• enquête thématique régionale, Patrimoine industriel
Usine de chaussures Henri Pellet puis société nouvelle des établissements Pellet puis société les chaussures Pellet actuellement réhabilitée en logements
Œuvre monographiée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Ville de Vienne

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vienne patrimoine industriel - Vienne
  • Hydrographies la Gère
  • Commune Vienne
  • Lieu-dit Vallée de la Gère
  • Adresse 93 rue Lafayette
  • Cadastre 2005 AS 138, 139, 151

En 1824, ce lieu se situait dans le faubourg Pont Evêque, en dehors des remparts et des portes de la ville de Vienne.Ce grand ensemble a été construit à l'emplacement de nombreuses petites parcelles anciennes, portant les n°318 à 322 et 339 et 340, section C du cadastre napoléonien. Elles appartenaient toutes, pour la plupart, à Henri Pellet en 1884. Peu d'entre elles étaient bâties à cette époque. Contre le rocher s'étendaient pâture et vignes. Henri Pellet a fondé son usine de fabrication de chaussures en 1860. Elle était au centre de l'industrie de l'habillement, qu'elle dominait largement. Il a édifié cette grande usine au début du XXème siècle (probablement en 1912 au vu des matrices cadastrales). En 1924, le siège social de l'entreprise se trouvait au n°115 rue Lafayette (actuel n°117). A cette date, une fusion s'est opérée entre la Société nouvelle des établissements Pellet et la société les chaussures Pellet. Ces usines ont fait preuve d'une technicité bien développée. Son outillage très sophistiqué, notamment l'automatisation de la production, lui permettait de produire en grande série. En 1985, l'entreprise est en liquidation et l'usine ferme en 1987 à cause de la concurrence difficile à soutenir. La société S.A. Rodoz rachète les savoir faire et délocalise la production dans ses locaux de Pont Evêque, où elle se trouve actuellement.Les immeubles dont on parle ici ont été réhabilités en logements dans les années 1990.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Dates
    • 1912, daté par source

Le lot foncier situé à l'extrême gauche de l'usine est divisé en deux bâtiments qui communiquent entre eux par une grande cour carrée à ciel ouvert située au quatrième niveau : l'immeuble le plus à gauche forme un L dont le petit côté est appuyé sur le rocher et passe derrière la propriété voisine au numéro 91 de la rue Lafayette ; le second bâtiment situé plus au coeur de l'usine est de plan massé et communique avec l'immeuble voisin à droite.Le bâtiment en L s'élève sur six niveaux dont les trois premiers sont occupés par un très vaste parking intérieur, qui occupe également les trois premiers niveaux du second bâtiment. Celui-ci ne s'élève que sur quatre niveaux, dont le dernier est occupé par des habitations en appentis, qui délimitent au centre du bâtiment une grande cour carrée à ciel ouvert, qui constitue le point centrale de la distribution intérieure de cet ensemble.Tous deux ont une façade sur rue, dans l'alignement des autres immeubles de l'usine Pellet, et une face arrière adossée au flanc de la colline. La façade sur rue des deux bâtiments est assez homogène, bien que le premier soit composé de deux travées et le second de trois travées :les bandeaux plats et moulurés ainsi que la corniche sont filants sur toute la longueur de la façade ; les cinq travées sont séparées par des pilastres identiques ; le passage du niveau deux au niveau trois est pareillement marqué par la modénature des pilastres et les bandeaux filants ; les baies des quatre premiers niveaux sont identiques.La séparation entre les deux bâtiments est marquée par un pilastre plus épais, et les travées du bâtiment à l'extrême gauche sont plus étroites.Une dernière travée à l'extrême droite de ce lot foncier est occupée par l'ancienne entrée de l'usine Pellet, qui actuellement permet l'accès aux parking.Cette travée se compose au rez-de-chaussée d'une grande entrée couverte d'un auvent surmontée d'une baie plein-cintre assez richement décorée, et au dernier niveau d'une simple baie rectangulaire.Des enseignes situées au-dessous et au-dessus de la baie plein-cintre signalent le nom et la fonction de l'usine.Les niveaux abritant les parkings sont peu éclairés par la lumière naturelle. Sur la façade antérieure, seuls les deuxième et surtout troisième niveaux sont percés par de petites baies carrées qui sont identiques sur les deux bâtiments. Ces baies éclairent également les logements du quatrième niveau de ces bâtiments, qui sont de plain pied avec la cour intérieure. Sur la façade antérieure du bâtiment en L, le cinquième et le sixième niveaux sont éclairés par deux travées de deux baies carrées et jumelées. Sur la façade latérale droite, qui donne sur la cour intérieure, ces niveaux sont éclairés par des fenêtres rectangulaires, tandis que la façade latérale gauche est percée par des baies carrées semblables à celles de la façade sur rue. Les parties postérieures de ces deux bâtiments sont accotées au rocher, et ne sont éclairées que par les fenêtres percées dans la façade exposée au sud. Ce n'est que dans cette partie postérieure du bâtiment en plan massé que celui-ci présente un cinquième niveau qui domine la cour intérieure.La jonction des branches composant le bâtiment en L, est faite par un oriel arrondi percé de fenêtres rectangulaires.La distribution verticale de cet ensemble bâti se fait par un escalier intérieur à deux volées droites,situé à la limite de l'immeuble voisin à droite, ( cf. fiche immeuble 2). Il dessert les trois niveaux de parking, la cour centrale au quatrième niveau, mais aussi les deux derniers étages de l'immeuble à droite.Un autre escalier à trois volées droites, situé à l'autre extrémité de l'ensemble, dessert les niveaux 4,5 et 6 du bâtiment en L, en partant du dernier niveau de parking. Ce bâtiment est couvert d'un toit terrasse, tandis que les parties en élévation autour de la cour intérieure, au quatrième niveau du second bâtiment, sont couvertes de tuiles mécaniques.

  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Cet ensemble de bâtiments est impressionant par son architecture homogène. Plusieurs cellules architecturales indépendantes sont unifiées par le jeu des fenêtres identiques et par les larges bandeaux qui ceinturent l'ensemble, pour ainsi créer un seul et unique bâtiment.Les usines Pellet sont aussi très importantes pour la mémoire ouvrière. Elles ont été les dernières à fermer (1987) et la vie ouvrière (les entrées et sorties d'usine, la circulation abondante) est encore très présente dans les mémoires des habitants de la vallée. En bref, elles participent au patrimoine industriel de la vallée dans sa diversité : l'architecture, la mémoire, le savoir faire et les techniques de fabrication, la vie ouvrière et la modernité.

Bibliographie

  • RAYMOND, F., Plan général d'alignement à parcelles fermées de la ville de Vienne, accompagné de son index de noms, échelle 1/2000, CREAM, 1875 RAYMOND, F., Plan dressé par le géomètre soussigné, échelle 1/2000, CREAM, 1891

  • BM Vienne, MD 103 Classeur Industries 2, Fonds Roger Dufroid AD Isère, 3541 W 14 Matrices cadastrales

Documents figurés

  • Plan napoléonien, échelle : 1/2500ème, services techniques, Mairie de Vienne 1824

Date(s) d'enquête : 2006; Date(s) de rédaction : 2009