Dossier collectif IA26000489 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional des Baronnies provençales
Les fermes de Barret-de-Lioure
Copyright
  • © Parc naturel régional des Baronnies provençales
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    ferme
  • Aires d'études
    Espace patrimonial et paysager du Bassin de Montbrun-les-Bains
  • Adresse
    • Commune : Barret-de-Lioure

I. Contexte de l'enquête

Le repérage

Ce dossier concerne les fermes de la commune de Barret-de-Lioure (canton de Nyons et Baronnies, Parc naturel régional des Baronnies provençales, département de la Drôme). Le terme de "ferme" correspond aux bâtiments ou ensembles de bâtiments associant des fonctions domestiques et agricoles, ces dernières occupant un espace proportionnellement plus important.

Les conditions de l'enquête

Le repérage des fermes sur la commune de Barret-de-Lioure a été effectué au cours des mois d'avril et mai 2016. Le recensement s'est fait à partir du cadastre de l'édition mise à jour pour 1987. Le plan cadastral dit "napoléonien" (1813), et son état des sections (1824) ont servi de point de repère et de comparaison pour les bâtiments antérieurs à cette date ; l'ensemble des états des sections de ce cadastre a été consulté. Toutes les constructions portées sur le cadastre de 1987 ont été vues, au moins de l'extérieur.

Le repérage a été effectué à l'aide d'une grille de description morphologique propre aux fermes et décrivant :

- l'implantation par rapport à la pente,

- la composition des bâtiments,

- les fonctions visibles des bâtiments,

- la présence éventuelle et la caractérisation des espaces libres,

- l'environnement immédiat et ses aménagements : murs et murets, allées d'arbre et vergers, etc.

- la mitoyenneté,

- les matériaux principaux et secondaires et leur mise en œuvre,

- la forme du toit et la nature de la couverture et de l'avant-toit,

- le nombre d'étages visibles,

- la description des élévations et des baies,

- les décors extérieurs,

- les aménagements intérieurs (voûtes, escalier, cheminée, cloisons…)

- les inscriptions historiques : dates portées, inscriptions…

Cette grille de repérage a donné lieu à l'alimentation d'une base de données destinée à faire un traitement statistique et cartographique.

Le repérage est toujours confronté à la question de l'état du bâti. Ainsi, ont été repérés les bâtiments ayant subi quelques modifications de détail n'affectant pas leur lecture architecturale. Les bâtiments ruinés, mais qui fournissent encore des informations architecturales lisibles, ont également été repérés. En revanche, les bâtiments ayant subi des transformations majeures rendant illisibles leurs caractères architecturaux n'ont pas été retenus. Les bâtiments non retenus lors du repérage de terrain sont principalement ceux qui ont été très remaniés à une période récente, selon des normes de construction, des matériaux et un vocabulaire architectural très éloignés de ceux de l'architecture locale : élévations entièrement repercées de grandes ouvertures rectangulaires masquant les baies anciennes, utilisation de matériaux récents rendant illisible le parti d'origine, restructuration intérieure totale ou profonde…

La qualité de conservation architecturale du corpus communal est moyenne, puisque 22 % des fermes peuvent être considérée comme « préservées ». 12,5 % sont « ruinées » (il s'agit dans ce cas uniquement de la ruine de la toiture et d'une partie des aménagements intérieurs, qui n'empêche pas la saisie des critères de repérage essentiels), et les fermes « restaurées » sont dans la même proportion. En revanche, plus de la moitié sont considérées comme « dénaturées ». Deux fermes sont encore en activité agricole (Macuègne Bas et Valaury-de-Barret). Les autres sont désaffectées (22 % des fermes) ou réutilisées (72 %).

32 fermes ont été repérées, 9 d'entre elles ont été sélectionnées (27 % du corpus) et font l'objet d'un dossier d'inventaire individuel.

II. Caractères morphologiques

Localisation et contexte historique

Localisation

69 % des fermes de la commune sont implantées dans le bassin versant de l'Anary, où elles sont regroupées en deux pôles, le village et le Terron (36 % des cas) et le quartier du Moulin (27 % des cas) ; les autres (37 % des cas) sont dispersées au fond du vallon de l'Anary et sur les versants de l'adret. 22 % des fermes de la commune se trouvent dans le bassin versant de la Méouge (vallons de Macuègne et de Baïs), où elles sont toutes dispersées et isolées. Enfin, les dernières sont situées sur le bassin versant de la Nesque (quartiers de Valaury-de-Barret et de Chanaux).

Contexte historique

Si certains emplacements de ferme sont probablement habités et cultivés depuis l'antiquité ou l'époque médiévale, les bâtiments actuels les plus anciens ne paraissent pas antérieurs au 16e siècle ou au 17e siècle. Cette époque paraît être une origine possible pour 40 % des bâtiments actuels des fermes. La plus ancienne date portée est gravée « 1606 », et elle se trouve à Macuègne Bas. La tradition orale rapporte que la ferme de Baïs (ancienne « maison Bonnefoy », partie aujourd'hui rasée) possédait une grande cheminée en pierre de taille, ornée d'une date portée du 17e siècle.

Le 18e siècle apparaît comme la période de construction pour la moitié des fermes repérées sur le territoire de la commune. Une seule date portée de cette époque est connue, « 1712 » à la ferme rasée de Baïs (claveau déposé).

Les dates portées du 19e sont beaucoup plus nombreuses, puisqu'elles concernent un quart de l'ensemble des fermes de la commune, et elles et s'échelonnent de 1806 au années 1880. Cependant, il s'agit principalement d'agrandissements ou d'extension de partie d'habitation ou agricoles. Les documents cadastraux, sur la période 1829-1879, ne mentionnent qu'une quinzaine de bâtiments déclarés comme « construction nouvelle » (hors village intra-muros).

Date portée de 1606, ferme de Macuègne Bas.Date portée de 1606, ferme de Macuègne Bas. Claveau déposé, avec une date portée (1712) gravée. Ferme à Baïs.Claveau déposé, avec une date portée (1712) gravée. Ferme à Baïs. Chaîne d'angle avec pierre de taille portant une date gravée et une inscription (IA [?] LIS / 1806). Ferme  au Ravin du Riou.Chaîne d'angle avec pierre de taille portant une date gravée et une inscription (IA [?] LIS / 1806). Ferme au Ravin du Riou.

Enfin, pour la période la plus récente, on note que dans une ferme du quartier du Moulin, un nouveau bâtiment d'habitation et de remise a été construit ex-nihilo dans les années 1920. La construction de dépendances se poursuit au 20e siècle, notamment avec la création de hangars pour l'outillage agricole ou des grandes bergeries ou stabulations, dès les années 1900-1910 et jusqu'au début du 21e siècle.

D'une manière générale, au moins un collage de bâtiment a été observé pour 97 % des fermes, et au moins une surélévation ancienne pour 56 % des fermes.

Implantation et composition d'ensemble

Implantation

Deux fermes du corpus communal possèdent un mur mitoyen, une au village et l'autre au quartier du Moulin. Les autres fermes ne possèdent aucun mur mitoyen.

Une ferme seulement est implantée en terrain plat. Effectivement, du fait d'un relief très marqué sur presque tout le territoire communal, la plupart d'entre elles sont installée en terrain pentu. 22 % sont adossées parallèlement au sens de la pente, alors que les trois-quart des fermes sont adossées perpendiculairement au sens de la pente. Ces dispositions se traduisent par la présence très fréquente d'un ou deux étages de soubassement.

IMPLANTATION

fermes de Barret-de-Lioure

terrain plat

3,0 %

perpendiculaire au sens de la pente

75,0 %

parallèle au sens de la pente

22,0 %

implantation des fermes de Barret-de-Lioure

Composition

Toutes les fermes sont initialement constituées d'un bloc en hauteur, ultérieurement agrandi par collage de nouveaux bâtiment, et parfois surélévation. Quelques fermes sont en réalité issues du regroupement de plusieurs anciens bâtiments agricoles agglomérés en îlot. Cette agglomération de bâtiments est principalement faite en enfilade (87,5 % du corpus), avec éventuellement des collages successifs. Dans 36 % des cas, cette disposition est complétée par un retour en L, par d'autre bâtiments agglomérés en tas et/ou par une disjonction. On relève plus rarement une extension uniquement faite en L (12,5 % du corpus).

Toutes les fermes possèdent au moins une étable et un fenil et/ou un séchoir. Près de la moitié possèdent également une remise, et 40 % une étable à cochon. La présence d'un cellier a été repérée pour 38 % du corpus, et de même pour celle d'un pigeonnier. 28 % possèdent un hangar. Une pile de fond, maçonnée ou en bois, a été observée pour près de la moitié de ces hangars. Un quart des fermes est, ou a manifestement été, équipée d'un four à pain. On relève également la présence ponctuelle (12,5 % du corpus) d'un cuvage pour la vinification, constitué d'une cuve soit maçonnée avec un parement interne de carreaux de terre cuite glaçurés, soit en bois et circulaire. Enfin, la présence passée ou présente d'un équipement de distillation a pu être observé dans trois fermes.

Petite dépendance accolée, ferme au quartier de la Clastre.Petite dépendance accolée, ferme au quartier de la Clastre. Hangar disjoint, ferme au Terron.Hangar disjoint, ferme au Terron. Bouche d'un four à pain, ferme au quartier de la Combe.Bouche d'un four à pain, ferme au quartier de la Combe. Four à pain d'une ferme, quartier de Bigonnet.Four à pain d'une ferme, quartier de Bigonnet.

40 % des fermes disposent d'une fontaine ou d'un lavoir, les deux étant associés dans un tiers des cas. Par ailleurs la présence d'un bassin ou d'un réservoir a été notée pour un huitième du corpus. Une citerne de récupération des eaux pluviales a été repérée dans 22 % des fermes, tant sur la Montagne d'Albion, que dans le vallon de Baïs ou dans la vallée de l'Anary.

Baie de puisage d'une citerne, ferme de Valaury.Baie de puisage d'une citerne, ferme de Valaury. Vue de volume d'une citerne, ferme au hameau de Valaury.Vue de volume d'une citerne, ferme au hameau de Valaury. Réservoir sous voûte, ferme au quartier des Routes.Réservoir sous voûte, ferme au quartier des Routes.

Espaces libres

Toutes les fermes possèdent au moins une cour, qui est le plus souvent ouverte et éventuellement limitée par un petit muret, mais qui peut-être aussi fermée (19 % du corpus) avec un mur haut et un portail. Trois portails avec un encadrement en pierre de taille, en arc plein-cintre, ont été observés.

Portail de la cour d'une ferme, quartier du Terron.Portail de la cour d'une ferme, quartier du Terron. Portail d'une cour de ferme, quartier de Bigonnet.Portail d'une cour de ferme, quartier de Bigonnet.

84 % des fermes possèdent une aire à battre mitoyenne, le plus souvent située sur la façade arrière où, grâce à l'insertion du bâti dans la pente du terrain, l'espace de battage est au niveau du fenil et des greniers.

La présence d'un jardin mitoyen a été repérée pour un peu moins de la moitié des fermes. Un jardin clôt a été observé à la Peyrière.

Environnement végétal

La présence d'un ou deux arbres plantés dans la cour a été notée pour presque toutes les fermes. Il s'agit principalement du tilleul (80 % des cas), de l'amandier (17 % des cas), du frêne (13 % des cas) et l'on trouve également des noyers, cerisiers, marronnier, voir grand érable.

Des allées d'arbres bordant le chemin menant à la ferme existent pour 12 % des fermes, il s'agit avant tout de tilleul, mais aussi d'amandier.

Dans les quelques cas où un verger est conservé à côté de la ferme, il s'agit de cerisier ou de noyer. Par ailleurs deux treilles de vigne en façade ont également été repérées.

Matériaux et mise en œuvre

Maçonnerie

Les fermes sont construites en maçonnerie de moellons calcaires, montés au mortier de chaux et sable, et l'usage complémentaire de moellons de brèche calcaire a été relevé pour plus de la moitié du corpus communal. L'emploi très ponctuel de moellons de grès rouge a également été observé dans le vallon de Baïs. A la ferme de la Cour, le pignon d'un hangar est fermé en essentage de planches dressées.

Maçonnerie d'un bâtiment de la ferme du Pied du Clos.Maçonnerie d'un bâtiment de la ferme du Pied du Clos. Emploi d'une pierre fossilifère dans la maçonnerie d'une ferme, quartier de Baïs.Emploi d'une pierre fossilifère dans la maçonnerie d'une ferme, quartier de Baïs.

Pour plus de la moitié des fermes, les chaînes d'angles sont en pierre de taille calcaire, et/ou de brèche calcaire, plus rarement en tuf. Ce matériaux est souvent complété par des gros moellons équarris. On relève 10 % des fermes pour lesquelles les chaînes d'angles sont en simple moellons à bâtir.

Chaîne d'angle en pierre de taille de brèche calcaire, ferme au hameau du Génisseau.Chaîne d'angle en pierre de taille de brèche calcaire, ferme au hameau du Génisseau. Chaîne d'angle d'une ferme, quartier du Moulin.Chaîne d'angle d'une ferme, quartier du Moulin.

Les enduits anciens conservés sont très majoritairement rustiques (53 % du corpus), à pierres vues (19 %), ou lisses (12,5 %) ou pas d'enduit (15,5 %). Une ferme possède un enduit à la tyrolienne et une autre un enduit à inclusions de petits cailloux. 40 % des fermes elles possèdent plusieurs types d'enduit selon les élévations ou les bâtiments. Cependant, 19 % des fermes possèdent un enduit récent.

Enduit rustique et collage de maçonnerie, ferme au quartier du Vallon de Baïs.Enduit rustique et collage de maçonnerie, ferme au quartier du Vallon de Baïs.

ENDUITS

fermes de Barret-de-Lioure

à pierres-vues

19,0 %

à inclusions

3,0 %

rustique

53,0 %

à la tyrolienne

3,0 %

lisse

12,5 %

sans enduit

15,5 %

enduit récent

19,0 %

nature des enduits des fermes de Barret-de-Lioure

Portes de logis

Remarque : pour 28 % des fermes, ce critère n'est plus significatif, pour cause de modifications des ouvertures.

39 % des fermes du corpus restant possèdent une porte de logis (ou deux portes, dans deux cas) dont l'encadrement est en pierre de taille. Il est en tuf dans un cas, et en calcaire pour le reste. Le linteau est en arc segmentaire dans un tiers des cas, avec un exemple à clef en agrafe saillante et passante. Pour les autres cas, il est en arc plein-cintre, en plate-bande avec clef saillante et passante, droit monolithe, voir simplement en bois. Ces encadrements en pierre de taille ne sont pas décorés.

Les 61 % du corpus restant possèdent un encadrement en maçonnerie simple, avec un enduit de finition au mortier de gypse, et un linteau droit monoxyle. On note également un encadrement de porte en brique.

Quelques portes à panneaux moulurés ont pu être observées pour 9 % du corpus.

Porte du logis en pierre de taille calcaire, ferme au hameau du Génisseau.Porte du logis en pierre de taille calcaire, ferme au hameau du Génisseau. Porte de logis en pierre de taille calcaire, ferme au TerronPorte de logis en pierre de taille calcaire, ferme au Terron

Portes des dépendances

Remarque : pour 22 % des fermes, ce critère n'est plus significatif, pour cause de modifications des ouvertures.

32 % des fermes du corpus restant possèdent des portes de dépendances dont l'encadrement est au moins une partie en pierre de taille. Il est en brèche calcaire ou en calcaire. Les quelques fois où le linteau est également en pierre de taille, il est alors systématiquement en arc segmentaire ; sinon il est droit et en bois.

Les 68 % du corpus restant possèdent des encadrements en maçonnerie simple, dans les trois-quart des cas fini par un enduit au mortier de gypse. Le linteau est droit monoxyle, sauf pour deux cas où un arc segmentaire clavé a été repéré. Un encadrement en brique a également été observé, il est en arc segmentaire.

Porte d'étable en pierre de taille calcaire, ferme à Baïs.Porte d'étable en pierre de taille calcaire, ferme à Baïs. Porte d'étable, ferme au hameau du Génisseau.Porte d'étable, ferme au hameau du Génisseau. Porte en arc clavé, ferme au quartier des Routes.Porte en arc clavé, ferme au quartier des Routes.

Fenêtres et baies

Remarque : pour 19 % des fermes, ce critère n'est plus significatif, pour cause de modifications des ouvertures.

31 % des fermes du corpus restant possèdent des fenêtres dont l'encadrement est en pierre de taille. Il est en brèche calcaire dans un cas, et en calcaire pour le reste. Lorsque que le linteau est également en pierre de taille, il est alors droit et monolithe, ou arc segmentaire ; sinon il est droit et monoxyle. Dans un cas, l'appui de fenêtre est mouluré.

Fenêtre en pierre de taille calcaire, ferme au hameau du Génisseau.Fenêtre en pierre de taille calcaire, ferme au hameau du Génisseau. Fenêtre en pierre de taille calcaire, ferme au hameau du Génisseau.Fenêtre en pierre de taille calcaire, ferme au hameau du Génisseau.

Les 69 % du corpus restant possèdent des encadrements en maçonnerie simple, fini par un enduit au mortier de gypse portant souvent feuillure. Le linteau est droit monoxyle, sauf pour deux cas où un linteau droit monolithe a été repéré, et les appuis peuvent être en lauze saillante. Quelques encadrements en brique ont également été observés, ils sont en arc segmentaire.

Fenêtre en brique, ferme au quartier du Vallon de Baïs.Fenêtre en brique, ferme au quartier du Vallon de Baïs. Fenêtre en brique, ferme au hameau du Moulin.Fenêtre en brique, ferme au hameau du Moulin.

Les systèmes d'occultation des fenêtres ne sont que rarement conservés, et ce critère n'a pu être renseigné que pour moins d'un tiers du corpus. Les contrevents à cadre sont les plus fréquemment observés, ainsi que quelques contrevents en planches croisées. Quelques persiennes hautes ont également été repérées.

Voûtes et couvrements

Remarque : la présence ou l'absence d'une voûte n'a pu être vérifiée que dans un peu plus des trois-quart du corpus communal.

Dans ce corpus, l'absence de voûte a été repérée dans 32 % des cas. Le couvrement est alors réalisé par un plancher sur solives, parfois renforcées par une poutre et un poteau central. Les plancher peut être en quartons, avec des interstices bouchés au plâtre.

La présence d'une voûte concerne donc 68 % de ce corpus, et certaines fermes possèdent plusieurs pièces voûtées, toujours situées à l'étage de soubassement. Les voûtes sont très majoritairement en berceau plein-cintre, moins souvent en berceau segmentaire. Un cas de berceau brisé à été observé, et trois cas de voûtes d'arêtes. Dans trois fermes, des voûtains en brique et poutrelle métallique ont été repérés.

Etable en étage de soubassement, couverte par une voûte en berceau segmentaire. Ferme au quartier de Chanaux.Etable en étage de soubassement, couverte par une voûte en berceau segmentaire. Ferme au quartier de Chanaux. Etable en étage de soubassement, couverte par un plancher. Ferme au quartier de Bigonnet.Etable en étage de soubassement, couverte par un plancher. Ferme au quartier de Bigonnet.

Aménagements intérieurs

Remarque : selon les critères, ces renseignements n'ont pu être renseignés que pour 25 à 40 % du corpus.

Les sols des étables, des remises et des resserres sont souvent en terre battue, mais dans plusieurs cas des sols caladés, voir même dallés en lauze, ont été observé. Dans les étables, les mangeoires sont constituées d'une banquette maçonnée et d'un planche sur chant.

Remise-fenil avec sol caladé, installé sur extrados de voûte. Ferme au quartier de Bigonnet.Remise-fenil avec sol caladé, installé sur extrados de voûte. Ferme au quartier de Bigonnet. Sol en lauze dans une étable, ferme à proximité du village.Sol en lauze dans une étable, ferme à proximité du village.

Les pièces en étages possèdent un plancher sur solives. Les sols des pièces à usage d'habitation sont couverts en carreaux de terre cuite carrés. Dans plusieurs fermes, le sol de la cuisine, qui est installée au-dessus d'une voûte, est en dalles calcaires taillées ou en lauzes plus grossières. Les cloisons sont à pans de bois, avec un remplissage de maçonnerie légère, de gravas ou de lauzes maçonnées sur chant. Les murs et parfois les plafonds reçoivent un enduit au plâtre.

Sol en carreaux de terre cuite, ferme à proximité du village.Sol en carreaux de terre cuite, ferme à proximité du village. Sol en carreaux de terre cuite, ferme au quartier du Vallon de Baïs.Sol en carreaux de terre cuite, ferme au quartier du Vallon de Baïs. Logis avec sol en dalles calcaires ; cheminée. Ferme au Ravin du Riou.Logis avec sol en dalles calcaires ; cheminée. Ferme au Ravin du Riou.

La pièce servant de cuisine dispose d'une cheminée adossée ou a demi-engagée dans un mur ; la tradition orale rapporte qu'à la ferme de Baïs (Bonnefoy), la grande cheminée était équipée d'un tourne broche mécanique. Le conduit est bâti au plâtre avec des lauzes sur chants, sur un manteau façonné au mortier de gypse sur des corbeaux en bois formant étriers. Cette cheminée est parfois flanquée d'une niche accueillant un placard à huiles, d'un potager et d'une pile d'évier. Des sorties de pile d'évier ont été observées pour 22% des fermes, elles sont en terre cuite (section de canalisation, tuile creuse) ou en pierre (lauze, bloc de tuf creusé).

Les sols des fenils et des séchoirs sont constitués d'un plancher rustique, ou de quartons sur lesquels peut être coulée une chape de mortier. Un coffre à grain, en ossature bois et maçonnerie de gypse peut être aménagé dans un coin. Dans les séchoirs, les claies sont en ossature bois, avec un grillage ou un treillis métallique.

Lorsque le fenil est séparé de l'étable par un niveau d'habitation, un conduit d'abat-foin permet de descendre directement le fourrage dans la mangeoire. Lorsque le fenil est au-dessus de l'étable, un simple trou dans le plancher suffit. Des aérations de fenil en terre cuite ont été notées, ainsi qu'un cas à oculus monolithe.

Dans les pigeonniers, les boulins sont en brique ou en tuile creuse, et la grille d'envol est en maçonnerie de gypse. Deux protections de baie de pigeonnier, en zinc et formant saillie autour de l'encadrement, ont été repérées.

Boulins d'un pigeonnier, à la ferme du Pied du Clos (années 1970).Boulins d'un pigeonnier, à la ferme du Pied du Clos (années 1970).Baie d'envol de pigeonnier en mortier de gypse, ferme au hameau du Génisseau.Baie d'envol de pigeonnier en mortier de gypse, ferme au hameau du Génisseau.

Les escaliers intérieurs sont construits en maçonnerie légère de chaux et de plâtre sur une structure en bois. Les contre-marches sont façonnées au mortier, les nez de marche sont en bois et les marches reçoivent généralement des carreaux de terre cuite.

Escalier intérieur tournant, ferme au quartier de Bigonnet.Escalier intérieur tournant, ferme au quartier de Bigonnet.

Structure, élévation, distribution

Façades et structuration des niveaux

Pour la moitié des fermes, la façade principale est en mur gouttereau, et pour l'autre moitié elle est en pignon.

Pour 84 % des fermes, le premier niveau des fermes est uniquement constitué d'une partie agricole. A contrario, 16 % possèdent une partie de logis en premier niveau. La disposition la plus fréquente (68 % du corpus) est composée d'une

partie d'habitation intercalée entre deux parties agricoles, haute et basse (A/L/A, A/AL/A ou A/L/AL). La disposition composée de parties d'habitation et agricoles accolées sur plusieurs niveaux (A/AL/AL, A/AL/L, A/AL/AL, AL/AL, etc.) ne concerne qu 32 % du corpus communal.

Seulement 6 % des fermes de la commune possèdent deux niveaux d'élévation. Ces deux bâtiments bas se trouvent au village et au Génisseau. En revanche, 81 % possèdent trois niveaux niveaux d'élévation, et 13 % possèdent quatre niveaux d'élévation.

NIVEAUX

fermes de Barret-de-Lioure

1

0,0 %

2

6,0 %

3

81,0 %

4

13,0 %

5

0,0 %

nombre de niveaux des fermes de Barret-de-Lioure

Structuration des étages

Une seule ferme du corpus communal, installée en terrain plat, ne possède pas d'étage de soubassement. A l'inverse, 72 % des fermes possèdent un étage de soubassement et 25 % possèdent deux étages de soubassement.

L'organisation des étages la plus fréquente correspond à « un étage de soubassement + rez-de-chaussée surélevé + 1 étage carré OU 1 étage de comble », et elle concerne 62 % du corpus communal. L'organisation « deux étages de soubassement + rez-de-chaussée surélevé + 1 étage carré OU 1 étage de comble » concerne 12 % du corpus.

ETAGES DE SOUBASSEMENT

fermes de Barret-de-Lioure

un

72,0 %

deux

25,0 %

trois

0,0 %

sans objet

3,0 %

nombre d'étages de soubassement pour les fermes de Barret-de-Lioure

Le logis est installé en rez-de-chaussée surélevé pour 91 % des fermes, parfois complété par une partie en étage de soubassement (21 % des cas).

Accès au logis et escaliers

Les deux-tiers des fermes possèdent un accès de plain-pied. Cet accès est complété par un escalier extérieur dans 30 % des cas, et par un escalier intérieur dans 15 % des cas. Un tiers des fermes possèdent uniquement un accès par un escalier extérieur.

Au total, la moitié du corpus communal dispose d'un escalier de distribution extérieur. Tous ces escaliers extérieurs sont construits en maçonnerie, avec souvent des marches en pierre de taille. Les deux-tiers d'entre eux sont construits sur voûte ou sur arcade, et le tiers restant est bâti sur un massif de maçonnerie. Ces escaliers extérieurs sont tous droit. Ils sont implantés parallèlement à la façade dans 88 % des cas, sinon ils sont perpendiculaires à la façade. L'escalier extérieur est prolongé par un palier dans 31 % des cas, et par un long palier filant dans 62 % des cas. Ce palier filant possède parfois un sol en lauzes ou en dalles, et il peut-être couvert en appentis. Un cas de palier filant sans escalier a également été noté.

La présence d'un escalier intérieur a été notée pour 20 % du corpus communal, et ils sont alors plus souvent tournants que droits. Par ailleurs, une échelle de meunier permet la communication intérieure entre l'étable et le logis a été repérée dans deux cas.

Accès au fenil

Les baies fenières conservées sont très majoritairement des portes hautes (75 % des cas observés), même si l'on trouve quelques portes basse et un cas de lucarne fenière.

Ces baies fenières sont placées en façade arrière dans les trois-quart des cas, sinon en façade latérale et rarement en façade principale.

