Dossier d’œuvre architecture IA26000421 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Fortification d'agglomération : fortification du castrum
Œuvre étudiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Grignan
  • Commune Le Pègue
  • Cadastre 1835 B 540-541, 561 à 581 ; 1934 B 624 à 631, 642, 645 à 647, 650, 651

Identifié par les dernières études historiques et archéologiques comme castrum de Opigho (M. Bois, Fortifications), le bourg fortifié du Pègue est cité en 1165 dans une bulle papale d'Alexandre III, en même temps que le castrum de Saint-Marcel, plus ancien, élevé sur un à-pic rocheux au sommet de la colline. L'évêque de Die en possède le haut domaine, et Roger de Clérieu, puis les Montauban, des droits temporels. Vers le début du 13e siècle, le castrum de Saint-Marcel aurait été délaissé au profit de celui du Pègue (Opegue), dont la chapelle castrale, du moins ses vestiges, sont datables du 11e ou du 12e siècle. Elle se situe à l'est, contre l'enceinte fortifiée, surplombée au nord-est par le château. Celui-ci occupe la position la plus haute de la fortification, et son élément le plus ancien, une tour résidentielle, ne semble pas antérieur au 14e siècle. Les murs d'enceinte et les tours qui subsistent aujourd'hui, dont l'origine remonterait aux 12e-13e siècles, sont difficilement datables, ayant probablement été remaniés, comme dans d'autres villages, au moment des invasions de routiers pendant la guerre de Cent ans, puis des troubles des guerres de Religion ; à cette époque, on a encastré dans les tours des meurtrières dont il reste quelques exemples en place. Les portes de la fortification sont brûlées lors du siège du village en 1651. La face extérieure de l'arc de la porte ouest, montée de la Viale, paraît effectivement avoir été refaite au 17e siècle. A la demande des habitants, en 1794, la tour située au sud de l'église a été convertie en beffroi au début du 19e siècle. L'arc reliant à l'est cette tour, dite de l'Horloge, et l'église, n'a été construit qu'en 1876, après la démolition d'une maison adossée au côté sud de l'église qui en gênait l'accès, et le percement du passage. Les deux îlots bâtis sur le plan cadastral napoléonien de 1835 au nord-ouest et au sud-est de l'église, ont depuis été démolis (sauf une maison). Ce plan montre aussi un bâtiment semi-circulaire, aujourd'hui détruit, accostant l'église au nord : il ne s'agirait pas d'une tour, mais d'un passage établi en 1735 entre le château et l'église (notes de l'abbé Cafiero). L'enceinte n'existe qu'à l'état de vestiges. Son tracé est lisible sur ce plan, et encore sur le plan actuel, mais des pans de courtine sont incorporés à l'intérieur des maisons. La rue où se situe trois des quatre tours est appelée, encore au 19e siècle, rue (ou quartier) de la Tournelle. La partie supérieure de toutes les tours a été refaite et, hormis la tour de l'Horloge, l'intérieur aménagé en habitation.

  • Période(s)
    • Principale : Milieu du Moyen Age
    • Secondaire : 16e siècle
    • Secondaire : 19e siècle

Le noyau fortifié du Pègue constitue le coeur du village dont il occupe la partie nord-est. De forme pentagonale, il est dominé par le château isolé à l'est, perché au sommet du rocher, au bord de l'à-pic. La courtine qui s'y attache fait un angle droit à l'est pour repartir en direction du sud vers l'église ; du côté nord, où elle a pratiquement disparu, elle fait retour en angle obtus vers l'ouest, suivant une terrasse qui surplombe le ruisseau du Donjon. Le quatrième côté de l'enceinte, le plus long, ferme au sud-ouest la partie basse du bourg. Sur ce grand côté sont placées à égale distance, aux angles ouest, sud-ouest, et sud-est, trois des quatre tours demi-circulaires qui jalonnent la fortification. Les murs, en moellon de calcaire, ont sans doute été remontés en grande partie sur le tracé de l'enceinte ; un empattement taluté ou un fruit à la base épaule les pans de courtine placés aux endroits les plus abrupts. Les tours, également construites en moellon, sont intégrées dans des maisons qui utilisent la courtine comme façade. Celles marquant les angles ouest et sud-est comportent au dernier niveau, sous la génoise, un pigeonnier monolithe à plusieurs boulins en demi-cercle. La première se situe montée de la Viale, ruelle dans laquelle une porte en arc surbaissé (la seule subsistante), d'une profondeur d'un à 2 mètres, est ménagée dans la courtine ; l'arc et le piédroit de gauche sont chanfreinés, sa partie supérieure est arasée et son côté intérieur présente une petite arrière-voussure en arc légèrement brisé. Une autre tour est placée sur l'angle obtus que forme, au centre, le côté sud-ouest de l'enceinte ; fortement remaniée et repercée de fenêtres au dernier niveau, elle conserve, au-dessus de son 1er et de son 2e niveaux, deux meurtrières horizontales au même aplomb, taillées dans un bloc de molasse. La 3e tour sur l'angle sud-est, borne la brisure de courtine bifurquant en angle droit vers l'est. Ce dernier côté de l'enceinte remonte en pente raide jusqu'à l'église. Avant celle-ci et reliée à elle par un passage couvert peu profond, la 4e tour, dite tour de l'Horloge, s'élève au-dessus des toits ; son plan s'approche du fer à cheval, et son toit à un seul versant est surmonté d'une girouette. La chambre de la cloche est accessible par la face plane de l'arrière. Cette tour est munie elle aussi de deux meurtrières monolithes ; l'une est placée contre l'angle interne, à 3 m de haut environ, l'autre, une canonnière, se trouve aujourd'hui au ras du sol, le niveau de la chaussée ayant monté au fil du temps. Sauf sa partie supérieure, l'intérieur de la tour est vide. Le chevet hémicirculaire (aujourd'hui sacristie) de l'église, puis l'église elle-même, s'intercalent entre cette dernière tour et le château.

  • Murs
    • calcaire
    • moellon
  • Toits
    tuile creuse
  • Statut de la propriété
    propriété privée
    propriété de la commune
Date(s) d'enquête : 1998; Date(s) de rédaction : 2011
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel