éolienne, regard, jardin potager

La ferme, dans le voisinage du petit Cordy (portée sur la carte IGN comme Saint-André de Cordy), fait partie de l'ancien domaine de Cordis, tènement défriché au Moyen-Age par les moines de l'abbaye d'Aiguebelle et dans les biens du seigneur de Grignan dès le 13e siècle jusqu'en 1798. A cette date, Marie-Magdeleine Charlotte d'Andrieu de Castellane (branche de la famille des seigneurs de Grignan) vend à Pierre Delaye ce vaste domaine, porté sur la carte de Cassini (2e moitié 18e siècle) comme le Grand et le Petit Cordis. Il sera divisé à la fin du 19e siècle par le biais des successions. La partie correspondant à cette ferme est vendue en 1893 par Rose Méric, veuve Dufrène, à André Pradelle, négociant à Bourg-Saint-Andéol. La propriété comprend un bâtiment, désigné dans l'acte sous le nom de "Jas de Cordy", qui, sur le plan cadastral de 1836, était un simple bâtiment rectangulaire, inscrit au nom de Delaye. Ce bâtiment fut utilisé en magnanerie entre 1830 et 1870 environ, et agrandi durant cette période d'un logis et de dépendances ; le corps de bâtiment sud a été doublé en longueur. A la fin du 19e siècle, le bâtiment est devenu, par adjonctions successives, une ferme de plan en U : la date de 1890 figure sur la clef du portail d'entrée d'une dépendance, à droite du logis. La partie ancienne, qui occupait le corps nord-ouest, ne se distingue plus dans l'édifice actuel ; elle a sans doute été entièrement reconstruite lors de la campagne de 1890. L'acte de vente du Jas de Cordy en 1893 stipulant que les eaux de la fontaine de Cordy devaient être partagées en parts égales entre les deux propriétés, des transactions interviennent entre Pradelle et son voisin du Grand Cordy, Joseph Crozat. En 1896, André Pradelle fait effectuer d'importants travaux de canalisation pour le partage des eaux, construire un bassin et un hangar, par Marius et Xavier Gachon, maçons de Grignan. De 1870 et 1919, l'exploitation est principalement vouée à la viticulture, puis de 1919 à 1970, c'est une exploitation céréalière, avant de devenir résidence secondaire.

  • Période(s)
    • Principale : milieu 19e siècle
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 4e quart 18e siècle , (incertitude)
  • Dates
    • 1890, porte la date, daté par source
    • 1896

La ferme se compose de trois corps de bâtiment formant un U autour d'une cour, fermée par un muret sur le 4e côté et par la porcherie en rez-de-chaussée, en retour au sud. Ils sont bâtis en moellon de calcaire enduit, avec chaînes d'angle et encadrement des baies en pierre de taille ; les toits, à longs pans et en appentis, bordés d'une génoise à deux ou trois rangs, sont couverts de tuile creuse sur les corps nord et ouest, et de tuile plate mécanique sur le corps sud et la porcherie. Ce corps sud, de deux niveaux (rez-de-chaussée, un étage carré), est le logis actuel. Il contenait des celliers et dépendances, et une vaste magnanerie dont les cheminées d'angle sont conservées ; les petites ouvertures carrées pratiquées au ras du sol de l'élévation sud, permettaient de rentrer la feuille de mûrier. Le mur pignon en façade, à l'est, se situe en dehors de la cour. Il présente une large porte charretière en anse de panier, surmontée d'une porte haute, puis au centre du pignon, d'un petit oculus de forme elliptique. Le corps de bâtiment à l'ouest de la cour abritait des étables au rez-de-chaussée et un fenil au-dessus ; les 3 travées sont composées de portes jumelées au 1er niveau surmontées d'une porte haute. En retour au nord, dans une disposition symétrique, le corps de logis, au centre, est accosté de deux corps de dépendances en appentis, plus bas et en légère saillie. Les élévations sont orientées au sud. Les corps latéraux, rigoureusement identiques, réservés aux étables et écuries surmontées de fenils, montrent un parti symétrique, chacun présentant une porte charretière en anse de panier (l'une gravée à la clef de la date 1890) surmontée d'une porte haute pour engranger le fourrage. Une travée axiale marque l'élévation du corps central, mur pignon de 4 niveaux, qui intègre un pigeonnier ; positionné au sommet, dans l'axe de symétrie et composé d'une grille triangulaire de 10 boulins et d'une table d'envol, ce pigeonnier devient un élément de décor. Le logis, à l'étage, est accessible par un escalier extérieur droit, en pierre, qui débouche sur une galerie couverte d'une tonnelle et abritée par l'avancée des ailes latérales. La porte d'entrée, dans l'axe de l'escalier latéral, ouvre sur une salle (pièce à vivre) qui a conservé son aménagement de la fin du 19e siècle : cheminée, évier en pierre, potager, placards ; le 2e étage renferme les chambres. Au rez-de-chaussée, l'espace situé sous la galerie, voûté en anse de panier, distribue de petites dépendances, resserres et cellier. A l'extérieur de la cour, à l'est, est construit un grand hangar-remise (celui bâti en 1896). Sur la propriété se trouvent également un poulailler isolé et, au sud, en contrebas d'un bassin accolé à une fontaine et d'une fosse à fumier, un jardin potager clos par un muret de pierre. Une "roubine" (canal) qui passe sous le pont gallo-romain et achemine les eaux venant du Rouvergue, jouxte le potager et le bassin ; munie de regards, elle alimente aussi deux éoliennes.

  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique
  • Plans
    plan régulier en U
  • Étages
    1 étage carré, étage en surcroît
  • Couvrements
    • voûte en berceau en anse-de-panier
  • Élévations extérieures
    élévation ordonnancée
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • appentis
  • Escaliers
    • escalier de distribution extérieur : escalier droit en maçonnerie
    • escalier intérieur
  • Typologies
    Ferme de plan en U et de type F (logis à l'étage, escalier extérieur avec perron, galerie ou terrasse, dépendances agricoles au rez-de-chaussée et accolées ou isolées).
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Le souci de régularité et de symétrie est à noter dans l'architecture de cette ferme de la fin du 19e siècle, dont le réseau d'irrigation et ses annexes sont des éléments particulièrement intéressants.

Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2007
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel