Dossier d’œuvre architecture IA42001405 | Réalisé par
  • inventaire topographique
Caserne de Vaux
Œuvre repérée
Copyright
  • © Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
  • © Collection particulière

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Montbrison - Montbrison
  • Commune Montbrison
  • Adresse 2 avenue de la Libération
  • Cadastre 1809 D 321-324  ; 1986 BO 196

Pierre de Masso de la Ferrière, commandant pour Sa Majesté dans les provinces de Lyonnais, Forez et Beaujolais et Pierre Poulletier, Intendant de la Ville et de la Généralité de Lyon commanditent la caserne suite à la décision du Conseil d'Etat du 27 septembre 1729 ordonnant la construction de deux casernes, l'une à Roanne, l'autre à Montbrison ; à cette date, le duc de Villeroy est lieutenant-général de la Province. Le devis et les plans de l'ancienne caserne de cavalerie de Montbrison sont dressés le 12 novembre 1729 par André-Nicolas Deville, ingénieur du Roi et directeur des ponts et chaussées de la Généralité de Lyon (Annexe A). L'adjudication est attribuée, le 25 novembre 1729, à l'entrepreneur Jean-François Grangé. Situé hors des fortifications d'agglomération et à proximité de la porte de Moingt, la caserne est établie sur l'emplacement de cinq maisons en pisé, de jardins, de prés et de terres "ensemencées en froment", d'une partie du Parc du Roy et de l'auberge du Chapeau rouge consistant en "maison, cour et étableries, pressoir, cour, jardin et autres appartenances". Après les expropriations et les indemnités dues aux propriétaires "suivant l'estimation qui en a été faite", les travaux commencent en 1731, sur un sol nivelé. Le 15 décembre 1733, Deville dresse le devis du portail ; l'adjudication est attribuée, le 13 février 1734, à l'entrepreneur et tailleur de pierre Joseph-Ferdinand Chazaux tandis que la sculpture et tous les ornements sont traités dans un marché séparé. Suite au décès de Jean-François Grangé, le 10 juillet 1738, une subrogation de l'adjudication est faite à Pierre Grangé et Jean-Ferdinand Chazaux. En août 1742 la caserne et ses dépendances sont terminées. Nicolas-François Deville, chargé de finir l'oeuvre de son père, décédé en 1741, rédige le devis des ustensiles nécessaires à l´ameublement. C´est au négociant Pierre Imbert que revient l´adjudication de meubler l´édifice qui doit contenir 260 lits de soldats, des tables, bancs, chaises, chandeliers, marmites, gamelles etc. En 1744, les archives précisent que la Ville est imposée pour des fournitures faites au second bataillon de régiment du Poitou. En 1791, les bâtiments, "inoccupés depuis de nombreuses années", sont mis à la disposition de Joseph Merley, fabricant de rubans à Saint-Etienne, pour y établir des métiers à rubans. L'entreprise est rapidement transférée dans l'enclos des capucins puisqu'en 1802 le conseil municipal demande au Ministère de la Guerre que la caserne soit de nouveau utilisée. Mais en raison de son manque d'entretien, le conseil ne souhaite loger "qu'une garnison de 500 à 600 hommes pour cette année seulement" (Annexe B). En août 1809, la municipalité procède à l´entretien du bief qui amène les eaux à la caserne afin d´éviter la propagation d´épidémies. C'est sous la direction du conducteur de travaux Sr Desbrun que 1600 prisonniers espagnols, demeurant dans la caserne, rétablissent le béal, désormais appelé béal des espagnols (Annexe C). Mais l'édifice semble de nouveau insalubre en 1831, aussi une délibération du Conseil précise que "les habitants doivent loger les militaires ou leur payer l´auberge ; ils pourront prêter des lits garnis à la caserne quand les soldats y dorment, sauf pour les officiers". En 1843, le Conseil vote l'autorisation de contracter un emprunt pour construire une aile supplémentaire afin d'y mettre un second bataillon. Le projet d'aboutit pas. Cette idée ressurgit périodiquement pour être définitivement rejetée par le Ministère de la Guerre en 1904. A partir de 1887, le dépôt et le 3e bataillon du 16e régiment d'Infanterie, sont en garnison dans la caserne. Au cours de la Première Guerre mondiale, ce régiment d´infanterie est profondément mutilé à Verdun ; il sera dissous en 1923. L'édifice sert alors au corps de gendarmerie. Le 26 septembre 1979, l'Etat le cède à la commune en échange de terrains plus éloignés du centre ville sur lesquels une nouvelle caserne de gendarmerie est implantée. La caserne de Vaux, ainsi nommée en l´honneur du maréchal Jourda de Vaux, qui en 1769 avait soumis la Corse, est détruite en août 1980 ; seuls sont conservés et restaurés en 1984, les deux corps de garde et le portail (inscrit au titre des Monuments Historiques) ainsi qu'une échauguette. Aujourd'hui, un parking est aménagé à l'emplacement de la caserne et des écuries ; il est bordé par un ensemble d'immeubles sur son côté nord.