Toit et couverture

Forme du toit

93 % des fermes du corpus communal possèdent un toit à longs pans, complété par un toit à un pan dans 19 % des cas, ou par une croupe dans un cas. Dans 18,5 % cas, le toit à longs pans est asymétrique. A l'inverse seulement 7 % des fermes possèdent un toit à un pan.

TOIT

fermes de Barret-de-Lioure

un pan

7,0 %

un pan + longs pans

4,0 %

longs pans

72,0 %

longs pans + croupes

4,0 %

nature des toits des fermes de Barret-de-Lioure

Charpente

Les charpentes n'ont pu être observées que pour 22 % du corpus communal. Elles sont à pannes, servant parfois de support à des chevrons complémentaires. Un seul cas de charpente à pannes sur fermes, avec poinçons, a été observé au Terron.

Charpente à pannes, ferme au quartier de Bigonnet.Charpente à pannes, ferme au quartier de Bigonnet. Charpente à pannes, et quartons sur lesquels sont maçonnées les tuiles. Ferme au quartier de Bigonnet.Charpente à pannes, et quartons sur lesquels sont maçonnées les tuiles. Ferme au quartier de Bigonnet.

Avant-toit et saillie de rive

41 % des fermes possèdent des avant-toits traités de différentes manières, et 22 % possèdent des saillies de rive traitées de différentes manières. Un peu moins de la moitié des fermes possèdent un avant-toit constitué par un rang de génoise, près des trois-quart possèdent deux rangs de génoises et une ferme possède trois rangs de génoise. Dans près des deux des cas, cette génoise est peinte en blanc. Des avant-toits constitué d'un débord de lauzes calcaires ont été observés dans 15 % des fermes.

Avant-toit constitué d'un débord de lauze, ferme au village.Avant-toit constitué d'un débord de lauze, ferme au village. Passage du rang de génoise de l'avant-toit vers la saillie de rive, ferme au quartier du Vallon de Baïs.Passage du rang de génoise de l'avant-toit vers la saillie de rive, ferme au quartier du Vallon de Baïs.

Pour plus de la moitié des fermes, la saillie de rive est constituée d'un rang de génoise, et pour un peu moins de la moitié elle est constituée de deux rangs de génoise. Dans 15 % des fermes, une saillie de rive en pignon constituée d'un débord de lauzes calcaires a été observée.

Passage de deux rangs de génoise de l'avant-toit vers la saillie de rive, ferme au quartier des Routes.Passage de deux rangs de génoise de l'avant-toit vers la saillie de rive, ferme au quartier des Routes. Saillie de rive constituée de deux rangs de génoise, ferme au quartier du Moulin.Saillie de rive constituée de deux rangs de génoise, ferme au quartier du Moulin.

Le passage de l'avant-toit vers la saillie de rive est traité en éventail dans presque les deux-tiers des cas.

AVANT-TOIT

fermes de Barret-de-Lioure

débord de lauzes

15,0 %

débord des tuiles

0,0 %

débord des chevrons

3,5 %

1 rang de génoise

48,0 %

2 rangs de génoise

74,0 %

3 rangs de génoise

3,5 %

voussure

3,5 %

non significatif

15,5 %

nature des avants-toit des fermes de Barret-de-Lioure

SAILLIE DE RIVE

fermes de Barret-de-Lioure

débord de lauzes

15,0 %

débord des tuiles

7,5 %

1 rang de génoise

55,5 %

2 rangs de génoise

44,5 %

non significatif

19,0 %

nature des saillies de rive des fermes de Barret-de-Lioure

Couverture

19 % des fermes possèdent plusieurs matériaux de couverture.

On relève la présence, passée ou présente, d'une partie de toit couverte en lauzes calcaire pour 9 % du corpus communal.

Couverture en lauze calcaire sur une dépendance, ferme au quartier de la Clastre.Couverture en lauze calcaire sur une dépendance, ferme au quartier de la Clastre.

Les toits couverts en tuile creuse concernent 94 % des fermes. Les tuiles creuses sont le plus souvent posées sur des quartons, mais dans quelques cas elles sont scellées au mortier sur un plancher de sous-toiture. La tuile creuse a progressivement été remplacée par de la tuile plate mécanique, de la tôle ou des plaques de fibro-ciment.

COUVERTURE

fermes de Barret-de-Lioure

lauze

9,0 %

tuile creuse

94,0 %

tuile plate mécanique

6,0 %

tôle

3,0 %

fibro-ciment

9,0 %

nature des matériaux de couverture des fermes de Barret-de-Lioure

Décor

Outre la génoise qui peut être peinte en blanc, on remarque quelques rares autres éléments de décor peint, qui ne concernent que 12,5 % du corpus communal. Il s'agit de faux encadrements peints ou d'un cadre de façade.

