Dossier collectif IA42001304 | Réalisé par
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Les maisons de la commune de Montbrison
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  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel

Dossier non géolocalisé

  • Dénominations
    maison
  • Aires d'études
    Montbrison
  • Adresse
    • Commune : Montbrison
      Cadastre : 1809 E, D (partie nord, détail) ; 1986 BK

Les observations générales des maisons de Montbrison ne portent que sur la section BK du cadastre de 1986. Cette section englobe l´ancienne section E, dite de la Ville, et la partie nord de la section D, dite du Chef-lieu, du cadastre de 1809. La superposition de ces cadastres a permis une étude exhaustive du bâti, menée de 2006 à 2008, avec néanmoins une difficulté majeure, celle de la non représentation des cours intérieures dans le cadastre de 1809 ; le plan parcellaire de Hyacinthe de Boisboissel, vers 1813, vient combler cette lacune.

Le cadre historique

La recherche documentaire a permis de retrouver des vues, des plans, des textes, composés pour l´essentiel de photographies avant démolition, de cartes postales qui flattent le pittoresque, de plans d´alignement élaborés à la fin du 18e siècle et pendant tout le 19e siècle, ainsi que des procès verbaux d´estimation au début du 20e siècle. Ils informent sur l´apparence des bâtiments, la nature des matériaux employés et la distribution intérieure de quelques maisons.

Le plan de la Traversée de Montbrison (1780-1798)

Un document d´une importance capitale pour l´étude du bâti est le plan de la Traversée de Montbrison, pour la route de Lyon en Auvergne et celle de Roanne en Languedoc, établi en 1780 et révisé en 1798. Il recense 259 habitations, dont 215 dans la ville intra-muros. Ce dénombrement, effectué le long du Grand Chemin de Forez dans le but de reclasser la route, concerne le faubourg de la Madeleine, les actuelles rues Puy de la Bâtie, Saint-Pierre, Martin-Bernard, la place Saint-André, la rue du Marché, la partie est de la rue Tupinerie, la place des Combattants, les rues Saint-Jean et Marguerite-Fournier.

Chaque parcelle porte une adresse, le nom du propriétaire, le nombre d´étages, les matériaux utilisés, parfois leur état de conservation, rédigés de la manière suivante : « 2 étages, moilons et pisé, pierre et bois », « 2 étages, pierre de taille », « 3 étages, pans de bois avec encorbellement, très mauvaise », « 2 étages, pisé, vieille », « 2 étages, moilons et briques, neuve », « 2 étages, cailloux, bonne », « 1 étage, pisé, fenêtre de bois » etc.

Parmi ces habitations on compte une vingtaine de maisons en encorbellement (7,3 % des maisons repérées), vingt-deux maisons à pan de bois associé à d´autres matériaux (8,5 %), près d´une moitié en pisé (47,8 %), un tiers en moellon, quelques rares édifices tout en pierre de taille, généralement « neuf ». Le fenestrage, mentionné sur 92 parcelles, compte trois-quarts de baies en bois de forme simple ou à croisée ; les autres habitations adoptent indifféremment des fenêtres en pierre ou en bois dans une même façade. Sur les 201 habitations qui portent un état de conservation, plus du tiers sont qualifiées de mauvaises, voire très mauvaises, ou lézardées. Cela touche essentiellement les maisons en pisé, à pans de bois, en encorbellement ; d´autres sont traitées de vieilles (14,5 %), étant effectivement plus anciennes. Certaines maisons en pisé, 15 %, sont cependant dénommées bonnes, mais ce sont plutôt les habitations en moellon ou en pierre de taille (37,3 %) qui possèdent la mention bonne, très bonne, belle ou neuve ; les édifices neufs (10,4 %) sont surtout ceux qui se sont conformés au plan d´alignement de 1780-1798 ; leur façade est alors reconstruite en pierre de bon appareil.

Enfin ce document met l´accent sur le nombre d´étages ; ainsi les deux tiers des habitations, réparties le long du Grand chemin de Forez comptent 2 étages. Les édifices à 3 étages, soit 28,5% du corpus, correspondent surtout aux maisons en encorbellement de la rue Tupinerie et de la Grande Rue (actuelles rues Saint-Pierre et Martin-Bernard). Les maisons d´un seul étage représentent 10,5 % du bâti, elles sont concentrées près du faubourg de la Madeleine, là où la pression immobilière est la moins forte. La diversité des matériaux employés dans le gros oeuvre et la variété des vestiges des 15e, 16e, 17e et 18e siècles, notamment dans les encadrements de baies, sont présentes partout.

Les plans d'alignement

Pourtant l´allure générale du bâti montre aujourd´hui un ensemble d´élévations datables du 19e siècle et du début du 20e siècle, à l´aspect homogène voire sériel dans certaines rues ; conséquences directes de la mise en application des plans d´alignement élaborés pour des raisons diverses. Celui de 1780 est exécuté, parfois avec intransigeance (annexe 1), par l´administration municipale en vue de l´établissement de la grande route de Saint-Etienne à Roanne tandis que ceux du 19e siècle sont principalement tournés vers des besoins sanitaires. En effet, les préoccupations permanentes de la municipalité, dans la mouvance du courant hygiéniste du milieu du 19e siècle, ambitionnent d´aérer la ville aux prises avec des épidémies successives, suscitant un phénomène de transformation progressive du bâti.

L´aération de l´habitat entraîne ainsi le démantèlement des fortifications d'agglomération par le percement de baies dans la 3e muraille et la démolition des portes de ville. En raison du succès grandissant du réaménagement de la muraille, le conseil municipal propose en 1821 une tarification sur les droits de voirie selon la nature des travaux réalisés (annexe 2). Cette aération urbaine se poursuit pendant tout le 19e siècle jusqu´au début du 20e siècle. L´élargissement des rues Tupinerie, Saint-Jean, Marguerite-Fournier, du Collège sont touchées essentiellement par des reculements de façades (annexe 3), ponctuellement par des démolitions de maisons pour des raisons de sécurité comme dans le quartier du Calvaire. L´une des conséquences de ces interventions est le remplacement complet des façades en encorbellement, qui subsistaient encore dans le plan de 1780, rue Tupinerie et rue Marguertie-Fournier, par des façades en moellon, parfois en pierre de taille de granite provenant des carrières de Moingt, jusque là réservée à l´architecture monumentale. A la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, ces nouvelles constructions sont reconnaissables par une ornementation de brique dans les encadrements de fenêtres et les corniches, provenant de tuileries locales.

Grâce aux procès verbaux d´estimation de 1902 à 1925, les maisons soumises à la démolition ou à reculement sont mieux connues dans leurs dispositions intérieures. Brièvement décrites, elles sont parfois accompagnées de plans. Rue du Collège, une maison d´habitation cadastrée sous le n° E 639, prévue à la démolition en 1902, est mentionnée dans sa globalité (annexe 4) tandis que la maison située 4 rue Saint-Jean, contrainte à l´alignement, est illustrée par un plan commenté dans un procès verbal de 1907 (annexe 5).

Malgré ces transformations urbaines, la superposition des cadastres de 1809 et de 1986, sur la section BK, montre un parcellaire relativement stable dans de nombreux quartiers.

Approche chronologique de la typologie

L´ensemble de ces facteurs a mis en évidence une typologie de la maison de ville. Celle-ci s´est développée diversement en fonction de la topographie, des surfaces disponibles, de l'activité économique et des datations, qui s´échelonnent du 15e siècle jusqu´au début du 20e siècle. Près des lieux de circulation aisée - le grand chemin de Forez - et près des pouvoirs judiciaire ou ecclésiastique, s´installent très vite, sur un maillage encore lâche, des maisons de notables avec leur cour ou leur jardin ; elles se situent autour de la collégiale (anciennes maisons de chanoines), la rue Puy de la Bâtie, la rue des Pénitents. Dans les rues secondaires, s´implante sur un parcellaire souvent traversant et en lanières, un habitat lié au commerce et à l´artisanat qui trouve sa place principalement à proximité de la rivière - Le Vizézy - dans le secteur Tupinerie, Saint-Jean où Simon-Boyer ; là une petite cour intérieure, voire un puits de lumière, peut aérer la parcelle.

