Issu d’une famille d’artisans forgerons de Saint-martin-la-Plaine, près de Rive-de-Gier (Loire), les Marrel débutent à l’heure des prémices de la Révolution industrielle, avec Charles Marrel (-). Entré au service des Neyrand – vielle famille de maîtres de forges – il monte en 1830 la première grande pompe d’épuisement des mines de la Loire, sous la direction de François Bourdon son concepteur.

En 1845, s’associant à ses 4 premiers fils, Charles Marrel remet en activité la forge paternelle sous la raison sociale « Charles Marrel père et fils ». Mais les événements de 1848 mettent un frein à la belle expansion de cet atelier. Plusieurs des Marrel doivent trouver un emploi à l’extérieur, dont l’un à la Cie des grappins remorqueurs de Rhône qui lui ouvre d’autres horizons. Dès 1853 les 4 frères s’associent aux deux petits derniers pour former la Sté Marrel frères. Loin du chemin de fer et doté d’un matériel trop modeste, l’atelier des débuts devient vite trop exigu. Marrel frères installent une nouvelle usine à Rive-de-Gier en 1853. Deux ans plus tard, afin de se rapprocher des chantiers de construction naval qui constituent déjà une part importante de leur clientèle, ils louent puis achètent les forges de la Capelette près de Marseille. Les deux forges se développent conjointement jusqu’en 1864 date à laquelle, afin d’optimiser leurs diverses productions, Marrel frères créent une grande usine moderne aux Etaings, commune de Châteauneuf, près de Rive-de-Gier. Elle est active dès octobre 1868. La Capelette conserve les pièces de forge, chaînes et ancres de marine, tendis que les Etaings, reliées au chemin de fer, développent la fabrication des blindages, tôles et profilés. Marrel frères produit des pièces de charpente de navire, des arbres droits et coudés… En 1868 tout le laminage est ramené aux Etaings et Marrel frères entreprennent la fabrication des premiers I de 300 mm pour les ponts des grands cuirassés. La guerre de 1870 marquera leurs débuts dans la fabrication de matériels d’artillerie. Face aux commandes grandissantes, l’usine des Etaings acquière son autonomie avec la construction d’une aciérie entre 1875 et 1883. Elle peut couler des lingots de 140 tonnes. Cet ensemble est complété en 1891-1892 d’un marteau pilon de 100 tonnes et d’un nouveau train de laminoir lui permettant de répondre aux commandes de grosses pièces d’artillerie et de tôles de grandes dimensions.

Transformée en société anonyme en 1924, les Ets Marrel frères en 1924 poursuivent leurs livraisons à la Marine militaire et au ministère de la guerre tout en développant une production d’aciers fins et alliés en plein essor avec l’industrie automobile. Dans les années 1950, ils laminent toutes sortes de tôles fortes à haute limite d’élasticité pour des usages spéciaux : le nucléaire, les coques de sous-marins, la pétrochimie, des moules de pneumatiques… Lors des visites officielles de son usine, elle mentionne au rang de ses réalisations d’exception la fourniture des tôles pour les chaudières à haut rendement du paquebot France (sources : Archives French Lines 1958).

Mise en oeuvre sur le France de chaudières de grande puissance pour la production de vapeur destinée à alimenter les turbines utilisées pour la propulsion et pour celle destinées à la production électrique. Au lieu des 29 chaudières présentes sur le Normandie, le France ne compter plus que 8 chaudières. Tôles épaisses en alliage spéciale fournies pour les corps de chaudière par Marrel Frères.

En pièces de forges, Marrel Frères reçu le 21 décembre 1957 une commande représentant près de 169 tonnes et 56.286.700 francs, consistant en deux arbres porte-hélice de rechange et 3 arbres intermédiaires (Archives French Lines 1997 004 3251. Lettre des Chantiers de l'Atlantique à la CGT du 2 mai 1958).

Supports d'arbres mis en place entre juin 1959 et février 1960.

Supports de sortie d'arbre porte-hélice mis en place en octobre 1958.

Arbres porte-hélice mis en place en juillet 1960.