Anthon, site de confluence, constitue un point de passage stratégique. Dès l'époque romaine, le village, où avait été édifié en -55 un castrum militaire romain, était doté d'un port. Jusqu'au milieu du 19e siècle, la traversée du Rhône se faisait uniquement à rames. D'après Cogoluènhe, l'existence d'un bac est attestée en 1430 ; en mai 1706, Anthon éprouve "la plus grande catastrophe connue pour les bacs rhodaniens de tous les temps" : le bateau embarque des pèlerins de retour de Notre-Dame de Miribel ; trop lourdement chargé, il coule et entraîne la noyade de 80 personnes. En 1820, on sait que deux embarcations assurent la traversée du fleuve (une pour piétons et l'autre charretière). En 1854, les autorités préfectorales permettent au passeur de l'époque de construire un bac à traille à ses frais. Et quatre ans plus tard, en 1858-59, on projette d'établir un pont suspendu à Anthon, à l'emplacement du bac qu'il est destiné à remplacer. Ce projet n'aboutit pas et la traille fonctionne jusqu'aux environs de 1876, concurrencée par les ponts et notamment le pont suspendu de Loyettes. Il ne reste donc plus à cette époque qu'un bac à rames pour piétons pour franchir le fleuve. Ce dernier est supprimé en 1914.