• inventaire topographique
Pont
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Hydrographies la Flamenche
  • Commune Montjoyer
  • Lieu-dit le Couvent
  • Cadastre 1986 H non cadastré ; domaine public
  • Dénominations
    pont
  • Précision dénomination
    ponceau

A partir de 1864, sont entrepris des travaux de rénovation et d'entretien des chaussées. A cette occasion, Dom Gabriel Monbet, abbé du monastère d'Aiguebelle de 1854 à 1882, demande, pour la quiétude des moines, un changement de direction du chemin n° 6 des Granges-Gontardes à Montjoyer, qui passe aux abords du monastère, à l'est. La demande acceptée, la portion du chemin en question sera déviée de l'autre côté, le long du ruisseau de la Flamenche qui constitue la limite entre Montjoyer et Réauville. Elle rejoindra la voie appelée chemin du Couvent sur le plan cadastral de 1835, qui, une fois rectifiée, devient le chemin vicinal ordinaire n° 2. En contrepartie, l'abbé Dom Gabriel, gérant de la société Aiguebelle, cède à Montjoyer la partie comprise entre la "vieille cantine" d'Aiguebelle (bâtiment aujourd'hui détruit) et la limite de Réauville pour une longueur de 71 m. C'est à cet endroit que la route franchit le ruisseau de Flamenche (ou ravin d'Aiguebelle), et qu'il faut construire un pont. Les plans parcellaires concernant Aiguebelle sont établis en 1895 et 1897. Le cahier des charges est signé en 1906 ; le ponceau porte le n° 3 dans les ouvrages d'art à construire, désigné comme "ponceau sur le ravin d'Aiguebelle au profil 69". Les travaux, sous la conduite de l'entrepreneur Etienne, de Grignan, ont peut-être été réalisés en partie par des moines de l'abbaye : les armoiries d'Aiguebelle ornent les clefs de l'arche. A l'amont, se voient celles de la famille d'Aiguebelle, éteinte au XVIIIe siècle, homonyme de l'abbaye, que celle-ci a empruntées en ajoutant à l'écu une crosse pour support, à l'aval, un personnage en pied, probablement la Vierge, avec pour support une crosse et une mitre : ce sont soit les armoiries de l'évêché de Saint-Paul-Trois-Châteaux, soit les armoiries simplifiées et parlantes (Vierge sur l'arche du pont) de l'abbaye au XIXe siècle.

Le pont, situé tout près de l'abbaye d'Aiguebelle, enjambe le ruisseau de la Flamenche entre les communes de Réauville à l'ouest et de Montjoyer à l'est. Il est établi sur la route D 550, qui contourne l'abbaye au nord-ouest. D'une quinzaine de mètres de longueur, ce ponceau à seule arche centrale de 3 m d'ouverture comporte deux culées assez longues. Sa construction est particulièrement soignée, les culées en maçonnerie fourrée revêtue de tuf en rocaille, ainsi que la face extérieure du parapet, souligné d'un bandeau nu en calcaire. L'encadrement des deux arcs en plein cintre de l'arche est pierre de taille de calcaire à bossage vermiculé et joints refendus, de même leurs piédroits harpés ; un décor en bas-relief sculpté d'armoiries orne leur clef. L'intrados de la voûte en plein cintre, recouverte (selon le cahier des charges) d'une chape en béton et mortier hydraulique, est appareillé en assises allongées de calcaire, les bases des piles montrent un appareil de revêtement irrégulier en calcaire à joints refendus ; les bajoyers sont solidement bâtis en moellon jointoyé au ciment.

  • Murs
    • tuf
    • calcaire
    • rocaille
    • bossage
    • moellon
    • pierre de taille
  • Couvrements
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Techniques
    • sculpture
  • Représentations
    • armoiries
  • Précision représentations

    armoiries § Armories sculptées à la clef des arcs de l'arche. Du côté de l'amont, armoiries identifiées : de gueules (en fait ici d'azur) au griffon couronné d'or, la queue passée entre les jambes et retroussée sur le dos, qui sont de la famille d'Aiguebelle, éteinte au XVIIIe siècle ; l'écu ayant une crosse pour support, il s'agit des armoiries que l'abbaye s'est appropriée par homonymie. Du côté de l'aval, une Vierge debout, sur un écu d'azur surmonté d'une crosse et d'une mitre, semble correspondre soit aux armoiries de l'évêché de Saint-Paul-Trois-Châteaux, dont dépendait originellement l'abbaye, qui sont : d'azur à une sainte Vierge les mains jointes d'or, couronnée de même, et autour cette légende (...), soit à celles de l'abbaye au XIXe siècle : d'azur à l'Immaculée Conception d'argent sur une arche pontée de même, maçonnée de sable et ouverte d'argent ; dans la 1ère hypothèse, la légende est absente, dans la seconde c'est l'arche pontée, mais celle-ci n'a sans doute pas besoin d'être représentée, la Vierge trônant au-dessus d'une véritable arche de pont.

  • Statut de la propriété
    propriété publique
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler

La construction du pont particulièrement soignée et le jeu des armoiries sculptées méritent d'être signalés.

Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2010
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel