• inventaire topographique
les maisons de la commune de Taulignan
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  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Grignan
  • Adresse
    • Commune : Taulignan

Les maisons les plus anciennes sont situées à l'intérieur de la fortification du village. Beaucoup gardent leur morphologie originelle des 14e (?), 15e et 16e siècles. Une baie en arc brisé (murée), place de la Fournelle, semble remonter au 14e siècle. Dans les façades, une vingtaine de portes couvertes de linteaux ou de gâbles en accolade, à cadre mouluré ou non, ainsi que des baies chanfreinées, des fenêtres à traverse ou à meneau, des vestiges de baies à mouluration prismatique et des éléments de décor moulurés ou sculptés, marquent la période charnière entre la fin de l'époque gothique et la Renaissance (15e-16e siècle). Les portes à linteaux en accolade se retrouvent également dans les escaliers en vis que conservent quelques maisons spacieuses. La maison dite du notaire Roy, rue des Fontaines, est l'exemple (malheureusement très détérioré) qui rassemble tous ces caractères. Peu de maisons en effet gardent leur intégrité d'origine, la plupart ont été modifiées ou remaniées au cours du temps. Cette évolution apparaît sur les façades qui conservent des témoignages de chaque phase de construction. Les rares dates portées, souvent gravées à la clef d'arc de portes en plein cintre, ne sont pas antérieures au 17e siècle, la plus ancienne, 1622, trouvée place du 8 Mai (AX 28). Celle de 1672 est placée dans le fronton triangulaire de la porte d'entrée de l'ancienne maison commune de Taulignan, rue de la Commune. Les transformations effectuées aux 17e et 18e siècles, cohabitent souvent avec la disposition antérieure de la façade. Elles s'expriment par de belles portes caractéristiques du 17e siècle, des agrandissements ou diminutions de fenêtres, des baies murées et des percements de baies rectangulaires ou couvertes d'arcs segmentaires. Les modifications de façade n'affectent pas forcément la structure intérieure. On relève deux dates du 18e siècle intra-muros, et une hors les murs, la plus récente, 1789, gravée à la clef du portail d'une demeure, qui dispose d'un escalier en vis (elle fut habitée au siècle dernier par le peintre Jean Patricot). Les maisons bâties en dehors de l'enceinte ont des origines plus tardives : les faubourgs s'urbanisent à partir du 18e siècle, tandis que les maisons intra-muros adossées à la courtine s'ouvrent sur l'extérieur après la Révolution ; leurs façades s'inversent et se tournent vers le Bourg, concurrençant les nouvelles constructions. Une émulation engendrée par la prospérité économique de Taulignan au 19e siècle entraîne également des rénovations de façades et des changements distribution intérieure dans l'habitat intra-muros ; caractéristique régionale, les corps de passage (soustets) entre les maisons, gênant la circulation, sont pour la plupart démolis (10 sur 17). Le village perd de son homogénéité. A cette époque, un petit nombre de maisons neuves sont bâties en bordure de la place du Château et près de l'église : comme les maisons de faubourg, elles se conforment aux standards nationaux au goût du jour, auxquels échappe toute spécificité locale.

  • Période(s)
    • Principale : 14e siècle , (incertitude)
    • Principale : 15e siècle
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Secondaire : 20e siècle