Jour avec faux encadrement peint et cadre de façade, ferme au hameau du Moulin.Jour avec faux encadrement peint et cadre de façade, ferme au hameau du Moulin.

III. Typologie

F1 - Ferme en maison-bloc à terre (0 % du corpus) ; (0 repérée ; 0 sélectionnée)

F1-3 - Ferme à bâtiments accolés et/ou disjoints ; base en maison-bloc à terre (0 % du corpus) ; (0 repérée ; 0 sélectionnée)

F2 - Ferme en maison-bloc en hauteur (3 % du corpus) ; (1 repérées ; 0 sélectionnées (0%))

F2-3 - Ferme à bâtiments accolés et/ou disjoints ; base en maison-bloc en hauteur (97 % du corpus) ; (31 repérée ; 9 sélectionnées (29%))

Interprétation de la classification

Sur la commune de Barret-de-Lioure, toutes les fermes sont constituées d'un bâtiment originel en bloc en hauteur, auquel se sont accolés successivement des bâtiments d'habitation ou agricoles, en enfilade, en tas ou en L. Parfois, quelques dépendances agricoles sont disjointes. Dans un cas (au hameau ruiné de Valaury-de-Barret), on note une maison-bloc en hauteur simple.

TYPE

fermes de Barret-de-Lioure

F1

0,0 %

F1-3

0,0 %

F2

3,0 %

F2-3

97,0 %

Tableau comparatif de la proportion de chaque type de fermes - Commune de Barret-de-Lioure

D'une manière générale, au moins un collage de bâtiment a été observé pour 97 % des fermes, et au moins une surélévation ancienne pour 56 % des fermes, illustrant les parfois nombreux remaniements qu'ont vécues ces fermes.

La plus vieille date portée est de « 1622 » (Macuègne Bas), et sans doute plus d'un tiers des fermes actuelles trouvent leur origine au 16e siècle ou au 17e siècle.

Le 18e siècle apparaît comme la période de construction pour la moitié des fermes repérées sur le territoire de la commune. Une seule date portée de cette époque est connue, « 1712 » à la ferme rasée de Baïs (claveau déposé).

Les dates portées du 19e sont beaucoup plus nombreuses, puisqu'elles concernent un quart de l'ensemble des fermes de la commune, et elles et s'échelonnent de 1806 au années 1880. Cependant, il s'agit principalement d'agrandissements ou d'extension de partie d'habitation ou agricoles.

Quelques nouveau bâtiment (habitation ou agricoles) sont construits jusque dans les années 1920. La construction de dépendances se poursuit au 20e siècle, notamment avec la création de hangars pour l'outillage agricole ou des grandes bergeries ou stabulations, dès les années 1900-1910 et jusqu'au début du 21e siècle.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle

Sur la commune de Barret-de-Lioure, toutes les fermes sont constituées d'un bâtiment originel en bloc en hauteur, auquel se sont accolés successivement des bâtiments d'habitation ou agricoles, en enfilade, en tas ou en L. Parfois, quelques dépendances agricoles sont disjointes.

Le gros œuvre est en maçonnerie de moellons calcaires, associés dans la moitié des cas à des moellons en brèche calcaire. La maçonnerie est liée au mortier de chaux et de sable. Les toits sont majoritairement à longs pans, avec parfois des croupes, et ils sont couverts en tuiles creuses. La présence de lauze calcaire est également notée, tant en couverture qu'en rive et avant-toit.

  • Typologies
    F1 - Ferme en maison-bloc à terre ; F1-3 - Ferme à bâtiments accolés et/ou disjoints ; base en maison-bloc à terre ; F2 - Ferme en maison-bloc en hauteur ; F2-3 - Ferme à bâtiments accolés et/ou disjoints ; base en maison-bloc en hauteur
  • Toits
    tuile creuse, calcaire en couverture
  • Murs
    • calcaire moellon enduit
    • calcaire moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • repéré 32
    • étudié 9

Documents d'archives

  • AD Drôme. série E Dépôt : 15-2 - Cadastre de Barret-de-Lioure, 1788, 131 fol.

    AD Drôme : E DEPOT 15-9
  • AD Drôme. série 3 P : 3276. Etat des sections du cadastre de Barret-de-Lioure, 1824.

    AD Drôme : 3 P 176

Bibliographie

  • PICRON, Gilbert. Gens de Barret-de-Lioure. Comité des fêtes de Barret-de-Lioure, 2016.

Documents figurés

  • AD Drôme. série 3 P : 3276. Plan cadastral de la commune de Barret-de-Lioure, 1813.

    AD Drôme : 3 p 3276
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016
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