Dossier d’aire d’étude IA26000445 | Réalisé par ;
Guibaud Caroline (Rédacteur)
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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  • inventaire topographique, Inventaire du Parc naturel régional des Baronnies provençales
Présentation de la commune de Barret-de-Lioure
Copyright
  • © Parc naturel régional des Baronnies provençales
  • © Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Espace patrimonial et paysager du Bassin de Montbrun-les-Bains
  • Adresse
    • Commune : Barret-de-Lioure

Étymologie de Barret-de-Lioure

Dans un article sur la toponymie de la Drôme, publié en 1910 dans le Bulletin de la Société Départementale d'archéologie et de statistique de la Drôme, il est indiqué que « Barret-de-Lioure, petite agglomération du canton de Séderon ; est classée en 1337 sous les traits « de Borreto de librâ » ; tire son nom du vieux français « barrette », petite barrière ; de Libra s'est transformé en 1539 en Liure, mais en 1519 on lit encore « Prior curatus de Barreto-Libra » ; cette permanence du mot de librâ s'explique par la nature du terrain ; les deux termes expriment l'idée d'un petit obstacle (barrette) sur une route ouverte (de librâ viâ) ».

On peut également penser, avec A. Lacroix (1901), que l'étymologie de Barret-de-Lioure viendrait de barra, rempart, associé à la position du village à l'extrémité nord-ouest de la crête de la montagne de Lure.

Développement historique

Période pré- et proto-historique

Bassin de l'Anary

D'après G. Picron (2006), des fouilles réalisées en 1956 au pied sud de l'éperon rocheux de la Cour (quartier du Moulin), auraient mis en évidence un site d'habitat datant de la fin du Néolithique, et se prolongeant jusqu'au 12e siècle.

La colline de Fontenelle, qui dispose d'une source à son pied méridional, pourrait avoir accueilli un oppidum, possiblement réutilisé à l'antiquité tardive. L'état des sections du cadastre de 1788 nomme ce quartier « Le Chastelleras ». La mémoire orale appelle « Tour d'Imbarbe » le versant ouest de cette colline, toponyme que l'on retrouve également en 1788 : « Tourre d'Embarbe ». Au sommet de cette colline, on est tenté de lire le dessin d'une enceinte circulaire en pierre sèche, mais aucun artefact n'a été observé sur l'ensemble du site et la nature très gélive du calcaire limite les possibilités d'interprétation du site.

Le rocher de La Cour, au pied duquel était établi un habitat néolithique. Vue prise du sud-ouest.Le rocher de La Cour, au pied duquel était établi un habitat néolithique. Vue prise du sud-ouest. L'oppidum de Fontenelle, dominant le site castral de Barret. Vue prise du sud-est.L'oppidum de Fontenelle, dominant le site castral de Barret. Vue prise du sud-est.

Bassin de la Nesque

Dans l'analyse toponymique de la commune, réalisée par I. Magnaudeix (2015), d'autres noms de lieux-dits semblent indiquer des sites potentiel d'habitat perché, aujourd'hui totalement disparus. Les situations topographiques de ces toponymes semblent indiquer des oppida ou castellaras proto-historiques. Ces sites ont pu être réutilisés à la fin de l'antiquité ou au début moyen âge. Il s'agit de la « Citadelle » et du « Fort de Barrau », tels que cités dans le cadastre de 1788, situés au sud-est du territoire communal, sur les limites de bassins versants de la Nesque, de l'Anary et de la Méouge.

Le site du « Fort de Barraux », ainsi appelé sur la carte de Cassini, ou « le Fort » dans le cadastre de 1813 et sur la carte IGN actuelle, est un sommet à 1413 mètres d'altitude, plat et herbeux. Aucun vestige ni aménagement n'a été observé.

Le site de la « Citadelle », situé sur une crête séparant le vallon du Farnet de celui de Fontanille, est composé de deux petites éminences culminant à 1333 mètres d'altitude. Il n'a pas été visité.

Période antique

Pour I. Magnaudeix (2015) le seul toponyme sur la commune de Barret susceptible d'être d'origine gallo-romaine serait « Macuègne », les toponymes médiévaux ayant recouverts ceux de l'antiquité. Cependant, lors de la mission de terrain, plusieurs sites de l'antiquité romaine ont été repérés. La répartition de ces vestiges montre des installations tant sur le bassin versant de l'Anary, que sur celui de la Méouge et dans le vallon de Baïs.

Bassin de l'Anary

Un site majeur est situé au Génisseau, dans lequel il faut sans doute voir l'origine du village de Barret. Cette importante installation (annexe thermale/hydraulique du site de Montbrun ?) était complétée par d'autres installations dispersées, situées sur des zones de replats favorables. Au quartier du Génisseau, la plupart des pierriers entourant le hameau abandonné concentrent des tessons de tegulae, imbrex et fragments de meules de grès. G. Picron (2006) rapporte qu'un Autel aux Mères a été trouvé au Génisseau en 1876 ; il a été déposé au musée de Sault. On relève également d'autres tesson de tegulae dans les éboulis situés au pied sud-est du site castral de La Clastre. Par ailleurs, la tradition orale rappelle que des tombes à tegulae auraient été retrouvées dans le chemin bordant le cimetière, associées à des tessons et des ossements. Il est possible que ce lieu ait pu servir de site d'inhumation dès l'époque romaine.

Immédiatement à l'ouest du Col de Macuègne, plusieurs des pierriers situés sur le versant nord du ravin des Estourailles contiennent des fragments de tegulae. Des monnaies et de la poterie romaine auraient été découverts sur ce site (G. Picron, 2006).

Des fragments de tegulae ont été observés en remploi dans la maçonnerie de la ferme du quartier des Routes. La tradition orale rapporte qu'au quartier du Moulin, les travaux de construction des gîtes communaux à la fin des années 1980, ont mis au jour les bases d'un mur en petit appareil de moellons équarris (absence de briques), ainsi que des tegulae et de grande tuiles creuses faîtières (villa ?). Une des ces tegulae a pu être observée lors de l'enquête de repérage : de couleur jaune, elle possède un trou de fixation et on note une marque d'atelier digitée (dimensions : l = 52 cm, la = 36 cm ; h = 6 cm).

D'autres tessons tegulae ont été observées dans un pierrier de la ferme de Clef de Boyer, associés à des scories.

Le quartier du Col de Macuègne, dont les pierriers contiennent des tessons de tegulae. Vue prise du nord-ouest.Le quartier du Col de Macuègne, dont les pierriers contiennent des tessons de tegulae. Vue prise du nord-ouest. Tegulae trouvée au quartier du moulin. Vue du dessus, de trois-quart.Tegulae trouvée au quartier du moulin. Vue du dessus, de trois-quart.

Bassin de la Méouge

A Macuègne Bas, on relève un important gisement de tessons (tegulae et imbrex) situé sur le versant dominant la ferme, associées à des scories ferreuses. La tradition orale rapporte que d'autres vestiges se trouvent en contrebas de l'actuelle R.D. 542. Ce site de versant a facilement pu être fortifié sur un mamelon dominant les actuels bâtiments d'exploitation agricole.

Un autre secteur à tegulae a été signalé au quartier de la Tuillière/Bazole, à la limite avec la commune de Séderon.

Des tessons de tegulae ont été repérés en remploi dans la maçonnerie de deux fermes de la partie centrale du Vallon de Baïs, ainsi que des fragments de pains de tuiles (ratés de cuisson d'imbrex) suggérant la possible proche présence d'une ancienne tuilerie.

Antiquité tardive et premier moyen âge

Bassin de l'Anary

Pour I. Magnaudeix (2015), le site de Fontenelle (« Chastellaras » au cadastre de 1788) a pu fonctionner précédemment ou en même temps que les débuts du site castral du village de Barret. La tradition orale nomme « Tour d'Imbarbe » le versant ouest de cette colline, et J. Brun-Durand (1891) note que le lieu-dit la « Tour d'Embarbe » correspond à une ruine – laquelle n'a pas été retrouvée lors des prospections de terrain.

Le site castral du village de Barret est situé sur l'éperon oriental d'une échine rocheuse qui accueille le village à son opposé.

Le perchement à proximité immédiate des installations antiques du Génisseau pourrait être assez précoce, au vu de la quantité de tessons de tegulae que l'on trouve sur le versant sud du site castral. Il serait attesté dès le 11e siècle. Ce site est aménagé en trois plate-formes successives, en degrés, qui sont alignées est-ouest ; elles sont taillées dans la roche. La plate-forme supérieure, qui est la plus orientale, est séparée des deux autres par un fossé. Les versants sud et est sont abrupts et le talus nord semble taillé en glacis. (cf dossier du village : IA26000485)

Il est possible que le site d'habitat du Génisseau ait pu perdurer au pied du nouveau castrum, avant son perchement sur le piton occidental.

Le site castral, dominant le quartier du Génisseau et le versant de La Côte. Vue prise du sud-est.Le site castral, dominant le quartier du Génisseau et le versant de La Côte. Vue prise du sud-est. Le quartier du Génisseau, dominé par le site castral. Vue prise du sud-est.Le quartier du Génisseau, dominé par le site castral. Vue prise du sud-est.

Par ailleurs, I. Magnaudeix (2015) mentionne le « Deffens de la Roque des Moussus », à l'extrême sud-ouest de la commune, jouxtant le territoire de Montbrun, qui pourrait être rattaché au site de « Château Ribaud », situé sur Montbrun.

Bassin de la Méouge

Le site castral de Macuègne Bas semble dater de cette époque. Il est installé sur une légère éminence à flanc de pente, au pied d'un versant où de nombreux tessons de tegulae sont visibles.

Le sommet de cette butte est aplani. Le versant sud est un glacis naturel, à la base duquel on observe encore quelques assises d'un mur d'enceinte en petit appareil de moyens calcaires, qui semble se prolonger vers l'est ; des parties de ce mur ont été anciennement reprises en pierre sèche.

Site archéologique de Macuègne Bas. Vue de situation prise de l'ouest.Site archéologique de Macuègne Bas. Vue de situation prise de l'ouest. Site archéologique de Macuègne Bas. Plate-forme castrale, versant sud. Vestiges du mur d'enceinte, vue prise du sud.Site archéologique de Macuègne Bas. Plate-forme castrale, versant sud. Vestiges du mur d'enceinte, vue prise du sud.

I. Magnaudeix (2015) estime que le secteur de Baïs « semble bien avoir été détaché d'un fief jusqu'ici inconnu pour être rattaché , à une période indéterminée du moyen-âge, au territoire de Barret ».

Bassin de la Nesque

De la même façon, le quartier de Valaury-de-Barret serait une partie détachée de l'ancien fief de Villesèche (actuelle commune des Omergues).

Le toponyme « le Grand Terme », mentionné par les cadastres de 1788 et 1813-1824 ainsi que sur l'actuelle carte IGN, situé à l'extrémité sud-est de la commune, semble être un point de limite ancien. I. Magnaudeix (2015) souligne que, outre Barret, Ferrassières et les Omergues, le territoire de Revest-du-Bion vient également y aboutir, en « une pointe curieuse, comme si ce fief avait revendiqué un accès à cette zone, dans un objectif bien précis, qui nous est inconnu ».

Les sites toponymiques du cadastre de 1788, la « Citadelle » et le « Fort de Barrau », ont pu être réutilisés ponctuellement à cette période. Pour I. Magnaudeix (2015), ces deux sites pourraient être à l'origine du village de Ferrassières-de-Barret.

Second moyen-âge

G. Picron (2007, 2016) indique que les premières mentions de Barret-de-Lioure apparaissent au 11e siècle (1023, 1060, 1082), comme "castellum". En 1082, Barret appartient à la seigneurie de Mévouilon. M.-P. Estienne (2004) signale que Barret-de-Lioure est mentionné en 1180 comme « lo castel e la villa ». L'appellation « castrum de Barreto » apparaît en 1277 (G. Picron, 2007), puis « Barreto de Lieura » en 1293 et « Barretum de Libra et Villafranca » en 1344 (A. Lacroix, 1901). (cf dossier du village : IA26000485)

L'église de Barret-de-Lioure est rattachée à l'abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon en 1119 (G. Picron, 2016). Mais il Il apparaît dans les textes que plusieurs cimetières ont existé à Barret-de-Lioure, chacun associé à une chapelle ou église ; cette partie est abordée plus loin, dans les développements thématiques. (cf dossier sur le cimetière : IA26000456)

M. Vital Chomel (1965) note qu'une mission d'arpentage à eu lieu Barret en 1270, afin d'« apprécié les facultés contributives des divers biens-fonds dans les communautés ». Le chanoine Ulysse Chevalier (1926) signale qu'en 1308, des privilèges sont accordés à la communauté de Séderon pour faire dépaître et abreuver les bestiaux au terroir de Barret-de-Lioure et Villefranche, et à celles-ci d'en faire de même au terroir de Séderon.

Le roi de Provence acquiert la souveraineté sur le lieu de Barret-de-Lioure en 1321 (G. Picron 2016) et J. Brun-Durand (1891) précise que les « Etats des Comtes de Provence qui furent définitivement annexés à la France en 1486 comprenait […] Barret-de-Lioure ». A partir du 15e siècle, Barret-de-Lioure appartient à la famille Arthaud de Montauban, associée à la famille d'Agoult qui est seigneur de Mison. La seigneurie est quelquefois nommée « baronnie » (G. Picron, 2006, 2016).

Le lieu-dit l'« Hospital », cité par le cadastre de 1788 à la limite de la commune de Montbrun, pourrait correspondre à une auberge médiévale. De même pour « Peyroulet » ou « Sarrière de Peyroulet », situé au col de la Serrière de Piberos. Le quartier de la « Justice », mentionné dans les cadastres de 1788 et 1813-1824 à la limite avec la commune de Séderon, pourrait témoigner l'emplacement de « fourches patibulaires médiévales », classiquement installées en limite de fief (I. Magnaudeix, 2015).

Epoque moderne

La présence du protestantisme est ancienne à Barret. En effet, lors de la visite pastorale de l'évêque de Gap en 1551, un villageois signale qu'un des habitants prêche contre les prêtres et la religion catholique, après être allé à Genève où il a accompagné un dominicain du Buis. Un article de la Société Départementale d'Archéologie et de Statistique de la Drôme (1874), indique qu'il existait au 16e siècle et au 17e siècle, une annexe autorisée du temple de Montbrun à Barret-de-Lioure. Le pasteur Eugène Arnaud (1875) précise que « le synode de Grenoble de 1602 et le synode national de La Rochelle de 1607 adjoignirent les annexes de Villefranche, Séderon, Barret-de-Lioure et Sault [au temple de Montbrun]. Ces églises devaient cesser d'être adjointes à Montbrun lorsqu'elles pourraient posséder un pasteur en propre. Nous ne pensons pas qu'elles l'aient jamais pu ».

G. Picron (2016) indique que des visites pastorales concernant le prieuré de Saint-Laurent sont mentionnées à partir de 1599, puis pendant tout le 17e siècle et jusqu'en 1740.

Les deux plus anciennes dates portées sur des bâtiments de la communes datent du début du 17e siècle : « 1606 » à Macuègne Bas, et « 1622 » sur une maison mitoyenne de la mairie.

Date portée de 1606, sur la ferme de Macuègne Bas.Date portée de 1606, sur la ferme de Macuègne Bas. Date portée de 1622, sur une maison mitoyenne de la mairie.Date portée de 1622, sur une maison mitoyenne de la mairie.

Vers 1620, les possessions de Laurent de Créquy d'Agoult et de Montauban sont partagées entre ces deux fils ainés, et la seigneurie de Barret devient une co-seigneurie. Une part de ces co-seigneurie est acquise en 1637 par la famille Dupuy-Montbrun, en même temps que les terres de la Cour et du Grand Pré, le moulin, et le domaine de Valaury (G. Picron, 2016).

J. Brun-Durand (1891) indique que Barret-de-Lioure appartenait à la sénéchaussée de Sisteron, « établie en 1635, au lieu et place d'un ancien bailliage » et qu'elle « recevait l'appel des sentences rendues par les juges particuliers de Barret-de-Lioure [...] ».

Un acte de 1658 indique que le village est entouré de remparts, avec une porte fortifiée sur la route de Montbrun ; une viguerie se trouve sur la place de l'église. Le village abrite alors environ 500 personnes. Le prieuré Saint-Sauveur et deux moulins sont également mentionnés. Le seigneur de Barret, Charles de Montauban, et sa famille résident au village de Barret, dans « une maison en face de l’église, donnant sur la place et la grand’rue et confrontant la maison de la Viguerie ». En 1901 « cette demeure existe encore mais modifiée ou reconstruite au XVIIIe siècle », et « d'après des titres plus récents, elle aurait été reliée au rempart du nord-est et par lui à la maison qui se trouve à gauche du village, en entrant par la porte de Montbrun ». (A. Lacroix, 1901 ; G. Picron, 2016).

La probable « maison du seigneur », dans les années 1930.La probable « maison du seigneur », dans les années 1930. La probable « maison du seigneur », en 2016.La probable « maison du seigneur », en 2016.

A. Bordier (1895) fait mention d'un maître d'école à Barret en 1666, et G. Picron (2006, 2016) en indique pour la fin du 17e siècle et tout au long du 18e siècle. A. Lacroix (1901), qui mentionne un instituteur en 1714 et un « régent des écoles » en 1739, estime que « les signatures nombreuses des procès-verbaux des assemblées générales supposent une instruction assez développée ». Pour la première moitié du 18e siècle, les registres paroissiaux mentionnent de nombreux « régents des écoles. »

Au cours de la deuxième moitié du XVIIe siècle et au XVIIIe siècle, les défrichements du secteur de la montagne d'Albion et de Lure se multiplient. Cela donne lieu à plusieurs procès et contentieux avec les seigneurs dont témoignent les archives municipales. A Valaury-de-Barret, ce défrichement est mené à l'initiative de la famille Dupuy Montbrun qui y possède une ferme seigneuriale. Les premières maisons du hameau de Valaury-de-Barret datent de cette période.

. La famille Beauchamp, « bailes et lieutenants de juge de 1686 à 1736 » était la plus importante après celle des seigneurs, et qu'elle « prit même le nom de Valaurie, à cause d'un arrière-fief de 4 salmées de terre noble dans ce quartier » (A. Lacroix, 1901).

La ferme de Valaury-de-Barret, dans les années 1900. Vue prise du sud-est (carte postale, 1er quart 20e siècle).La ferme de Valaury-de-Barret, dans les années 1900. Vue prise du sud-est (carte postale, 1er quart 20e siècle). La ferme de Valaury, en 2016.La ferme de Valaury, en 2016.

D'une manière générale, le 18e siècle apparaît comme la période de construction d'au moins la moitié des fermes repérées sur le territoire de la commune. En outre, des photos anciennes du village montrent que nombre des maisons avaient été réaménagées au cours de la seconde moitié du 18e siècle, avec des façades pourvues de fréquents encadrements en arc segmentaire. Ce phénomène caractérise encore la dernière maison ruinée située au centre du village, même si elle ne conserve qu'une partie de son élévation ouest.

A la fin du printemps 1720, une épidémie de peste démarre à Marseille et s'étend en Provence. Les pouvoirs publics imposent la construction de plusieurs lignes de défense sanitaire empêchant les communications terrestres pour contenir son expansion, dont la plus connue est le « mur de la peste », construit en pierre sèche entre Monieux et Avignon. La « ligne du Jabron », installée dès le mois d'octobre 1720, à séparé le territoire de la commune de Barret-de-Lioure en deux parties nord et sud jusqu'en janvier 1723. 12 « baraques » et 24 « guérites » abritaient les milices chargées de garder le passage. (G. Picron, 2010).

Au cours du 18e siècle, la communauté est « administrée par deux consuls, sans doute renouvelés annuellement par moitié, puisque le premier est toujours qualifié « ancien » et le second « moderne » » (G. Picron, 2016). En 1728, la communauté et les consuls de Barret sont en procès avec leurs co-seigneurs : Jean-François-Elzéar de Pontevès (descendant de Anne de Sade, mentionnée au 16e siècle) et sa femme Louise-Corneille-Alexandrine Dupuy-Montbrun, et André de Ripert-Artaud-Montauban (A. Lacroix, 1901).

Le cadastre de 1788 montre que le village, contenu dans ses remparts, est constitué de 56 maisons complétées par huit passages couverts (appelés « soustets »). Une petite vingtaine de bâtiments sont en multipropriété : « écurie », « grenier » à foin ou « chambre ». Une citerne est installée dans l'enceinte du village, et four à pain collectif est situé à l'extérieur du village. Plusieurs noms de rues et de quartiers du village sont également donnés (G. Picron, 2016) . Ce document mentionne également 9 autres maison, situées autour du village, ainsi que 30 « bastides » (fermes) et 4 « bastidon » dispersés, auxquels il faut ajouter 10 bergeries et 11 bâtiments, sans plus de précision, dont un « engard ». Dans les fermes dispersées, on compte alors 14 fours à pain, ainsi que 17 citernes. Une cinquantaine d'aires à battre sont également signalées. Sont aussi mentionnés une vingtaine de « cazals » (ruines), dont certains au village, qui est donc déjà dans sa première phase d'abandon.

En 1790, la commune de Barret-de-Lioure fait partie du canton de Montbrun. Elle ré-intégre ensuite la circonscription de Séderon, lors du rétablissement de ce canton en l'an 8, soit en 1800.

Le prieuré Saint-Sauveur a été vendu comme bien national en 1792. Les biens communaux des Blaches et des Moures sont partagés et vendus en petites parcelles « afin que les pauvres puissent les acquérir ». Le parcellaire en petites lanières de « terre labourables », découpées perpendiculairement aux raides pentes marneuses du rocher des Mourres, conserve le souvenir de ce partage .

La vente des biens des émigrés est faite en novembre 1794, après une estimation réalisée en octobre 1793. Ces biens appartenaient à Jean Baptiste David de Sade, héritier de Mme de Sade , elle même héritière de la famille Dupuy Montbrun. Sont notamment concernés « « le champ de la paye, le moulin, le domaine de Valory, la plaine du Grand-Pré, la terre de la Cour, etc. » (A. Lacroix, 1901 ; (G. Picron, 2006, 2016).

Le quartier de la Cour, vue d'ensemble prise de l'est.Le quartier de la Cour, vue d'ensemble prise de l'est. Le quartier de la Cour, vue prise du nord-ouest.Le quartier de la Cour, vue prise du nord-ouest.

19e siècle et 20e siècle

La plupart des données compilées ci-dessous sont issues des publications successives de G. Picron (de 2004 à 2016) et de la collecte orale.

En 1812 ou 1813 intervient une nouvelle délimitation des communes de Barret-de-Lioure et de Montbrun-les-Bains qui aboutit notamment au transfert du quartier du moulin de Barret à la commune de Montbrun.

Les années 1840-1850 sont celles du maximum démographique, et elles voient une extension des zones cultivées et du nombre de bâtiments.

Une école communale est installée au village dès le début du 19e siècle. Dans les années 1880, le projet de construction d'un nouveau bâtiment d'école est discuté, puis finalement abandonné. A partir du milieu des années 1890, l'actuel bâtiment de la mairie est loué, pour servir d'école et de mairie, puis est finalement acheté en 1904. (cf dossier de la mairie-école: IA26000458)

Les abris des lavoirs du Terron et du Génisseau sont construits en 1891. (cf dossier de la fontaine-lavoir du Terron : IA26000450)

Un poste téléphonique a été installé au village en 1927, et le réseau électrique a été terminé en 1937.

En février 1944, les troupes nazies arrêtent et fusillent trois résistants à Barret et quatre autres sont arrêtés à Valaury. Deux stèles rappellent cet épisode. En août 1944, des combats opposent les troupes allemandes aux maquisards, au Col de Macuègne. Le village de Barret est évacué et les allemands incendient plusieurs maisons du village lors de leur retraite (Capitaine Paris, 1989). (cf dossier du monument aux résistants : IA26000447)

La reconstruction de l'église date du milieu des années 1950, et le réseau d'eau potable est installé dans les années 1956-1957. L'école de Barret a fermé ses portes en juin 1956. Dans les années 1960, l'arrivée des premiers résidents secondaires entraîne la restauration de quelques maisons du village.

Lors de l'installation du site de lancement de missiles nucléaires sur le plateau d'Albion, à la limite des années 1960-1970, il était prévu que la commune de Barret-de-Lioure accueille quelques silos ; ce projet n'a pas été réalisé.

En 1965, la source de la Méouge est vendue à la commune de Séderon, à la condition que cette dernière installe un abreuvoir suffisamment alimenté, et qu'elle dédommage les anciens utilisateurs du cours d'eau. En 1971, la source du Génisseau est captée, avec la construction d'un nouveau réservoir, pour alimenter les communes de Barret, Montbrun et Reihanette. Ces communes doivent en contrepartie indemniser « les derniers irriguants des torts qu'ils pourraient prouver leur avoir été causés par la dérivation des eaux ».

Une cabine téléphonique extérieure est installée au village en 1980 et, en 1985, un relais de télévision est installé au sommet de la Montagne de Bergiès.

Les premiers gîtes communaux installés au quartier du Moulin ont été bâtis en 1989. Ils ont été complétés par de nouvelles constructions en 2001. Des maisons pavillonnaires sont également bâties dans les quartiers du Grand Pré et du Moulin, à partir de la même époque.

La décision d'installer un observatoire astronomique associatif (« CosmoDrôme »), implanté sur le sommet de la Montagne de Bergiès, est prise en 2006. La route est refaite en 2010, et les deux coupoles sont installées en 2015. Au village, l’amphithéâtre a également été aménagé en 2015.

Coupoles de l'observatoire de la Montagne de Bergiès, vue d'ensemble prise du sud.Coupoles de l'observatoire de la Montagne de Bergiès, vue d'ensemble prise du sud.

Développements thématiques

Etablissements et édicules religieux

Eglise, prieuré, chapelles et cimetières

L'église de Barret-de-Lioure est rattachée à l'abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon en 1119 (G. Picron, 2016). Mais il apparaît dans les textes que plusieurs cimetières ont existé à Barret-de-Lioure, chacun associé à une chapelle ou église.

Ainsi, il semble qu'à l'époque médiévale un petit cimetière intra-muros ait existé au village, la tradition orale rapportant que des sépultures auraient été découvertes autour de l'église au début du 20e siècle.

Par ailleurs, des bulles papales du 12e siècle, publiées dans les « Notes sur les prieurés dépendants de Saint-André » dans les Mémoires de l'académie de Vaucluse (1898), mentionnent les « ecclesias de Barreto Lura » en 1118 et 114, puis l'« ecclesia de Barreto Sancti Salvatoris et Sancti Clementis » en 1178.

G. Picron (2006) fait mention d'un prieuré Saint-Sauveur de « Barret de Liura » en 1317.

Pour P. Guillaume (1891), le prieuré de Barret-de-Lioure « est régulier, non conventuel, du grand ordre de St-Benoît, sous le titre de N-D de Lioure [et] St-Sauveur, dépendant de l'abbaye de St-André de Villeneuve-les-Avignons ». Quant à la cure, elle « est sous le titre de N-D de Libra, St-Sauveur et St-Laurent, de la collation du seigneur évêque ».

Un article de la Société d'étude des Hautes-Alpes (1924) indique deux cimetières, deux chapelles et un prieuré. D'une part, un « cimetière Saint-Sébastien », associé à une « chapelle rurale Notre-Dame » également appelée « Notre-Dame la Brune » et dépendant de St-André lès Avignon. D'autre part un prieuré et un cimetière « Saint-Sauveur » associés à une chapelle « Saint-Laurent ».

La confusion entre Saint-Laurent et Saint-Clément se retrouve dans d'autres textes , puisqu'il est fait mention en 1637 de deux prieurés à Barret-de-Lioure : Saint-Sauveur (actuelle chapelle Notre-Dame de la Donne) et Saint-Clément (église actuelle) (G. Picron, 2006).

Les anciens cadastres (1788, 1813-1824) nomment également plusieurs toponymes religieux. Ainsi, Saint-Jacques, à l'est du village et Saint-Sébastien au nord-ouest du village. Un autre toponyme, Saint-Jean, était situé à proximité du "grand chemin" (1681). Ce document indique également plusieurs « terre du prieuré » ou « terre du prieur », réparties en différents secteurs de la commune : Saint-Jacques, Saint-Sauveur, Hubac, Col des Abeilles, Massugeaye, Baïs (I. Magnaudeix, 2015)).

En outre la tradition orale rappelle l'incertitude sur l'appartenance de la chapelle de la Donne, à Barret-de-Lioure ou à Montbrun. On raconte encore le souvenir d'enterrements fait à la fin du 19e siècle au cimetière de la chapelle de La Donne. On notera enfin que le cadastre napoléonien de Montbrun donne le nom de « Saint-Sauveur » au versant situé immédiatement en contrebas de cette chapelle.

Le cimetière actuel est quant à lui presque accolé au site castral, au nord de celui-ci, sur un replat en position de col ; il est peut-être pré-existant à l'installation castrale. L'emplacement actuel du cimetière paraît dater au moins du début de la période médiévale. Il s'étendait manifestement davantage vers le nord, puisque la tradition orale rapporte que des tombes ont été trouvées dans le chemin qui le borde, mais également sous le sol de la ferme située juste en face. (cf dossier sur le cimetière : IA26000456)

Le quartier de ce cimetière est nommé « La Clastre » dans tous les documents cadastraux, laissant penser qu'on pourrait y trouver un presbytère ou une terre appartenant à un bénéfice religieux. Dans le cadastre de 1788, le petit vallon situé au pied est nommé « Ribas de la Vieille », qui pourrait venir du toponyme « ville » lequel renvoi généralement à une installation d'habitat castral du premier moyen-âge.

Le cimetière de Barret-de-Lioure.Le cimetière de Barret-de-Lioure. Le cimetière de Barret-de-Lioure.Le cimetière de Barret-de-Lioure.

Le prieuré Saint-Sauveur a été vendu comme bien national en 1792 (G. Picron, 2006).

Croix et édicules religieux

Il n'y a aucun oratoire sur le territoire communal.

Le cadastre de 1788 nomme « le quartier des Croix » ou « des Croÿs », au pied ouest des Estourailles, la « Croix Blanche », la « Croix du col de Bay », la « Croix des Pere », et « la Croix » aux « granges de Valauris ». Dans l'état des sections cadastrales de 1824, on relève « la Croix Blanche » (sections F et G) et la « Croix de Notre-Donne » (section A2).

Toutes les croix actuelles sont en bois et datent du milieu des années 2000, et ont été réinstallées par le Comité des fêtes de Barret-de-Lioure. Elles sont en bois, à branches simples, et portent une petite plaque métallique gravée de leur appellation et de leur altitude. Ces croix de chemin sont installées au Col de Macuègne, au Col de la Combe Grenier (« croix de Baïs »), à Bigonnet (« croix des Jas ») et à la Peyrière (« croix de la Peyrière ») au niveau du départ du chemin de Valaury. Trois autres croix sont installées au sommet du rocher dominant le village ; la tradition orale rappelle que leur érection en 1835, fait suite à une épidémie de choléra en 18320

.La croix de la Peyrière.La croix de la Peyrière. La croix du col de Baïs.La croix du col de Baïs.

La croix du cimetière, en fonte richement décorée, fait l'objet d'un dossier d'inventaire (cf IA26000457).

Voies de communication

Routes et chemins

La carte de Cassini (feuille n°122) mentionne un chemin qui partant de Sault se dirige vers Ferrassières et Barret, mais qui s'interrompt à la limite avec le Dauphiné. Cet itinéraire probablement correspond à un chemin ancien qui devait alors se prolonger, au nord, sous la forme d'un chemin muletier. En effet, le cadastre de 1788 nomme à plusieurs reprises un « Chemin Ferra », qui traverse la partie sud de la commune en son milieu, avec un axe nord-sud, et qui abouti au Col de Macuègne. Cette appellation pourrait renvoyer à un axe de communication remontant à l'antiquité. Ce "chemin ferra" pourrait aussi correspondre au "grand chemin d'Apt" par ailleurs mentionné dans ce document et qui reliait Sault à la vallée du Jabron ou à la vallée du Buech par Séderon et le Col Saint-Jean. Le tracé de chemin est modifié dans les années 1780 sous la conduite des Etats de Provence. Dans les années 1830, ce chemin devient le "grand chemin de communication n°13" reliant Sault à Sisteron. Sur le territoire de Barret-de-Lioure, son tracé est repris et modifié aux environs du Col de la Croix Blanche, du Col et des fermes de Macuegne au début des années 1840.

En 1842, Barret-de-Lioure demande à disposer d'un tronçon de route susceptible de relier ce grand chemin au chef-lieu de la commune. Au cours des années 1840 et 1850, elle bénéficie de des années 1840 et 1850 pour la réalisation, puis l'entretien de ce tronçon. Cette route est à l'origine du chemin de moyenne communication n°46, classé en 1862. Elle reprend, en partie, le tracé d'un ancien chemin reliant Barret à Montbrun, passant originellement au pied occidental du village (quartier de Font-Nouvelle) pour rejoindre la quartier du Moulin, mais, au début des années 1870, ce tracé est modifié et passe, depuis, par la Côte Masseline.

L'actuelle R.D. 542 reprend le tracé de ce chemin de moyenne communication. Elle traverse le territoire communal d'est en ouest. Cette route était bordée de peupliers, qui ont été vendus à la fin des années 1900, et remplacés par des tilleuls (G. Picron, 2007). En 1935, cette route est dénoncée comme en très mauvais état par le Conseil général du Vaucluse, et elle décrite comme « ravinée, déchaussée et impraticable par suite du manque absolu d'entretien ». La partie de cette route située entre le village et la commune de Montbrun a été largement rectifiée et élargie au début des années 2000. (Picron, 2006, 2007)

La route du Col de la Pigière au Col de Négron, actuelle R.D. 18, desservant Valaury de Barret, a été terminée en 1908.

D'autres chemins desservaient les quartiers ruraux. Il en est fait une description à partir des relevés toponymiques dans l'ouvrage d'I. Magnaudeix (2015). Les plus importantes de ces voies, muletières à l'origine, sont souvent aménagées avec des murs de soutènement en pierre sèche ; les autres peuvent être de simples sentiers. Le cadastre de 1788 mentionne une partie de chemin aménagée avec des marches, « Les Escaliers », au dessus de Macuègne.

Au milieu des années 1890, un pont est construit sur l'Anary (alors appelé Toulourenc), en remplacement d'un gué, permettant de desservir le hameau du Moulin, situé en rive gauche. Le chemin actuel menant à l'église du village, en faisant brèche dans le rempart nord, date de la fin des années 1890.

Ancien chemin du village aux Blaches.Ancien chemin du village aux Blaches. Ancien chemin de Barret-de-Lioure à Ferrassières, quartier du Génisseau.Ancien chemin de Barret-de-Lioure à Ferrassières, quartier du Génisseau. Pont sur l'Anary au quartier du Moulin, vue prise de l'est.Pont sur l'Anary au quartier du Moulin, vue prise de l'est.

Les chemins les plus utilisés ont été élargis au cours du 20e siècle, pour permettre la circulation automobile. Les ravinements et éboulements dus aux orages ont très souvent nécessité de fréquentes réparations à ces chemins. Les voies carrossables secondaires (chemins du Terron, du Moulin, etc.) ont été goudronnées dans les années 1970. Le chemin menant au sommet de la Montagne de Bergiès date des années 1960. Il a été repris dans les années 2010. Dans les années 1980, le Conseil municipal décide l'achat d'une étrave pour le déneigement, puis d'un chasse-neige.

Voie ferrée

Un projet de « ligne ferrée d'intérêt local » par la vallée de la Méouge est évoqué dans les années 1890-1900, prévoyant un tramway sur le trajet Nyons-Séderon-Ribier-Sisteron, par la vallée de la Méouge.

Moulin et établissements artisanaux

Grâce à l'existence du ruisseau de l'Anary, alimenté par le source de Genisseau, Barret-de-Lioure dispose d'un cours d'eau régulier sur lequel plusieurs moulins ont été installé au cours des siècles. Au nord du quartier de l'Ubac, au sud de celui de Genisseau, la présence d'un lieu-dit, appelé "Le Tournail" rappelle la présence d'un ancien moulin, peut-être d'origine médiévale (section B2 du cadastre de 1813-1824). Toutefois, l'absence de bâtiment dans ce secteur, en 1788, montrer que le lieu n'était déjà plus occupé que par des terres labourables et des jardins.

Le principal moulin ayant fonctionné à Barret-de-Lioure au cours de la période moderne était situé au quartier du Moulin de Barret, à l'extrémité occidentale de la seigneurie. Il était alimenté en eau par une dérivation de l'Anary et appartenait aux Arthaud de Montauban, seigneurs de Barret. En 1615, Laurent Arthaud de Montauban autorise ainsi Pierre Guilhabert, propriétaire d'un tiers du moulin, de louer sa portion pour payer des amendes dues au roi. Il est décrit comme ayant « deux engins à moudre le blé » dans le cadastre de 1788. En 1793, ce moulin fait partie des biens du seigneur de Barret de Lioure, saisis comme bien d'émigré et vendus comme bien national. Il dispose alors de deux tournants dont un était en "médiocre état" et l'autre "qui ne valent rien". Le bâtiment est jugé comme étant "dans le plus pitoyable état et menace ruine". Il est acheté par Etienne Cassan, notaire de Montbrun et vendu en mai 1813 à André Conil. Ce moulin à farine dispose alors de deux tournants. A cette date, à la suite d'une nouvelle délimitation des territoires de Barret-de-Lioure et de Montbrun-les-Bains, ce moulin est rattaché à la commune de Montbrun-les-Bains. Les bâtiments, modifiés depuis, subsistent toujours dans le quartier du "moulin de Barret" sur le territoire de Montbrun-les-Bains.

En amont de ce moulin, un autre est construit, à partir de bâtisses préexistantes entre 1795 et 1797 par Jean Armand, maçon. Ce moulin comprend en 1822 deux meules pour le blé, un gruaire et un pressoir pour l'huile de noix. A cette date, son propriétaire entend construire également un foulon à draps, mais ce projet rencontre l'opposition d'André Conil, le propriétaire de l'ancien moulin de Barret (cf dossier d'inventaire IA26000486)

Le moulin de Barret-de-Lioure.Le moulin de Barret-de-Lioure. La chambre de la roue du moulin.La chambre de la roue du moulin.

Un autre moulin a existé au quartier du Génisseau au cours du XIXe siècle. Une demande d'autorisation est déposée par Joseph Roux en 1831, afin de construire un moulin à farine et un moulin à huile dans ce quartier. Toutefois la commune s'y oppose, mais la bâtisse est construite sans autorisation. La matrice cadastrale le mentionne comme « maison et moulin », construit en 1837 et propriété de « Roux Laurent, dit Baillaire » (parcelle B2 754). Il est mentionné comme « démoli » en 1859.

A l'extrémité orientale de la commune, on note un quartier de la « Tuillière », déjà nommé dans le cadastre de 1788. En outre, la présence d'un pierrier contenant des tessons avec ratés de cuisson suggère la localisation d'une ancienne tuilerie au quartier de Bigonnet. D'autres ratés de cuissons ont également été repérés dans les ruines d'une ferme du haut vallon de Baïs.

Enfin, une tuile gravée, conservée dans une collection particulière, porte une inscription qui indique une cuisson à « Barre de Lieure le 17 juin de lanné 1822 ». (cf dossier sur les tuiles gravées : IM26000755)

Pratiques agricoles

Cultures en général

L'organisation agricole traditionnelle a perduré jusqu'au milieu du 20e siècle. Il était essentiellement basé sur des cultures vivrières, qui associaient diverses productions : céréales dont blé, seigle et avoine, légumineuses (haricot, lentille et pois-chiche), un peu de pomme-de-terre ; vergers, vignes, etc. L'élevage (ovin, caprin, porcins), complétait cette économie.

M. Delacroix (1835) fait état de 1412 hectares de terres labourables et de jardins sur le territoire de Barret. D'après G. Picron (2016), le recensement de 1872 énumère également les animaux présents sur la commune. A cette époque, Barret-de-Lioure ne compte que deux chevaux, mais plus de 60 mulets et près de 20 ânes. On dénombre également une vingtaine de bovidés, près de 1000 ovins (agneaux, béliers, moutons, brebis), plus de 350 caprins (chevreaux, bouc, chèvres), plus de 100 porcins (cochons de lait, cochons, truies) et plus de 900 volailles (poules, poulets, pigeons, dindes). Dans un article sur « l'évolution économique des Baronnies », publié en 1917 dans le Bulletin de la société de géographie, Ph. Arbos précise que « les chèvres sont devenues une vraie richesse pour les communes qui disposent de terrains de parcours très étendus ou très pauvres […] tel Barret-de-Lioure au-dessus duquel s'étendent les larges espaces de calcaire barrêmien ».

La cueillette des champignons sur la Montagne d'Albion (lactaire « pinet », « griset », un peu de pleurote « oreillette ») apportait un complément de ressources. Dans les années 1970-1980, la ferme de Valaury vendait des cartes de ramassage aux cueilleurs forains. Les truffes sont traditionnellement ramassées, et quelques truffières ont été plantées depuis les années 1970.

Vigne

Le cadastre de 1788 indique 82 parcelles de vigne (G. Picron, 2016). Si la plupart des ces vignes sont situées sur l'adret dominant le quartier du Moulin, quelques unes sont également présentes à Baïs ou à Macuègne.

D'après G. Picron (à paraître), l'état des sections cadastrales de 1824 fait état de 25 hectares de vignes sur le territoire de la commune. Ces vignes sont réparties en 106 parcelles, appartenant à 99 propriétaires dont seulement quatre sont étrangers à la commune. Elles sont concentrées pour près des trois-quart dans les quartiers de « Bachus », « la Beaume », « le Refra » et « Signières ». Ce même auteur (2008), précise que « le vignoble était arrosable (en grande partie) à partir de la source qui descend des Jas et coupe les vignes. Cette source, aujourd’hui encore, alimente l’Anary en permanence, durant toute l’année ». D'autres vignes sont installées sur le versant de la Côte. Quelques parcelles sont plantées à Macuègne et Massugeaye.

La mémoire orale rapporte que les cépages utilisés étaient l'alicante, la syrah, la grenache, un peu de cinsault et un peu de clairette. Au quartier du Moulin, certaines vignes étaient à l'arrosage. Une ultime parcelle de vigne est toujours entretenue au quartier du Moulin, et l'on remarque encore des plans de vigne abandonnés dans les terrasses laissées en friche.

Cette pratique viticole se retrouve dans l'aménagement des fermes, avec la présence de cuve à bouillir circulaire en bois, ou maçonnées avec un parement de carreaux de terre cuite glaçurés.

Vigne, au quartier du Moulin.Vigne, au quartier du Moulin. Cuve à bouillir, à la ferme de la Cour.Cuve à bouillir, à la ferme de la Cour. Cuve à bouillir, à la ferme de Macuègne.Cuve à bouillir, à la ferme de Macuègne.

Jardins

D'après G. Picron (2006), le cadastre de 1788 indique 77 jardins, dont la moitié situés autour de la source du Génisseau.

Le plan cadastral de 1813 montre que ce quartier du Génisseau est occupé par une quarantaine de petites parcelles de « jardin », mesurant entre 100 et 300 mètres carrés. Ces jardins étaient à l'arrosage, grâce à des petits canaux alimentés par la « fontaine de Janissau ». G. Picron (2004) mentionne un règlement d'arrosage de 1820, concernant 12 hectares de jardins et terres labourables au Génisseau. Aujourd'hui, les aménagements en terrasses de ces jardins abandonnés sont encore visibles, ainsi que quelques amandiers et des iris redevenus sauvages.

Anciens jardins, au quartier de Génisseau.Anciens jardins, au quartier de Génisseau.

La tradition orale rapporte que de nombreux fruits et légumes étaient séchés dans les greniers (appelés « daou »), sur des claies : oignons, raisins, poires, etc.

Fruitiers et arbres

Les amandiers sont nombreux sur le territoire communal. Les amandes étaient vendues avec leur coque à un négociant de Montbrun-les-Bains.

On trouve également beaucoup de cerisier, notamment dans le vallon de l'Anary, et particulièrement au quartier du Moulin, où un verger associé à des prés de fauche irrigué à été observé. La tradition orale rappelle que les deux principales variétés de cerisiers sont nommées « blanche » et « rouge ».

Les habitants se rappellent que toute la vallée de l'Anary était plantée en noyers. Un grand nombre ont été coupés au cours de la première moitié du 20e siècle, période d'exode rural, notamment pour financer le départ des familles. On remarque encore aujourd'hui de nombreux noyers, souvent complantés dans des terres labourables, et/ou plantés en vergers. La variété locale est appelée « ronde », elle est complétée par la variété Franquette, également dite « de Grenoble », originaire de l'Isère.

G. Picron (2008) mentionne également la présence de pommiers, poirier, cognassiers, abricotiers, sorbiers. Sur le plan cadastral de 1813, un « Poirrier » est dessiné et sert de repère de levées (section A1).

Certains chênes étaient conservés pour la production de glands (« aglaniers »), et plusieurs très gros arbres sont encore visibles dans les quartiers de la Côte Masseline et de la Plaine d'Eyrolle. D'autres chênes étaient émondés pour récolter les ramées. Le plan cadastral de 1813 indique un « chêne » et un « Grand Chêne » comme point de levées, accompagnés du dessin d'une silhouette d'arbre (sections A1 et A2).

Pré à l'arrosage, complanté de cerisiers. Quartier du Moulin.Pré à l'arrosage, complanté de cerisiers. Quartier du Moulin. Vieil amandier tortueux, au quartier du Terron.Vieil amandier tortueux, au quartier du Terron. Amandier en fleurs, à la Clastre.Amandier en fleurs, à la Clastre.

Lavande et plantes de distillation

La lavande était ramassée au sauvage, et aussi cultivée. Les secteurs de lavande sauvage sont mentionnés « bayassière » dans l'état des sections du cadastre de 1791 (les cadastres de 1788 et 1813-1824 ne les mentionnent pas). A partir des années 1910, la mise à jour des matrices cadastrales fait apparaître de très nombreuses parcelles mentionnées comme « lavande » , qui correspondent le plus souvent à des parcelle, ou parties de parcelles, anciennement désignées comme « landes », plus rarement comme « terre labourable ».

Traditionnellement, la lavande était distillée sur place, dans des alambics portatifs. L'essence était ensuite vendue à des grossistes de Montbrun-les-Bain ou Séderon (maison Kléber). D'après G. Picron (2008), les lavandes communales ont été mises en adjudication de 1917 à 1928. En 1920, la société « La Lavande Française », basée à l'Isle-sur-Sorgues, possède environ 60 hectares de terres (désignées comme « landes ») dans le secteur des Plaines et Valaury, en plus de près de 400 hectares sur les communes des Omergues et de Redortiers. Ce domaine avait été racheté à un propriétaire de Villesèche.

La lavandiculture se développe à nouveau dans les années 1970-1980. A cette époque, la ferme de Valaury de Barret cultivait 85 hectares de lavande et récoltait environ 5 tonnes de lavande verte par hectare ; cette lavande verte était vendue aux parfumeurs de Grasse. La production était également pour partie assemblée en bouquets destinés à le vente aux touristes.

G. Picron (2008) indique que dans les années 2000, 150 hectares du territoire communal sont plantés en lavande ou lavandin. En 2016, les champs de lavandes sont toujours entretenus et, depuis quelques années, de nouvelles parcelles sont défrichées et plantées. Les secteurs concernés sont principalement la Montagne d'Albion (plateau du Seuil), le haut du vallon de Macuègne et on remarque également quelques plantation dans le vallon de l'Anary. Au quartier de Font-Nouvelle (secteur de Pramesclat), une ancienne cuve d'alambic est recyclée en réservoir d'eau pour les troupeaux.

Champs de lavande, au quartier de Combe Grenier.Champs de lavande, au quartier de Combe Grenier. Cuves d'alambics recyclées en réserves d'eau, quartier de Font Nouvelle.Cuves d'alambics recyclées en réserves d'eau, quartier de Font Nouvelle.

La sauge a également été cultivée et distillée, de façon plus marginale.

Tilleul

La culture du tilleul a ensuite été largement pratiquée à partir de la fin du 19e siècle, notamment avec la variété locale des Baronnies, appelée « le petit », dont les petites fleurs sont réputées être plus précoce, plus parfumées et plus « tendres » que le Bénivay, qui a été aussi très cultivé. On trouve des tilleuls dans presque toutes les cours de ferme. Ils sont également très présents le long de routes et des chemins. La tradition orale rapporte que cueillette du tilleul pour une ferme comme celle de La Cour tournait autour de deux tonnes de fleurs fraîches, soit 500 kilos de fleurs sèches. Les fleurs étaient mises à sécher à l'abri de la lumière directe, dans les greniers, sur des claies en grillage.

G. Picron (2004) signale que « à l’exception du tilleul de la liberté, planté sur la place de l’église à la Révolution, [la culture du tilleul] ne connaîtra son essor qu’en fin de siècle, lors de sa plantation le long de la départementale ». D'après ce même auteur (2006), des arbres appartenant à la communes (frênes et acacias) ont été vendus au début des années 1920, pour être remplacés par des tilleuls « car cela était plus avantageux ».

La cueillette sur les arbres en bord de route était attribuée par adjudication à des équipes de cueilleurs itinérantes et « des enchères furent instaurées pour la vente des fleurs des tilleuls qui bordent les routes n° 13 et n° 46 » à partir du début des années 1920 « ainsi que celles du tilleul de la place de l'église (à partir de 1924) » (G. Picron, 2016).

Verger de tilleuls, au quartier de Macuègne.Verger de tilleuls, au quartier de Macuègne. Tilleuls d'alignement, sur le bord de la R.D. 542, au quartier de Fontenelle.Tilleuls d'alignement, sur le bord de la R.D. 542, au quartier de Fontenelle. Tilleul en fleurs, au quartier de Fontenelle.Tilleul en fleurs, au quartier de Fontenelle.

Oliviers

Aujourd'hui, si l'on trouve de nombreux oliviers sur la commune de Montbrun, il n'y en a plus sur celle de Barret-de-Lioure. Néanmoins, le cadastre de 1788 nomme un quartier de « L'Ollivier ».

Abeilles

Traditionnellement, de nombreuses ruches étaient entretenues par les habitants, et le miel avait une bonne réputation. Les archives notariales mentionnent plusieurs "baux à mièges" concernant des ruches ou des brusc de "mouches à miel" confiées par leur propriétaires à des habitants avec l'obligation de partager la récolte par moitié. C'est le cas en 1615 ou en 1677 pour 5 ruches confiées pour la durée de 6 ans. Un autre contrat de bail entre le seigneur et habitant de Barret, daté de 1775, stipule que le seigneur remet au locataire « 9 pieds de ruche plein d'abeilles » (G. Picron, 2016).

Une communication de M. Estienne, archiviste, publiée par le Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts dans la « statistique agricole » en 1814, traite de l'apiculture aux alentours de Barret. « L'éducation des abeilles est particulièrement soignée dans le canton de Séderon, dont quelques communes avoisinent le Mont Ventoux, où ces insectes vont chercher les simples et les plantes odoriférantes dont ils se nourrissent et au suc desquelles nous devons, sans doute, ce beau miel blanc si connu sous le nom de miel du Revest (petite commune du département des Basses-Alpes) et comparable, pour la saveur et la beauté, au miel de Narbonne. Il est en grande partie le produit des ruches de Ferrassières, Barret-de-Lioure, Montbrun, Reilhanette et autres lieux du canton. [...] On est en usage dans nos contrées de châtrer les ruches tous les trois ans, vers le mois de novembre. Il faut que le froid ait déjà engourdi les abeilles, pour préserver de leurs piqûres les hommes employés à cette œuvre, qui s'en garantissent encore en se couvrant la figure et les mains. Quand ces insectes propagent, on recueille le nouvel essaim en l'étourdissant par un tintement non interrompu. Il est placé sous une ruche neuve, couverte sur le sommet et n'ayant d'autre issue que celles pratiquées en bas. Les ruches doivent être exposées au midi et abritées des vents froids. Elles ne reçoivent aucun autre soin dans le canton de Séderon ».

Le recensement de 1872 mentionne qu'à cette époque, Barret-de-Lioure totalise « 111 ruches d'abeilles en activité » (G. Picron, 2016). En 1901, A. Lacroix précise toujours que « outre les céréales, Barret produit un miel excellent ».

Les ruchers, ou « apiés », étaient orientés au sud-est, dans une zone abritée (rocher, mur, etc.). Les ruches étaient posées sur des lauzes. La tradition orale rappelle que ces ruches étaient anciennement monoxyles, en bois de pin ou de saule, et elles étaient appelées « brus ». Elles ont été ensuite remplacées par des ruches en planches dressées. Dans ces deux types de ruches, le miel était récolté par étouffement de l'essaim au souffre. Ces ruches ont finalement été remplacées par des modèles à cadres et rehausses, à partir du début du 20e siècle.

Ruche monoxyle.Ruche monoxyle. Ruche en planche, installée dans un petit rucher au pied sud d'un rocher. Quartier du Moulin.Ruche en planche, installée dans un petit rucher au pied sud d'un rocher. Quartier du Moulin. Rucher en gradin, à Massugeaye.Rucher en gradin, à Massugeaye.

Un apié en petites terrasse est conservé derrière une ferme du quartier du Moulin. Un apié aménagé dans un pierrier a été observé vers la Peyrière, et un autre au pied des Estourailles. Un grand rucher à gradins en pierre sèche se trouve au pied sud de la crête de Massugeaye, au-dessus de la ferme de Macuègne Bas, à une altitude d'environ 1050 mètres. (cf dossier du rucher : IA26000449)

Soie

La tradition orale rapporte l'existence passée de la culture des mûriers, et précise qu'une pièce était dédiée à une magnanerie à la ferme de l'Hubac.

Truffes

Depuis les années 1980, quelques anciennes terres agricoles sont plantées en vergers de chênes truffiers.

Chanvre

Le cadastre de 1788 indique une demi-douzaine de parcelles de chanvrières (« chenevier »).

Le cadastre de 1813-1824 indique un « rotoir », bassin pour faire rouïre le chanvre, au quartier du Grand Pré.

Prés de fauche

Les prés de fauches étaient aménagés en fond de vallon ou sur des versants, mais surtout à proximité d'une source (source du Génisseau, source de font Nouvelle sous le Terron, Grand Pré, etc.). Ces prés étaient souvent irrigués par gravité, en faisant déborder un canal d'arrosage.

Le cadastre de 1788 mentionne un quartier des « Grangeons », les « granges de Valauris » et le « chemin des Granges » descendant du Terron vers le Moulin. La vente des biens de la famille de Sade en 1793 mentionne la présence « des granges du Moulin », témoignant de la présence de prés dans ce quartier.

M. Delacroix (1835) fait état de 24 hectares de prairies sur le territoire communal. Un règlement d'arrosage de 1820 (G. Picron, 2016) concerne des prés et des jardins au Génisseau.

Aménagements agricoles en pierre sèche

Les anciens usages agricoles des versants se reconnaissent aujourd'hui à la présence de nombreux murs de soutènement de terrasses, en pierre sèche.

On remarque également de nombreux pierriers d'épierrement, qui marquent le paysage. Ces pierriers concernent autant les secteurs anciennement cultivés (grands pierriers) que ceux pâturés (petits pierriers dispersés). Certains de ces pierriers sont partiellement bâtis, avec un mur de soutènement en pierre sèche. D'autres sont aménagés en mur, limitant parfois des parcelles, avec un parement sur deux côtés et un remplissage en vrac (quartiers du Génisseau, de Banastier, hameau de Valaury, Adret de Lachau, etc.). La présence de ces pierriers, et l'important volume de certains d'entre eux, ont conduits à leur enregistrement dans le cadastre de 1788, dans lequel on trouve mention d'une dizaine de « clapiers ». Ce document mentionne également quelques toponymes en rapport avec ces pierriers : « les Clapeyriès », « les Clapiers ». Quelques « clapiers » sont également mentionné à l'état des sections cadastrales de 1824.

Grand pierrier en bas du quartier du Génisseau.Grand pierrier en bas du quartier du Génisseau.Petits pierriers dispersés dans une pâture, quartier de La Serrière de Piberos.Petits pierriers dispersés dans une pâture, quartier de La Serrière de Piberos.

Pierriers bâtis, au quartier de Banastier.Pierriers bâtis, au quartier de Banastier. Grand pierrier bâti au quartier de Génisseau.Grand pierrier bâti au quartier de Génisseau.

Au quartier de Banastier, les nombreuses fissures du sol lappiazé sont régulièrement comblées avec des lauzes insérées sur chant.

Certains chemins sont bordés d'un muret en pierre sèche, par exemple le chemin du Génisseau à la Combe pour lequel les murs sont couverts de larges pierres.

De très nombreuses cabanes et abris, sont dispersés sur le territoire communal. La plus grande concentration se trouve sur la Montagne d'Albion, mais plusieurs ont été repérées dans d'autres quartiers. Les plus anciennes de ces cabanes sont des abris de cultivateurs, qui ont été remployés ou complétés par des abris de bergers à partir de la fin du 19e siècle.

Dans le secteur de la Montagne d'Albion, plusieurs bergeries en pierre sèche ont été repérées, et deux autres au pied sud-est de la Montagne du Buc.

Quelques enclos en pierre sèche ont été repérés (quartiers de l'Adret de Lachau, de la Peyrière, Côte Laurent, etc.), dans les secteurs anciennement dédiés au pâturage extensif.

Enclos en pierre sèche, à Souvechane.Enclos en pierre sèche, à Souvechane. Enclos en pierre sèche, au quartier de l'Adret de Lachau.Enclos en pierre sèche, au quartier de l'Adret de Lachau.

Par ailleurs, deux « quilles de berger » ont été repérées, dominant les quartiers du Farnet et de Ferrassières-de-Barret, au bord du chemin communal de Barret-de-Lioure à Valaury. Leur base est rectangulaire, et elles sont bâties en lauze, en maçonnerie de pierre sèche. Leur sommet reçoit une lauze taillée, dressée et calée.

D'autres cairns ont été observés, notamment sur la crête du Jambard. En certains endroits, ces cairns peuvent marquer des limites de parcelles ou de propriété.

Quille de berger, au quartier de la Plaine de Mausse.Quille de berger, au quartier de la Plaine de Mausse. Cairn au sommet du Jambard.Cairn au sommet du Jambard.

Carrières

Les matériaux de construction étaient extraits sur le territoire de la commune. Le cadastre de 1788 mentionne « le quartier de la Père » et « Peyriere », et l'état des sections cadastrales les 1824 nomme : « la Lauze » (section A2), « la Peyre » (section C), « la Pierrière » (section G). On note également « la Ferrière de Piberos » (section B1).

Une probable ancienne carrière de brèche calcaire a été repérée environ 500 mètres au nord du village, au quartier du Clos du Défend. Une carrière de calcaire (blocs), installée au quartier de la Sinas depuis 1997, est toujours en activité aujourd'hui et extrait de la pierre à bâtir et du bloc concassé (société anonyme « Drôme Agrégats ».

Aucun important gisement de tuf n'a été repéré, mais la présence ponctuelle de ce matériau dans les constructions montre qu'il a été utilisé.

Affleurement de brèche calcaire, quartier du Clos du Défens.Affleurement de brèche calcaire, quartier du Clos du Défens. Carrière d'extraction de pierre, quartier de La Sinas.Carrière d'extraction de pierre, quartier de La Sinas.

Digues et ouvrages de protection contre les crues

Dans quelques secteurs, généralement plus plans et situés au pied d'une rupture de pente, des aménagements de protection contre les crues ont été repérés.

On note la présence d'au moins deux canaux de pente. Ainsi, depuis sa source jusqu'au quartier du Grand Pré, le ruisseau de Font-Nouvelle est entièrement canalisé. Son fond est empierré, avec de petits paliers aux endroits de forte pente. Les rives sont consolidées par une levée en pierre sèche avec un parement bâti. Quelques ponceaux, constitués d'une dalle, permettent le franchissement du ruisseau. Ce même type d'aménagement se retrouve sur le ruisseau qui descend du Génisseau.

D'autres digues en pierre sèche installées le long des torrents ont été repérées : cours amont de la Méouge, torrent des Estourailles, ravin de Gourerette, etc.

Canal de pente, au quartier de La Combe.Canal de pente, au quartier de La Combe. Canal de pente, au quartier de Font Nouvelle. Ponceau en lauze.Canal de pente, au quartier de Font Nouvelle. Ponceau en lauze.

Canaux et bassins d'arrosage, citernes

Il n'y a pas de grand canal d'irrigation sur la commune. En revanche, on note la présence de nombreux bassins d'arrosage, notamment dans le vallon de la Combe et autour de Font-Nouvelle. Si certains sont installés à proximité d'une ferme, d'autres sont isolés dans des secteurs de cultures. Sur le cadastre de 1813-1824, un grand réservoir au quartier du Grand Pré est mentionné comme « rotoir ou écluse » (parcelle B2 564).

G. Picron (2008) détaille un règlement pour l'irrigation, datant de 1826, concernant les jardins du Génisseau et du Tournail. L'irrigation était organisée par un réseau de petits canaux d'arrosage et d'égout. Lors du captage de la source du Génisseau au début des années 1970, il est prévu de dédommager « les derniers irrigants ».

Certaines sources sont captées pour alimenter un bassin ou un réservoir couvert. Plusieurs ont été repérés, au quartier des Routes, à la Combe, au Mourres, au Grand Pré, au pied des Estourailles, etc. Quelques-uns ont fait l'objet d'un dossier individuel. Ces bassins sont généralement maçonnés, et de plan rectangulaire. Certains sont couverts par une voûte en berceau. (cf dossier sur les fontaines : IA26000490)

Plusieurs citernes de récupération des eaux de pluies, collectées par les toits, ont été observées. Elles sont concentrées sur la Montagne d'Albion et ses abords (la Peyrière, Banastier, etc.). Une petite citerne atypique a été repérées à Macuègne Haut, elle est alimentée par une source captée (cf dossier IA26000453).

Bois et forêts

Dans un mémoire du 18e siècle sur les défrichements, il est fait rappel d'un acte de 1270, donnant faculté aux habitants « de défricher des terres partout où bon leur semblerait », acte préparé par « les seigneurs d'alors ayant le dessein de peupler les lieux et d'y retenir les vassaux qui viendront y habiter ». Cependant, les défrichements, qui ont été faits dans « des lieux panchants et hardeux [bombés ?] », entraînent ravinement et inondations. M. Delacroix (1835) fait état de 350 hectares de bois communaux et 501 hectares de bois particuliers.

La forêt du Tay et ses charbonnières

D'après A. Lacroix (1901), « en 1766, par suite de défrichements à la montagne du Taix, confinant Séderon, les consuls alarmés intentèrent un procès, appelant M. de Barret en garantie » et finalement « il fut résolu de laisser la montagne se reboiser elle-même ».

L'ancienne forêt royale du Tay est une forêt communale depuis la Révolution de 1789. Elle bénéficie du Régime Forestier depuis 1898, date depuis laquelle elle est gérée par le service des Eaux et Forêts puis par l'ONF.

Le chemin forestier du Tay a été ouvert au milieu des années 1870. Il est repris et élargi dans les années 1950, puis à nouveau à la fin des années 1990.

Plusieurs charbonnières sur plate-forme ont été repérées dans cette forêt, qui datent des années 1890-1920. Il s'agit de charbonnières en tas, couvertes ensuite de terre, et il semble que la technique des charbonnières à chaudron en tôle (années 1930-1950) n'ai pas été appliquée sur la commune de Barret-de-Lioure, alors que cette pratique est attestée sur la commune voisine de Ferrassières.

Trois grandes charbonnières ont été repérées, le long de l'actuelle piste forestière. Elles sont constituées d'un grande plate-forme, de forme ovalaire, aménagée dans la pente, et soutenue par un mur en pierre sèche. La terre du sol, très noire, contient encore de très nombreux fragments de bois calcinés. G. Picron (2008) explique la forme ovale des grandes charbonnières permettait « d'aménager un accès de part et d’autres pour amener le bois ». Elles « contenaient au maximum 20 tonnes de bois et ne dépassaient guère 2 mètres de haut », soit l'équivalent « d'un mois de travail pour une personne » et une production de « trois à quatre tonnes de charbon de bois ».

D'autres plates-formes à charbonnière, plus petites, sont situées au pied de la Forêt du Tay et en contre-haut de la piste forestière ; elles n'ont pas été visitées.

Des fonds de petites cabanes ont également été observées à proximité immédiate des plates-formes à charbonnière. La base est construite en pierre sèche, et elles possèdent un plan rectangulaire. Elles sont engagées dans le talus, parallèlement au sens de la pente.

D'après G. Picron (2008), ces cabanes sont caractéristiques des cabanes de charbonniers, et elles mesurent « trois mètres de long et deux mètres de large pour une famille de 4 à 5 personnes. Souvent à moitié enterrée pour l’isoler du froid, la base de la cabane est en pierre sèche, rectangulaire. Les murs sont faits de deux rangées de rondins, remplis de terre et de feuilles. Les cabanes ont des toits à double pente. La toiture est en tôle ou en carton goudronné, recouverte de branchages et de terre pour assurer son maintien (rien n’est cloué) ». Il ajoute que « l’équipement de la cabane est très sommaire : une table et des bancs, une paillasse remplie de feuilles de hêtre, un poêle à bois posé sur une lauze, peu de vaisselle, une lampe tempête », et que « l’approvisionnement en eau se faisait à partir de la source de la Méouge ».

Par ailleurs, dans la partie supérieure du ravin séparant les grandes charbonnières, on note la présence de ce qui pourrait être un front de taille pour l'extraction des moellons nécessaires à la construction des murs de soutènement. Adossé perpendiculairement à ce front de taille, on remarque un mur en pierre sèche qui a pu servir de base à un abri.

Localisation des charbonnières de la forêt du Tay, sur la carte IGN au 1/25 000e.Localisation des charbonnières de la forêt du Tay, sur la carte IGN au 1/25 000e. Charbonnière sur mur de soutènement, dans la forêt du Tay.Charbonnière sur mur de soutènement, dans la forêt du Tay.

Autres bois et forêts

L'exploitation de la forêt des Clos commence dans les années 1880, et un chemin est créé en 1889, puis prolongé au début des années 1900. Ce chemin sera repris et élargi dans les années 1980. Les pentes de l'Ubac ont été boisées à partir du milieu des années 1900.

Dans les années 1930, l'administration des Eaux et Forêts rachète pour les reboiser les propriétés de la société « La Lavande Française », situées au sud-est de Valaury, pour former la Forêt Domaniale de Lure. D'autres terrains dans ce secteur seront achetés ou échangés dans les années 1950 et 1960, toujours pour le reboisement.

Dans les années 1980, 30 hectares sont replantés dans la forêt du Tay, et 10 autres hectares au-dessus du village. En 1987, la forêt communale totalise 477 hectares (G. Picron, 2016).

Population

D'après A. Lacroix, un acte de 1658 indique que la communauté est constituée d'environ 100 chefs de familles. D'après G. Picron (2006, 2007, 2016), la population à la fin du 17e siècle et au début du 18e siècle est d'environ 500 habitants et reste stable au cours de ce siècle (480 habitants en 1780).

Pendant la première moitié du 19e siècle, le nombre d'habitants est d'environ 600 habitants (604 en 1836, 604 en 1841, 596 en 1846). Le maximum démographique est atteint en 1851 avec 607 habitants, dont 310 au village et 297 dans les campagnes. En 1856, la population a déjà fortement baissé, puisque le recensement n'indique plus que 549 personnes. La chute démographique s'accentue alors et se poursuit pendant toute la seconde moitié du 19e siècle (428 habitants en 1861, 429 en 1866, 414 en 1872 qui est la première année où la population agglomérée au village est inférieure à celle dispersée sur la commune. En 1876, la population est tombée à 376 habitants, à 254 habitants en 1896 et à 240 habitants en 1911.

En 1975, la population est de 35 habitants. La reprise démographique s'amorce pendant la seconde moitié des années 1970. A la fin du 20e siècle, et le début du 21e siècle, de nouvelles familles s'installent sur le territoire communal, et de nouvelles maisons pavillonnaires sont construites, notamment aux quartiers du Grand Pré et du Moulin. En 2013 la population est de 82 habitants.

Les plus anciens vestiges trouvés sur la commune de Barret-de-Lioure datent de l'époque néolithique, et l'on note la présence de plusieurs sites de l'antiquité.

Le castrum de Barret-de-Lioure est cité pour la première fois au 10e siècle.

Le maximum démographique est atteint en 1851.

Le territoire de la commune de Barret-de-Lioure se situe au nord-ouest du plateau d'Albion. Il est organisé pour sa partie ouest sur le bassin versant du Rhône (bassin de l'Anary), pour sa partie sud-est (bassin de la Méouge) et sud-est (bassin de la Nesque) sur celui de la Durance.

L'altitude minimale est d'environ 700 mètres, au bord de l'Anary à la limite avec Montbrun-les-Bains. L'altitude maximale culmine à 1413 mètres, aux sommets du Jambard et du Fort (est de la commune), et à 1442 mètres au sommet de la Montagne du Buc (ouest de la commune). Le village de Barret est situé à environ 980 mètres d'altitude (deuxième plus haut chef-lieu du département de la Drôme). La ferme la plus haute est celle de Valaury de Barret, à 1160 mètres. La moitié sud-est de la commune (Montagne d'Albion) est presque partout à une altitude supérieure à 1100 mètres.

Le substrat est calcaire, marneux par endroit notamment dans le secteur de l'Hubac et de Baïs, lequel est dominé par les barres rocheuses de la Montagne de Bergiès. La commune est située sur les failles de chevauchement issues du mouvement tectonique du bloc Lure-Ventoux en direction du nord.

Cet état géologique est particulièrement remarquable avec les pitons du quartier du Moulin, témoins du renversement de couches calcaires, redressées à la verticale. La vallée de l'Anary est profondément indentée, ainsi que son affluent le Riou, lequel passe par une clue, dominant au nord-est le quartier du Moulin. Le secteur de la Montagne d'Albion est un plateau karstique vallonné. La combe de Baïs, appartenant à l'anticlinal de Séderon, offre une topographie de ravines marneuses du Jurassique séparées par des replats. Le vallon de Macuègne est encadré par les pentes raides de la crête de Massugeaye au nord, et les versants boisés de Banastier et du Tay au sud.

Documents d'archives

  • Mémoire des consuls et de la communauté de Barret-de-Lioure sur les défrichements, 18e siècle. AD Drôme : E DEPOT 15-7.

    AD Drôme : E DEPOT 15-7
  • AD Drôme. série E Dépôt : 15-2 - Cadastre de Barret-de-Lioure, 1788, 131 fol.

    AD Drôme : E DEPOT 15-9
  • Cadastre de Barret-de-Lioure, 1791. AD Drôme : E DEPOT 15-X.

    AD Drôme : E DEPOT 15-X
  • AD Drôme. série 3 P : 3276. Etat des sections du cadastre de Barret-de-Lioure, 1824.

    AD Drôme : 3 P 176
  • Dossier sur le rachat du domaine de la Société « La Lavande Française », 1930-1966. AD Drôme : série ONF M A616.

    AD Drôme : série ONF M A616
  • Procès-verbal des séances du Conseil Général du Vaucluse, 19e siècle. BnF : 4-LK16-413.

    BnF : 4-LK16-413
  • AD Drôme. série 3 O : 132. Voirie vicinale. Chemin de grande communication n°13 de Sault à Sisteron, construction, entretien, objets divers (1842-1897)

    AD Drôme : 3 O 132
  • AD Drôme. série 3 O : 380. Voirie vicinale. Chemin de moyenne communication n°46, indemnités de terrains et autre en général, alignements (1864-1898).

    AD Drôme : 3 O 380
  • AD Drôme. série 3 O : 130. Voirie vicinale. Chemin de grande communication n°13 de Sault à Sisteron, pièces générales (1836-1880)

    AD Drôme : 2 O 130
  • AD Drôme. Série 3 O : 379. Voirie vicinale. Chemin de moyenne communication n°46. Construction, entretien, objets divers en général ; ponts, ponceaux, aqueducs, passerelles (1853-1896)

    AD Drôme : 3 O 379
  • AD Drôme. série 35 S : 2. Travaux publics et transports. Routes départementales étrangères au département, route de Sault à Sisteron (1823-1859)

    AD Drôme : 35 S 2
  • AD Drôme. série 2 E : 960. MONTBRUN-LES-BAINS. Etude de Maître Ricou (5 janvier 1615-3 septembre 1617), fol. 333-593

    AD Drôme : 2 E 960
    fol. 520v°-521, du 18 mai 1615 ; fol. 524, du 18 mai 1615 ; fol. 585, du 6 août 1615
  • AD Drôme. série 52 S : 40. Travaux publics et transports. Bassin de l'Ouvèze, ruisseau de l'Anary. BARRET-DE-LIOURE. moulins, four à chaux (1813-1857)

    AD Drôme : 52 S 40
  • AD Drôme. Série Q : 93. Domaines nationaux. BARRET-DE-LIOURE. Biens des émigrés, 26 octobre 1793

    AD Drôme : Q 93
    fol. 181-197
  • AD Drôme. série 2 E : 948. SEDERON. Etude de maître Bonnefoy (Nicolas). Minutes (1676-1679)

    AD Drôme : 2 E 948
    fol. 163, du 26 juin 1677

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Documents figurés

  • AD Drôme. série 3 P : 3276. Plan cadastral de la commune de Barret-de-Lioure, 1813.

    AD Drôme : 3 p 3276
  • Barret de Lioure (Drôme) - Altitude 960 m. J. Brun et Cie, Carpentras Cliché Lestros, Barret-de-Lioure / Lesbros, Marius (abbé) (photographe). J. Brun et Cie (éditeur, imprimeur). 1 impr. photoméc. (carte postale) : 1er quart 20e siècle (Collection particulière).

    Collection particulière
  • Barret-de-Lioure (Drôme) - Vue panoramique / 1 impr. photoméc. (carte postale) : 1er quart 20e siècle (Collection particulière).

    Collection particulière
  • Barret-de-Lioure (Drôme) - Vue générale / 1 impr. photoméc. (carte postale) : 1er quart 20e siècle (Collection particulière).

    Collection particulière
  • Barret-de-Lioure (Drôme) - Vue générale Cliché Julien / Julien (photographe). 1 impr. photoméc. (carte postale) : 1er quart 20e siècle, a voyagé en 1914 (Collection particulière).

    Collection particulière
  • VALAURIS, par Montbrun (Drôme) [ferme de Valaury-de-Barret] / 1 impr. photoméc. (carte postale) : 1er quart 20e siècle (Collection particulière).

  • [La probable "maison du seigneur" au village de Barret-de-Lioure, dans les années 1930] / 1 photogr. pos. : tirage argentique n. et b. 2e quart 20e siècle (Collection particulière).

    Collection particulière
Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016
© Région Auvergne-Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Parc naturel régional des Baronnies provençales
Guibaud Caroline
Guibaud Caroline

Chercheur au service de l'Inventaire Rhône-Alpes puis Auvergne-Rhône-Alpes (1999- )

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