Le repérage porte à 75 % sur les maisons du village intra-muros (85 sur 112), 19% sur les maisons du village hors les murs, du Bourg ou des faubourgs proches, et un petit nombre sur des maisons bâties en écart ou isolées. Les constantes sont les matériaux de construction et de couverture, ainsi que leur mise en oeuvre : maisons bâties dans leur ensemble en moellon de calcaire, élévations souvent enduites, encadrements et chaînes d'angle généralement en pierre de taille des carrières locales ; les toits à longs pans ou en appentis sont couverts en tuile creuse et bordés de deux à trois rangs de génoises. La typologie des maisons est en grande partie liée à leur implantation, et à leur époque de construction. Celles qui s'adossent à l'intérieur de l'enceinte sont pour la plupart bâties sur des parcelles en lanière traversantes, ouvrant de part et d'autre de la courtine ; l'accès principal, autrefois sur la rue haute, comme l'attestent les décors d'encadrement des portes d'entrée d'origine, se fait désormais par la ceinture extérieure. Autour du centre ancien, les parcelles sont plus larges, mais de formes irrégulières, parfois imbriquées les unes dans les autres ; les « soustets » (corps de passage entre les maisons) subsistants (10) ouvrent sur des impasses qui pénètrent au plus profond des îlots, et peuvent déboucher sur des cours. Parmi les six types observés dans le canton (voir typologie), le type 1, absent des maisons de faubourg, est représenté par 44% des maisons du village intra-muros : parcelle profonde, façade sur rue étroite, dont le 1er niveau est composé de la porte d'entrée piétonne accolée à une porte plus large (bâtarde), l'entrée des anciennes dépendances ; la porte piétonne donne sur un escalier droit ou en vis qui mène au logis situé à l'étage. Dans l'étage de comble se trouvait le fenil ; de nombreuses maisons conservent un système de poulie placé au-dessus de l'ouverture du comble qui permettait de remonter le foin ou autre produit à stocker. Le type 6 est également important intra-muros (33 %), beaucoup de parcelles des rues entourant la partie haute sont traversantes sur une rue plus basse, comme la rue des Fontaines avec la Grande rue, sur laquelle ouvre leur(s) étage(s) de soubassement. La plupart des maisons contiennent des caves voûtées, plus en étage de soubassement qu'en sous-sol, à l'intérieur desquelles on retrouve souvent des cuves à vin. 14% des maisons sont de type 2, plus rural qu'urbain : on accède au logis situé à l'étage par un escalier extérieur avec perron. Des dépendances occupent le rez-de-chaussée, parfois un cellier sous l'escalier. Enfin 8,5 % des maisons intra-muros à escalier intérieur et logis sur tous les niveaux se rattachent aux types 3 et 4, ce dernier se différenciant par une façade régulière à travées, et la présence éventuelle de dépendances au rez-de-chaussée, comme une remise, une boutique ou un atelier. La majorité des maisons de faubourg (77 %) adoptent les types 3 et 4, habituels dans l'habitat du 19e siècle : les façades alignées place du 11 Novembre et de la Résistance reprennent les travées régulières, la symétrie et l'ornementation de l'architecture classique ; cette volonté de décor se manifeste dans l'encadrement architecturé des portes d'entrée, et parfois de toute la travée centrale. Les maisons de type 5 se rencontrent aux abords de l'agglomération, en écart ou isolées dans la campagne. Elevées sur une parcelle spacieuse, ce sont des maisons de maître ou des demeures bourgeoises avec cour, parfois jardin, communs, et pouvant comprendre des dépendances agricoles qui les rapprochent des fermes.

  • Typologies
    type 1 : logis à l'étage, accès par escalier intérieur latéral, parcelle en lanière, logis sur toute la profondeur de la parcelle, mur gouttereau en façade, deux portes au rez-de-chaussée, l'une desservant l'escalier et l'autre desservant les dépendances ; type 2 : logis à l'étage, accès par escalier extérieur, dépendances ou communs au rez-de-chaussée ; type 3 : logis au rez-de-chaussée et sur un ou deux étages, escalier intérieur ; type 4 : logis au rez-de-chaussée et sur un ou deux étages, escalier intérieur, rez-de-chaussée contenant parfois une dépendance, façade à travées régulières, maison mitoyenne ou isolée, généralement avec cour ou jardin ; type 5 : logis occupant deux étage ou plus, escaliers intérieur et extérieur, maison à deux corps de plan en L, généralement isolée dans un jardin ; type 6 : logis occupant un ou plusieurs étages, escalier intérieur ; parcelle traversante, maison présentant un ou deux étages de soubassement sur rue basse.
  • Toits
    tuile creuse, tuile plate mécanique
  • Murs
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 828
    • repérées 112
    • étudiées 5
Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2002
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