La caserne est aujourd'hui connue par les documents d'archives manuscrits et iconographiques qui seuls permettent de faire une description de ce vaste bâtiment rectangulaire symétrique à quatre pavillons d'angles, bordé sur les côtés de deux écuries parallèles et entouré d'un mur d'enceinte. L´enceinte, à échauguettes d'angle et portail monumental flanqué de deux corps de garde sur l'avenue, possédait également cinq édicules rectangulaires, les latrines et la prison, adossés au mur postérieur. Les cartes postales montrent le bâtiment principal en élévation ; ainsi la caserne comprenait cinq niveaux, neuf travées de baies en arcs segmentaires, sur les élévations antérieure et postérieure, et trois travées sur les élévations latérales. Un bandeau d'étage séparait le rez-de-chaussée des étages aux fenêtres de hauteur décroissante. Les toitures de la caserne et des écuries, à longs pans et croupes, étaient couvertes de tuiles creuses alors que les quatre pavillons d´angles et les deux corps de garde possédaient des toitures en pavillon brisé couvertes de tuiles en écaille. inscription gravée sur l'arrière-voussure du fronton : CASERNE DE VAUX

  • Murs
    • pierre
    • enduit
  • Toits
    tuile creuse, tuile en écaille
  • Plans
    plan symétrique
  • Étages
    3 étages carrés, étage en surcroît
  • Couvrements
    • voûte d'arêtes
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit brisé en pavillon
    • toit à longs pans
    • croupe
  • Escaliers
    • escalier intérieur : escalier tournant
  • État de conservation
    vestiges
  • Techniques
    • sculpture
  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Protections
    inscrit MH, 1927/05/09

Documents d'archives

  • AD Loire. Série O1068 : commune de Montbrison. Caserne. Le 23 septembre 1843 le conseil municipal vote un emprunt mis, à disposition du ministère de la Guerre, pour construire une aile au bâtiment de la caserne dans le but d'y loger un second bataillon.

  • AD Rhône. Série 1C43. Etat des sommes imposées annuellement dans les rolles de la ville de Montbrison autres que celles qui reviennent à la recette des tailles. En 1744 la ville est imposée pour des fournitures faites au second bataillon du régiment de Poitou, tant en bois pour les deux corps de garde qu'autres choses.

  • AC Montbrison. Série 1D 2 : Registre de délibérations du 26 mai 1791 au 8 juin 1793. Délibération du 7 juin 1791, la ville met à disposition de M. Merley, fabricant de rubans à Saint-Etienne, les bâtiments de la caserne.

  • AC Montbrison. Série 1D 7 : Registre de délibérations du 18 pluviôse An IX au 19 mars 1815. Délibération du 5 fructidor An X sur l'avantage que retirerait cette ville du séjour habituel d'une garnison (annexe B) ; délibération du 4 mai 1810 faisant état des dépenses de la ville pendant l'année 1809 dont les frais d'établissement du bief qui amène les eaux à la caserne : journées de travaux des espagnols employés par les sr Mingalon et Foray, Desbrun conducteur de travaux.

  • AC Montbrison. Série 1D 9 : Registre de délibérations de 8 mai 1828 au 29 avril 1838. Délibération du du 30 avril 1831 du conseil municipal pour les mesures à prendre pour le logement des militaires en ville.

  • AC Montbrison. Série 4W 561 : Béal des espagnols. Historique du 10 avril 1873 par Chevallier, chef de bataillon, commandant du Génie ; participation de la ville dans les dépenses d'entretien, rapport de l'architecte du 31 août 1948 (annexe C).

  • Bibl. Diana Montbrison : série 46 F 11 Construction des casernes de Montbrison. Devis de l'architecte André-Nicolas Deville, dressé le 12 novembre 1729 (annexe A) et adjudication du 25 novembre 1729, ms, 31 p. ; plan, 1730, ms, 4 p. (Fig. 1) ; estimation de l'emplacement, 1730, ms, 5 p. ; dépenses d'expropriations, le 18 septembre 1731, ms, 4 p. ; deuxième adjudication pour l'achèvement de la caserne, 10 juillet 1738, ms, 6 p. ; devis et adjudication des ustensiles nécessaires pour l'ameublement des casernes, le 13 août 1742, ms, 17 p.

  • A SDAP Loire. Dossier caserne de Vaux, Montbrison. Echange et acquisition d'immeubles. Acte fait et passé à Saint-Etienne, le 19 octobre 1979.

Bibliographie

  • AUDIN, Marius. VIAL, Eugène. Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art du Lyonnais. Paris : Bibliothèque d'art et d'archéologie, 1919

    t. 1, p. 278-279
  • CHARVET, E.-L.-G. Lyon artistique. Architectes. Notices biographiques et bibliographiques. Lyon : Bernoux et Cumin, 1899.

    p. 392-393
  • HAUTECOEUR, Louis. Histoire de l'Architecture classique en France. Paris : Ed. Picard, 1950

    t. 3, p. 540 (2), 542
  • JOULIN. Le parc du Roi. Bulletin de la Diana, t. V, oct-déc. 1890, p. 331-342.

Documents figurés

  • [Plan pour la construction de la route de Montbrison à Bellegarde-en-Forez]. Argoud, 1775, photocopie, 55 x 42 cm. (A. Diana, Montbrison. Cote C géo 142 (1). Original aux AD 42 : série 1 C 9)

  • Département de la Loire. Plan du canal de salubrité de la caserne de Montbrison, depuis son origine dans la rivière d´Ecotayet, jusqu´à la caserne. [Etienne Trabucco ?], [Montbrison, vers 1809]. Papier, encre, lavis. 201,7 x 35,7 en 2 feuilles [102,2 x 35,7 et 99,5 x 35,7], éch. 1/2500e. (Bibl. Diana, Montbrison)

    Plan du canal de salubrité de la caserne de Montbrison [vers 1809], détail
  • Parcellaire de Montbrison. Section D dite du Chef-lieu. Reboul, géomètre, Montbrison, 1809. Papier, encre brune, lavis brun. Ech. 1/2500e. (AC Montbrison)

    Plan cadastral, 1809
  • [Plan général de la ville et emplacement de l'école projetée]. Menu (?), [vers 1897], papier toilé, encre noire, grise, rouge, jaune, brune, 55,5 x 50,5, ss éch. (AC Montbrison. Série 4W 99)

    Plan général de la ville [vers 1897]
  • Montbrison / Horizon : St Romain-le-Puy (...). Cliché Cheuzeville - Edit. E. Alexandre, Avenir Montbrisonnais - 7. [1ère moitié 20e siècle] ; (Coll. privée L. Tissier)

    Carte postale, vue de situation
  • Montbrison - La caserne du 16e Régiment d'Infanterie, côté ouest. Tignon édit (?), 1912. (Coll. privée L. Tissier)

    Carte postale, vue générale
  • MONTBRISON (Loire). La Caserne de la Garde. Photo Combier Macon / Photographie véritable / Reproduction interdite, inscr. V°. (Coll. privée L. Tissier)

    Carte postale, vue de trois-quarts droit
  • MONTBRISON / Caserne de la Garde républicaine mobile. Edition Debrosse, Montbrison, [datée 1943]. (Coll. privée L. Tissier)

    Carte postale, vue de trois-quarts
  • LA LOIRE ILLUSTREE / 29. MONTBRISON - Caserne de la Garde Républicaine. APA / ( V°) Phototypie tarnaise, Poux -Albi. (Coll. privée L. Tissier)

    Carte postale, vue de l'élévation principale
  • 17. MONTBRISON - La Caserne de Vaux. Edit. P. Billon Librairie journaux / (V°) Imp. E. Le Deley, Paris. (Coll. privée L. Tissier)

    Carte postale, vue de trois-quarts gauche
  • Montbrison. - La Caserne. Edition D. Cl. David, phot. (Coll. privée L. Tissier)

    Carte postale, vue partielle de trois-quarts gauche
  • 23. Montbrison - La Caserne. G.R. [tampon 1923]. (Coll. privée L. Tissier)

    Carte postale, la caserne et le monument aux morts

Annexes

  • Annexe n°1
  • Annexe n°2
  • Annexe n°3
Date(s) d'enquête : 2009; Date(s) de rédaction : 2009
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
© Conseil général de la Loire