L´habitat toujours en lanières se densifie au centre de la ville, dans les îlots Légouvé et Précomtal, traversés longitudinalement par une ruelle latrinale, et contre le rempart, près des rues Bourgneuf et Rivoire. Dans ces quartiers se confine une population qui vit d´un petit artisanat ou de métiers journaliers.

Au début du 20e siècle se développe, dans les quartiers périurbains, la maison pavillonnaire qui, sur la section BK, fait figure d´exception tant elle est rare. L´une d´elle, au coeur de la ville, est issue du percement de la rue Pasteur ; les autres s´implantent en bordure du faubourg de la Madeleine (partie nord de l´ancienne section D).

Description

Les chiffres de l´INSEE pour l´année 1999 totalisent 607 « immeubles de 4 étages ou moins », achevés avant 1915. Le corpus étudié compte 285 maisons habitées pour certaines depuis près de cinq siècles. Ces maisons sont implantées sur des parcelles étroites ou des parcelles larges, les unes relativement stables, les autres sujettes aux mutations et aux évolutions. Les immeubles et les hôtels particuliers, aux proportions plus monumentales, ont fait l'objet d'un dossier spécifique.

Le parcellaire

L´habitat en lanière ne se développe pas en cœur d´îlot mais montre des parcelles traversantes ou des parcelles dos à dos, séparées par une venelle latrinale exposées aux regroupements. Elles sont cependant soumises à modifications lorsque, situées contre les fortifications d´agglomération, elles deviennent traversantes avec le percement de la muraille où lorsque, installées dans des rues étroites, elles sont contraintes par la mise en application des plans d´alignements à un reculement de façade, souvent sur moins d´un mètre de profondeur. Dans un maillage lâche la construction est plus variée car elle donne un choix au bâtisseur. C´est dans ce parcellaire que s´opèrent de manière sensible les transformations de l´habitat, parfois au détriment des jardins. Morcelés par mutations ou démantelés pour des aménagements urbains, maisons et jardins vont être remplacés par des immeubles notamment dans le périmètre de la collégiale et près des entrées de ville.

Si la variation du maillage a son importance dans le développement de l´habitat, la situation géographique est également déterminante. Les maisons qui bordent la rivière du Vizézy sont construites sur un étage de soubassement, tandis que celles qui longent les fortifications ne possèdent pas de sous-sol ou sont posées sur un simple vide sanitaire ; ailleurs elles sont édifiées sur des caves, le plus souvent voûtées. La maison montbrisonnaise intra-muros est accessible par la rue. L´élévation principale, dans le mur gouttereau, est installée sur la rue dominante. Dans un parcellaire plus lâche le bâti respecte les mêmes règles de construction : une élévation principale dans le mur gouttereau et un accès sur la rue dominante. Sur un parcellaire étroit, l´élévation principale ouvre sur le petit côté.

Les matériaux

Alors que les carrières de granite de Moingt sont toutes proches, c´est la construction en pisé qui prédomine à Montbrison ; le coût élevé de l´extraction et du transport de la pierre restent les difficultés majeures. Cependant à la fin du 18e siècle, la raréfaction du bois d´œuvre, la mise en application des règlements de lutte contre l´incendie, et la mode d´un nouveau style architectural, va stimuler la construction en pierre.

La maison en pisé présente des murs protégés par un enduit, voire un crépi de ciment, qui cache la structure initiale. Néanmoins, certains rez-de-chaussée conservent encore une sablière apparente soutenue par des colonnes ou des piédroits de pierres noyés dans la maçonnerie ; ces éléments sont visibles dans les maisons de la place Saint-Pierre, des Cordeliers ou de la rue Précomtal. Cette structure de façade correspond généralement à la maison à pans de bois composée d´un mélange de blocage de pisé et de briques. Aujourd´hui seuls quelques garde-corps de galeries sur cour et deux édifices récemment restaurés, rue Martin-Bernard et quai L´Astrée, révèlent ce mode de construction tout comme l´utilisation de fenêtres à encadrements de bois, parfois moulurés avec piédroits sur bases prismatiques (16e siècle). L´usage de l´encorbellement sur poteaux de bois ne semble pas avoir été mis en place dans des rues secondaires mais dans des rues principales telles que les rues Tupinerie ou Marguerite-Fournier, ce qui va entraîner leur disparition.

Un tiers de l´habitat montre une architecture de pierre faite de moellons en granite mêlés à d´épars moellons de grès. Un dixième du bâti est tout en pierre de taille de granite. Les encadrements de baies sont habituellement en pierre ; il arrive que la mixité des matériaux d´encadrement soit présente dans une même élévation lorsque le bois est également utilisé. C´est tardivement que la brique apparaît en décor ; elle orne les encadrements de fenêtres, souvent saillants, mais aussi les corniches qui peuvent être en doucine, à modillons ou à denticules, supplantant les génoises jusque là employées pour couronner les élévations principales. Les avant-toits survivent dans les élévations postérieures et les maisons implantées dans des rues de moindre importance.

La tuiles creuse prédomine sur les toitures, toutes couvertes de longs pans à faibles pentes ; les croupes apparaissent dans des édifices d´angle ou en tête d´îlot.

Le décor

La maison urbaine ne présente plus de décor en façade alors qu´aux 15e, 16e et 17e siècles des encadrements de portes piétonnes et de fenêtres à croisées, ornées de moulurations, de chapiteaux corinthiens ou toscans, ont agrémenté quelques élévations. La mise en œuvre des plans d´alignements a entraîné des reculements de façades et la suppression de ces décors, remplacés par des ouvertures en arc segmentaire puis par de simples baies rectangulaires, parfois à feuillure.

La sculpture de granite, quant à elle, est presque inexistante tant cette pierre dure est difficile à tailler. Si un relief existe, il demeure fruste à l´exemple du petit personnage en pied sculpté sur un linteau de baie dans une cour intérieure. A la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle un décor de brique va être employé pour les corniches et les encadrements de fenêtres.

La ferronnerie apparaît ponctuellement dans les appuis de fenêtres des étages et des surcroîts ; son utilisation est aussi visible dans les garde-corps des rampes d´escalier dont sont dotées quelques maisons du 18e siècle.

Au cours du 19e siècle, les menuisiers vont produire, dans les cages d´escalier en bois des modèles de rampe aux garde-corps répétitifs ; nombreux sont ceux qui ne présentent que de simples barreaux de bois ; d´autres cependant sont tournés en fuseau ou découpés en balustres tandis que les départs de rampe adoptent la forme d´une volute parfois sculptée avec un soin particulier. Dans les contrevents de bois installés en rez-de-chaussée, une touche décorative apparaît lorsqu´un jour, le plus souvent en forme de croissant de lune, est percé dans un panneau.

Les parties constituantes

Lorsqu´une maison ne dispose d´aucun puits les fontaines publiques, installées dans les rues ou les places, servent de point d´approvisionnement. Si le puits individuel existe dans l´habitation, il est généralement construit dans la cour intérieure, et sa cuve semi-circulaire en granite, est adossée contre l´élévation sur cour. Un plan de l´îlot Simon-Boyer, en 1777, montre à cette date la répartition des puits dans cette partie de la ville. Huit puits de forme circulaire sont dénombrés et installés en fond de cours, de basse-cours ou de jardins ; leur proximité immédiate renforce leur caractère individuel.

La dimension de la cour est fonction de l´étendue de la parcelle. Inexistante ou véritable puits de lumière dans les secteurs à forte densité, elle devient plus vaste dans un maillage plus lâche et parfois complétée ou remplacée par un jardin dans les quartiers résidentiels comme celui du chapitre canonial, dans les demeures au pied de la colline ou dans les rues Puy de la Bâtie, des Pénitents, etc.

Les boutiques sont réparties dans les rues à fort passage ; elles se remarquent principalement sur l´ancien chemin de Forez - route utilisée pour les foires dès l´origine - et dans les zones limitrophes telles que les rues Tupinerie, Simon-Boyer, tandis que dans les secteurs plus à l´écart, près des anciennes fortifications d´agglomération par exemple, se répartissent les ateliers (aujourd´hui transformés en garages) encore visibles dans les rues Bourgneuf, d´Ecotay, Rivoire ou dans l´habitat serré en plein cœur de la ville comme les rues Précomtal et Légouvé.

La typologie

Selon la parcelle une typologie schématique permet de définir la maison urbaine sur la section BK. Trois types relèvent d´une architecture locale à travées avec des organes de circulations intérieurs adaptés en fonction des paramètres évoqués, tandis qu´un 4e type se réfère à des principes architecturaux plus novateurs qui font appel à des modèles néo-régionaux.

La maison de type 1

Ce plan-type est représenté par 58 maisons, soit 20,35 % du corpus. C´est sur un parcellaire étroit, en lanière, et dense qu´il se définit. Unité de base de l´habitation urbaine, ce modèle sériel est surtout réparti dans les rues Précomtal, Légouvé et dans le quartier Bourgneuf, où le percement de la muraille a rendu les parcelles traversantes par la création de baies sur le nouveau boulevard. La maison, mitoyenne sur les côtés, montre une élévation principale d'une ou deux travées sur deux ou trois niveaux maximum ; son élévation postérieure peut donner sur une ruelle latrinale à l´exemple des îlots Légouvé, Précomtal et Cordeliers.

Le rez-de-chaussée compte un atelier ou une remise et une porte piétonne latérale. Un escalier droit en bois, voire une échelle-de-meunier entre-murs, prend naissance dès la porte piétonne ; les volées séparées par un palier conduisent à l´étage et l´étage en surcroît. L´habitation se compose d´une pièce par niveau éclairée d´une seule fenêtre. Cette modeste maison peut être occupée par plusieurs artisans comme c´est le cas au 39 rue Précomtal où en 1809 « un cordonnier » et un « frippier » utilisent l´un « le bas » et l´autre « le haut » de la maison.

La maison de type 2

Ce plan-type compte 187 maisons, soit 65,61 % du corpus. Egalement implanté sur un parcellaire en lanière, souvent traversant, il se situe sur un maillage plus aéré réparti dans les rues commerçantes de la Grenette, Martin-Bernard, Simon-Boyer, Saint-Jean, Marguerite-Fournier ou les rues du Marché et des Arches. Dans la rue Tupinerie, les maisons exposées au midi, le long du Vizézy, sont hautes et étroites captant ainsi plus de lumière. Mitoyenne sur les côtés, la maison se développe sur trois ou quatre niveaux de deux ou trois travées dans l´élévation principale. Si la parcelle est traversante, l´élévation postérieure est aussi à travées à condition qu´elle donne sur une ruelle secondaire comme dans les rues Chenevotterie, Paradis, ou sur une rive du Vizézy. Si elle débouche sur une ruelle latrinale, l´élévation est alors percée de simples jours d´aération.

Ici la maison permet de loger deux à trois familles, parfois quatre : c´est la maison partagée. Le nombre de pièces par étages correspond au nombre de fenêtres par travées. Le rez-de-chaussée est principalement occupé par une boutique. Un vestibule latéral permet d´accéder à l´escalier tournant à retours, rejeté en milieu ou en fond de parcelle ; les organes de circulations intérieurs vont se développer en fonction de la place disponible. Quelques maisons du 16e siècle sont desservies par un escalier en vis, à l´exemple de la maison située 5 rue Saint-Pierre ; mais généralement l´escalier en vis est réservé aux édifices plus monumentaux comme les immeubles et les hôtels particuliers.

La maison de type 3

Ce plan-type additionne 36 maisons soit 12,63 % du corpus. Plus hétérogène par le fait même que la parcelle conjugue des dimensions variées et plus vastes, ce type architectural combine dépendances ou ailes en retour avec cour ou/et jardin. Ces maisons, diversement réparties dans la ville sont implantées sur un espace dégagé, autour de la collégiale, pour les anciennes maisons de chanoines des rue Notre-Dame, Populus et Loïs-Papon, et de préférence dans les rues Puy de la Bâtie, des Pénitents, du Bout-du-Monde ou du boulevard Duguet, sur l´emplacement d´anciens jardins pour certaines.

Cet exemple de maison développe, sur rue, une élévation principale soignée, à trois niveaux de trois ou quatre travées, pouvant être agrémentée par un balcon. Le logement se répartit sur les deux premiers niveaux. Si le rez-de-chaussée sert parfois de commerce, il est surtout aménagé en lieu d´habitation avec un accès direct sur la cour ou le jardin.

L´entrée, généralement axiale, conduit vers un vestibule qui peut être médian. Les organes de circulations intérieurs sont fonction de la place disponible. L´escalier tournant à retours est en bois ou en pierre.

La maison de type 4

Ce plan-type comptabilise uniquement 4 maisons sur la section BK, soit 1,4 % du corpus. Construites dans le 1er quart du 20e siècle, elles se situent pour trois d´entre elles sur les boulevards et pour la dernière en plein centre ville ; lorsque la municipalité met en place des travaux d´urbanisme.

Ce type correspond à la maison pavillonnaire entourée d´un jardinet. Elle adopte des façades en pignon. Les toitures à demi croupe, en toit brisé ou dissymétrique, couvrent des bâtiments à un ou deux corps, parfois avec un escalier extérieur maçonné qui mène à la partie habitable ; dans ce cas le rez-de-chaussée est réservé au garage. Cet habitat montre une diversité de matériaux : calcaire, brique, granite, enduits, ponctuellement agrémenté d´un décor peint. L´élévation principale peut donner sur le jardin.

Malgré les transformations urbaines, la superposition des cadastres de 1809 et de 1986, sur la section BK, montre un parcellaire relativement stable dans de nombreux quartiers. 21 % des maisons présentent une partie édifiée entre le 14e et le 17e siècles (6 maisons ont une phase de construction du 15e siècle, 36 du 16e siècle, 18 du 17e siècle).

55 maisons présentent au moins une phase de construction du 18e siècle ; elles remontent en majeure partie à la fin du 18e ou au début du 19e siècle. Parmi celles-ci, 29 n'ont pas été modifiées après le 1er quart du 19e siècle.

63% du corpus est constitué de maisons édifiées intégralement au 19e siècle. Si on comptabilise l'ensemble des maisons ayant au moins une phase de construction principale au 19e siècle, on obtient 85 % du corpus.

Les maisons intégralement édifiées au 20e siècle représentent une part très réduite (1,4 %).

  • Période(s)
    • Principale : 15e siècle
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 1er quart 20e siècle

Typologie :

Type 1 : maison mitoyenne d'une ou deux travées sur deux ou trois niveaux maximum sur un parcellaire étroit, en lanière ; 58 maisons, soit 20,35 % du corpus.

Type 2 : maison partagée, mitoyenne, de deux ou trois travées sur trois ou quatre niveaux, sur un parcellaire laniéré en maillage plus aéré ; 187 maisons, soit 65,61 % du corpus.

Type 3 : type plus hétérogène, établi sur des parcelles plus vastes, à trois niveaux de trois ou quatre travées pouvant être agrémentée d’un balcon, qui combine dépendances ou ailes en retour avec cour ou/et jardin ; 36 maisons soit 12,63 % du corpus.

Type 4 : maison pavillonnaire à façades en pignon, toitures à demi croupe, en toit brisé ou dissymétrique, et entourée d´un jardinet, construites dans le 1er quart du 20e siècle ; 4 maisons, soit 1,4 % du corpus.

  • Typologies
    maisons de type 1, 2, 3, 4
  • Toits
    tuile creuse
  • Murs
    • calcaire
    • granite
    • grès
    • pisé
    • bois
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
  • Décompte des œuvres
    • bâti INSEE 4 116
    • repérés 285
    • étudiés 285